26 - Petit frère

La fumée s'échappe de ses poumons, telle une caresse, effleure sa peau. Gabriel savoure la délicieuse odeur de tabac qu'il n'avait pas pu avoir sur Imaginarium. Assis sur une caisse, il regarde les étoiles qui s'illuminent dans le ciel. Il admire la beauté de la Grande Ourse, qu'il l'avait tant manquée, car aucune constellation ne se forme dans le tapis noir de l'autre monde !

Pendant la guerre, il avait l'habitude de grimper en hauteur pour contempler le ciel avec ses cigarettes et sa bouteille. Cela lui permettait d'oublier les massacres à venir. Il ferme les yeux, sentant la brise fraîche lui caresser la joue, comme celle qu'elle lui faisait.

Maintenant que je ne te vois plus. Que tu ne m'apparais plus, je suis à la dérive ! Une seule nuit a suffi pour que tu profites de moi et que tu engendres mon fils. Songe-t-il avec amertume.

Il se prend la tête entre les mains, se disant que c'est à cause de cette femme qu'il s'est retrouvé bloqué dans cet univers. Elle n'a pas voulu garder sa progéniture en le lui jetant dans les bras tel un fardeau, et pour épargner l'enfant de sa dangerosité, il lui a effacé la mémoire.

Il boit une gorgée de whisky et se demande à quoi ressemble son enfant dorénavant et sous quel nom il se fait appeler. Il soupire devant ses multiples questions qui se bousculent dans sa tête depuis bien trop longtemps sans trouver de réponse.

— Ouah ça pue.

Leah a fini sa ronde et s'avance vers Gabriel qui lève les yeux au ciel.

— Si tu n'apprécies pas les délices de ce monde, je t'invite à déguerpir.

— Je ne demande que ça. Mon monde me manque ainsi que mon frère et le reste du groupe, souffle-t-elle.

Elle se penche pour remettre le scratch de la botte qui entoure sa prothèse. Le mécanisme que Flamma a réalisé se maintient sur Terre, laissant les rouages s'engrener les uns sur les autres. D'autant, quand la louve se transforme, celle-ci s'éclate avant de se reformer sous forme de patte, permettant à la jeune femme de galoper en toute impunité. Gabriel se demande comment cette traîtresse a pu sauver la vie de Leah. Puis, il secoue la tête en se disant que se mettre dans la peau d'une déesse relève d'un vrai défi.

— Tu l'as trouvé ?

— Oui. Il n'est plus qu'à quelques kilomètres d'ici. Bizarrement, il s'est arrêté.

C'est ce que je craignais depuis un moment. Que cherche à accomplir Gan dans ce monde ? pense-t-il.

— Je vais l'annoncer à Patrick.

— Attends un peu avant de lui dire.

Elle le regarde, étonnée.

— Je veux pouvoir analyser toutes les options qui s'offrent à nous d'abord.

— Très bien. Viens me chercher dès que tu seras prêt.

Leah s'éloigne pour regagner l'un des véhicules garés plus loin sous les œillades que les soldats lui lancent à mesure que sa chevelure d'argent flotte dans les airs. Pas besoin de lire dans leurs esprits pour deviner qu'ils la veulent soit dans leurs lits, soit avoir sa tête en forme de bête accrochée au-dessus d'une cheminée. Leurs comportements pitoyables font regretter le respect des habitants d'Imaginarium envers les races différentes malgré leurs côtés barbares.

Gabriel se rallume une cigarette, songeant à la suite des évènements.

Si je pouvais, ne serait-ce qu'avoir un indice sur ce qu'il projette, cela m'aiderait fortement. Ce qu'a vécu Draguir dans sa double projection peut être une piste à approfondir. Le malin a réussi l'exploit de se dédoubler. Mais, il a également ouvert un passage à qui le souhaitait, s'immiscer dans son esprit. Et, l'intrus qui a réussi à tourmenter notre jeune fauconnier, n'est autre que Gan.

Il inspire une forte dose de nicotine en revoyant les flashs de la petite fille présente dans la clairière. Cela lui file encore des sueurs froides et ils ont bien compris que son objectif, c'est Sophia.

