Vieillesse (ou la déprime de l'auteur)
Source photo: motsdechris.wordpress.com
NDA: Je sais, j'ai été longue sur ce coup là. Le thème était difficile, et je n'étais pas ( et ne suis toujours pas) satisfaite de tous mes textes. Je le pose quand même là parce qu'il faut bien. Le prochain sera plus joyeux, promis. Il semblerait que j'ai fait une phase dépressive pour écrire ces trucs là... bref. Essayez de ne pas trop déprimer et bonne lecture!
Bruce :
Il tenait ta main alors quevous regardiez la télévision. Le programme qui passait étaitpassablement drôle, une sitcom avec des rires enregistrés et desblagues grasses. Cela t'amusait assez.
Bruce observait ton visage,bien loin de ton humeur joyeuse. Ses yeux scrutaient les marques deton visage, les traces du temps dans ta peau, les rides naissantes,les pattes d'oie aux coins de tes yeux, les plis quand tu souriais.
Son cœur se serra. Ilsavait à quoi il ressemblait dans la glace; à un jeune homme commeil était il y avait trente ans. Il ne vieillissait pas. Pas commetoi. Le Hulk l'en empêchait. Et il était si malheureux parce qu'ilsavait qu'il allait te voir mourir alors que lui vivrais encorelongtemps après toi. Il en avait parlé avec Steve, en espérant uneréponse, mais celui ci avait haussé les épaules ; sa copineavait également été affectée par le sérum, elle vieilliraitcomme lui. Aucune réponse, donc. Ça le rendait malade. Il nepouvait pas mourir. Il ne pouvait pas reposer en paix à tes côtés.
Il caressa ta joue du dos desa main et tu tournas ta tête vers lui, souriante et surprise :« Mon cœur ? ». Il eut un sourire triste :« Je t'aime, tu sais ? ». Tu l'embrassas pour touteréponse et il te serra contre lui, le regard perdu dans le vide. Ilne voulait même pas envisager de te perdre. Il ferma les yeux; chaquemoment avec toi était un bonheur et une douleur. Il caressa tonvisage, traça tes rides du bout des doigts.
Tu souris : « Commentme trouves tu ? » il ouvrit ses beaux yeux bruns sur toi :« Magnifique. »
Tu souris et embrassa lecreux de sa main. Tu voulais savourer chaque moment passé avec tonhomme avant qu'il ne te trouve trop vieille ou que tu meurs. Tuvoyais son malheur, et pour le guérir il aurait fallu qu'il en aimeune autre; mais ni toi ni lui ne pouvait s'y résoudre, et l'horlogetournait.
Steve :
Ça avait commencé demanière anodine; une toux par ci, un rhume par là. Et puis celas'était échelonné sans répit. Eczéma, grippe, fatigue, asthme,myopie, diabète... Bucky était aussi inquiet que toi, à raison :toutes les anciennes tares de Steve lui revenaient en pleine face.Tony avait sortit les dossiers de son père sur l'expérience dusérum et les avait écumés, sans résultats ; à 50 ans horsglace Captain América retrouvait les maladies de son enfance avecune violence dangereuse et angoissante.
Tu achevas de monter lesmarches de l'hôpital et te dirigeas vers la chambre 104. Lesmaladies respiratoires de ton amant s'étaient aggravées pendant lasemaine et nécessitaient une hospitalisation.
Tu poussas avec prudence laporte blanche et observas le lieu ce qui ne prit pas longtemps :un lit à barreaux, des fleurs partout, un environnement blanc etdans le lit, sous les draps blancs, ton homme. Tu refermas la porteet t'approchas doucement pour t'asseoir au bord du lit, veillant àne bouger ni les machines respiratoires ni les perfusions. Ton cœurse serra à t'en faire mal: ton amour était allongé sur sonoreiller, le visage ridé de douleur, son nez et sa bouchedisparaissant sous un masque respiratoire. Sa masse musculaire avaitfondu comme neige au soleil, te donnant l'impression que sous lesdraps se tenait un corps d'enfant. Le sérum cessait de faire effet.
