43 - Son appel dans le chaos

— Sophia, chantonne une voix mielleuse.

Dans son sommeil, elle émet un grognement.

— Sophia, réveille-toi, insiste la voix.

— Hmm.

Un long soupir d'exaspération s'échappe en laissant en suspens une phrase qui se traduit par, tu ne me laisses pas le choix.

— Mais vas-tu te lever, feignasse ? On entre en guerre, ce n'est pas le moment de dormir ! hurle la voix dans son esprit.

Elle se lève en sursaut en se mettant au garde à vous, sillonnant la pièce du regard pour localiser la personne qui l'a réveillée. Mais ne voyant rien, elle se rassied sur le lit qui disparaît sous elle.

— T'as cru quoi ? Que tu pouvais te recoucher ? peste la voix.

— Mais qui êtes-vous ? demande-t-elle en se massant le dos.

— Et en plus, elle se fout de ma gueule ! ajoute la voix agacée.

Sophia se demande si elle ne devient pas cinglée. Après tout ce qu'elle a vécue, cela ne l'étonne guère. Elle scrute le vide autour d'elle à sa recherche, mais rien ne se distingue.

— Regarde en bas !

Elle s'exécute et rencontre son reflet au travers d'une vitre opaque. Une morsure se ressent à son poignet qu'elle lève, et voit un dragon s'agiter dessus.

— Ce n'est pas trop tôt ! s'exclame-t-il en claquant la mâchoire.

— Qui es-tu ? questionne-t-elle surprise d'apercevoir un bracelet se mouvoir sur son poignet.

Il la regarde avec ses yeux ronds brillants d'une intensité vert émeraude.

— Tu ne sais pas qui je suis ? demande-t-il inquiet.

Elle secoue la tête impassible. Le dragon se détache de son emplacement et glisse sur le sol. Il rampe sur le sol, allongeant son corps en dévoilant ses écailles argentées reflétées sur son flanc. La bête grandit de plus en plus en déployant ses ailes noir-argent qui se posent délicatement de chaque côté pour se maintenir. Il se tient fièrement sur ses deux pattes arrière, glissant la longue queue à pointe.

La peur tord les tripes de Sophia qui fait face à une créature légendaire. Elle se recule lentement devant le dragon qui la fixe ardemment de haut. Son museau, finement taillé dans le métal, se plisse pour dévoiler une rangée de dents acérées.

Sa crinière montant en plusieurs pointes se diversifie en un dégradé de métal froid au gris anthracite et noir ébène. Elles redescendent le long de sa colonne en trois rangés bien distincte. L'émeraude des yeux de la créature contraste parfaitement avec sa cuirasse.

Sophia rêve depuis son enfance de croiser un jour cet être mythique, mais se reprend en secouant la tête :

Mais qu'est-ce que je dis ? Je divague, moi. Comment aurai-je pu en croiser un ? Ils sont morts depuis des millions d'années, voire n'ont jamais existé.

— Là, tu me vexes, bichette, annonce-t-il sans bouger la gueule.

Elle le fixe, surprise, se demandant pourquoi il l'appelle avec ce surnom grotesque, puis regarde de nouveau autour d'elle. Tout est sombre. Le sol vitreux est recouvert d'une fine couche d'eau qui ondule à chaque mouvement. Elle soupire de lassitude lorsqu'elle entend des voix dans le lointain qui font vibrer l'eau.

— Elle ne se réveille pas, laisse-moi faire.

— Tu ne peux plus rien faire, elle nous a quittés.

Un rire sadique accompagne les complaintes qui se brisent dans le vide. La jeune femme lève la tête en se demandant à qui elles peuvent appartenir, alors que le dragon la fixe impassible. Les hurlements de plusieurs loups annoncent leurs colères accompagnées par des sabots qui martèlent la terre.

— Pourquoi ? hurle une voix déchirante.

Sophia baisse la tête, un sentiment de culpabilité l'envahissant. La créature soupire en prononçant :

— Et dire que je me méfiais de lui, alors que l'ennemi se trouvait juste sous nos yeux depuis quelque temps. J'ai perdu en vivacité.

