N E Y M A R

18 :31, Barcelona
Emmitouflée dans ma couverture, j'attendais que le Clasico commence enfin. Depuis que je m'étais levée ce matin, je n'entendais parler de rien d'autre. Alors que je changeais de chaîne, mon téléphone sonna.

   "Allô Nina ? C'est Ney...
_C'est quoi l'embrouille là ? Pourquoi tu m'appelles ?
_Ça va, détente. J'avais besoin de toi pour garder Davi...
_Comme d'habitude, ton appel est intéressé, soufflais-je.
_C'est donnant-donnant ! Tu gardes mon fils et tu gagnes ta place en loge. Pas mal, non ?
_Sache que je fais ça pour Davi. Pas pour toi.
_Je t'attends au parking souterrain, fais vite."

Neymar da Silva Santos Junior, ou, le joueur le moins aimable du monde. On s'était connu au lycée, j'étais en section sportive avec lui au Brésil. J'avais déjà gardé son fils quelque fois, mais maintenant, il m'appelait à toutes heures du jour et de la nuit pour me demander des services. Je l'aurai bien laisser en plan, mais je ne pouvais pas faire ça à mon Davi chéri. Je jetais les emballages Mcdo à la poubelle, me changeais rapidement et prenais ma voiture direction le Camp Nou. Malgré les embouteillages, le trajet fut plutôt court. Arrivée au stade, j'eus à peine le temps de me garer que le numéro 11 me refilait déjà son fils.

   "Tu me dégoûtes, grimaça-t-il à la vue de mon maillot madrilène. T'as pas honte de venir avec ça ?
_Hala Madrid, y nada más. Bon, tu viens Davi ? On va s'installer dans les tribunes pour voir le Réal s'échauffer.
_Essaie de pas te perdre cette fois...
_Essaie de marquer cette fois..."

Il me regarda d'un air désemparé, avant de retourner au vestiaire. Le match fut d'un ennui fatal. Heureusement, Davi l'animait un peu pour moi. On avait joué aux commentateurs ensemble. Il s'était moqué de moi quand j'avais pleuré pour la sortie sur civière de Rodriguez. Mais c'était mon joueur préféré, ça me faisait mal au cœur de le voir dans cet état. À la fin de la partie, le petit ne tenait plus en place. Je le comprenais, son père avait marqué un doublé. Il me tira jusqu'aux vestiaires des catalans où l'ambiance était à son comble. Davi entra et sauta directement dans les bras de son père.

   "Mon papa c'est le meilleur du monde ! Les deux buts qu'il a marqué ils étaient trooooop beaux !
_Et en plus, papa, il les a marqué pour toi, lui dit-il.
_Il a plutôt bien joué, non ? me demande Luis.
_C'est pas deux buts qui vont lui offrir un ballon d'or.
_Certes, mais...
_Laisse tomber Suarez, elle a décidé qu'elle me détestait.
_T'as enfin compris ? m'exclamais-je.
_Ferme-la. commença Leo. Vraiment, ferme-la. Vous deux, c'était drôle au début, mais maintenant ça suffit. On a tous compris que vous vous aimiez, alors est-ce que vous pouvez arrêter de faire semblant s'il vous plaît ? C'est fatiguant là.
_Et alors quoi ? Je ferme les yeux sur tout ce qu'il a fait ces six dernières années ? J'oublie chaque nuit passée à pleurer chaque fois qu'il ramenait une nouvelle meuf ?
_Et moi ? T'as cru que c'était facile de me faire recaler à chaque fois que je tentais un truc ? T'as cru que je l'avais bien vécu ton histoire avec Martín ?
_Stop, on s'arrête là ! Rideaux. Ça sert à rien de vous afficher comme ça. Réglez vos comptes en privé et laissez nous retrouver nos femmes."

01 :56, Barcelona
Je n'en revenais pas. Neymar. Il avait avoué, devant tous ses coéquipiers, qu'il s'intéressait à moi. Ça paraissait si improbable seulement quelques heures plus tôt.

-----

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top