Le moniteur bipaitrégulièrement dans le silence affreux. Tu passas une douce main surson visage ; ses rides ressemblaient aux tiennes. Ses beaux yeuxbleus s'ouvrirent et un sourire illumina son visage fatigué. Il nepouvait rien dire mais il leva sa main et caressa ta joue avec unedouceur infinie. Tu embrassas sa paume, le cœur serré de le voirainsi. Sa respiration était difficile et bruyante à cause dumasque, sa main maigre et tremblante. Tu eus un sourire pâle :« Steve... je t'aime... »
Il sourit. Son soufflecessa. Sa main ramollit contre ta joue et tu la retiens comme si celapouvait changer quoi que ce soit. Pas maintenant; c'était trop tôt.Pas maintenant. Le moniteur hurla un bip strident; la ligne étaitplate. Ta vue se troubla. Les médecins entrèrent en courant, tepoussèrent loin du lit. Tu crias, agrippas la main de ton mari,tentas par tous les moyens de rester accrochée à son corps fragile.Tes larmes coulaient à flot. Pas lui ! Pas si tôt ! Passans toi !
La dernière chose que tu visen étant expulsée de la chambre furent les grands yeux bleus deSteve et son sourire apaisé. Serein.
Tony :
Chaque quatre matins tuétais réveillée par la même mélodie de métaux. « Bam,BLAM, viiiiiiii, BOUM. ». Et tu savais, avant même d'avoirouvert les yeux, que Tony avait encore eut une crise.
Au début elles étaientrares, mais avec l'âge elle s'étaient rapprochées, accentuées.Les crises du cœur fatigué de lutter. Ce matin là ne faisait pasexception.
Tu enfilas des chaussons etdescendit à l'atelier. Tony tournait encore autour d'un disquelumineux, cherchant à accentuer sa puissance. Tu le regardas faire-que pouvais tu faire d'autre?- et ta gorge se serra. Le shrapnelavait beau avoir disparu, le cœur de ton amour faiblissait à unevitesse angoissante et il avait rapidement besoin d'une assistance deplus en plus forte.
Tu savais qu'un jour il nese lèverait pas à temps pour se soigner, et cela te faisait du mal,presque autant que le voir se démener sans avoir besoin de toi.Inutile; ce mot te définissait désormais. Seules ses machines lepréoccupaient, et tu ne pouvais l'aider en mécanique, bloquée parton incompétence.
Mais parfois, quand il avaitfini pour un moment, il te prenait dans ses bras et t'emmenait volerun moment en armure. Et ça, te semblait il, c'était le paradis.
Fury :
La pluie faisait un bruitinfernal sur ton parapluie. Étrangement il pleuvait toujours lorsquetu venais ici, une fois par an. Coup du sort, sûrement. Cela faisaittout de même vingt ans, il aurait fallu que tu te détaches. Tu n'yarrivais pas. Mais demain tu devais partir vers le Congo. Si tu étaislà, une dernière fois, c'était pour lui dire au revoir. Adieu, enfait. Tu posas ta main sur ta joue. Ta peau était si lisse... Ladernière fois que tu avais touché la sienne elle était creusée,sillonnée de rides...
Et la pluie tambourinaitsourdement sur ton parapluie, cœur battant affolé, comme le sien, àla fin. Mais elle ne ralentissait pas, elle.
Les graviers craquèrentsous tes pieds. Tu laissas ton regard errer sur sa dernière maison.À l'entrée du cimetière, ton mari et ta fille t'attendaient sousun grand parapluie noir. Aussi noir que le tien. Aussi noir que cettetombe où deux dates étaient gravées sous son portrait. Tu observasune dernière fois ses yeux gravés dans le marbre puis te détournas.Les graviers craquèrent sous tes pas alors que tu quittais lecimetière : « Adieu Nick Fury. »
Thor :
La vie avec un dieu n'avaitpas été simple, loin de là. En particulier parce que ton homme àtoi était le dieu de la foudre, et qu'à ce titre il se permettaitce concurrencer EDF. Et de la fertilité. Tu avais cessé de comptervos petits enfants mais te rappelais de tous leurs prénoms. Despetits anges blonds qui courraient partout dans votre grande maisonau Nouveau Mexique.
