~Corentin Tolisso

On joue la finale d'ici quelques heures, je suis ultra stressé. Ce matin, j'ai été obligé de me lever pour prendre le petit déjeuner, j'aime pas ça. Tout le monde à une tête de cul. Mais cette fois, c'est différent. Didier rentre dans la pièce.

"Salut les gars, c'est l'heure de vous remettre le courrier de vos proches.
_Jurez ça existe encore les lettres mdr ! crie Paul
_Mais qui fait ça, sérieux ?
_So comment ?
_Nan Lucas, ta gueule. Ça date ça !
_Du calme, gardez votre énergie pour les Croates. Corentin, la lettre t'es adressée."

Les garçons me charrient un peu. Si ça peut leur faire plaisir, c'est pas mon problème, je suis ailleurs. Qui a bien pu m'écrire une lettre. Ils ont raison, ça fait un bail que j'ai plus reçu de lettres...

"Nantes,
Vendredi 13 juillet,

Cher Corentin,
Depuis que l'on se connait, tu as toujours été ce garçon que j'aimais beaucoup trop pour lui mentir. Je me souviens, quand j'avais un secret, je pouvais le cacher à tout le monde des siècles durant, mais il suffisait que tu viennes me demander pour que j'avoue tout. Mais ce jour là, et bien... Ce jour là, je t'ai menti. Mais je suis certaine que c'était la seule fois dans ma vie. Seulement, je t'ai menti. Tu sais, c'était sûrement trop compliqué à dire. Sans vouloir t'offenser ou t'ordonner quoi que ce soit, je pense que tu pourrais relativiser. Je t'ai avoué des centaines de problèmes qui aurait pu me mener jusqu'à la mort. Selon beaucoup, ces ennuis sont plus difficiles à partager que ce dont je ne t'ai pas fait part, mais pour moi, c'était une horreur. C'était trop dur à dire, peut être... Mais tu l'as mal pris. Tu ne t'attendais pas à une telle réaction. Me connaissant, tu devais t'imaginer que j'allais casser un mur, détruire une porte, t'insulter. Je suis restée calme. Je t'ai dit :

"Je vais bien"

Mais ce n'était pas vrai. Aucune de mes paroles n'avaient jamais sonnée aussi fausse. Je me sentais l'exact opposé. Tu venais de m'annoncer cette nouvelle qui... Qui a changé ma vie... C'était il y a un mois, mais j'aurais parié que c'était hier. Je suis partie juste après, contredisant mes mots. Tu as vu que ça n'allait pas. Dans un dernier espoir, tu m'as interpellée avant que je ne passe la porte, mais je t'ai répété que tout allait bien. Une fois encore, c'était un mensonge. Mon monde venait de s'écrouler. Notre monde, Corentin. Celui qu'on avait construit au fil des années. Celui dans lequel, toi, et moi, malgré tout ce qui pouvait arriver, on serait toujours ensemble. Ce monde là, il a été atteint par une bombe qu'étaient tes mots.

"On est peut être pas fait l'un pour l'autre"

Et cette phrase se répète en boucle dans ma tête, et je me demande, au fond de moi, pourquoi je n'y ais pas pensé avant ? On est pas du même monde. C'est atroce à dire, mais la vie est faite ainsi. J'espère, de tout mon cœur, que tu veux m'aimer. Mais c'est juste que tu ne peux pas. On est pas de la même classe, et ça, c'est mal vu. Stupide ? Exactement. Vrai ? Exactement. Je veux dire pourquoi ? Ça me met dans un état pas possible... Et encore maintenant, je me sens plus mal que jamais. Tu le sais, tu penses que tu n'y peux plus rien, j'imagine. C'est faux. Alors, je te le dis, car les regrets m'accaparent. Non, je ne me sentais pas bien. Non, je ne me sens pas bien. Mais oui, nous sommes fait l'un pour l'autre. Toi, moi. On est les mêmes. Je t'aime, tu m'aimes. Y a pas besoin d'aller chercher plus loin. Tu me manques Corentin. Je ne vois pas la vie sans toi. Sauves-moi une dernière fois, s'il te plaît. Si tu veux m'empêcher de rentrer chez moi, dimanche soir, le bras en sang, viens m'embrasser après la finale. Ce n'est pas une sorte de chantage. Je ne pourrais juste plus sans toi. Et je sais que c'est pareil de ton côté. Alors retrouves moi, au pied des tribunes, et laisses toi aller.
Je continue de penser que tu seras le seul amour de ma vie, à dans deux jours pour confirmer cela.

Mes plus profonds sentiments,
Loanne"

Imagine pour Loannaina
J'espère qu'il te plaît ❤️

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