9- Retour à Imaginarium
— Content de te revoir ma puce.
Jean accueille sa petite fille les yeux pétillants, ravi de pouvoir la revoir et qu'elle puisse repartir dans les contrées qu'il partage en secret avec elle. Il remarque cependant le bandage qu'elle arbore à son poignet et l'interroge sur ce fait :
— Que t'est-il arrivé ?
— Je...
Sophia n'a pas le temps d'entamer sa phrase que sa mère lui coupe la parole, expliquant plus ou moins la version de ce petit accident. Jean remarque que sa petite fille croise les bras sur son torse en levant les yeux au ciel. Il se doute, à ce moment-là, que la version doit être un tantinet différente. Il convie les adultes à boire un café, en attendant que Sophia monte ses affaires dans sa chambre.
Perdue dans ses pensées depuis la rencontre avec Draguir au bois sacré, Sophia vide son sac et, instinctivement, touche ses lèvres du bout des doigts, s'imaginant ce qui aurait pu se passer. La sensation des papillons qui se déploient dans son ventre s'interrompt brusquement lorsqu'elle remarque qu'il manque un objet essentiel dans son sac. Elle dévale les escaliers et se dirige vers son père, inquiète :
— Papa, tu as bien mis mon baladeur dans mon sac ?
— Non, je ne l'ai pas trouvé. Où l'as-tu laissé la dernière fois ?
Elle réfléchit un court instant avant de se rappeler qu'elle l'a oublié au bois sacré. Elle se tape le front de sa main, se disant qu'elle ne le reverra plus jamais, puis répond à son père :
— J'ai sûrement dû le prêter à un ami. Tant pis, je le récupérerai en rentrant le week-end prochain, ajoute-t-elle en espérant le retrouver d'ici là.
Les parents de Sophia quittent enfin la maison, après des embrassades et des câlins. Sophia a cru qu'ils n'allaient jamais franchir la porte. Elle se retourne et remarque que son grand-père patiente, les mains sur les hanches en tapant du pied :
— Bon, tu vas me raconter ce qui s'est réellement passé. Je te vois trépigner d'impatience depuis tout à l'heure, c'était limite que tu jetais tes parents dehors.
Sa petite-fille lui affiche un grand sourire. Ils rejoignent le salon où ils s'assoient sur le canapé. Elle raconte toutes ses péripéties depuis son dernier week-end chez lui. De ses rêves étranges, en incluant sa rencontre avec Herba, finissant par sa dernière mésaventure dans le bosquet. Elle défait le bandage pour lui montrer le bracelet, mais Jean n'y voit que le gros bleu qui s'étale sur toute sa largeur.
Il écoute attentivement sa petite fille. À la fin de son récit, il se lève et commence à aller et venir dans le salon. Jean se tourne vers Sophia et ouvre la bouche, mais aucun son ne souhaite sortir. Il reprend donc sa marche en songeant aux évènements. Devant le comportement de son grand-père, Sophia se demande ce qui peut le turlupiner.
— Qu'est-ce qu'il y a papy ?
Elle l'interroge, mais celui-ci ne lui répond toujours pas. Il secoue la tête se résignant :
— Tu vas aller te doucher et organiser tes affaires. Je vais commander un plat et ensuite, tu partiras pour Imaginarium.
— Tu ne veux pas que je reste un peu avec toi ? l'interroge-t-elle inquiète par son comportement.
— Non ! Allez file.
Sa réponse est direct. Sophia se lève et sort du salon, ne sachant pas quoi penser de la réaction de son grand-père. Celui-ci s'éclipse dans son bureau attenant au salon.
Après sa douche, Sophia remet son bandage qu'elle avait enlevé pour se laver. En relevant la tête, elle remarque dans le miroir que ses yeux ont légèrement changé. Le halo vert doré se prononce un peu plus sur ses iris. Elle se rapproche pour observer plus précisément ce phénomène qui la trouble.