— De quoi parles-tu, dragon ? demande-t-elle.

— J'ai un nom, tu sais ?

— M'en fiche.

La bête grogne en claquant sa mâchoire de mécontentement, faisant reculer la jeune femme :

— Mais c'est quoi cette tête de mule ? Tu ne t'inquiètes même pas de savoir où tu es, et te contentes de planer là en attendant !

— Je ne vois pas de quoi tu parles, rétorque-t-elle, je ne sais pas qui tu es, ni à qui appartiennent ces voix. Tout ce que je me souviens, c'était que j'étais avec mon grand-père dans une forêt et plus rien.

Elle croise les bras devant la bête. Elle ne sait qui elle est, et ce qu'elle fait là. Les implorations de l'homme hurlent au-dessus d'elle, la gorge serrée " Guette mon corps, je vais la chercher ", mais aucune personne n'apparaît auprès d'elle.

— Tu ne sais pas qui s'est non plus ? s'enquiert le dragon intrigué.

Elle secoue de nouveau la tête. La bête se dresse sur ses pattes arrière en levant sa gueule, et envoie un flot puissant de feu en réchauffant l'atmosphère qui les entoure.

— Tu as senti ça ? sollicite la voix de l'homme avant d'ajouter, Evy ? Evy, c'est toi ?

Sophia fronce les sourcils à l'entente du nom. La gueule en feu de la créature s'approche d'elle et lui susurre à l'oreille :

— Les souvenirs, perdurons. Qu'importe la situation, ton esprit s'éveille à l'horizon des ténèbres.

— Qu'est-ce que...

Le dragon se fige et se décompose en une multitude de poussière s'éparpillant dans l'eau. Sophia tombe lourdement sur les genoux en se prenant la tête entre ses mains, ne comprenant pas de quoi insinuait la créature.

Lorsque soudainement, le cri d'une petite fille lui fait relever la tête. Une image se forme sous ses yeux où elle se trouve devant un barrage et voit une gamine d'à peine quatre ans jouer auprès d'un puissant torrent d'eau. Elle glisse sous l'œil impuissant de Sophia et se rattrape de justesse à un barreau en pleurant de peur.

La vision tord les tripes de la jeune femme qui ne peut intervenir, surtout quand elle la voit renoncer à ses forces. Sa respiration s'arrête brusquement quand les doigts de la fillette lâchent sa prise. Le temps est comme figé autour d'elle en observant les scènes du sauvetage de la gamine. Le jeune garçon qui la rattrape de justesse, puis qui glisse dans l'eau. Lui fait un massage cardiaque avant de se crisper en deux.

Les images viennent et disparaissent au fur et à mesure, défilant sous son regard déboussolé. Le corps inerte de l'enfant et du garçon qui n'a pas réussi à la sauver, mais elle écarquille les yeux quand une plume aussi noire que le désespoir lui passe devant. La réalité la frappe de plein fouet quand l'ange apparaît.

— Dra... guir, chuchote-t-elle.

Une brise lui effleure le visage, levant le voile sur sa perte de mémoire.

— Draguir, dit-elle plus haut.

Les yeux émeraude du dragon s'intensifient dans son esprit, alors qu'elle ressent la chaleur familière de son bracelet lui envelopper le bras.

— Evy, c'est vraiment toi ? s'exclame-t-elle joyeusement.

— Pfiou, ce n'est pas trop tôt, peste-t-il.

Elle lui gratte sous le menton en se rappelant l'entretien qu'elle a eu avec l'immense dragon un peu plus tôt.

— T'es un sacré petit malin toi.

— Toujours à ton service bichette, rigole-t-il.

Elle sourit de plus belle et refait un état des lieux de l'endroit où elle se trouve.

— Bon, et maintenant ? demande-t-elle inquiète. On fait quoi pour sortir de là ? D'ailleurs, où est-on ?

— On est dans ton esprit.

— C'est un peu glauque.

Evy réprime un rire et se dresse en face d'elle en prenant un air sérieux en indiquant :

— Certes, mais maintenant, il faut t'en sortir et pour ça, il faut te souvenir.

