3x01 - Seeds

Vraiment inspirant cet épisode ! 😊

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*Pov Y/n*

Après avoir gravi l'escalier encagé, et accédé à la salle commune surmontée d'un bureau de surveillance surélevé, dérobé le trousseau de clés garni du gardien dont les restes de cervelle tapissent toujours le mur derrière lui et ouvert la pièce du fond, nous avons découvert un long couloir orné de plusieurs cellules sur deux étages d'un côté du mur. L'autre est ouvert de carreaux de verres éclairant le lieu lugubre en temps normal mais radieux à nos yeux de survivants.

Les cellules du bas, la plupart ouvertes se révèlent désertes. Seuls des fringues et des détritus habitent les lieux.

On monte par l'escalier du fond avec le chasseur qui ouvre la marche et le shérif derrière moi. On progresse avec une toute dernière once de vigilance tout le long de la mezzanine, sachant qu'on touche enfin à notre but.

Deux rôdeurs passent leur bras au travers des barreaux de leurs cellules respectives verrouillées.

Daryl brandit son arbalète et recule au maximum de la rambarde pour éviter les doigts affamés tendus vers lui qui reposent sur une barre latérale et qui lui arrivent à la poitrine. Il fait face à la créature sans l'achever.

"Tu attends quoi ?! dis je en passant sous les bras tendus, retenus par la barre horizontale soudée de la porte à barreaux.

Je me redresse de l'autre côté du rôdeur, regardant le chasseur, immobile, tenant en joue son arme pointée sur la tête du cadavre mais ne tirant visiblement pas.

"T'as peur qu'il te chatouille le bidon ?! me penchant vers lui, le taquinant à voix basse pour le faire réagir.

-Y/n... dit simplement Rick en face de moi.

-Pfff...

Je balance la tête de marteau dans l'oeil du détenu râleur.

Je fais la même manipulation pour son voisin en quelques secondes et le silence retombe dans la salle haute de plafond.

Les garçons basculent les deux corps par dessus bord et TDog sort les morts hors de notre nouvel abri.

Les filles entrent au bout d'un moment, chargées de toutes les affaires du groupe. Chacune choisit une cellule, ne retenant pas leurs exclamations de joie pour certaines.

"J'prends l'perchoir... j'm'enferme pas là-d'dans... décrète le chasseur en gravissant les escaliers du fond et s'installant sur le palier.

Tout le monde prend ses quartiers en quelques minutes à peine. La joie laisse vite place au calme et au silence pour le repos de tous.

J'ai pris pour ma part la toute dernière cellule du bout de la mezzanine. Elle surplombe l'entrée. J'ai fait trois tours dans la cellule de quelques mètres carrés à peine, meublée d'un lit superposé et d'une chaise qui traîne là.

Ca sent le renfermé, un peu l'humidité aussi, mais surtout le fer et le béton.

La fatigue enveloppe les dernières fibres résistantes de mon corps, mais je ne peux me résoudre à m'étendre sur le matelas douteux. Je ne fais que m'envelopper de la couverture que Carol m'a tendue et je glisse le long du mur, près de la porte à barreaux. Je tourne la tête vers le grand pan de carreaux de verres juste en face. Tout en descendant lentement, mon regard tombe sur le shérif que je trouve assis contre le mur en face, au rez-de-chaussée. Le regard d'abord dans le vide, comme s'il se sentait épié, il lève les yeux et tombe encore une fois sur les miens. Mais je finis ma glissade et il sort de mon champ de vision.

Je reste immobile. Avant que les tremblements internes qui m'ont prise au dehors tout à l'heure ne refassent leur apparition maintenant, à l'extérieur. Je serre mes bras autour de moi, pour les atténuer sans grande efficacité, avant de glisser encore le long du mur, toute recroquevillée contre le sol poussiéreux.

Ca va passer.

Ca va passer.

Ca va pas...