Mais pourquoi ? Ne peut-il pas la tuer pour se débarrasser d'un adversaire comme elle ? Est-elle à ce point protégée ? Vas-y, Gaby. La réponse, tu l'as, mais je suis sûr que tu ne veux pas te l'avouer. Ou sinon, c'est qu'il te manque un élément. Mais lequel ? De plus, dans sa folie, il a embarqué Guénaël. Le fils du maître. C'est pour le protéger ? Le vendre ? S'en servir comme radar ?

Tant que questions sans réponse. Se mesurer à un tel adversaire ne va pas être une mince affaire pour l'équipe. Il n'a pas envie de les embarquer dans cette folie, mais Leah et lui ont suivi la demoiselle dans le portail, et il doit sa vie à Patrick. S'il ne l'avait pas sortie de ce tourbillon infernal qu'est la guerre, il cuve soit dans un taudis, soit mort et oublié dans ses excréments. Il grimace face aux visions de ce qu'aurait pu être sa vie si le père de Sophia ne lui avait pas tendu la main.

Leah polit sa prothèse sous les regards des soldats qu'elle ignore avec brio, assise sur le bord du coffre de la camionnette. Gabriel s'approche d'elle en fusillant les hommes devant leurs insistances, tandis qu'elle pose sa cuisse atrophiée sur le bord du coffre. Il se voit encore tenir la scie entre les mains pendant que le doc le rassurait que la déesse avait ce qu'il fallait pour combler ce vide.

Tss, si j'avais su un seul instant qu'il était depuis longtemps mort et enterré, et que j'étais manipulé par le maître.

Il avait baissé sa garde alors que H utilise sa grotte comme une façade pour aller et venir dans les terres comme bon lui semble. Leah le remarque, perdue dans ses nombreuses pensées, puis lui demande en remettant sa prothèse sur sa cuisse :

— Ça va ?

— Tout va bien. Laisse-moi voir ça.

Il s'approche en examinant les cicatrices encore apparentes. Gabriel regrette de ne pas avoir les technologies nécessaires à Imaginarium pour embellir sa jambe le jour de son opération. De plus, Félix s'est fait un malin plaisir d'y laisser son autographe. La trace de sa morsure est encore visible, comme sur ses côtes balafrées de part en part.

Leah se laisse faire en le regardant avec tendresse. Il clipse les dernières attaches de sa jambe mécanique, puis il se redresse pour affronter un sourire effronté.

— Bah quoi ?

— Oh rien. J'aime bien quand tu te montres attentionné, c'est tellement rare.

Derrière son aspect de vieux grincheux, Gabriel aime prendre soin des autres. Sans voir de remarques la contredire, le sourire de la louve s'élargit :

— T'es mignon quand tu prends soin des autres.

— N'y prend pas goût, rétorque-t-il irrité.

Mignon, mignon. Et, puis quoi encore, faut pas abuser. Pense-t-il.

— Grincheux le retour ! Je me disais aussi, rigole-t-elle.

Il lève les yeux au ciel. Elle sait appuyer là où ça l'agace le plus, et au grand désespoir pour lui, c'est Sophia qui avait tendance à l'affubler de ce surnom désagréable. Leah saute sur ses jambes, s'étire, et se dirige vers la tente de Patrick, suivie de Gabriel, les mains dans les poches, ruminant contre leur petite protégée. Ils entrent dans la tente du père de Sophia, plongé dans ses dossiers.

— Patrick, il s'est arrêté, lui annonce-t-elle de but en blanc.

Leah ne prend pas de pincettes avec Patrick, car sous son air aimable se cache le défi qu'elle a ressenti après avoir débusqué leur ennemi. Et, elle n'a qu'une hâte, planter ses crocs en lui et sauver le petit, telle une mère protégeant son enfant. Oui, l'instinct maternel s'est réveillé en la présence de la fausse apparence de Flamma. Déesse de l'amour. Elle l'a manipulée habilement pour faire naître cette émotion chez la louve, qui étant la dernière femelle de son espèce, ce sentiment est plus que crucial.

