5 - Ange et démon - une vie détestée
- Kika, tu es née pour être détestée. C'est Dieu qui a voulu ça.
Ces paroles, c'est ma mère qui m'a dit ça alors que je n'avais que quatre ans et qu'une fille de ma classe de maternelle m'avais couper les cheveux avec son ciseaux pour son plaisir personnel.
- Mais maman, avais-je pleuré, c'est pas possible, je suis gentille et je n'ai rien fait de mal.
Devant mes larmes, ma mère avait éclaté de rire comme si c'était la chose la plus drôle du monde.
- Tu es née, voilà tout.
Je n'avais plus jamais cherché à comprendre le pourquoi du comment. Mais malgré ma fugue, à 6 ans, son rire me poursuivait toujours, me donnant froid dans le dos. Heureusement, j'avais rencontré Adrian. Je me suis rendue compte après qu'il m'est tiré d'affaire de la bande d'Arthur, qu'en faites, je l'aime bien. On discute de plus en plus souvent, et un jour, il m'a même invité chez lui !
- Euh, je suis pas sûre, avais-je répondue.
- Pourquoi ? avait-il répondu innocemment en plongeant son regard nuageux dans le mien (je déteste quand il fait ça, parce que ça m'embrouille les idées !) Tu as peur qu'on s'en prenne à toi ? Mais ne t'en fais pas ! Tout ce passera bien !
Il avait cette force tranquille, cet incroyable calme qui ne le quittait jamais. Je l'admirais pour ça. Moi qui ai toujours été détestée partout ou j'allais, je me souviens d'une fois, un pauvre petit chien était étranglé par sa laisse, je l'ai donc aidé à s'en défaire, fière de moi tandis qu'il partait gentiment au loin. Mais son maître s'est retourné vers moi et m'a giflé tellement fort que ça aurait pu me décrocher la mâchoire. Il m'avait traité de tous les noms, et j'étais partie en pleurant. Peu importe ce que je faisais, même si j'avais bon cœur, c'était mal.
- Eh... Arrête de penser à des choses néfastes, et amène ton âme jusqu'à la paix ! murmura t-il en me prenant dans ses bras.
"Amène ton âme jusqu'à la paix", c'est et de loin son expression préférée. Mais là tout de suite, autre chose, qui me fit monter le rouge aux joues, attirait mon attention.
- Tu pourrais me lâcher, s'il te plait ?
- Ah euh oui, pardon. bafouilla t-il avant de reprendre contenance. Erika, tu es une bonne personne, qui a un grand cœur. Ne laisse jamais personne dire le contraire. Tu dois trouver ta place dans ce monde, avoir des amis, une famille et rire de temps en temps ce serait bien aussi.
- Une famille ? Des amis ? Personne ne voudra occuper ces places dans mon coeur ! C'est à peine si les gens m'approchent, alors comment veux-tu que je devienne amie avec eux ?
- Tu dois le découvrir par toi-même. Mais euh, j'ai une raison de vouloir te faire venir chez moi, un truc à te dire.
- Pourquoi pas ici et maintenant ?
- Pour que tu viennes chez moi pardi !
- Bon, d'accord j'accepte.
Et ça finissait toujours comme ça, il gagnait toujours. Seulement, cette fois, je n'aurais pas dû accepter.
***
Ça faisait deux minutes et quarante secondes que j'attendais devant la porte. Il ne pourrait pas se grouiller un peu pour ouvrir ?
- Pardon de ne pas avoir ouvert avant ! s'excusa t-il en reprenant son souffle. Ma chambre est à l'autre bout et je ne t'avais pas entendu frapper.
Il me fit entrer et je fis la connaissance de sa famille, qui ne lui ressemblait pas du tout. Comment un beau blond aux yeux clairs comme le ciel pouvait-il se retrouver dans une famille dans une famille de bruns aux yeux caramels ? Enfin bon, la génétique c'est pas mon truc.
A ma grande surprise, sa mère s'approcha de moi avec un grand sourire.
- Bonjour ma chère, tu dois être Erika ? Nous avons beaucoup entendu parler de toi, souligna t-elle, me faisant rougir.
Adrian aussi avait l'air gêné aussi, d'ailleurs et se dépêcha de trouver une excuse avant de m'entraîner vers les fin fonds de la maison jusqu'à une jolie petite chambre blanche et bleue.
- Et voici ma chambre, déclara t-il avant de m'inviter à m'asseoir sur le lit.
- Alors, venons-en au fait : qu'est-ce que tu avais à me dire de si important ?
- Voyons Erika ! Prends le temps ! On a toute l'après-midi !
Je me laissa convaincre, et nous avons profité de notre après-midi, riant comme deux baleines.
- Dis, comment ça se fait que tu ne ressembles pas du tout à ta famille ? demandais-je.
Il me sourit tristement.
- Mais c'est parce que j'ai été adopté, comme toi.
- Oh. Excuse-moi, je ne sais pas quoi dire.
- Mais ne t'excuse pas, c'est normal de poser la question, me rassura t-il. D'ailleurs, je crois qu'il est tant de te dire ce que je voulais te dire.
