A la base, s'appeler Kurzawa devait être une fierté, et c'en a été une pendant longtemps. Mais c'est à cause de certaines personnes, que c'est devenu insupportable. A partir de ce moment là, s'appeler Kurzawa était une honte, presque une faute selon eux. Chaque journée apportait son lot d'insultes, ça devenait horrible. En cours, même les professeurs faisait des blagues sur mon cousin. Moi, j'étais fière de lui, mais c'était devenu compliqué. C'était compliqué d'assumer puisque chaque mot que je prononçais, ils l'interprétaient à leur manière. Il suffisait que je dise qu'il joue bien, pour qu'on me ressorte des chiffres selon lesquels il ne serait pas si bon que ça. De toutes les façons, j'avais appris à ne plus les écouter. Leurs chiffres, leurs statistiques, ils les choisissaient bien. Ils n'allaient pas prendre les meilleures, évidemment. Ils me parlaient d'étoile sur le maillot, ce sont des vendus. Ils ont gagné en achetant la Coupe, pas les joueurs. Ils n'ont aucun mérite, mais malgré ça, paraît-il qu'on leur doit le respect puisqu'ils sont les seuls à l'avoir fait en France. Mais peut être que si l'on se soutenait plus entre nous, on l'aurait eu, cette étoile nous aussi. C'était devenu infernal, mais nous avons décidé de partir. Nous sommes remontés à Paris, et nous sommes installés là-bas. Au moins ici, les gens respectent mon nom.