R O D R I G U E Z

09 :43, Madrid
   "Réveille-toi bébé, tu vas être en retard à l'entraînement...
_Hmm... grogna-t-il.
_Je t'ai préparé le petit déjeuner, dépêche-toi. Je dois aller au travail, mais on se voit ce soir. Je t'aime mon cœur !"

Je déposai un baiser sur son front avant de prendre la voiture en direction du centre ville. J'avais un shooting déterminant, et, comme à son habitude, James faisait des siennes. Une main sur le volant et l'autre sur mon portable, je répondais à ses attaques.

James : T'es déjà partie au shooting ??
Maria : Désolé, j'ai pas pu décaler. Je reviens vite, promis... Le petit dej' est sur la table basse.
James : À toute

Pas un bonjour, pas un merci. En ce moment, mon compagnon était aimable comme une porte de prison. La défaite en Ligue des Champions l'avait grandement affecté, ce que je comprenais, évidemment. Seulement, la finale s'était déroulée il y a de ça cinq mois. Il était temps de tourner la page. Je partis shooter et me libérais. Ce métier était fait pour moi. Je me sentais si à l'aise face à l'objectif. Les sessions pouvaient durer une journée entière, ce n'était jamais trop pour moi. Chaque fois, en sortant, mon premier reflex était d'attraper mon téléphone et partager ma bonne humeur. Mais cette fois-ci, ce fut différent.

James : C'est nos deux ans, ce soir... J'espère que tu les passera pas avec un autre gars, j'ai prévu un truc spécial.
James : Laisse tomber. T'as un gala de charité.
James : Tu peux vraiment pas annuler ? Ça fait longtemps qu'on a pas passé une soirée ensemble...
James : T'sais quoi ? Démerde-toi, je sais que tu préfères y aller plutôt que me voir.

Une larme coula le long de ma joue. Il était tellement égoïste. Il savait que j'aurai préféré passer la soirée avec lui, il voulait juste que je me sente assez coupable pour annuler ma présence au gala. Non, cette fois, c'en était trop. Je ne pouvais pas le laisser faire. Mes doigts tapèrent le clavier à une vitesse ahurissante. Je déversais toute la haine que j'avais dans le cœur. Il fallait qu'il souffre comme il me faisait souffrir.

Maria : T'es vraiment qu'un abruti James. T'as jamais été capable de voir à quel point tu me bouffais. J'avais beau t'aimer de tout mon cœur, tu me détruisais à petit feu. Ça ne sert plus à rien d'essayer, c'est fini. Je ne pourrais jamais te quitter. Pas toi. Alors, à la place, je vais quitter ce monde. Adieu James, je t'aimais.

Les yeux dans le vide, je sortais la lame de min sac. Et alors que je me sentais enfin prête. Alors que j'allais finalement le faire, après tant d'années d'inconfort. La porte s'ouvrit à la volée.

   "Maria ! Maria ! Arrêtez-vous !
_MARIA, JE T'AIME, hurla le téléphone en pleurs."

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