3x08 - Made to suffer

nano 11  

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*pov Y/n*

Il continue son chemin sans vraiment tenir compte de mon interjection à son attention.

"Hey ! me plantant devant lui, le faisant enfin s'arrêter. Tu fais quoi là ?!

-Je vais chercher la voiture, me répond-il si calmement. Tu as raison. Glenn ne peut pas aller plus loin....

-Et donc tu nous laisses là, gentiment, pour risquer ta vie jusqu'à la voiture qu'est à deux bornes ?! Tout seul ?

-Tu vas prendre soin d'eux... Je ne suis pas inquiet. Tu restes avec eux et tu les couvres. Maggie a l'air encore assez en état pour que vous teniez jusqu'à ce que je ramène la voiture.

Je grimace d'incompréhension en cherchant un soutien éventuel de sa voisine.

"Vous avez dit qu'on approchait pas avec la voiture jusque là parce que...

-Y a plus de discrétion qui tienne ! dit il plus fermement, excédé soudain. Elle vient avec moi. Je ne serai pas tout seul comme ça, ça te va ?!

-.... ! ne pouvant que froncer les sourcils. Non ! Non, ça me va pas ! T'es taré ou quoi ?! crie je enfin, comme si je retrouvais enfin ma respiration.

-Alors je te donne pas le choix, Petite... dit il à nouveau calmement.

Fatalement, j'ai envie de dire.

"Et Daryl ?! Où est le chasseur ?! je demande encore, provocatrice.

-J'en sais rien... haussant épaules.

-T'en sais rien ou t'en as rien à foutre ?! dis je en colère soudain, m'approchant de lui à le toucher.

-Arrête de dire des conneries. Veille sur eux. Elle et... regardant au dessus de ma tête.

-Michonne... J'm'appelle Michonne... l'interrompt enfin la femme noire platement.

-... moi... on revient te chercher, baissant la tête enfin sur ma personne.

-C'est ça, laisse nous crever avec Daryl... retournant vers Glenn.

-Merle... dit mon nem faiblement, plié en deux.

La femme commence à s'éloigner, Rick hésite à lui emboîter le pas alors qu'on se fige tous les deux aux mots du livreur de pizza de mon cœur. On se regarde en face, toute animosité envolée.

"J'vais chercher mon chat... dis-je en me redirigeant vers l'enceinte de Woodbury.

*pov Rick*

Glenn lâche sa bombe avant de se laisser définitivement aller contre un tronc d'arbre.

Merle est vivant ? Et il est avec ces tordus ?

Y/n s'éloigne, rebroussant chemin, disparaissant déjà à travers bois, marchant rapidement, toute seule, sans plus d'équipement. Autant dire à poil.

"Putain d'bordel... m'élançant à sa suite. Michonne ! Tu restes là ! J'reviens !

Je ne mets pas de temps à rattraper la furie qui trottine jusqu'à sa perte.

"Tu fais quoi là ?! lui demande-je en me calant à sa foulée.

-Faut aller le chercher... Si c'est bien Merle qui a défoncé Glenn, on perd son frère...

-Il va pas lui faire de mal... Tu sais ça ? m'assurant qu'on a bien compris la même chose.

-Qu'est-c'que t'en sais ?! Tu connais pas Merle. C'est un taré d'première... Et avec son frère, c'est encore une autre histoire... Faut pas que Daryl reste trop longtemps dans son périmètre. Il est nocif ce type... Crois moi...

J'en ai marre de jouer. Alors je l'attrape pour qu'on arrête de cavaler, la saisissant aux deux bras pour l'immobiliser face à moi. Je me baisse un peu pour être bien à sa hauteur, pour qu'elle comprenne bien les mots que j'ai à lui dire malgré la nuit quasi noire.

"On rentre. On va mettre Maggie et Glenn à l'abri. On se calme, on débriefe et on va chercher Daryl quand le jour sera levé. Ca te va ?

Elle ne lutte pas, se tenant tranquille entre mes mains mais je sens parfaitement sa tension, son souffle énervé, et son regard noir, si luisant.

*Pov Y/n*

Nous avons fait encore quelques mètres en soutenant Glenn, Maggie et moi. Mais nous n'avons pas tardé à devoir nous arrêter, trop épuisé et faible qu'il est en réalité.

Alors pendant que Maggie reste avec lui, appuyés contre un arbre, je monte la garde à proximité, plantant un ou deux rôdeurs particulièrement nocturnes.

Je n'attends que de percevoir la bruit du moteur de la Hyundai. Mais elle se fait désirer à mon goût. Alors je reporte ma frustration sur les premiers intrus qui osent approcher, en faisant voler la tête de mon marteau dans leur baraque pourrie.

Je ne reviens qu'à contre coeur vers le couple, de temps en temps. Je ne veux qu'une chose : qu'ils soient à l'abri, parce quand je les observe à la dérobée, blottis l'un contre l'autre, à retenir leurs larmes et refouler leur terreur, je les trouve beaux. Ils sont courageux, dignes et amoureux.
Alors je m'éloigne à nouveau leur tournant le dos, d'un pas rapide pour ne pas m'imposer et leur laisser leur intimité.

*pov Glenn*

Maggie reste près de moi alors que Y/n élimine tous rôdeurs à moins de 70 mètres à la ronde. Elle tourne, elle vire, approche de nous et s'éloigne, tel un chien de berger.

Je sens ma tension tomber un peu, supplanté par ma fatigue et le froid de plus en plus mordant. Alors je serre Maggie davantage qui se redresse, inquiète, pour m'interroger.

"Ça va ? Ils ne vont plus tarder, je te promets. ...