Thor avait été...formidable,le jour où tu l'avais vu renoncer à son immortalité devant Odintout puissant, jurant de te faire vivre la meilleure vie de mortelleque possible, et de veiller sur toi chaque jour jusqu'à la fin. Tuavais pleuré comme un bébé pendant des heures alors qu'il teconsolait, rayonnant de fierté d'être mortel pour toi. Il t'avaitoffert le plus beau cadeau : vieillir ensemble.
Alors, les soirs de votreretraite, vous vous asseyiez sur une nappe, dans le jardin sombre, etvous contempliez les étoiles tandis que sa grande main calleusecaressait tendrement ta hanche douloureuse pour y apaiser lerhumatisme.
Vos enfants vous trouvaientsouvent là au lever du jour, enlacés comme au premier jour. Ilsouriaient, déposaient une couverture sur vos épaules ou bien vousapportaient le petit déjeuner pour vous réveiller en douceur. Etvous saviez tous les deux qu'un matin vos enfants ne découvriraientque la nappe, et qu'alors le cadeau de Thor prendrait tout son sens.
Loki :
Le dieu du chaos faisaitface à un dilemme douloureux, marchant en long et en large dans lescouloirs dorés du palais d'Asgard. Sa belle, sa femme, vieillissait.Humaine fragile, il constatait déjà les marques de la vie sur tapeau alors que lui ne bougeait pas, le temps glissant sur lui commeune légère brise.
Il n'y avait alors pasbeaucoup de solutions, mais laisser la mort t'emporter n'en étaitpas une, quand bien même il s'agissait de sa fille. Chaque jourpassé il réfléchissait. Tu lui avais dit, pourtant : « Situ as pu vivre des milliers d'années avant moi tu peux certainementvivre après moi. » Mais ce genre de discussion finissaittoujours par une porte claquée avec fureur. En tant que psychologuetu savais parfaitement pourquoi il agissait ainsi : il détestaitperdre, ne serait ce que contre la Mort en personne.
Les années passaientpourtant sans solution et tu pensais qu'il s'était résigné. Lematin de tes 35 ans tu te regardas dans le miroir. De fines ridesmarquaient déjà le coin de tes yeux, ta peau avait perdu de sajeunesse, mais quoi de plus normal ? La seule chose que tucraignais était que l'amour de Loki, resté si jeune, se flétrisse.La porte de la salle de bain s'ouvrit, l'homme de tes pensées entrasans se préoccuper du fait que tu sois nue, bien que tu cruentrevoir un coup d'œil à tes fesses.
Il souriait, ce qui terassura. Il t'enlaça, embrassas ta nuque et déposa un paquet ronddevant toi : « Joyeux anniversaire ma belle. ». Tusouris et l'ouvris avec précaution. Dans le papier blanc tu trouvasune pomme dorée, scintillante. Tu haussas un sourcil interrogateur.Il sourit :
« C'est une pomme d'ordu jardin d'Idunn. Elle confère l'immortalité à qui la mange. ».Tu le regardas, béate de surprise, puis lui sauta au cou pourl'embrasser, folle de joie. Un large sourire illumina son visagepâle : « Veux tu m'aimer pour l'éternité ?
-Oui ! ». Tucroquas le fruit à pleines dents.
Pietro :
« Tac tac tac tactac ! » Non, le voisin ne remettait pas ça avec sonmarteau piqueur. En revanche tu ouvris la porte d'entrée assez vitepour laisser passer ton bolide de mari qui, sans s'être départit desa vitesse avec l'âge, s'était muni d'une canne pour bien se tenirdebout. Et...autant dire que les deux combinés avaient donné lafrousse à plus d'un Avengers pris par surprise. Tu souris en voyantton « tac tac tac » personnel rentrer dans l'appartement,t'embrasser en une seconde puis filer ranger les courses.
Tu refermas la porte,faisant attention à tes pas devenus maladroits et fatigués. Dans lacuisine, le « tac tac tac » infernal se poursuivait. Tusouris : quelle chance d'avoir tant d'énergie à cet âge !Par la baie vitrée du salon entra Wanda, volant tranquillement. Lavieillesse leur réussissait à ces deux là...