Gabriel se perd une fois de plus dans ses pensées, songeant aux traits de caractère des déesses envers leurs enfants. Draguir avait été abandonné dans les mains du maître. Même s'il a pu se débrouiller par lui-même, son regard ne trompait pas aux yeux du fauconnier de la mémoire. Méric a tout le potentiel de sa mère et d'après ses dires avaient été enlevés, mais Gabriel sait qu'ils lui ont toujours menti avec habilité. Puis il reste ce jeune gamin qui n'a rien demandé à personne, et qui a une mémoire défaillante. Il ignore qui sont ses parents et comment il les reconnaîtra.

Chaque enfant de déesses a tiré la carte de la malchance. Seule Timéa n'a pas enfanté avant de mourir, tandis que Herba, il ne saurait dire à quoi ressemble sa progéniture.

Aussi cinglé qu'elle, j'imagine. Pense-t-il en souriant.

— Je pense que c'est une piste à approfondir. Qu'en penses-tu, Gabriel ?

— Hein ?

Merde. À force de partir dans mes hypothèses, je n'ai pas écouté ce que Patrick et Leah ont dit.

— Leah, propose que l'on se rende sur place en petit comité.

— Ah.

Gabriel le regarde en évaluant les possibilités. Si nous sommes trop nombreux, les pertes seraient considérables. Il ne faut pas sous-estimer l'ennemi en face de nous. Dans un groupe restreint, nous devrons prendre l'élite de Patrick. Ils sont plus entraînés, plus à l'affût du moindre danger. Dans la vie réelle ou sur le terrain, ils sont pires que des légionnaires. Ils n'ont pas froid aux yeux et ne craignent pas la mort.

— Oui. C'est une bonne idée.

Il répond tout en réfléchissant aux possibilités qui se percutent dans son cerveau.

— Bon. Nous allons pouvoir décoller.

Patrick se lève, puis sort son téléphone qu'il positionne à son oreille. Gabriel en profite pour sortir en s'allumant une cigarette. La main dans la poche, il porte son regard sur la nuit étoilée.

— Toi aussi, tu es inquiet ?

Ses yeux glissent sur la chevelure argentée de Leah. La lune fait ressortir le bleu glacé qui se profile sur ses pointes. Elle a les yeux rivés sur la lune qui nous fait don de sa splendeur.

Suis-je inquiet ? Après ce que j'ai vu avec Draguir, oui, je le suis.

Un mauvais présentiment lui tiraille le bide depuis qu'elle a annoncé s'être arrêtée, mais il fait tout son maximum pour ne rien montrer.

* * * * *

Deux camionnettes se dirigent tout droit dans la gueule du loup une fois que l'équipe est montée. Leah rechigne, car elle n'aime pas quand ça secoue autant et préfère galoper au travers des arbres, mais Patrick a été très clair sur un point. Ils ne doivent pas prendre de décisions absurdes. Gabriel observe son chef en se posant une multitude de questions :

A-t-il vraiment appris à connaître la louve ? Elle n'y paraît pas comme ça, mais elle est aussi tête brûlée que son frère. Qu'aurait-il fait lui à sa place ? Il aurait foncé tête baissée. Comme quand il est parti sauver Jojo. J'aurais dû lui couper les deux jambes à celui-là.

Le véhicule de devant ralentit, indiquant le point d'arrivée. En observant le paysage les entourant, Gabriel se dit que ç'a pu le piège à plein nez. L'un des soldats descend de la camionnette, armé jusqu'aux dents, puis s'avance vers le groupe de Patrick.

Je ne serais même pas étonné qu'il cache un canif dans son boxer. Cette pensée fait sourire le fauconnier.

— Il est droit devant, chef.

— Très bien. Prenez position et ne bougez pas sans mon ordre.