Elle secoue la tête et s'habille. Débardeur noir, jean troué et dock's martin. Pas besoin de jouer la princesse quand on ne sait pas ce qui peut l'attendre de l'autre côté, surtout que ce n'est pas son style. En regagnant sa chambre, elle prépare des vêtements, une veste, son carnet à dessin et ses crayons qu'elle fourre dans un sac à dos. Machinalement, elle regarde son journal posé dans sa valise, mais décide de le laisser.
Jean récupère les pizzas que le livreur lui apporte et les poses sur la table alors que Sophia descend les escaliers. Elle dépose son sac à dos dans le couloir et le rejoint dans le salon en se léchant les lèvres en sentant l'odeur se dégageant des boîtes sous le sourire de Jean.
— Ce soir, c'est pizza !
— Cool !
Elle s'exclame en sentant son ventre crier famine. En ouvrant les boites en carton, Sophia découvre que se sont ses préférées : une norvégienne et une savoyarde. Ils savourent ce repas, se délectant des saveurs de chaque part de pizza. Jean avait demandé en amont à son fils, les préférences de sa petite fille en termes de fast-food, et il est ravi de voir qu'aucune miette n'a pu y échapper. Il la regarde se lécher les doigts en souriant.
— Tu penses que je peux emmener mon téléphone là-bas ? Histoire de donnée des nouvelles à mes parents, interroge Sophia.
— Je ne pense pas que tu auras de réseau là-bas. Et, j'ai dit à tes parents que nous partirons demain assez tôt pour allée à la campagne et se couper du monde virtuel. Du coup, ils auront de tes nouvelles que vendredi prochain au plus tard.
Sophia trouve que c'est une bonne idée, surtout pour éviter de faire paniquer ses parents. Après avoir débarrassé la table, elle récupère son sac et rejoint son grand-père descendu dans la cave. La poussière virevolte déjà quand elle arrive sur la dernière marche.
Le craquement du portail qui s'ouvre procure un spectacle de verdure à Jean et Sophia qui le regarde, fascinée. Jean se tourne vers sa petite-fille et lui tend une grande enveloppe kraft en expliquant devant l'air interrogateur de Sophia :
— Tu donneras ça à Jojo, je lui donne de mes nouvelles à l'intérieur.
Elle prend l'enveloppe qu'elle range soigneusement dans son sac. En se redressant, son grand-père la prend dans ses bras en la serrant :
— Je sais que je te verrai bientôt, mais prends bien soin de toi, ma grande.
Jean embrasse sa petite fille sur le front et s'écarte, les yeux humides. L'émotion de la voir partir dans cette aventure qu'il a autrefois connu le submerge. Sophia a le cœur fendu de le voir dans un tel état. Elle pose sa main sur son épaule en le rassurant d'un sourire timide sur le fait que tout se passera bien. Mais au fond d'elle, elle n'est absolument pas convaincue sur le bon déroulement des évènements.
Elle se retourne vers le portail en redressant les épaules et le franchit sans un regard en arrière. Les alentours se modifient autour d'elle le temps de sa traversée. Perdant de vue la cave sombre et poussiéreuse, elle rencontre l'étendue de plaine verdoyante et ensoleillée. Sophia atterrie à quatre pattes en arrivant, grimaçant sous la douleur qui la lance dans le poignet. En se relevant, le portail émet un son de pétarade en se désintégrant sous le regard stupéfait de la jeune femme. Elle tourne plusieurs fois autour de l'arbre, cherchant un indice sur sa disparition, mais ne trouvant rien, elle se résigne. Déboussolée et ne sachant pas comment elle retournera chez elle, elle balance son sac sur son épaule et se met en route vers le refuge, redécouvrant le paysage d'un œil nouveau.
Jojo s'affaire dans le couloir en balayant le sol. Ses oreilles se redressent instinctivement, ressentant l'approche de celle qu'il attendait depuis un moment. Il se pare de ses plus beaux accessoires, pour l'accueillir en grande pompe : Lunette de soleil sur le museau et veste de biker arborant fièrement un lapin borgne croquant une carotte dans son dos.
Sophia grimpe la colline pour apercevoir enfin le refuge toujours aussi bancal. Sa tête se penche pour suivre la courbe des murs, avant de la redresser et d'aller toquer à la multiporte. Celle-ci s'ouvre sur Jojo.