— C'est bien beau ce que tu dis, mais cela ne m'avance pas plus, répond-elle bougon.

Elle s'avance dans l'obscurité en cherchant une issue de secours, s'imaginant qu'une pancarte lumineuse représentant un bonhomme vert qui court lui montrerait la sortie.

— T'imagines vraiment des trucs bizarres toi, grogne Evy.

Sophia lève les yeux au ciel en réfléchissant au souvenir dont parle son ami quand une nouvelle plume apparaît devant ses yeux. Elle se fige un moment se rappelant dans un défilé d'image le combat des déesses, le remède, la piqûre.

— C'est bien, ma belle, tu te souviens de tout, et concernant les pansements, annonce Evy, tes bras, ont retrouvé leurs vivacités et cela m'a permis de me réveiller.

— Je crois qu'elle l'a fait exprès, répond-elle avant d'ajouter, elle m'a révélé une chose étrange avant d'attaquer Flamma.

— Quel est-il ?

— Quand la douleur disparaîtra, ton âme guérira. Plonge dans le ruisseau des vies, pour qu'enfin soit libérée la puissance d'Evy.

Evy plissent les yeux en réfléchissant au sens de la phrase, quand un souvenir les frappe tous deux, montrant l'arme qu'Herba avait fabriquée à Sophia avant de l'attaquer dans la caverne de givre. Cette épée contenait un emplacement spécifique. Ils échangent un regard, comprenant que cette arme est la clé de nombreux mystères.

— Elle doit être quelque part dans le bois sacré, pense Sophia à voix haute.

— Et pour sortir d'ici, tu comptes t'y prendre comment ? rétorque Evy inquiet.

Elle le regarde en souriant d'un air malicieux et concentre le pouvoir en sommeil au fond d'elle.

— T'es prêt à effectuer ton grand retour, mon ami ?

— Avec toi toujours ! s'exclame-t-il en saisissant ses intentions.

Ils hochent la tête d'un air entendu. Sophia pose un genou à terre et annonce avec entrain :

— Allez mes belles, faites votre retour !

Elle positionne ses mains sur ses omoplates et se les écorche pour inciter ses jumelles à sortir. Son corps se met à brûler d'une chaleur ardente alors qu'Evy glapi sur son poignet, pressé d'assister à son entrée fracassante dans la bataille. Les voix résonnent au-dessus d'eux, parlant d'une violente convulsion la concernant.

Les ailes sortent délicatement de son dos, léchant son corps de leurs flammes colorées. L'argent vif et verdoyant domine le rouge orangé présent jusqu'à maintenant. L'intérieur des membranes arbore un aspect sombre représentant la couleur de chaque élément des déesses en se dégradant vers le noir.

Ses mains se recouvrent d'une fine couche d'écaille, l'habillant aux trois quarts de ses bras. Elle élève sa main et ordonne à l'eau de l'envelopper. Le liquide forme sur ses jambes une paire de bottes en cuir marron, suivi d'un pantalon noir tissé de la même matière. Une tunique argentée se forme autour de son corps, et faisant apparaître des griffures rouges sur ses épaules. L'habit finit de se former quand cela lui recouvre la tête en lui masquant une partie du visage derrière un masque bordeaux.

— Oh la classe ! s'exclame Evy.

— Il vaut mieux faire es choses en grand !

Une nouvelle plume passe devant ses yeux. Elle lève la tête et sent le pouvoir que Draguir use pour tenter de la ramener. Une pluie de plume s'intensifie autour d'elle, gonflant son ardeur de le retrouver et de répondre à son appel.

Elle matérialise un bâton en bois dans sa main, noir strié de vert. Puis, elle fléchit ses jambes et se propulse dans les airs en battant des ailes. Sophia prend de plus en plus de hauteur, ne voyant pas le bout de son esprit.

— On y est presque, je ressens le pouvoir d'Herba, indique Evy surexcité.