Il se rapprocha de moi, plongea son regard dans le mien, et déclara d'une toute petite voix, avec un stress que je ne lui connaissait pas.
- Je pense à toi tous les jours, quand je t'ai vu, j'ai eu ce qu'on pourrait appeler un coup de foudre. Je t'aime... Je n'osais pas te le demander, mais est-ce que tu voudrais sortir avec moi ?
Je ne savais pas quoi dire... Mille émotions se déversaient dans mon corps tandis que mon cerveau tournait à cent à l'heure. Mon corps prit le dessus, et mes lèvres vinrent se coller aux siennes. D'abord surpris, il finit par me rendre mon baiser. Nous nous sommes enlacés, tout en s'embrassant. J'adorais cette sensation, je me sentais aimée. Je sentais comme un bourdonnement à mon oreille, mais n'y prêta pas attention. Adrian était le seul qui comptait. Mais j'aurais dû y prêter bien plus attention.
Le bourdonnement gronda de plus en plus, jusqu'à devenir impossible à ignorer. Je me détacha de mon ami (enfin plus vraiment mais bon), pour mettre mes mains sur mes oreilles.
- Qu'est-ce qui se passe, Erika ? Demanda Adrian, inquiet.
- Ce bourdonnement...
Il devenait tellement fort, tellement intense... Je n'arrivais pas à résister. Un homme apparut finalement dans la pièce, me coupant le souffle littéralement : je n'arrivais plus à respirer. Le nouveau venu agita la main dans ma direction, et aussitôt je réussi de nouveau à respirer. Néanmoins je m'élevais dans les airs et j'avais beau faire, je n'arrivais pas à bouger.
- Laissez-la ! Qui êtes-vous ? Et comment osez-vous vous en prendre à elle ! cria Adrian.
Mais l'homme ne semblait pas le voir.
- Démone ! Comment oses-tu ainsi faire du mal à mon fils ! tonna l'homme, en agitant la main de nouveau. J'avais l'impression d'être étranglée petit à petit...
- Comment ça votre fils ? demanda Adrian, toujours ignoré par l'homme.
- Je ne... suis pas... une démine... juste une fille... malchanceuse. essayais-je d'articuler.
L'homme parti d'un grand éclat de rire.
- Mais bien sûr, tu n'es au courant de rien. Il est tant pour moi de t'instruire. Vois-tu, dans le monde divin, il y a des anges et des démons. Lorsqu'ils viennent de naître, les démons sont envoyés dans le monde des humains qui est créé afin que les démons soient détestés et se forgent un caractère de bête sauvage. Mais normalement, mes enfants, les anges restent dans le monde des dieux. Ils n'ont pas besoin de méchanceté, eux, pour devenir ce qu'ils sont amenés à devenir. Mais mon fils est une exception. Il a été caché parmi les humains à la naissance, afin de voir ce que cela apporterai à nos anges. Malheureusement, il a fallut qu'il tombe sur toi ! Eh bien je vais te détruire, pour lui rendre son innocence et sa nature.
- NON ! tonna mon ami. Vous ne la toucherez pas !
Je ne savais plus du tout ce qui allait se passer. La main qui m'étouffait se relâcha brusquement, et l'homme eût un sourire qui respirait la cruauté.
- Très bien, mon fils. Je vois qu'en la tuant je n'aurai pas le résultat voulu... alors je vais me débrouiller autrement.
Je venais de comprendre ce qui allait ce passer, mais il était trop tard. Dans un cri, je vis Adrian, mon Adrian, mon ami, mon amour, ma famille se désintégrer en une lumière blanche sous mes yeux. Le père de mon ange se transforma en colombe et disparut sous mes yeux, dans un rire cruel. Maintenant, je sentais une colère profonde me déchirer les entrailles. Et sous mes yeux, je vis deux cornes pousser entre mes cheveux noirs corbeaux, une longue queue terminée par un dard. Je me sentais enfin moi. Je savais ce que je voulais faire : tuer l'homme qui m'a pris mon Adrian. Fini la petite fille gentille que j'étais. Maintenant, je rendrais coup par coup.
Bonjour, je m'appelle Erika, et je suis née pour être méchante, parce que Dieux l'a voulu. J'ai connu l'amour, j'ai connu l'amitié, mais cette histoire s'est terminée par des larmes et une colère intense. J'étais aussi inoffensive qu'un chaton, et Adrian l'a vu. J'étais une bonne personne, mais je ne peux résister au traitement que m'a réservé les humains sans réagir. Tous les anges sont sensés être bon, et tous les démons mauvais. Pourtant, malgré mes origines j'était prête à demeurer gentille. J'ai déjà croisé un ange, ou plutôt le père des anges. Il n'a pas hésité à tuer son fils sous mes yeux afin de me faire prendre ma vraie nature. J'ai donc qu'une question à vous poser :
Qui est le monstre, dans l'histoire ?
***
Je suis trop fière de la fiiiiiiiiiiiiiiiiin ! Enfin voilà XD J'espère que ça vous à plu. Vous aurez peut être la suite... Qui sait, peut être que l'amour sera plus fort que Dieu ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top