— Me revoilà, sourit-elle, j'espère que je ne dérange pas ?
Il la détaille de la tête au pied, ravi de voir que question style, ils ne sont pas si différents. Tout sourire, Jojo l'invite officiellement à entrer dans le refuge :
— T'es la bienvenue ici ma grande, entre donc.
Comparé à l'ambiance de sa dernière venue, Sophia trouve les lieux étrangement calmes. Aucune créature de toutes sortes ne se manifeste. Elle ne peut s'empêcher d'en faire la remarque à Jojo :
— C'était plutôt bruyant quand je suis venue la première fois.
Celui-ci abaisse la tête, penaud. Il invite Sophia à le suivre jusqu'à l'étage jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une porte où un arbre est représenté en relief sur toute sa hauteur. Jojo pousse le battant et laisse entrer Sophia qui redécouvre la chambre qu'elle avait vu la première fois. Elle pose son sac sur le lit et s'approche de la fenêtre en forme de feuille pour admirer les montagnes enneigées.
Jojo l'observe sous un regard bienveillant avant de siffler. Un chat roux apparaît et se frotte contre les pattes du lapin. Il se décale et se métamorphose sous les yeux ébahis de Sophia.
— Je te présente Guénaël, il est un peu réservé, explique Jojo en se rapprochant du garçon. Pourrais-tu nous rapporter des boissons, s'il te plaît ?
Le petit garçon à la chevelure de feu et aux yeux noisette fixe un instant la nouvelle invitée. Son nez se retrousse sous ses taches de rousseur, avant de se retourner vers Jojo, d'acquiescer et de repartir en se transformant. Sophia ne donne pas plus de dix ans au jeune garçon. Elle se tourne vers Jojo en l'interrogeant sur sa réaction qu'il a eue plus tôt :
— Ai-je dit quelque chose de mal ?
Jojo la regarde avec étonnement et secoue la tête :
— Ne t'en fais pas ma grande, je vais tout t'expliquer.
Ils s'installent dans les fauteuils en osier lorsque Guénaël revient avec de quoi se désaltérer. Il dépose un pichet et deux verres sur la table, et s'éclipse après que Jojo l'ait remercié. Celui-ci sert un liquide doré dans les contenants, proposant à Sophia de goûter le nectar. Peu confiante, elle porte le verre à son nez, et est agréablement surprise par l'odeur fruitée qui s'en dégage. Elle se délecte du goût subtilement sucré que la boisson lui apporte.
— Qu'est-ce que c'est ? demande-t-elle en reprenant une gorgée, c'est succulent.
— C'est du miel d'épharent, répond-il.
— D'épharent ?
— C'est une sorte de papillon jaune et noir qui en produit en butinant les fleurs.
Ouais, des abeilles en gros, mais, version papillon ! pense Sophia.
Jojo a les moustaches qui frétillent dès qu'il prend une gorgée. Il repose son verre sur la table et joint ses pattes en prenant un air sérieux en levant sa patte :
— Bon, je pense qu'il est temps de tout te raconter.
— On peut zapper le passage de la création d'Imaginarium, j'ai obtenu l'explication de mon grand-père, le coupe-t-elle dans son élan en ajoutant, ainsi que l'arrivée des déesses que m'a racontée Herba.
Il regarde Sophia avec des yeux ronds, bouche-bée, et la patte toujours levée :
— Tu... Tu... Tu as rencontré Herba ? bégaye-t-il.
Elle acquiesce, alors qu'il enchaîne d'une traîte :
— Où est-elle ? Où l'as-tu vue ? Va-t-elle bien ?
— Elle était dans un bosquet non loin de chez moi, répond-elle en se souvenant de sa rencontre. Elle m'a parlé d'elle et de ses sœurs. Avant qu'elle apparaisse devant moi, elle m'a fait une sorte de test d'adoption avec un bracelet, qui d'ailleurs a pris racine sur mon poignet. Herba devait m'expliquer à quoi il servait, mais a subitement disparu.