Une masse écrasante l'alourdit tandis qu'elle continue son ascension sans prendre gare aux cris autour d'elle. Les couleurs prend forme au fur et à mesure que le noir de son esprit laisse place à une belle nuit étoilée se recouvrant d'épais nuages qui s'éclairent par endroit d'éclairs blancs.

— J'ai dû monter un peu haut, sourit-elle.

Evy rit dans sa tête tandis qu'elle promène son regard sous ses pieds.

Tous sans exception lèvent la tête vers la jeune femme dans les airs. Amis et ennemis, loups et fauconniers, rabatteurs et déesses. À chacun, un o se forme sur leurs visages. Draguir reprend conscience et remarque le comportement de chacun avant d'élever à son tour son regard.

Un sourire en coin se révèle, manifestant sa fierté de la voir aussi puissante, sans que ce soit retourné contre lui. Elle sourit à son tour avant de fouiller chaque centimètre de la clairière, la personne qu'elle traque. Elle fronce les sourcils en pestant :

— Où se trouve ce traître.

— De qui tu parles ? demande Evy.

— Le doc ! crache-t-elle en continuant de scruter le sol.

Sophia prend la décision de redescendre, mais Evy la met en garde sérieusement :

— Attention à l'atterrissage, je connais juste toi, Cycla et Draguir sachant voler dans ce monde. Je ne connais pas les aptitudes de l'homme que tu recherches.

Elle considère l'avertissement de son ami, et part en flèche sous le regard ébahi des personnes. Le sol se rapproche dangereusement quand le sifflement d'un éclair passe à quelques centimètres d'elle, la forçant à freiner d'un puissant coup d'aile qui projette une bourrasque vers les arbres. Un autre éclair perce les nuages qu'elle évite de justesse en se décalant difficilement.

Draguir cours dans sa direction en criant son nom. Cependant, elle lui fait signe de ne pas la rejoindre et lui montre la foule d'ennemis amassés au loin. Il tourne la tête, puis la hoche et invite d'un geste ses compagnons à entrer dans la bataille. Une nouvelle attaque passe sous le bras de Sophia, lui brûlant des écailles au passage.

— Sort de ta cachette, déesse du vent ! hurle-t-elle dans le grondement du tonnerre.

Evy rugit de plus en plus à l'intonation de la foudre frappant le sol quand une puissante bourrasque projette Sophia en arrière. Ses ailes peinent à la freiner et à se maintenir, mais Cycla ne se montre toujours pas.

La déesse se délecte de voir sa proie prisonnière de ses attaques. Elle attend le bon moment pour l'achever. Jojo en contrebas observe la scène en retenant son souffle quand il voit sa protégée revenir vers lui en battant des ailes avec puissance. C'est alors à ce moment-là que Cycla frappe dans ses mains en envoyant une forte bourrasque qui projette Sophia contre le tronc d'un arbre à quelques mètres du sol.

Un craquement sinistre s'entend quand son dos percute le bois avant de dégringoler de branche en branche jusqu'à heurter le sol à plat ventre. Leah galope dans sa direction avec Gabriel sur le dos, suivit de près par Jackiel portant le doyen dans ses bras. Le fauconnier blond saute de Leah et glisse sur le sol pour rejoindre la demoiselle qui reprend difficilement son souffle.

— Ça va ? demande-t-il en la relevant délicatement.

Elle crache un filet de sang en hochant la tête, puis le fusille du regard et le pointe du doigt en menaçant :

— C'est toi la taupe, tu le savais que le doc, c'était H, hein ?

Gabriel se recule, l'air confus, en secouant la tête. Il lève les mains, craignant une attaque à son encontre.

— Non... Le doc représente un ami de longue date... Comment... Quand ? bégaye-t-il complètement perdu.

Elle fronce les sourcils, mais Evy l'alerte sur des ennemis proches de leurs positions. Keith et Félix ont profité de la confusion pour se faufiler entre les arbres. Leah reconnaît sans mal le rabatteur roux qui se transforme en tigre, et grogne en retroussant ses babines. L'heure de la vengeance a sonné pour la louve qui sent ses cicatrices se réveiller.

