~Edinson Cavani

"Oh Adri, c'est ta mère qui t'a coiffé ?demande Julian, le sourire aux lèvres.
_On avait dit pas les mamans Drax... soufflais-je en allemand.
_Ah ouais, c'est vrai... Mais là j'étais obligé ! Une carotte le gars... s'exclame-t-il dans un rire.
_Le prochain qui parle allemand, je jure que je prends ce nazi par les pieds et je l'accroche à la salle de muscu à la place du punching-ball, s'énerve Dani entre ses dents.
_Tu parles toujours portugais, alors commence pas ! lui répondis-je dans sa langue.
_Majorité oblige. me fait Ney, paroles accompagnées d'un club d'oeil.
_M'en fous de la majorité, je comprends rien à vos langues bizarres. On est en France, on parle français ! crie Kurzawa, presque énervé, à la surprise générale.
_Attends... T'as compris ce que j'ai dit ? s'étonne la star du club.
_ C'est sur que "maioria" faut chercher longtemps avant de trouver que c'est majorité... souffle l'autre en faisant son sac.
_Il peut pas être moche et bête, y a que Presnel qui réussit cet exploit ! rigole Angel en espagnol, pour que la plupart comprenne.
_Oh Pres ! Je citerai pas de nom, mais ça dit que t'es dégueulasse et con !
_J'en ais pas grand chose à faire de l'avis d'un gars qui porte un nom de meuf. répondit le visé.
_Hein Maria ? renchérit son acolyte."

C'est après ce dernier clash que nous sortons sur le terrain pour commencer une nouvelle semaine tous ensemble. Le soleil tape fort sur Paris ces jours-ci, normal pour un mois d'avril. On pourrait se demander ce qu'une traductrice fait sur les terrains à ce stade là de la saison, mais en arrivant au club, les dirigeants m'ont bien fait comprendre qu'on n'avait jamais fini d'apprendre une langue. J'étais donc obligée, même si le mot est fort à la vue des distractions que me proposent les joueurs, de rester toute l'année avec ces enfants. Au début j'étais très timide, je restais avec le nouveau que je devais aider et ne me faisais pas remarquer. Mais au fil du temps, ils ont déteint sur moi et maintenant je participe aux combats de clash qu'ils organisent avant et après chaque entraînement. En soit, il n'y a qu'une minorité des gars qui se prennent au jeu, mais ceux qui ne le font pas sont trop ennuyeux pour que je leur adresse de mon temps. Dans ce club, c'est simple. Si tu veux ta place, faut faire rire. Ça se voit directement en arrivant que les joueurs comme Meunier, Diarra, Areola sont pas respectés parce qu'ils l'ouvrent pas. Le seul qui peut rester discret, c'est Edinson. Il n'a pas beaucoup de temps de parole parce que tous les Argentins et Brésiliens sont ligués contre lui à cause de la rivalité de leurs pays. Il n'empêche que ce gars là, c'est un homme en or. Il est aussi drôle que tous les autres, mais juste rejeté. Quand je suis arrivée, il a pris le temps de s'intéresser à moi. On a passé de longues heures à parler de mon addiction aux langues. Effectivement à l'âge de 15 ans, je pratiquais déjà couramment six langues (espagnol et français depuis la naissance, anglais et allemand au collège, italien avec un professeur particulier et portugais par mes propres moyens). En arrivant, j'avais commencé à apprendre les bases de trois langues slaves, le serbo-croate, le polonais et l'ukrainien. C'est grâce à cette passion que j'ai pu accomplir mon rêve, en rencontrant mes idoles. Ma plus grande fierté a été d'accueillir Neymar et de l'aider à s'intégrer. Ce fut très simple, étant donné qu'il a le clash facile. Ce fut tout de même un bonheur avec Berchiche, Alves, Di Maria et Draxler, qui sont juste des amours. Traductrice est le meilleur métier que je n'aurais jamais pu trouver car il me permet de rester proche des joueurs. Par exemple, là, j'ai repéré Ney qui est en train de faire le tour du cercle discrètement pour se rapprocher de moi. À mon avis, il n'a rien compris aux objectifs de la semaine qu'est entrain d'énoncer Unai Emery. Il arrive et me demande ce que raconte le coach. Je lui explique alors en riant, il fait toujours semblant de ne pas comprendre pour qu'on parle un peu. Le brésilien me fait une blague, mais tandis que j'allais rire je croise le regard d'Edinson. Il est très énervé et il nous dit fermement de se la mettre en veilleuse. Je le regarde étonnée, il ne s'est jamais comporté ainsi avec moi. Le joueur avec qui je parlais réplique, et les deux partent en embrouilles. Rapidement, tous les Argentins et Brésiliens se mêlent à la dispute, mettants toute leur rancune sur la table. Edinson se retrouve seul contre sept alliés particulièrement remontés contre lui. Il donne un coup de poing à Ney qui se tient alors la joue. J'accours vers lui en regardant Cavani avec dégoût. Unai me dit de l'emmener à l'infirmerie et commence à se retrousser les manches pour mettre les choses au clair avec les joueurs. Sur le chemin, mon ami profère des insultes en portugais et je le suis dans sa démarche.

"Je suis désolée, je sais pas ce qui lui as pris... m'excusais-je quelques minutes plus tard."

Il me regarde avec un sourire en coin, et baisse sa tête en la secouant.

"J'en ais vu beaucoup des filles pas très intelligentes, mais toi, tu bats tout les records... Faut pas être stupide Eva, il t'aime !"

Imagine pour stylesindesign
J'espère qu'il te plaît ❤

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