*pov Daryl*

Quelques heures de sommeil m'ont fait du bien, même à même le sol de béton, mais avec la quiétude d'être enfin suffisamment à l'abri pour pouvoir vraiment fermer l'oeil. Même les ronflements d'Hershel ne m'ont pas perturbé ni les chouineries de Carl ou les cris de Y/n, trop loin au bout du couloir.

Rick m'a réveillé le premier avant de redescendre en apercevant Lori et Carol qui se sont installées au rez-de-chaussée. Je me suis donc chargé d'aller réveiller ceux du premier, finissant par Y/n.

La première seconde, j'ai senti une pression dans la poitrine en ne voyant personne sur le matelas du bas ni celui du haut. J'ai tourné la tête vers la rembarde, prêt à donner l'alerte. Mais j'ai fini par tomber sur le petit monticule de couverture tout recroquevillé entre la grille et le pied du lit...

Quelques boucles pleines de poussières en émergent, quasiment sous le cadre de lit.

"Y/n... dis je tout bas en posant une main sur ce qui doit être son mollet ou son genou...

Elle ne réagit pas tout de suite.

"Y/n... je répète un peu plus fort, pressant ce que je tiens sous la couverture.

Mais elle se redresse d'un coup, percutant la barre de fer sans que j'aie le temps de la prévenir de faire...

"Gaffe... !

-OuCh... retombe-t-elle, une main sur sa tête.

Son visage grimace de douleur, les yeux même pas encore ouverts que déjà plissés.

"Ras l'cul... râle-t-elle.

-Excuse... dis je. On t'attend en bas pour la distribution des armes. Mais je t'en garde un peu... prend ton temps...

Je me lève lentement, frottant un peu sa jambe, je ne sais trop pourquoi. Elle veut seulement que je la laisse tranquille, lui ayant fait mal en la réveillant.

Je suis déjà sur la mezzanine que je l'entends bouger.

"Merci... J'arrive... dit elle d'une voix encore embrumée mais plus aimable.

*pov Rick*

On étale tout ce qu'on a récupéré en armes, pour en faire l'inventaire déjà, et pour le distribuer à tout ceux qui vont m'accompagner pour nettoyer le reste des couloirs.

"On doit trouver l'infirmerie et la cantine... je commence, en étalant les armes sur la table avec TDog.

Plusieurs beretta rejoignent notre arsenal, un fusil M4A1... quelques silencieux et munitions. De quoi remplir notre mission à venir. Tenter en tout cas.

Hershel, Glenn et Maggie s'emparent des beretta en plus de ce qu'ils possèdent déjà. Chacun vérifient leurs chargeurs respectifs consciencieusement.

Je lève les yeux sur Daryl qui remet en place quelques carreaux dans ses encoches et qui lève le nez, devant sans doute sentir mon regard. Il sourcille. Mais des pas dans l'escalier métallique répondent à mon questionnement muet. Je tourne la tête pour voir Y/n approcher, une main dans les cheveux, frottant visiblement son crâne.

"Ca va ?

-Ouai... Réveil un peu brutal...

-Excuse... maugrée Daryl me faisant tourner la tête vers lui.

-T'y es pour rien... Faut que je dorme sur le lit... Pas dessous....

-J'ai loupé un truc ?

-Rien d'important... Qu'est ce qu'on a là ? s'approchant de la table, regardant ce qu'il reste.

-Tu as déjà une arme... Mais ce silencieux peut être utile.

-Tricheur ! dit Maggie gentiment en découvrant que je sors le bout de métal de ma poche arrière.

-Désolée... dit Y/n en pinçant les lèvres à Maggie, mais acceptant mon accessoire. Cool...

Elle le visse en baissant la tête sur son arme.

"Mais on reste silencieux avant tout. Ces armes sont les bienvenues, évidemment, mais on privilégie le corps à corps... On sait pas combien de rôdeurs il y a là-dedans...

-Bien Shérif... dit Y/n à voix basse en hochant la tête, calant son arme et levant son regard sérieux vers moi. J'ai qu'un marteau... et on a vu mon utilité dehors...