Tu t'assis à la table de lacuisine avec la sorcière rouge, et Pietro apporta la boîte du jeu.Le retraite était longue, et aujourd'hui c'était mardi, doncscrabble !
Wanda posa son mot :« héros ». Tu enchaîna avec « force » etPietro « vilains ». Vous vous regardâtes longuement ;qui a dit que les papis et mamies ne peuvent pas sauver le monde ?
Bucky :
Que fallait il faire,maintenant ? Il te contempla longuement. Tes cheveux blancsauréolaient ton visage âgé. Tu avais vieillis, les ridessillonnaient ton visage, ta peau avait ramollit, mais jamais James nese serait séparé de toi. Tu avais toujours été son grand amour,celle qui lui maintenait la tête hors de l'eau. Il se souvenait devotre déclaration de mariage. De votre fille Hannah qui vivaitmaintenant en Equateur. De vos bonheurs. Cette vie passa devant sesyeux tandis qu'il te contemplait, allongée à ses côtés dans votregrand lit. Tu étais magnifique. Il avait fallu que le séruml'empêche de vieillir; il semblait à peine avoir 40 ans et tu avaisfêté tes 90.
Il se souvenait desjugements que tu avais endurés. Cougar, milf. Il t'avait trouvé siforte d'y faire face sans broncher... Lui ne pouvait rester droitquand il souffrait.
Il caressa ton visage froid,embrassa tes lèvres où aucun souffle ne passerait plus. Tu t'étaiséteinte pendant la nuit, dans ses bras. Sans souffrance etheureuse, du moins il l'espérait. Il reposa le téléphone sur latable de nuit. Il avait passé son dernier coup de fil à Steve, luiavait expliqué. Il avait comprit, renouvelé ses vœux d'amitiépour lui.
Ça y était. Il avaittoujours détesté ce serment, « jusqu'à ce que la mort voussépare. ». Jamais il n'aurait laissé quoi que ce soit vousséparer.
Il ouvrit le tiroir, sortitavec prudence le 33mm qui y était caché. Vérifia la balle àl'intérieur. S'étendit près de toi, te contempla alors qu'ilplaçait le canon sur sa tempe. Tu avais l'air si paisible... Unelarme coula sur sa joue, il sourit et murmura : « Bientôtmon ange... Bientôt nous serons réunis à nouveau. ».
Et il tira.
Peter :
Le soleil doraitdélicatement vos peaux, tout comme les pignons de poulet tournant audessus du feu. Le crépitement des flammes était régulièrementcouvert de celui des vagues d'eau claire roulant sur le sable fin.Vos lunettes de soleil sur le nez, vous vous reposiez tranquillemententre deux palmiers, alanguis dans un hamac en toile d'araignée.Hmm... Comme quoi, être la femme de Spiderman a du bon.
Tu étiras longuement tesvieux muscles fatigués et te blottis dans les bras de ton mari,caressant ses cheveux blanchissants. Loin de tout, sur une îleparadisiaque, tous les deux avec la mer, le soleil et une plantation,voilà le sens de la vraie vie. Ou du moins de la retraite bienmérité. Même pas besoin de s'habiller vu la chaleur ambiante...
Le repas cuisait doucement.Au bout de la plage vous entendiez parfois les dauphins jouer, oubien vous pouviez voir un énorme geyzer de baleine.
Peter caressa ta peau,s'éveillant doucement, et te sourit. Pas besoin de mots pour savoirque vous étiez sur la même longueur d'onde ; une baignades'imposait !
Clint :
Assise sur ton fauteuilroulant tu observais depuis quelques minutes ton meilleur ennemitraverser la pièce de long en large, appuyé sur sa canne, le dosvoûté. Tu contractas tes muscles de ta mâchoire, déjà amusée,et crachas ton dentier sur lui. Les dents de plastique se refermèrentsur sa cuisse et il glapit, se cassant la figure sur le parquet.
Aussitôt une infirmièreaccourut et le releva, s'assurant qu'il allait bien alors que turiais aux éclats.