Je lui sers sécurisé faiblement, n'ayant pas de mots supplémentaires. Mon attention se reporte vers Y/n et ma spirale infernale reprend son tour cruel dans ma tête.

Le moteur ronronne enfin et la voiture finit par approcher, tout feu éteint.
Je me redresse avec encore plus de difficulté, étant resté immobile un moment.
Je me retrouve au milieu sur la banquette arrière, Maggie à ma droite pose sa tête sur mon épaule, ne lâchant pas mes mains posées sur sa cuisse.
Mais quand je tourne la tête vers ma gauche, m'étonnant de ne pas sentir la jambe de Y/n contre la mienne, je la trouve assise, collée contre sa portière, me tournant le dos aux trois quarts, le visage contre la vitre noire.

Elle n'a pas dit un seul mot dès que Rick et Michonne sont revenus et descendus de la voiture. Il lui a bien adressé la parole mais je n'ai pas fait attention. Elle s'est contentée d'embarquer, rapidement et nous avons fait comme elle.

Maggie me jette un regard d'incompréhension que je rassure en secouant seulement de la tête. Puis je l'embrasse sur le front. On n'a plus trop à attendre pour se retrouver tous les deux. 

*pov Rick*

Michonne a suivi ma foulée honorablement. J'ai couru comme un aliéné pour rejoindre la voiture. Je les ai laissés bain trop longtemps livres à eux même, dans leur état de détresse et bien trop près de Woodbury.

Je n'ai quasiment pas calculé ni Glenn ni Maggie quand on les a enfin rejoints. Ils ont encore avancé de leur côté, et le nombre de rôdeurs étalés au sol alentour m'a révélé l'état de rage de ma petite. Son regard sur moi me l'a vite confirmé quand je me suis approché d'elle pour la féliciter, voulant apaiser sa tension la sachant toute dirigée contre moi.

"T'es une chef au mart... commence je encourageant.

-J'y retourne... me balance-t-elle entre ses dents serrées. 

-Non. Y/n, on en a déjà parlé. C'est non.

Son visage oscille entre la rébellion enragée et la vague de larmes. Ses sourcils ondulent, sa bouche s'affaisse, son regard me fuit et son menton tremble.
Puis elle me dépasse pour aller vers la voiture. La portière claque et je baisse la tête en soupirant. J'ai l'impression d'avoir contrarié Carl qui a cédé. Mais cette fois, c'est plus qu'une histoire de jeu vidéo refusé. Je lui ai interdis de risquer sa vie.

En bon père de famille je retourne vers la voiture et je décide de re.... en bon père, j'écoute ma famille.

"Y/n, ouvrant sa portière la trouvant surprise, c'est toi qui conduis... Rentre avec Glenn...

-Quoi ?! sortant de l'habitacle.

-Rentre... Emmène Glenn pour qu'Hershel le soigne...

-Et.... ? 

-On va chercher ton chasseur... lui souriant.

-Et vous rentrez comment si je prends la voiture, p'tit malin ? 

-On se débrouille, y en a dans d'enceinte, ou sur le chemin... Rentre. S'il te plaît.

-Parce que Maggie est plus apte que moi à aller sauver Daryl ? Boulet que je suis...

-Dis pas d'connerie...

-C'est vrai... Vaut mieux que ce soit toi qui le fasse...

*pov Y/n*

La voiture à peine stoppée, je me précipite à l'intérieur, furibarde.

J'évite les Greene qui ne font pas très attention à moi, comprenant, en me voyant, qu'ils vont certainement retrouver Maggie. 

"Y a personne avec moi... leur dis je à tous. Juste Glenn, Michonne et moi... 

Je grimpe à la mezzanine pour me réfugier simplement dans ma cellule. Je ne veux qu'être seule. Même si j'entends leurs exclamations d'incompréhension, leurs larmes aussi, je ne suis torturée que par ma propre inquiétude.

"Tu veux bien m'expliquer... surgit Carol, demandant d'un regard ma permission de rentrer.

Je hoche la tête en regardant à nouveau le mur face à moi. Elle s'assoit doucement à côté de moi, me fixant mais n'osant me toucher.

"Daryl est un garçon solide...

-Merle est un genre de bras droit de ce Gouverneur...

-Il paraît.... mais c'est son frère d'abord et avant tout...

-Merle est dégénéré, avant tout....

-Il ne lui fera aucun mal, Y/n... et il ne le permettra pas non plus. 

-Ta confiance en la vie ne t'a pas joué trop de tours ? la regardant enfin en face. 

-J'ai confiance en la famille...

-Sauf que celle des Dixon est la plus pourrie que je connaisse... ris je sarcastiquement.

-Il va revenir, tu verras. Pookie connaît sa vraie famille.

Carol sort de là avec son sourire plein de sagesse, tellement apaisée.
Mais le mur en face de moi me renvoie mon inquiétude.
Les parties communes trouvent leur calme, les gens prennent leur quartier et le silence ne tarde pas à tout envahir.

Incapable de fermer l'oeil ni même de m'étendre, j'attrape ma couverture et sors sur la mezzanine métallique.
Je veille à marcher plus lentement, pour que mes pas ne résonnent pas trop jusqu'à l'escalier.

Là sur le perchoir, je bute in peu contre le matelas à plat, cale contre le mur, sous la fenêtre de carreaux de verre. Je me laisse tomber, assise, le,dos au mur, les talons sur la,couche du chasseur. J'ignore si je parviendrai à dormir un peu. Mais je préfère être là. Pour attendre le jour.

La journée mouvementée se rembobine devant mes yeux. J'entends à nouveau les mots, les visages, leurs expressions, calmes, alarmées, furieuse, inquiètes, terrorisés et meurtries.

Pookie ?!