L'homme acquiesce et indique à son collègue de se garer. Trois hommes sortent du véhicule et partent se positionner avec le quatrième dans la forêt. Patrick, éteint les feux et descend du véhicule, mais Gabriel le stop dans sa manœuvre. Il y a un piège, c'est évident, et il n'est pas le seul à le ressentir. Leah est descendue en vitesse et s'est transformée en balançant ses trois queues nerveusement. Elle a le poil hérissé, tendu à l'extrême, même si elle ne grogne pas.

Gabriel hoche la tête et autorise Patrick à le suivre. Le père paraît serein, mais ignore réellement dans quoi il s'est embarqué. Il ne se base que sur les rapports que le fauconnier lui a faits et sur les récits de son père. Les pouvoirs que sa fille possède dépassent l'entendement, alors qu'il ne sait quel ennemi se dresse devant lui.

— Reste sur tes gardes, tu es trop dans les nuages, Gabriel.

C'est à moi qu'il dit ça ? songe-t-il en le regardant perplexe.

— J'ai tous mes sens en alerte. Avançons prudemment.

Patrick acquiesce tandis qu'ils suivent Leah au milieu de ce chemin escarpé. Le bois se resserre, alors que Gabriel perçoit les soldats se déplacer plus vite qu'eux. Ils leur font des appels de lumière pour leur indiquer que la voix est libre. C'est bien trop silencieux dans la forêt. Aucun bruit d'animaux ne leur parvient aux oreilles. Gabriel ressent une profonde angoisse quand il remarque que quelque chose ne va pas, ne trouvant pas normal ce silence pesant. Il a l'impression d'avancer dans le couloir de la mort. Sa trachée se refroidit, tandis qu'une bile se coince à l'intérieur.

— Mais que ?

Leah s'est mise à grogner. Le son provient du plus profond de son être. Elle a peur, mais elle continue d'avancer. Les hommes de Patrick ne se déplacent plus et n'indiquent plus leurs positions.

— Johan, tu me reçois ? Johan ?

— Que se passe-t-il ? demande Gabriel soucieux.

Le père de Sophia tente d'appeler dans le talky chaque membre du groupe.

— Steve, André, Axel ? Vous me recevez ?

À part le grésillement de l'appareil, aucun de ses hommes ne répond à l'appel. Gabriel pose une main, se voulant rassurant, sur l'épaule de son chef qui a les yeux rivés sur son arme. L'appareil coupé, le silence plane de nouveau autour d'eux.

Le fauconnier ne sait ce qu'il est advenu des soldats super entraînés, mais ils continuent cependant d'avancer dans la nuit noire, les tripes retournées. Le reste de l'équipe arrive enfin dans un lieu dégagé où les horreurs rencontrées pendant leurs années de service dans la guerre se remplacent par ce qui se dresse devant eux. Patrick se met à vomir en apercevant seulement une parcelle, alors que Leah devient de plus en plus menaçante, et le cœur de Gabriel se resserre, lui coupant la respiration.

Gan se tient assis sur un rocher qui n'a plus la couleur grise de la pierre au centre de la clairière. De chaque côté se dressent, sur des piliers faits à partir de troncs morts, les cadavres de leurs compagnons. Leurs yeux sont soit révulsés, soit ne sont plus à leurs places, tandis que leurs membres sont éparpillés autour des troncs. C'étaient des hommes entraînés, pires que des assassins. Aussi rapide et habile qu'une ombre, pourtant, en seulement quelques minutes, ce ne sont plus que de la chair à pâté.

Le fauconnier de la peur les observe en plissant les yeux. Ses iris verts perçants marquent au fer rouge l'esprit de chacun. Leah observe un point derrière lui, repérant que le petit est toujours en vie, mais elle ne se risque pas à s'avancer plus.

— Leah, reste avec Patrick, s'il te plaît.

Elle baisse ses oreilles et me montre sa désapprobation.

— Ne discute pas ! Je vais m'occuper de Gan.

Gabriel est sévère avec elle, car il ne veut pas qu'elle prenne inutilement plus de risques. Entre elle, Patrick et lui, il est le seul à pouvoir se mesurer à une personne comme Gan. Du moins, c'est ce qu'il essaie de se convaincre.

