28- Enlèvement

Les fissures sur la fine couche de sève s'agrandissent au fur et à mesure que l'arbre finit de s'installer dans la caverne. Une fois le dernier bourgeon éclos, la paroi translucide explose en un millier d'éclats tombant comme une fine pluie sur le sol et dans l'eau.

La déesse ouvre légèrement les yeux en bâillant et s'étirant, s'extirpant de son long sommeil. Tous se rassemblent autour d'elle, obnubilés par sa présence. Elle s'avance sans peine et avec grâce jusqu'à Sophia qui la regarde, pantelante. Elle lève une main pour effleurer le visage de la jeune femme en souriant :

— Ma douce, souffle-t-elle de sa voix cristalline, tu as pris en maturité et c'est une excellente nouvelle.

Elle se redresse et s'avance vers le groupe, qui dans l'ensemble la fixe d'un air grotesque, bouche ouverte et yeux écarquillés. Les jumeaux gardent leurs formes et s'inclinent devant la divinité qui s'impose face à eux. Draguir, Elias et Jackiel restent sur leurs gardes quand Herba passe devant eux. Elle se déplace en présentant sa main à sa bouche avec des gestes délicats, tel une fleur frêle bercée par une brise matinale. Elle s'avance jusqu'à Jojo, qui la regarde avec espoir, les larmes aux yeux.

— Mon petit lapino, s'adresse-t-elle à lui, toujours aussi émotif.

La déesse lui caresse la tête et lui sourit. Un rire cristallin s'échappe de ses lèvres. Elle se redresse et se murmure à elle-même :

— Je sens que l'on va bien rigoler, mais avant, je dois confirmer quelque chose.

La déesse se place vers le grand chêne en tournant sur elle-même sur la pointe des pieds. Ses mains façonnent en l'air en faisant apparaître une épée en bois ornée de saules entrelacés. Elle lance l'arme à Sophia, qui manque de rater l'objet qu'elle tente de soulever. La largeur de l'épée correspond à son avant-bras, tandis que sa hauteur remonte jusqu'en haut de ses côtes. La lame se courbe en son milieu avant de se redresser et de finir comme un museau fin à la pointe. Au niveau de son manche se trouve un emplacement vide avec une spirale remontant jusqu'au pommeau.

Sophia trouve l'ouvrage magnifique, mais elle n'a pas le temps d'en profiter, qu'un projectile lui siffle à l'oreille. Elle relève la tête et cligne des yeux de surprise en découvrant que la déesse lui lance des aiguilles les unes après les autres, s'amusant en corrigeant leurs trajectoires. La jeune femme les évite de justesse au fur et à mesure.

— Il va falloir arrêter d'esquiver et rétorquer, jeune fille, lance Herba en se moquant.

La déesse cambre son corps et positionne ses mains au-dessus de sa tête en formant une coupe. Une bille apparaît entre ses doigts et grossit à vue d'œil. Les feuilles du chêne se détachent et s'englobent autour de la divinité. Sophia écarquille des yeux devant l'attaque qui se prépare. Elle redoute fortement de devoir contrer cette puissance.

— Arrête Herba, tu vas la tuer ! crie Jojo sous le bruit du pouvoir grandissant dans les mains de celle-ci.

Les feuilles voletant autour d'elle créent des ombres autour de la boule de plus en plus lumineuse. Elles tourbillonnent autour de la déesse jusqu'à remonter dans ses paumes. Une goutte de sueur froide coule sur la nuque de Sophia en voyant la boule faire le double de la largeur de Bastos.

Sans crier gare, Draguir se positionne devant Sophia le plus calmement possible, barrant ainsi la trajectoire de l'attaque. Herba plisse les yeux devant le jeune homme, ne s'attendant pas à ce qu'une personne s'interpose. Elle arrête momentanément son incantation en figeant la boule.

— Tu es sûr de vouloir contrer l'attaque, jeune homme ? demande-t-elle avec une pointe d'agacement.

— Vous êtes tout simplement folle, rétorque-t-il froidement, je crois d'ailleurs que c'est un trait de famille chez vous.

Herba se met à s'esclaffer d'un rire amer :

— Tu demeures bien, son fils ! Je reconnais ce côté froid de sa personnalité, continue-t-elle de rire. Soit, qu'il en soit ainsi.

La remarque de la déesse ne passe pas inaperçue aux oreilles de tous et chacun rive son regard sur le jeune fauconnier. Celui-ci contracte ses muscles, la rage montant en flèche. Sophia se demande à qui la déesse fait référence, et jette un œil à la boule qui finit de se former. Draguir est tendu à l'extrême, les poings serrés jusqu'à ce que ses jointures se blanchissent, ne bougeant pas d'un iota.

