C A R R A S C O
20 :12, Turin
"Putain Carrasco le ballon !
_Désolé, désolé...
_Concentre-toi merde, t'es ailleurs depuis cinq minutes !
_Je... Ouais... T'inquiètes..."
J'essaie de me remettre dedans, mais c'est dur. Il y a une petite brune à côté du banc de remplaçant italien, elle est si mignonne. Je ne devrai pas me laisser perturber par ça, mais elle me fait un drôle d'effet. Je rate encore ma passe et Vitolo s'énerve. L'entraîneur nous regarde du coin de l'œil, qu'importe, il ne m'aimait déjà pas. Alors que je lance un dernier regard à ma belle, je la vois dans les bras d'un joueur turinois. Il se retourne. Dybala. De toute façon, c'était impossible entre nous. Je la chasse de mon esprit et reprend l'échauffement. Quand nous retournons aux vestiaires, le coach donne ses dernières consignes. Je n'écoute que d'une oreille, de toute façon, je suis remplaçant. Dans le tunnel, je croise Paulo. On a déjà joué quelques fois l'un contre l'autre, alors je me permets de le saluer.
"C'était comment le match contre Porto ?
_Même ma sœur aurait gagné contre eux !
_T'as une sœur, toi ?
_Ouais, elle est venue ce soir. Premier rang, brune, petite, elle a mon maillot.
_Bon la Joya, t'as fini de faire ami-ami avec l'adversaire ? le réprimande Dani."
Il rigole, et s'aligne avec ses coéquipiers tandis que je monte m'installer sur le banc. La première mi-temps est d'un ennui fatal. Le jeu est lent, personne ne fait de réel effort pour marquer. C'est déprimant. Durant la pause, Simeone nous fait la morale. Je l'écoute, lassé. C'est toujours la même chose. A la fin de son long discours, il dit qu'il va me faire rentrer. On retourne sur le terrain, je suis toujours remplaçant. Le coach me demande d'aller m'échauffer, je vais rentrer. Alors que je m'étire, Paulo marque. Il faut que je marque. Je suis déterminé. Ce soir, c'est ma soirée. Je rentre sur une touche. Je fais un appel et déborde à gauche avec le ballon. Centre pour Antoine, il rate le cadre de peu. Buffon dégage sur moi. Je dribble leur défenseur et enroule ma frappe. Petit filet opposé. Je célèbre tandis que le stade me hue. Je capte le regard de la sœur de Paulo, et lui fait un clin d'œil discret.
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