Jojo est abasourdi par cette nouvelle. Heureusement pour lui que son postérieur soit ancré dans le fauteuil, sinon il serait tombé de haut.
— Fais-moi voir ce bracelet, presse-t-il en me faisant des signes.
Sophia s'exécute en retirant son bandage. Elle tend son bras à Jojo qui le tire sans ménagement. Cela arrache une grimace de douleur à la jeune femme.
— Splendide ! s'exclame-t-il, c'est l'une de ses plus belles œuvres.
Le dragon se secoue sur le poignet de Sophia. Il ouvre les yeux pour laisser apparaître l'incrustation de ses émeraudes. Il gazouille sous le doigter de Jojo, ronronnant comme un chat avant de baisser les paupières. Sophia est étonnée de voir le dragon agir ainsi. Jusqu'à présent, il se manifestait en rugissant et en lui brûlant la peau, ce que remarque le lapin en fronçant ses sourcils soucieux.
— D'où viennent ces bleues que tu as sous le bracelet ?
Sophia explique les mésaventures de la veille en remettant son bandage. Évitant soigneusement la partie passionnée avec Draguir.
— Je comprends mieux ce qui se passe actuellement, murmure-t-il.
— Comment ça ? interroge Sophia perplexe.
Jojo réfléchit un instant avant de se lancer dans son récit :
— Avant que tu n'arrives parmi nous la première fois. Nous écoulions des jours heureux pendant une centaine d'années. Les gardiennes vaquaient à rendre la vie plus joviale pour que tous vivent en paix. Il y avait Herba déesse de la vie et de la nature que tu as maintenant rencontrée. Loa déesse des fonds marins et de tout ce qui touche à l'eau, et Flamma déesse du feu, de l'amour et des volcans.
Il redonne les informations que Sophia a déjà eu, mais il enchaîne sur la suite :
— Malencontreusement, l'équilibre d'Imaginarium ne tenait plus et créa de lui-même leurs contraires. Il y eut Cycla, déesse des catastrophes naturelle, qui s'amusait à attiser les flammes pour incendier les plaines. Gothika déesse de la mort, pas besoin de préciser ce qu'il se passait quand elle apparaissait dans une région. Tous tombaient d'un sommeil sans retour possible et la déesse Timéa, qui contrôlait le temps. Celle-ci était différente, car n'aspirait pas le mal comme ses deux sœurs et se lia d'une profonde amitié avec Herba qui la considéra comme une sœur adoptive.
Sophia se rappelle l'état provoqué chez Herba quand elle l'a mentionnée. Elle avait parlé d'une sœur disparue, sans en préciser son nom. Jojo laisse échapper un profond soupir avant de reprendre :
— Un drame arriva, et Timéa disparut. Sa flamme s'était éteinte. La nouvelle avait fait le tour d'Imaginarium et avait dévasté Herba. Elle s'enferma dans le bois sacré. Puis, au fil des années, chacune d'entre elles alla s'isoler ou quitta même l'univers. Une part d'elles avait perdu l'éclat qui les rendait si puissantes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises.
Il se lève et se positionne devant la baie. Son regard se perd dans les horizons des plaines :
— La vie a repris plus ou moins un cours régulier. Je voyais de temps à autre Jean dans mes rêves, car le monde lui avait bloqué tout accès. Nous trouvions toujours le moyen de nous croiser pendant nos sommeils communs. On échangeait sur sa nouvelle vie et moi de la mienne. Et le temps commença à nous éloigner. Puis un jour, une menace est apparue et a pris possession de la zone vide. Nous ignorons comment y accéder. Nous connaissons seulement une lettre de notre ennemi, H. Il a kidnappé des enfants par centaines. Les arrachant à leurs familles pour en faire son armée et ses jouets. Le jeune garçon que tu as vu dans le bois est sûrement l'un d'entre eux.