— Jojo, tu ne dois pas rester ici, crie Sophia, Jack emmène le avec Gab, je reste ici avec Leah.

Le doyen va pour protester, mais Jackiel l'embarque de force sous son bras et court vers le centre de la clairière. Gabriel, quant à lui, ne bouge pas d'un pouce, choqué par l'accusation que lui a porté la demoiselle.

— Gab, bouge-toi le cul et protège Jojo ! hurle-t-elle.

— Non...

— Quoi ? demande-t-elle surprise.

Il serre les poings et se tourne vers elle en la regardant avec fermeté :

— Non, la chieuse. D'une, je ne suis pas du côté de H et de deux, j'en ai plus que marre de fuir. J'ai fait ça toute ma vie.

Il s'avance au côté de Leah sous le regard stupéfait de Sophia et ajoute :

— Maintenant, tu te casses et tu vas soutenir les autres au-devant, nous, on s'occupe des deux larbins ici présents.

— C'est qui que tu traites de larbin Gaby, siffle Keith.

Leah redouble l'intensité de ses grognements en bavant de plus en plus, prête à bondir sur le félin qui rôde derrière son collègue. Gabriel bande ses muscles en glissant une main dans son dos, en attrapant un gros couteau cranté. Il jette un regard à Sophia et lui lance :

— À ton avis qui a appris à Alex d'utiliser les visions de peur ?

Le fauconnier manipule la mémoire des personnes pour les contrées avec leurs peurs. Un don à la fois étrange et effrayant qui, contrairement à d'autres de ses collègues, provient de la terre.

— File la chieuse, on s'en occupe.

Sophia hoche la tête et part dans le sens opposé, tandis que Leah bondit sur Félix, suivie du fauconnier qui attrape Keith en lui bloquant le bras dans le dos.

Le chaos commence à déferler dans le bois sacré où les combats s'enchaînent. Herba fait face seule à ses sœurs qui se sont réunies pour l'attaquer. Elias enchaîne les mouvements de katana, se faufilant rapidement dans les rangs adverses. Jackiel le suit de près, affaiblissant les ennemis grâce à son pouvoir et leur portant le coup fatal à son passage.

Astos arrache une branche et le bat en fendant l'air, protégeant le doyen d'Alex qui s'approche d'eux l'air menaçant. La jeune femme les repère assez vite et décide de les aider.

— Evy, la vengeance a sonné, s'exclame-t-elle dans un rire sadique.

Prends ton pied, ma grande, je vais en profiter pour aiguiser mes crocs sur lui. Indique-t-il le regard pétillant d'excitation.

Elle s'approche le plus silencieusement derrière le rabatteur et lance Evy qui s'étire en s'allongeant pour s'enrouler autour de son cou. Elle tire un coup sec, renversant l'attaquant, mais celui-ci disparaît sous ses yeux surpris. Astos et Jojo lui crient :

— C'est une illusion ! Attention !

— Tu as cru que tu allais me berner aussi facilement, beauté ? rit-il sarcastique en faisant claquer son fouet. Je voudrais jouer avec toi encore, tes cris de souffrance me manque.

Il sourit de toutes ses dents en plissant les yeux, provoquant un frisson glacial qui remonte la colonne de Sophia.

— Je vois que ton corps ne m'a pas oublié.

Tétanisée, Sophia n'arrive pas à faire le moindre mouvement pour riposter. Alex se met à s'esclaffer devant le regard menaçant de la jeune femme, il se délecte de voir que sa séance de jeu est marqué au fer sur sa peau. Tel un prédateur prenant son temps, il s'avance en faisant tourner son fouet autour de lui, mais sortant de nulle part, Draguir écrase son poing dans la joue du rabatteur qui s'étale sur le sol.

— Putain, depuis le temps que je rêvais de t'en coller une, t'imagine même pas à quel point cela me fait du bien, s'exclame-t-il.

— Tu vas me le payer, traître, crache Alex, fou de rage.

— Vas-y, je t'attends, lui fait signe Draguir.