— Dès que vous le pouvez, sauvez le gamin.

Ils hochent la tête en synchronisation. Patrick est trop perdu pour ne prendre ne serait-ce qu'une décision, alors que Gabriel confie sa sécurité dans les pattes de ma louve. Elle en a vu des batailles sanglantes pour savoir affronter une scène pareille et garder son sang-froid.

Gabriel s'avance lentement vers son coéquipier de Blackvoïd qui ne se met pas sur la défensive.

C'est qu'il a sacrément confiance en lui, le bougre. Songe-t-il.

— Mon cher Gabriel !

Le pied de Gabriel s'arrête avant de se poser.

Il... Il... Il a parlé ?

— Cela t'étonne ? demande Gan en penchant la tête.

Sa voix est grave, mais à la fois, c'est comme s'il lui murmurait. Gabriel ressent des frissons lui remontant jusqu'aux oreilles, puis rentre dans le jeu de Gan.

— Pas tant que ça. As-tu voulu redécorer ?

— Ah, tes petits copains ? Ils ne sont pas très discrets. Je les ai eus en un claquement de doigts.

Mais, ce mec est un monstre ! Est-ce bien le Gan que je connais ? Le fauconnier discret, qui se planque sans cesse sous les jupes de H ?

Gabriel sent un liquide chaud couler sur sa joue gauche. Il se demande s'il se met à pleurer dans une pareille situation, mais le liquide est poisseux quand il passe ses doigts dessus. Gan lui a fait une entaille sans lever le petit doigt.

— Arrête de me sous-estimer ! Sans moi, Hellakiel ne serait rien, prévient-il, menaçant.

Gabriel lève les mains en signe de reddition.

— OK, OK, ne t'énerve pas. Tu sais bien que chacun se fait sa propre opinion à Blackvoïd, tente-t-il d'apaiser.

Puis, il s'excuse en lui déblatérant des conneries :

— Si j'imaginais que tu pleurais dans ses jupons, je m'en excuse. Mais, tu sais, Bastos, lui pensait que tu entretenais une relation étroite avec notre maître.

Un rictus apparaît sur le visage de Gabriel. Il tente d'obtenir plus d'informations.

— S'il savait. J'ai eu raison de lui laver le cerveau à celui-là !

Donc, Bastos n'est pas revenu dans les rangs de son propre chef.

— Il m'aide à garder un œil sur Imaginarium. À travers lui, je peux voir ce qu'il se passe là-bas. Et, notre petite puissance commence à montrer les bons signes.

Les poings de Gabriel se serrent. L'homme lui faisant face n'est pas le fauconnier qu'il a l'habitude de côtoyer, mais en même temps, il ignore qui il est vraiment.

H, se planque dans sa grotte et en même temps se fait passer pour un foutu humain. Il est puissant, mais a réussi à se faire arracher un œil par Sophia. Donc dans la logique, elle est plus puissante que lui et que nous tous réunis.

— C'est là que tu fais erreur.

— Mais t'as fini de lire mes pensées, bordel !

Gan hausse les épaules, le regard amusé.

— Ta logique est fausse. Je suis davantage l'égal de Sophia et Draguir. J'ai pu tester leurs puissances séparément.

— Cela ne se peut ! rétorque Gabriel, énervé. Comment peux-tu être leur égal, alors que Sophia a dû utiliser toute sa puissance pour ne serait-ce blesser H ?

Comment peut-il affirmer une chose pareille ? Je n'y crois pas. Les fauconniers sont utiles grâce à leurs dons. Gan est arrivé seulement après Bastos. Et, pourtant, il a été très vite pris à part par notre maître. Il a sauvé Draguir de l'emprise que provoque son pouvoir maléfique. Je ne comprends pas ?

Gan se lève et s'avance vers Gabriel. De sa main, il lui attrape le visage, puis rapproche sa bouche de son oreille. La peur assaille grincheux qui se trouve paralysé par la force qu'il dégage. Son souffle glacial transperce son tissu et se répercute dans son cou.

— Parce que Hellakiel c'est mon petit frère. 

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