-Prend ça en plus... intervient Daryl en s'approchant de nous.

Il lui tend le manche d'un long couteau cranté.

"Et toi ?!

-J'en ai un autre... haussant les épaules.

-Merci...

Y/n observe sa nouvelle arme alors que je ne peux m'empêcher de la regarder en souriant. On dirait qu'on vient de lui filer son cadeau de Noël en plein mois d'avril. Je tourne la tête, le sourire toujours aux lèvres. Lori me fixe, assise sur un des bancs des autres tables. Tellement sérieuse que je ravale ma bonne humeur illico.

*pov Y/n*

La vache ! T'as vu la longueur de ce couteau ?! Il est super balèze ! Mais en fait, il est aussi bien plus léger que je n'aurais pensé. J'ai vu Daryl l'utiliser depuis un moment, mais je ne le pensais pas si léger. Trop cool.

Je m'écarte de la table et fais quelques pas jusqu'aux cellules, pour avoir plus de lumière. Je tiens le couteau de ma main gauche et sors le manche de mon marteau de l'anse de mon jean de ma droite. Je soupèse les deux en souriant comme une gamine en longeant le mur.

"T'es sûre de pouvoir utiliser les deux en même temps ? T'es ambidextre ? demande une voix rauque mais aimable derrière moi.

-Nan... mais je peux changer l'un l'autre...

Je joins la parole au geste... plutôt laborieux...

Daryl retient un sourire de toute évidence en me regardant galérer.

"Si tu l'dis... retournant vers la sortie.

-Merci en tous cas... T'es sûr que tu as tout ce qu'il te faut, toi ? le suivant à quelques pas.

-Ouai... Y a qu'à elle que je fais vraiment confiance...

Il lève son bras gauche pour me montrer sa musculature impressionnante, tannée de soleil... euh... pour désigner l'arbalète fin prête qui orne son dos.

*pov Rick*

Hershel ferme la porte derrière lui. On est plongé dans le noir dans ce qui se révèle être un placard.

Daryl fait danser le faisceau de sa lampe torche dans le réduit.

"Où sont Glenn et Maggie ?! crie je presque.

-Ils étaient derrière moi ! Mais... commence TDog.

-...Ils sont plus là... constate Daryl, agitant sa lampe davantage.

-Hershel... ?

-J'ai rien vu... Faut retourner sur nos pas...

-Ok... C'est bon pour vous les ga... Y/n ?!

Daryl s'arrête enfin, ne trouvant rien de mieux que de me fixer sa lumière en pleine tronche.

"Présente ! dit une petite voix au fin fond.

Daryl suit le signal et illumine une main écartée derrière l'épaule de T. Celui-ci va pour se retourner.

"Excuse !! s'écrit le grand baraqué désolé.

-Naaan ! Haaa... mon pied... disparaît la petite main.

-On sort, on s'en fout, on sort de là... Vous êtes prêts ?!

J'en peux plus. J'ouvre la porte après une seconde, m'assurant que les pas des rôdeurs sont quand même moins nombreux qu'il y a une minute. Puis on s'extirpe de là sans plus de bruit. On cavale dans les couloirs sombres, retrouvant les flèches peintes de blanc sur les murs, par Glenn.

"Mag... chuchote Hershel, Glenn !!!

Ils finissent par sortir de leur cachette et on peut continuer... Ca pue, c'est intenable. Mais on avance à l'aveugle. J'ignore si on va finir par trouver ce qu'on cherche. Il le faut pourtant.

Puis un hurlement.

*pov Y/n*

"Immobilisez le !!! crie Rick.

T-Dog s'allonge pratiquement sur les épaules d'Hershel, Daryl fait de même près de lui, tenant ses poignets de chaque côté, tournant le dos au shérif.

"Y/N !! m'aboie-t-il dessus, me regardant furieux.

-Quoi ?! je panique en le regardant en face, cessant ma contemplation extérieure

Je n'entends que les hurlements d'Hershel, étendu sur le sol, et les pleurs de sa fille qui se tient à sa tête.

