-Elle en a de la force la petite, elle pourrait presque tuer une mouche. Me lança Éric.

Je ne lui adressa même pas un regard. Après tout, c'est vrai , il ne méritait même pas que je le regarde. Je continue donc à m'entraîner avec Loria, ma meilleure amie. Depuis le début,  il me fait chier. Il me rabaisse tout le temps et me déconcentré pendant les exercices, si bien que la dernière fois, j'ai failli louper ma cible au lancer de couteau.

Pourtant je suis née Audacieuse, je ne comprends pas que se soit moi qu'il ai choisi d'emmerder. Je me rappelle encore de l'époque où moi et Loria on se moquait de la nouvelle recrue qu'Eric emmerdait. Je ne m'attendais pas à la devenir. Il n'a que deux ans en plus que moi, et il n'est même pas née Audacieux, et après il vient me faire chier, non mais c'est quoi ce bordel.

-Doucement, je suis pas un punching ball ! S'exclama Loria en souriant.

-Désolée.

Je me concentrais sur ses mains, difficile avec un Éric qui rode derrière vous avec un air de cannibale.

Vous voulez savoir le pire ? C'est qu'il me plait bien le Éric, depuis son arrivée ici je n'ai d'yeux que pour lui.

Je souffle une nouvelle fois en tapant dans le gant.

-Ça suffit les moustiques ! On commence les combats !

On se rassemble autour du ring et le premier combat commence. On reste tout un temps a combattre, l'autre con (Éric pour ceux qui on un Q.I. de 20)
Me dévisage et ça me fait super peur, je parie qu'il prépare un mauvais coup. A la fin d'un combat, il annonce, sourire carnassier aux lèvres.

-Allez, dernier combat... Mmmh... Alexis conte Loria.

Je grogne silencieusement, connard. Je monte sur le ring et me retrouve face a ma meilleure amie. Elle sait très bien quelle est moins forte que moi mais j'ai aucune envie de lui taper dessus, et surtout pas pour le bon plaisir de monsieur DuCon. 

Nous soupirons toutes deux et nous mettons en position de combat. Je la laisse frapper la première. Je l'évite et lui donne un coup dans le ventre. Elle gémit et me lance un coup de pied que je me prends exprès dans les côtes. Gagner ce combat lui servira beaucoup plus qu'à moi, je suis déjà dans le haut du classement. Je la laisse me donner d'autres coups et je me retrouve par terre, je fais semblant d'être k.o.

Éric sait bien que je ne le suis pas mais il annonce la fin du combat en rajoutant sa petite phrase.

-Si j'avais su que tu étais aussi nulle, je t'aurais pousse hors du train tout de suite.

La c'est la goutte qui dépasse, je roule sur le côté et sors du ring. Je me place devant lui et sers les dents.

-C'est quoi ton problème a la fin !

Il me regarde dans les yeux.

-J'ai pas de problème.

-Ha non ?! Tu m'expliques pourquoi c'est moi que ta choisi d'emmerder alors ?! Tu m'explique pourquoi tu me pourris la vie depuis que je suis ici ?!

Il hausse un sourcil et ne répond pas. Le remue ménage a attirer le groupe de Quatre. Tous nous fixe, attendant la réponse d'Éric, réponse qui ne vient pas. Je commence de nouveau à m'énerver.

-Sérieux ?! Ta rien d'autre a faire que de me chercher des problèmes ! Pourquoi toujours moi ?!

-Parce que tu ne sers a rien, personne ici ne pense du bien de toi ! Tu ne sert qua attirer les mouches et encore !

Je ne le montre pas mais ses paroles me blessent. J'entrouvrent la bouche mais aucun son ne sort. Je me tourne alors vers Loria qui me regarde sans vraiment comprendre.

Soudain, un sourde colère me prend. Je me tourne vers Éric et mon poing part tout seul. Je cogne sa joue de toute mes forces et il tombe a terre. Je m'approche de lui

-Connard.

Je me détourne et part sans l'autorisation de qui que se soit. Je me rends en courant là où le train nous dépose, l'endroit où il faut sauter. Je m'assieds sur le bord, jambes dans le vide.

En y réfléchissant bien, j'y ai peut être été un peu fort. Une chose est sûre, s'il ne m'aimait pas avant, il doit me détester et trouver un moyen de me faire éjecter.

Je soupire et mets ma tête dans mes mains. Quelques larmes de frustration coulent. Je devais tomber amoureuse de la seule personne qui me déteste plus que tout le reste. Je regarde en bas. Je me demande si je devrai sauter... Ça ferait sûrement des vacances a tout le monde. Depuis le temps, ils ont enlevé le filet, je pense que c'est assez haut pour me casser quelque chose d'important.

Je regarde un peu le trou et soupire en secouant la tête. Mais reprend toi bon sang ! J'essuie une larme solitaire sur ma joue.

-Tu comptes tout laisser tomber ?

Me dit une voix juste à côté de moi, je sursaute et oublie que je suis dans le vide. Je sens que je glisse et j'essaye de me rattraper mais sans succès.

Alors que je crois que je tombe, une main me rattrape par le poignet. Je suis suspendue dans le vide, retenue par un seul point, cette main miraculeuse. Je saisis son poignet et m'appuya au mur. Je reconnais la tête qui passe par le bord.

-Je te remonte ou je te lâche ?

-Je te jure que si tu me lâches, je sortirais de ma tombe pour venir te faire crever !

Il sourit narquoisement et me remonte peu a peu. Je m'agrippe au rebord et remonte sur la terre ferme. Il ne m'a toujours pas lâché le poignet, ce qui me gêne mais ne me dérange pas. Je reprend une respiration normale.

-Tu me suis ou quoi ?

- Peut-être...

Je déteste ce genre de réponse, qui en fait n'en ai pas une. Je plisse les yeux.

-Tes encore venu me rabaisser ?

Il ne répond pas, j'essaye de dégager mon poignet mais sa poigne est trop forte.

-Lâche moi.

A la place de faire ce que je lui demande, il ressert sa prise, je gémis de douleur.

-Mais lâche moi !

Il ne me lâche toujours pas et je commence à avoir peur. Il me fixe et mon premier réflexe est de reculer, je me retrouve un pied dans le vide. Putain mais quelle gourde !

Il me fixe toujours dans les yeux, ce qui me gêne profondément.

-Tien, il perdu sa langue...

Alors que je fais mine de reculer de nouveau, il m'attire à lui dans un geste brusque. Je me retrouve plaquée contre son torse.

-Tu sais pourquoi je fais ça ?

Je déglutis,  redoutant la réponse.

-Non, j'en ai... rien au foutre...

Il relève ma tête et m'embrasse du bout des lèvres.

-Parce que c'est la seule manière  que tu te donne fond...

Je hoche la tête et le regarde dans les yeux. Il se penche et colle son front au mien.

Je passe mes bras autour de son cou et hoche la tête, signe qu'il est pardonné. Dès que je le vois esquisser un sourire, je me précipite sur ses lèvres pour l'embrasser avidement.