32 - Hallu'

3x08 - Made to suffer

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*pov Y/n*

Dans la fumée de la bombe lacrymogène, j'attrape le bras de Glenn. Rick a Maggie et on se précipite au dehors du hangar avant que les hommes ne nous chopent, pas loin sur nos talons.

Dans la rue, Daryl nous guide jusqu'à la première maison ouverte et libre. Je le suis les yeux fermés, quasi au sens propre.

Un temps, juste un temps de répit. Pour découvrir Glenn en piteux état.

Pourquoi j'ai abandonné mon copain ?! Sale égoïste que je suis devenue, à ne penser qu'à ma petite gueule...

*Pov Rick*

Shane avance vers moi en même temps que le coup qui part de son fusil à pompe, fumant. Mais il loupe sa cible et je le touche, moi, en pleine figure, incrédule de ma vision. Malgré les tirs de toutes parts, je dois sortir de mon abri pour vérifier. L'homme que je viens d'abattre, gisant là, à mes pieds, n'est pas Shane, ne peut être Shane.

Ca n'a jamais été Shane.

*Pov Daryl*

"Je ferme la marche.

-Trop dangereux ! proteste Y/n.

-Tu avances avec Glenn et tu discutes pas.

Maggie tire par intermittence du petit renfoncement où nous nous tenons tous les quatre.

-Trop dangereux je te dis !

-Rick est juste là ! T'as qu'à avancer tout droit. Il vous ouvre et je vous couvre...

Mais elle secoue la tête, obstinée dans son refus, sa moue de gamine têtue revient sur son visage.

"S'te plaît... dis je encore.

A moins que la gamine ne soit terrorisée... vraiment morte de trouille.

*pov Glenn*

Maggie est là.

Enfin, elle est là, amochée mais en face de moi. En larmes, mais à portée de main. Puis un des hommes de Merle lui passe un sac sur la tête. Avant de m'octroyer le mien.

Ils nous bousculent à travers le hangar où ils nous tiennent prisonniers depuis un temps que j'ai cessé d'évaluer.

Puis une explosion m'éclate les tympans et me stresse tout le corps. Dans un réflexe de survie, je me replie sur moi-même. Une odeur de brulé, puis de sucre, agréable une minute, qui finit par piquer les yeux et la gorge à chaque inspiration de plus en plus paniquée, accentuant l'irritation dans mes voies respiratoires qui agonisent dans la minute d'après.

Prostré, plié en deux un moment qui me semble court et trop long à la fois, je n'avance plus, ne sais plus. Si ce n'est que j'ai de plus en plus de mal à respirer, mon cerveau ne se concentre que sur mes besoins primaires de vivre. Il reconnaît aussi l'odeur particulière du lacrymo. Puis une poigne, petite mais chaude, ferme mais délicate dans sa prise, m'attrape et me serre en me tirant en avant.

"C'est nous, Glenn ! dit une voix douce et féminine, toute proche de mes oreilles.

J'inspire à nouveau d'espoir, malgré le produit chimique qui me ravage de plus belle la trachée. Je me redresse d'un coup, pour suivre le rythme de ma sauveuse. Combien de fois Y/n m'aura sauvé les miches au final ? Ca aussi, j'ai cessé de compter.

"Maggie... dis je sans assez de voix. Maggie ! plus fort.

La fraîcheur de la nuit, les lumières des spots des sentinelles, les feux dans des barils, tous m'agressent les yeux alors qu'on m'enlève d'un geste le sac que j'ai sur la tête et qu'on court dans une rue que je découvre. J'ai l'impression d'avoir remonté le temps, la rue goudronnée, bordée d'immeubles anciens et intacts en même temps. Des maisons de poupées, propres aux couleurs des briques rouges. Un cauchemar.

Je cavale, tiré toujours pas la main de Y/n dans la mienne, juste devant moi, le Glock dégainé qui n'hésite pas à servir. La joie de la voir me fait oublier notre situation d'urgence. Mais quelqu'un d'autre attrape ma main libre.

Maggie est là.

Regardant ma femme à nouveau dans les yeux, on finit tous dans une maison plongée dans le noir. Y/n m'installe dans un coin et Maggie s'asseoit sans un mot à côté de moi. Je ne vois plus qu'elle qui me dévisage en retenant ses larmes qui coulent quand même, son beau visage inquiet.

"On peut pas rester là. Faut qu'on dégage... dit la voix de Rick quelque part.

-Faut tout retraverser, revenir d'où on vient... Là-bas...

Le bruit d'un doigt qu'on tape contre une vitre plusieurs fois.

"On n'a pas l'choix !

Je reconnais la voix de Y/n, ferme mais affolée aussi. Je la découvre en tournant la tête vers elle, à genoux, face à moi, toute retournée vers Dixon. Il est là aussi. C'est lui qui tapote la vitre. Ils sont venus nous chercher. Tous.

"Fallait pas... dis je en regardant mon amie qui se tourne vers moi à nouveau.

-Fallait pas quoi ? demande-t-elle plus doucement.

-Venir dans ce merdier...

-Et t'y laisser moisir ?! Tu rêves mon nem... sourit-elle.

-Tous ensemble, j'veux dire...

-J'voulais surtout pas rater de fumer tous ces connards... Y a pas que Dixon qu'a le droit de s'amuser...

-T'es con... ris je en ayant mal aux côtes.

-Moi aussi, je t'aime... On y va là ?! s'adressant à nouveau à quelqu'un derrière elle, alors que je ferme les yeux.

Juste une minute.