Le temps se fige quand Herba tend ses mains en avant, lançant ainsi l'attaque tant redoutée par tous. Jojo et Astos leur hurlent de s'écarter, mais aucun des deux n'ose partir. Un bourdonnement se faufile dans les oreilles de la jeune femme, la faisant crisper les mains sur le manche de l'épée. Elle serre de plus en plus les paumes, sentant la douleur se faufiler. Son regard ne quitte pas la boule qui enrobe de plus en plus l'espace.

— Bouge ! crie-t-elle à Draguir.

Il se retourne en regardant surpris sa sauvageonne qui s'élance contre l'attaque. Il tente de l'en empêcher, mais elle le repousse en usant de sa force et court vers la boule. La lourde épée traîne sur le sol derrière elle, forçant ses bras à redoubler d'efforts. Elle tente de prendre le plus d'élan possible en se rapprochant de plus en plus de l'impact. Sophia élance ses bras, soulevant l'épée et la positionne devant elle.

La boule de lumière la frappe de plein fouet, faisant trembler ses bras sous le choc. Elle encaisse la puissance en hurlant de toutes ses forces, prenant appui sur ses jambes pour éviter d'être emportée. Le bois de l'épée craque sous le poids de l'attaque, puis finit par céder en envoyant des projectiles tout autour d'elle. Chacun se protège pour éviter d'être blessé, mais en première ligne, Sophia sent les coupures des échardes la transpercer. La boule s'est amenuisée, mais fonce droit sur la jeune femme qui la stoppe de ses mains. Une chaleur intense lui brûle les paumes, mais en parallèle une brise glaciale les lui guérit. Elle sent ses pieds glisser sur le sol, alors qu'elle continue de contrer l'attaque, résistant avec hargne.

D'un claquement de doigt, la boule s'évapore. Herba est satisfaite de son expérience qui s'avère être un succès. Quant à Sophia, elle a le regard perdu dans le vide, épuisée et essoufflée. Son cerveau ne répond plus aux signaux, alors qu'un filet de sang sort de sa bouche, lui laissant un goût de fer sur la langue. Une partie de l'épée s'est logée dans sa cuisse, des bâtonnets transpercent ses épaules, et des échardes se sont plantées de part et d'autre de son corps. Mettant ça sur le coup de l'adrénaline, Sophia ne ressent pas la douleur.

— Je suis extrêmement fière de tes progrès, Sophia, annonce la divinité, et tout ça sans utiliser Evy ! Tu me surprendras sans cesse, ma chère.

Sophia fronce les sourcils en entendant qu'Evy n'est pas intervenu, mais aucun son ne franchit ses lèvres pour répondre. Ses jambes flanchent sous la fatigue et elle s'écroule au sol. Jojo accourt vers elle en quatrième vitesse, suivi de près par Astos et Elias qui examinent de plus près les blessures présentes.

— Il va falloir y aller doucement en la transportant jusqu'à sa chambre, dit Elias inquiet.

— Vous ne vous en faites pas pour elle, intervient Herba. Ses pouvoirs se sont réveillés, elle commence à guérir d'elle-même.

Chacun regarde attentivement le corps de la jeune femme, remarquant que les échardes, branches et morceaux de bois se font repousser par le corps de Sophia avant que les plaies ne se referment. Laissant seulement du sang séché sur la peau et les vêtements.

— Alors là, je n'en reviens pas, murmure Jojo.

Il se retourne et s'adresse directement à Herba qui fixe Guénaël et Draguir :

— Vas-tu nous expliquer ce qu'il se passe ?

— Oui, oui, mais avant tout, tu vas me dire pourquoi le fils de Flamma et le fils de Gothika sont ici ? interroge-t-elle sans défaire son regard des deux garçons.

Jojo se crispe. Comme la plupart des personnes présentes. Guénaël se cache derrière Leah alors que Draguir a les poings serrés et le regard meurtrier.

— Comment ça le fils de Gothika ? De qui tu parles ? demande Astos.

— Je sais qui est le fils de Flamma, mais Draguir ne peut être le fils de Gothika, il nous l'aurait dit, à moins que... réfléchit Jojo en levant un regard interrogateur vers celui-ci.

— Je comprends mieux pourquoi tu as vidé autant de bouteilles, clame Elias.

Le choc de la nouvelle force Sophia à s'asseoir et à tomber dans le fil de ses pensées. Elle ne veut pas le croire, mais comprend mieux les mises en garde d'Evy à son encontre. Tout a l'air de prendre un sens avec ses ailes ressemblant à celles de l'ange de la mort, son pouvoir lui permettant de guérir ou encore de prendre le contrôle d'une situation. Tout ce qu'il dégage vient d'elle, la déesse de la mort, qui à tout moment pourrait apparaître devant eux.