Il te tira la langue,préparant sûrement sa revanche. Ce conflit sans fin était votreactivité favorite depuis votre entrée en maison de retraite, etNatasha se faisait une joie de compter les points, interrompant pourcela ses points en croix.
Pépé Tony ricana :« ça c'est bien visé ! » Tu le saluas de la mainavant de rejoindre Thor pour qu'il te tire le tarot, la nouvellepassion de ce plusieurs fois centenaire.
Une fois que tu fus entréedans le salon de « madame Irma », le grand blond soulevale drap violet de son visage et te présenta le jeu de cartes. Tu entira quatre pour un simple tirage en croix et il poussa un hurlementd'effroi en vouant aligné devant vous le pendu, la mort, la maisonDieu et le diable.
En moins de deux tu fusdehors, évacuée par un infirmier hilare.
En revenant dans le saloncommun tu évitas de justesse un jet de pisse projeté par cet idiotd'Hawkeye, la braguette ouverte. Tu crias malgré ton sévère manquede dentier : « F'est crade, idviot ! » Ilrigola puis glissa dans son urine. Tu éclatas de rire, prit unephoto et le laissa là.
Bien sûr que les vieuxschnocks savent s'amuser !
Sam :
Le soleil étaitparticulièrement terrible cette année en Afghanistan. Ou bien étaitce ton âge avancé qui te le faisait sentir ainsi ? C'étaitvrai qu'à 80 ans passés tu n'étais plus toute jeune... Tu levas unpan de ton keffieh pour regarder plus loin. Le sommet de la montagnet'avait semblé plus proche la dernière fois... vieillesse ennemie.
Tu bus à ta gourde le théchaud qui t'hydrata et avança encore. Tes pensées avaient tendanceà se perdre dans cette immensité. Trente ans déjà... Fallait ilque tu aimes la vie pour ne pas le rejoindre sur le champ. Ceci dit,peut être faisais tu ce pèlerinage tous les ans dans l'espoir de laperdre, la vie ? Le souffle chaud des vivants ne valait pas levent du Moyen Orient et la douceur de ses bras. Ses bras quine...plus jamais.
Tu t'appuyas sur ta canne,chancelante. La force de la jeunesse t'avait quitté il y avait bienlongtemps déjà. Ce serait sans doute ton dernier pèlerinage...Parce que tu ne redescendrais pas. C'était trop. Trop de vivre avecles vivants alors que ton âme était morte avec lui sous ces balles,pour ce pays... Pour ces Etats-Unis refusant d'admettre avoir desparachutistes d'élite et de rapatrier le corps.
Tu atteignis le sommet. Lacroix blanche était toujours là, inchangée, à peine marquée parle vent. Tu te laissas tomber près du monticule de terre. Làdessous, il était là dessous. Sam.
Tu caressas avec tendressela tombe sobre qui au fond lui correspondait si bien. Tu t'allongeassur la tombe, l'enlaçant tendrement comme tu aurais pu l'enlacer,lui. Tu fermas les yeux. La chaleur ressemblait presque à celle deses bras quand il t'enlaçait.
La nuit se coucha sur vosâmes tendrement enlacées.
Tchalla :
PDV Tchalla :
J'observe cette porteblanche en espérant qu'elle s'ouvre sur une infirmière souriantequi m'annoncerait une bonne nouvelle, qui me ferait entrer auprèsdes miens. Pas comme la dernière fois... Enfin, j'étais bien entré,mais seulement pour tenir ta main encore quelques secondes avant quele moniteur ne se mette à hurler aussi fort que notre bébé sentantsa mère le quitter.
Tu étais encore si jeunealors, à peine la quarantaine. Et ce bébé, nous avions tant eu demal à le concevoir... Et il t'avait prit la vie, égoïstement,alors que de nous deux tu étais la plus à même de t'occuper delui.
J'ai eu tant de mal, si tusavais... J'ai faillis tout abandonner, même notre fils... Tu sais,c'est idiot, mais ce qui m'a permis de tenir était qu'il avait tesyeux. Je n'aurais jamais dû me moquer de ces films de sorciers quetu aimais tant.