-Tiens sa jambe !

Il se redresse alors que je suis à genou, et que je pose mes deux mains sur la cuisse droite du vieil homme. J'appuie de tout mon poids sur le membre encore immobile.

Je perçois le mouvement du shérif au dessus de ma tête mais je n'ose pas encore lever le regard. Jusqu'à ce que l'image vienne à moi sans que j'aie rien à faire. La petite hache entame la chair et l'os juste dessous, à dix centimètres sous le genou, mais au dessus du mollet que le rôdeur a mordu depuis quelques minutes seulement.

Hershel s'époumone de douleur encore une fois avant de se taire. Sa jambe dans mes mains s'est tendue, mais elle devient soudain toute molle sous mes doigts. Maggie gémit de plus belle. Mais maintenant c'est le bruit de la hache qui pénètre toujours un peu plus dans l'os qui emplit toutes mes oreilles. Je baisse encore la tête, ferme les yeux, la bouche quasiment sur le pantalon malodorant du doc.

Un dernier coup de hache à quelques centimètres seulement de ma tête. Puis un bruit de détachement humide.

"Ooooh... gémit Rick en s'éloignant.

J'ouvre les yeux, et me redresse devant le moignon, l'os, la chair à vif, et le tibia à plusieurs centimètres de sa jambe.

"Pardon...

Je recule précipitamment, me redresse pour me mettre sur mes jambes pas mal flageolantes et m'éloigner du petit groupe. J'en fais le tour, mais retombe sur moi-même à quelques mètres seulement. Nous sommes dans une assez grande salle, éclairée par un peu de lumière du jour grâce à quelques fenêtres crasseuses. Assise sur mes talons, je vois le dos de Rick, courbé, toujours face à l'amputation qu'il vient de faire sur Hershel.

Je sais que ça lui a sans doute sauvé la vie. Mais là...

"Ca va ? demande la voix rauque.

-J'ai envie de gerber... me recroquevillant encore plus, basculant en avant, sur les genoux, prenant ma tête dans mes mains posant mon front sur le sol dégueu.

-Te gênes pas... Ca ira mieux après...

-Nan faut que je me redresse... faut que la nausée passe, faut que je resp...

Je me redresse en même temps que mes mots, maintenant agenouillée mais droite, trouvant Daryl planté juste devant moi, à environ vingt centimètres. Je lève les yeux sur lui.

"Tu va faire quoi là ? Tu veux vraiment me faire gerber en fait !!? Faut vraiment que ça sorte, que tu dis ?!

-Quoi ?! fronçant les sourcils alors qu'il plie l'échine pour me regarder à ses pieds.

-Tu vas m'déballer ton matos là ?! Tout'd'suite ? une moue dégoûtée.

Il semble réaliser seulement maintenant que ma tête arrive à peu près sous sa ceinture. Ouai, j'ai des petites jambes, mais j'ai un grand corps... Il se fige de gêne.

Mais un bruit dans mon dos lui fait brandir son arbalète, éclairant sa cible de sa lampe torche.

"C'est quoi c'bordel ??? s'exclame quelqu'un dans mon dos.

Rick a bondi à côté de Daryl tandis que je me retourne, restée à genou, tombant sur mes fesses assise pour voir ce qui fait réagir si belliqueusement notre chasseur.

Je découvre, derrière une grille au fond de la salle, cinq mecs alignés, qui nous observent, tous habillés de la même combinaison orange...

Je sens aussi la jambe de Rick dans mon dos... et sa Santiag droite sous ma fesse gauche.

"Putain... je jure davantage pour moi en me rendant compte qu'après m'être mise en position compromettante avec le chasseur, je suis carrément assise sur les pieds du shérif.

Mais je lève quand même la tête pour voir le barbu tenir les inconnus en joue de son Colt. Alors, d'un geste lent, je dégaine mon Glock19 long de son nouveau silencieux. Ouai, juste pour faire comme eux.

J'imagine que ça fait drôlement impressionnant.

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