~Antoine Griezmann

   "Antoine, c'était pas seulement un amour de vacances. Je pense que tu te rends pas bien compte de ce qu'il s'est passé...
_Mais et alors ? C'est passé, daté, terminé !
_Non... Non... C'est pas fini... C'est pas possible..."

Il a une larme au coin de l'oeil. Mon attention à l'air de l'avoir touché. Je ne peux m'empêcher de sourire. Il m'aime.

  "Ça veut dire quoi ça ? Tu l'aimes encore ?
_Antoine... On a beau être ensemble, vivre quelque chose d'unique... Je pense à lui...
_Tu l'aimes ou pas ?"

Il me sourit. Qu'est ce qu'il est beau. C'est mon homme. Le mien. J'en reviens pas. J'ai trouvé l'amour de ma vie.

   "Antoine...
_Il t'a putain d'abandonner et t'as encore des sentiments pour lui ? Après tout ce que j'ai fait ? Tu te fous de ma gueule ?
_Je... Tu... C'est pas ma faute..."

Il ne se retournera plus. J'ai envie de courir le prendre dans mes bras. Mais quelque chose m'en empêche. Il était à moi.

   "Et c'est la faute à qui hein ?
_Calmes toi mon cœur... Je peux t'expliquer pourquoi je tiens à lui, si tu veux... Je ferais tout ce que tu me demandes !
_Bah vas-y cites moi ses qualités, j'te dirais rien..."

Il a la tête dans son vieux livre. J'ai jamais été capable d'être autant accrochée à un bouquin. C'est fou comme il a l'air sérieux.

   "C'est pas ce que je voulais dire...
_Sérieusement, parles avant que je pète un plomb. J'en ais marre que tu me soule avec ce vieux con, tout le temps. Finissons-en.
_Vrai... Vraiment ?"

Il me regarde d'un œil grave. Ma lettre a dû le blesser. C'est vrai que je l'y accuse de mon mal être. C'est osé. Mais est-ce faux ?

   "Racontes.
_J'ai rencontré Lucas à l'Académie d'art contemporain de Madrid. On est tout de suite devenus amis parce que...
_Qu'est ce qui te fait sourire comme ça ??"

Le garçon a l'air perdu, comme moi. Je souris en croisant ses yeux. J'ai foiré ma rentrée, mais j'ais un nouvel ami.

  "Oh... Ça va...
_Bon aller, racontes-moi tout d'une traite, sinon je vais m'énerver. Ne t'inquiètes pas, je ne ferais plus de remarque.
_D'accord..."

Il est devant l'école. Je me tiens à ses côtés. À nous deux, on est prêt à révolutionner l'art. J'ai hâte qu'on fasse nos preuves.

   "On a étudié ensemble pendant un an dans le centre de Madrid, avant de se lancer seuls. Nous avons mis notre travail en commun, et très vite, de grandes galeries nous ont contactés."

Il est en train de peindre. J'aime tellement le regarder faire. Il m'inspire. Nos tableaux étaient complémentaires dès le début.

   "On est vite passé à une relation plus que professionnelle, on était tout le temps ensemble. Puis, il faut avouer qu'il était plutôt beau. Je ne me rendais pas compte de ce que l'on faisait..."

Il joue au foot. Je me joins à lui. Ça me donne une raison de plus pour me coller contre son corps. J'adore ce sport.

   "On a passé un an ensemble où tout allait pour le mieux. C'était la belle vie, on rigolait, on ne réfléchissait pas. On avait l'argent qu'on voulait. C'était une période extraordinaire."

Il se coiffe. Encore. Il est pire que moi. Je ne l'ai jamais vu lâcher ses cheveux. Toujours en train de les tripoter, je vais finir jalouse.

   "On faisait des voyages à travers l'Europe pour les rendez-vous, c'était très drôle. En même temps, on visitait. Le soir, on s'endormait dans notre petite voiture qui servait de lit."

Il s'est endormi pendant le film. J'étais sûre qu'il ne tiendrait pas. Il a une bouille tellement mignonne comme ça.

   "Puis, le cauchemar est arrivé. Il y a eu une nouvelle mode. On a pas réussi a suivre. On a coulé. On a galéré ensemble pour survivre. Il se privait pour moi, il m'aimait."

Il dit qu'il a mangé chez un ami. C'est faux. Il meurt de faim. Ça fait cinq jours qu'il n'a rien avalé pour que je puisse le faire.

   "Mais c'était devenue une relation toxique. Je ne me rendais pas compte des choses. Je m'énervais, alors que lui, il était là pour moi. J'ai pas été à la hauteur..."

Il est rongé par la colère. Pourquoi je lui ais dit ça ? Il a toujours tout fait en fonction de moi... Ça ne va pas finir comme ça ?

   "Un jour, il en a eu marre. C'est normal. Il voulait s'en sortir, il voulait y arriver. Apparemment, il avait décroché un job en Espagne."

Je ne l'avais pas vu avec ce sourire depuis tellement longtemps... Il partait en Espagne... Je ne le verrais plus...

   "C'était, en quelque sorte, une rupture. J'étais à bout de force, la vie en France était horrible. Je suis partie en stop jusqu'en Espagne. J'ai vécu des horreurs innommables."

S'il avait été là... Il m'aurait protégé... Il l'aurait empêché de me toucher... Je n'ais plus le choix... Je dois aller à Madrid...

   "Je suis arrivée ici, dans la capitale, après six mois de trajets intensifs. Je t'ais rencontré, dans un hasard immense. Tu avais quelque chose de lui. Je m'y suis accrochée."

Il aurait eut le même sourire. Ce n'était pas lui, mais ça semblait l'être. Et si, l'amour existait juste une dernière fois?

   "Puis je suis tombée sous ton charme. Alors oui, je l'aime encore. Mais je t'aime bien plus pour m'avoir arrachée de la misère et traitée comme une princesse malgré mon passé instable, Antoine. Si tu me pardonnes d'avoir aimé cet homme, si tu acceptes ce que j'ai vécu avec lui, tu es l'homme de ma vie, et je veux me marier avec toi.
_Je... Je ne sais plus quoi dire...
_Dis-moi que tu m'aimes.
_Je... Je n'en suis plus capable... Je... Je vais t'aider à retrouver ce gars et... Je veux juste que vous viviez une belle vie ensemble... Je pourrais pas t'apporter ce que tu veux... Lui, oui.
_Antoine... Tu rigoles là ?
_Je veux seulement ton bonheur, et tu ne l'auras qu'avec lui. Donne-moi son nom, je vais le retrouver."

Imagine pour mpoko94
J'espère qu'il te plaît ❤️

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top