La porte blanche s'ouvre etje me lève, blême, mais l'infirmière sourit : « C'estune fille. Vous voulez la voir ? ». Mon pas est mécaniquealors que j'entre dans la chambre d'accouchement. Les rideaux ont étéouverts, la pièce est baignée dans la douce lumière de l'aube.Notre fils me sourit, fier, assit près du lit et tenant la main desa femme.
Elle a un sourire pour moiet me tend une petite chose enveloppée dans un linge. Je la prend aucreux de mon bras, le tissu glisse un peu et je découvre l'adorablefrimousse de celle dont je suis désormais le grand père.
Une peau café au lait, unpetit nez épaté, une moue aussi surprise que je suis attendrit.Y/N, le verras tu de là où tu es ? Elle a tes yeux.
Stephen :
L'âge te rattrapaisirrémédiablement. Les crèmes, massages et soins n'y pouvaient plusrien, tes 70 ans étaient bien là. Chaque matin dans ton miroir tuvoyais tes rides se creuser un peu plus, marquer ton visage.
Tu aurais sans doute eumoins de complexes si l'âge n'avait pas non plus épargné toncompagnon mais malheureusement il n'en était rien : StephenStrange se portait comme un charme avec à peine une ombre de patted'oie aux coins des yeux.
Nombre de femmes seretournaient sur lui dans la rue avec des sourires gourmands. Tu t'enretrouvais à être mal à l'aise près de lui, surtout quand on vousavait demandé si tu étais sa mère...
Tu avais le terriblesentiment d'être trop vieille, trop lente, trop ridée alors que tonhomme sauvait le monde. Voudrait il te quitter pour une femme plusjeune ? Tu angoissais rien qu'à cette idée. Le miroir étaitun enfer, tu avais brisé tous ceux de chez vous. Tu enviais labeauté intacte de Natasha Romanova, la douceur des traits de WandaMaximoff, deux femmes superbes cotoyant ton homme. Vous aviez étéamies, mais désormais tu craignais de montrer ta vieillesse, de lesfaire resplendir.
Ta seule consolation étaientles soirs où Stephen te prenait dans ses bras et te donnait despreuves de son amour. Les lundis étaient les pires, il étaittoujours occupé dehors et tu craignais une amante.
Un lundi tu n'en pu plus ettu décida de céder à la tentation : descendre récupérerl'oeil d'Agamoto pour te rajeunir. Tu t'étais refusée à l'utiliserjusqu'à présent, mais le message d'une femme inconnue sur letéléphone de Stephen te fit craquer.
Tu poussas la lourde portede pierre grise ciselée et entra dans la pièce alvéolée. Aucentre se trouvait la pierre verte scintillante et... Stephen ?
Tu te figeas un instant,surprise. S'il avait une urgence de combat il devrait partir dansl'instant avec l'artefact... Mais non, il restait là.
Tu le vis activer la pierreet hoquetas de surprise en le voyant... l'utiliser sur lui même !
Stephen se retourna d'unbloc en t'entendant et balbutia : « Y...Y/N ! Cen'est pas ce que tu crois ! »
Tu posas tes mains sur teshanches, abasourdie par tant de mauvaise foi : « Et quecrois tu que je croie ? Que tu te... que tu te rajeunis dans mondos ? Alors que je vieillis et m'enlaidis ?! » Tuavais haussé le ton, la colère te gagnant. De quel droit faisait ilcela ?!
Il leva les mains en signed'apaisement ce qui ne fonctionna guère sur toi : « Machérie... Je te promet que je ne pensais pas à mal...
-Alors à quoi pensaistu ?! "
Tu étais exaspérée, prêteà tourner les talons dans la seconde. Il soupira et se frotta lanuque : « Je... j'avais peur que tu ne veuille plus de moisi je vieillissais... » Surprise, tu laissas échapper un rirenerveux : « C'est une blague... ? » Il grinçades dents : « Pas du tout... » il fit une petitemoue désolée et tu levas les yeux au ciel avant de venirl'enlacer : « Crétin.
-Je t'aime"
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