Le fracas d'un verre s'éclatant sur le sol rompt le récit de Jojo. Happée par les explications du doyen, Sophia ne s'attendait pas à ce que la dernière partie lui fasse l'effet d'une gifle. Elle se précipite sur le sol pour ramasser les morceaux éparpillés, mais surtout pour ne pas révéler l'angoisse qui l'étreint. Jojo se rapproche et l'aide dans sa tâche en mettant les derniers bouts de verre sur le plateau.
— Quand tu es arrivée la première fois, reprit-il, tu l'as vue dans le grenier et également avant de partir dans la plaine.
— C'est exact, répond-elle dans un murmure.
Sophia reste un moment interdite. Elle avait oublié que sa rencontre avec Draguir s'était faite quelques étages au-dessus d'eux. Elle ne se rappelait que de la fois où il l'a propulsé hors de la grotte. Elle se redresse et s'assied de nouveau en réfléchissant à voix haute :
— Mais il n'a pas voulu me faire de mal ?
— Non, aussi étrange soit-il. confirme Jojo avant d'ajouter, et je ne pense pas qu'il en est parlé à ses congénères, du moins jusqu'à présent. Car après ton départ, on s'attendait tous à voir venir une armée, mais ce fut étrangement calme. À contrario, il y a deux jours, les hommes de feu sont sortis de Voltamur ...
— Les hommes de feu ? Voltamur ? coupe Sophia intriguée par ces noms.
Jojo hoche la tête en souriant.
— Tu ne connais pas tous les recoins de notre monde. Je comprends que certains termes te soient inconnus. Voltamur est le pays des volcans, habité par des mercenaires nommés « les hommes de feu ». C'est en partie à cause de leur chevelure de couleur flamboyante.
— Guénaël en est un ? interroge-t-elle inquiète.
— C'est plus compliqué que ça !
Emmagasinant toutes les informations que lui transmet le lapin, Sophia commence à avoir la tête qui tourne entre tout ce qu'elle apprend depuis ces dernières semaines. Elle ne sait plus où donner de la tête en se demandant comment ils fonctionnent dans cet univers.
— Je dois prendre un peu de temps pour m'adapter. Tu disais que les hommes machins sont sortis de leurs trous, c'est bien ça ?
Perdue et ne trouvant plus les termes exacts, Sophia a sorti ce qui lui traverse la tête. Jojo la regarde, surprit, avant d'éclater de rire :
— Les hommes de feu ! indique-t-il entre deux hoquets.
— Et pourquoi sont-ils sortis de Voltatruc ?
— C'est Voltamur et c'est aussi ce que l'on essaye de comprendre, exprime-t-il, l'air pensif.
Guénaël frappe doucement à la porte, en penchant timidement sa tête. Jojo et Sophia se retournent en apercevant le petit qui s'avance en se balançant d'un pied sur l'autre en triturant le bas de son t-shirt.
— Qu'y a-t-il ? s'enquiert Jojo, inquiet.
Le petit regard autour de lui à la recherche d'un quelconque soutien, puis fixe les yeux surpris de Sophia. Jojo se lève et récupère un coussin sous l'une des armoires et le dispose près de la table. Guénaël s'avance lentement et s'assied en délaissant son haut. Le doyen réitère sa question, mais le jeune garçon ne sait pas comment il doit annoncer les choses.
— Je... Je sais... Pourquoi...
— Tu sais pourquoi les hommes de feu sont sortis de Voltamur ? interroge Jojo les yeux écarquillés de surprise.
Le petit garçon hoche la tête, scrutant les alentours, apeuré. Il a l'air de pressentir un danger imminent. Tremblant de panique, il baisse le regard. Sophia se lève et s'installe à ses côtés pour le prendre dans ses bras et lui effleure le dos pour le rassurer. Guénaël est étonné de son étreinte, mais cela apaise ses émotions au point de caler sa tête contre la poitrine de Sophia.
— Peux-tu nous dire pourquoi ces vilains des flammes sont sortis de leurs cachettes ? demande-t-elle à voix basse.
Le petit acquiesce lentement. Il souffle un coup et d'une voix éraillée se prononce :
— Parce que j'ai réussi à m'échapper des cachots. Ils sont à ma recherche pour me dresser et par la suite m'envoyer servir le seigneur du vide.
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