20 :11, Madrid
   "Elsaaa, tu nous racontes une histoire ?
_Oh oui ! Celle des jumeaux !
_Encore ? Mais vous la connaissez déjà par cœur...
_Allez... S'il te plaît !"

Ce 30 novembre était supposé être un jour banal, mais Zidane en avait décidé autrement. Il avait appelé son fils chez les pros. Ce dernier était si fier, il avait tellement travaillé pour ça. Le sourire aux lèvres, il s'était rendu au stade avec son père. A l'heure du match, sa sœur jumelle prit place au premier rang, près du banc. La partie commença rapidement. Au bout d'un quart d'heure de jeu, le Réal menait déjà 2-0. Elsa voyait dans les yeux de son jumeau une admiration sans pareil. Il aurait tout donné pour être à leur place. Depuis le début, il était sur le banc et ne parlait à personne. Il n'attendait qu'une chose : rentrer sur le terrain. Elle savait que leur père lui laisserait sa chance, c'était trop important. A la mi-temps, les merengues menaient 3 à 1. Elsa et Enzo échangèrent quelques messages.

   "Ça me soule de pas jouer.
_T'inquiètes frérot, tu vas rentrer, c'est sûr.
_Ouais... Mais t'as vu les autres aussi ? J'ai pas le niveau.
_Répète pour voir ? J'vais te casser la mâchoire. Tu peux être le meilleur joueur du monde, quand tu veux. Ne pense ni aux caméras, ni au public, ni à papa, ni à moi. Concentre-toi sur ton football. Tu vas tout défoncer."

Il ne répondit pas. Quand la deuxième mi-temps commença, il entra en jeu. Sa jumelle essayait de garder son calme, mais il suffisait qu'un joueur défende sur lui pour qu'elle s'énerve. Elle criait comme une folle quand on fautait sur lui. Son père lui avait déjà lancé quelques regards réprimants, elle n'en avait que faire. Menant au score, les madrilènes jouaient tranquillement, sans chercher à tuer le match. Au bout de l'heure de jeu, Enzo accéléra le rythme. Il lui fallut seulement quelques minutes pour percer la défense adverse. Le stade l'acclama. Le joueur coura vers sa sœur et la prit dans ses bras, en larmes. C'était l'aboutissement d'une vie. Il avait marqué au Bernabeu.

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