*Pov Y/n*

Je ne me sens pas capable. On est acculés contre une porte cochère, tous les quatre, comme de pauvres miséreux terrorisés. Je ne me sens plus capable. Maggie semble la seule vraiment lucide, décidée à se sortir de là. Elle nous couvre déjà en tirant à vue, par intermittence, pour donner le change, pendant qu'on papote gentiment de notre avenir proche ; pendant que je chouine dans mon coin.

C'est Glenn tout ensanglanté, qui me fait réaliser qu'il n'y a pas que moi dans cette équation merdique. Ses yeux si enflés qu'ils restent quasi totalement fermés, ses larmes silencieuses de douleurs contenues, aussi bien physiques au vu des hématomes qui bleuissent à vue d'œil que sans doute psychiques vu son état global de prostration.

"Ok... On va le faire, mon pote... Tous les deux. Tous les trois, regardant Maggie.

Il hoche la tête en se mettant laborieusement debout, s'appuyant contre la paroi de la porte derrière lui. Maggie s'approche et nous soulevons, chacune d'un côté, notre petit homme affaibli. D'un regard, nous sommes prêtes à avancer droit dans la cohue, à travers les coups de feu d'armes militaires qui traversent les larges allées.

Avant de décoller, Daryl se plante devant nous, me fixant moi de son regard très sombre mais très luisant à la fois.

"T'es sûr... ? d'une petite voix à nouveau, sentant ma volonté fondre contre sa concentration.

-Oui, j'suis sûr... Tu traces... me fixe Daryl, tendant le bras derrière lui. Tu traces tout droit, tout droit d'où on vient... Tu sauras hein ? Tu vas te reconnaître...

-Tu protèges nos culs et le tien... le lui ordonnant comme il me commande.

-Oui. Je protège ton cul.... notant sa reformulation dans un coin de ma tête, même si je suis trop flippée pour en rigoler.

-Promets le, Dixon... pointant mon Glock muni de son silencieux sous son nez.

-J'te promets... grave.

*pov Y/n*

J'arrête d'insister, sinon j'ai peur qu'il m'en colle une ou qu'il me pousse dehors à coups de pied dans le train.

Alors je hoche la tête en le fixant intensément avant de donner l'allant pour qu'on s'élance tout les trois.

Rick est devant, replié, tout seul, couvert d'une seule borne de béton. Quand il nous voit sortir de notre trou, il s'élance devant nous tirant de l'arme qu'il a trouvée je ne sais où.

Des cadavres, qui ne sont pas encore des rôdeurs, jalonnent notre avancée. Glenn pique vite du nez et son poids sur nos épaules se fait plus lourd.

"Reste avec nous ! que je lui ordonne, visant des inconnus du canon de mon Glock.

On avance, plus rapidement que je n'aurais pensé, gardant le shérif en seul point de mire.

Des coups de feu éclatent toujours derrière mais je ne pense qu'à avancer, ne prenant pas le temps ni le risque de jeter même un oeil en arrière.

Le long de la muraille, on parvient à sortir par la brèche où on est entrés.

La nuit est tombée, et on doit encore rejoindre la voiture à plusieurs centaines de mètres de là, plus profond dans la forêt.

*Pov Rick*

On est sortis. On est enfin sortis de cette ville ahurissante. Comment un tel quartier peut il encore tenir debout de nos jours ? Comment ont ils fait pour...

J'avance, je guide, rapidement, mes trois amis sur mes pas. Je me retourne enfin vers eux quand la femme déboule sur ma droite. Méfiant, je l'observe d'abord dans la pénombre. Essoufflée, son visage est grave et luit de nouvelles blessures, sur l'arête du nez et à la tempe.

Les autres s'arrêtent sur mes pas et on s'observe tous en chiens de faïence. Surtout nous contre elle, du moins.

Sauf Y/n  tourne la tête dans tous les sens, alors que je perçois que Glenn glisse sensiblement.

"Faut qu'on s'arrête Shérif. Il va pas tenir comme ça jusqu'à la voiture... explique-t-elle. Où est Daryl, il...

Ne l'écoutant qu'à moitié, je me tourne quand même vers eux pour juger l'état de Glenn par moi même, puis fixe la plus petite.

"Ok... dis je simplement. Je vais chercher la voiture. Vous m'attendez là. Toi, tu viens avec moi, désignant la femme noire.

Je pivote encore et commence à avancer sur le sentier.

"Quoi ?!

*Pov Y/n*

Rick prend une décision. Tout seul. Il réfléchit à peine et décide.

Glenn ne dit plus un mot. Il a sa tête posée sur l'épaule de Maggie depuis qu'on s'est arrêtés.

Rick ne parle pas super distinctement, comme cavalant derrière ses pensées qui n'arrivent que moyen jusqu'à sa bouche. Mais je comprends qu'il nous laisse quand il désigne la femme du bout de son canon, quasi hagard, et qu'il tourne déjà les talons.

"Quoi ?! dis je en lâchant Glenn.

Je me précipite derrière le shérif qui continue d'avancer de sa démarche de cow-boy des années 60. Manque plus que les fétus de paille secs et le coup de l'harmonica pour avoir le cliché ensoleillé. Mais je ne suis pas d'humeur à faire des références cinématographiques dans la nuit noire remplie de rôdeurs qui nous entourent.

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La qualité à partir de là est bien moins satisfaisante pour moi... nano 10 de ce #nanowrimo2018
Merci quand même de venir par là... la teamrick n'est pas moribonde même si Dixon a sans nul doute pris toute la place après relecture 😊... Le fripon

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