Jojo et Astos profitent de la confusion pour traverser le pont au-dessus du ruisseau et se mettre à l'abri qu'Herba leur a construit entre deux attaques. La déesse tient bon face à ses sœurs qui ne ménagent pas leurs efforts pour lui balancer des sorts aussi sournoisement, chacune à leur tour. Herba lance ses projectiles de lumière qui se font contrer par Gothika parée de sa plus belle robe en dentelle qui lance des boules aussi noires que le tréfonds des abysses. Cycla protège ses alliées avec une barrière de vent, laissant place à sa sœur de feu qui se met en retrait, épuisée du combat, mais surtout affaiblie de l'interrogatoire musclé eu plus tôt.

Pendant ce temps, Luka fonce dans le tas, sautant de rabatteur en rabatteur en leur arrachant les membres de ses crocs acérés. Tandis que le fauconnier de sable reste en retrait, observant l'acharnement du loup et de ses anciens compagnons.

Le Destrier de glace fonce sur Luka, laissant son cavalier au regard vide manipuler son élément entre ses mains. Sophia le repère et fait le lien entre sa trajectoire et sa destination. Malgré le pincement au cœur qu'elle ressent depuis la décision de Luka, elle se met à courir en remuant les bras en l'air :

— Bastos, arrête !

Il lance son attaque, un javelot de glace qui s'enfonce dans le flanc de Luka. Le loup hurle de douleur face au sourire glacial du fauconnier. Sophia crie de nouveau, attirant l'attention d'Astos qui la voit se diriger vers le bataillon. Il se met à la rattraper en hurlant le nom de son frère, fonçant tel un boulet de canon dans les ennemis en les faisant valser.

Sophia regarde autour d'elle l'anarchie qui se répand. Avoir sorti ses ailes l'a grandement épuisée. Elle s'avance en cognant les soldats qui croisent son chemin. Herba est éreinté, mais continue de combattre avec acharnement, le corps meurtri par les attaques de la déesse de la mort. Le proprio continue de courir vers son frère malgré les rabatteurs qui lui sautent dessus pour l'arrêter. Draguir met une raclée monumentale à Alex qui lui implore en capitulant, enchaînant l'impact des coups à répétition. Jackiel et Elias essaient de rejoindre Astos qui peine à avancer.

Leah ne laisse pas de répit au félin, le mordant de part en part, la rage dans le regard. Accompagné de Gabriel qui maintient à distance Keith qui a les yeux révulsés en tremblant comme une feuille et se tenant la tête en hurlant. Malgré sa blessure, Luka continue de démembrer ses ennemis.

Le sang gicle dans tous les sens sous un amas de cris de colère et d'acharnement. Tous se déroulent sous le regard imperturbable de Gan qui depuis le début reste en retrait, ne prenant aucunement part au combat.

La jeune femme tourne la tête pour vérifier l'état de ses compagnons, mais son corps se fige quand son regard s'arrête sur un point précis. Toute la confiance accumulée jusqu'à présent, s'envole d'un coup. Derrière, Jojo, observe les combats avec espoir, ne remarque pas deux silhouettes se détacher de la forêt. Un jeune garçon aux cheveux roux salis par la poussière s'avance, la tête baissée. Il a les mains menottées dans le dos et un collier de fer relié à une chaîne que tient la deuxième personne. Celui-ci est vêtu d'une cape en cuir, recouvrant en grande partie sa tête et son visage, révélant seulement ses yeux d'ambre.

Sophia tente de s'approcher, mais l'homme sous son capuchon grogne de rage, envoyant une onde qui paralyse tout être à des kilomètres à la ronde. Tous tournent la tête dans sa direction, faisant courber l'échine aux ennemis, ce qui confirme les craintes de la demoiselle.

H est parmi eux. 

// Voili voilou mes ptits loups, bon ce chapitre devait normalement être le dernier, mais je ne voulais pas qu'il soit trop long. Il fait comme même 4333 mots c'est pas rien. 

Que va-t-il se passer par la suite ? Une idée ? 

Je vous rassure, il ne tardera pas à sortir !

Des bisous mes ptits loups \\

Réécrit le 10/12/2023

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