Draguir transpire de haine envers Herba qui joue à faire danser un galet entre ses doigts, l'air de rien. Tous sont dans la réflexion de savoir si Gothika les surveille à travers lui. Luka se positionne derrière Sophia en la couvant de ses bras. Elle sent son souffle chaud dans sa nuque, mais cela n'empêche pas son corps de se crisper.

— Est-ce que c'est exact ? demande-t-elle d'une voix étouffée.

Draguir sursaute en percevant la voix de sa sauvageonne. Il se tourne vers elle en plissant les yeux, sentant son cœur se contracter sous l'énervement. Imperceptiblement, il hoche la tête. Sophia se dégage des bras de Luka qui n'émettent pas de résistance et se relève en chancelant avant de s'avancer vers le fauconnier, les poings serrés :

— Tu as d'autres choses à nous révéler ? interroge-t-elle en insistant bien sur le dernier mot.

Le jeune homme comprend immédiatement de quoi elle parle et secoue la tête. Il montre son apparence austère, ne révélant en aucun cas sa peur.

— Comment veux-tu que nous ayons confiance en toi si tu ne nous dis pas tout ? hurle-t-elle contrariée.

— Je ne peux rien dire, répond-il.

Elle lève la main pour le gifler, mais son poignet est retenu avec force par Bastos qui apparaît derrière elle.

D'où il sort celui-là ? Il n'était pas censé être au lit à guérir ? Surtout avec les blessures qu'il a reçues ! pense-t-elle, contrariée.

— Je comprends ton geste, Sophia, explique-t-il posément, mais Draguir est sous ma protection et nous allons devoir partir dans peu de temps. Nous avons enfin pu récupérer certaines réponses sur la disparition des fauconniers, et notre maître va commencer à trouver le temps long. Ce n'est pas quelqu'un de très patient.

— De quoi tu parles, demande Astos, vous n'étiez pas supposés repartir et là, tu annonces que tu vas le rejoindre ? crie-t-il presque.

— Décidément, je me réveille au bon moment ! sautille Herba en tapant des mains.

— Oh, toi la ferme ! cingle Sophia à son intention.

— Astos, je sais que tu ne comprends pas, mais c'est notre devoir de vous protéger. Et des rabatteurs ne sont vraiment plus très loin d'ici, Gabriel me l'a dit quand nous sommes revenus. Il les a vus à l'orée de la forêt, nous devons partir.

Des murmures s'élèvent sur le fait que les deux fauconniers échangent du regard sur leur départ imminent. Jojo comprend alors la situation et s'avance vers Bastos qui croise les bras en le toisant du regard :

— Prenez soin de vous, et ne serrez pas trop la corde, d'accord ?

Bastos hoche la tête et attrape le lapin par le bras en émettant un sifflement silencieux. Les deux montures des fauconniers arrivent à leurs hauteurs, permettant à Draguir de se hisser sur son destrier, tandis que le fauconnier de givre attache Jojo sur le sien avec une corde.

— Heu, quelqu'un pourrait m'expliquer ce que vous faites là ? demande Elias, perplexe.

— J'avoue être autant largué que toi, dit Astos en se grattant la tête.

— Vous obtiendrez l'explication une fois que nous serons partis, annonce Bastos. Tiens petit, Draguir a quelque chose à te donner, indique-t-il à Guénaël.

Le jeune chat s'avance avec prudence en fronçant les sourcils vers le jeune fauconnier. Bastos hoche la tête, rassurant, transmettant ainsi le signal à son collègue qui attrape le jeune garçon par la peau du cou et le force à se coucher sur son destrier en l'attachant rapidement. Ils s'enfuient tous deux en emportant leurs gains, laissant leurs compagnons perdus dans leurs réflexions de la situation.

— J'ai raté un épisode ou quoi ? explose soudainement Luka qui fait sursauter l'ensemble du groupe restant.

— Non, mon loup, ils viennent justement de te sauver la vie, dit sereinement Gabriel qui entre nonchalamment dans la salle.

— Et en quoi nous sauver la vie implique d'embarquer Jojo et le p'tit ? s'écrie Astos.

Gabriel hausse les épaules en regardant ailleurs. Il sait pourquoi ils ont fait ça, mais il ne souhaite pas le leur révéler pour l'instant, du moins pas devant une certaine personne. Il s'avance vers Sophia et lui tend la main pour l'examiner.

— Aucune trace, impressionnant ! Tu as guéri rapidement et je sens que cette gente dame, dit-il en faisant la révérence à Herba, va pouvoir éclairer certaines questions que nous nous posons sur toi.

— Avec plaisir, beau blond, rafraîchissez-vous un peu avant et rejoignez-moi ici dans une heure, je dois vérifier une chose avant de tout expliquer, déclare-t-elle.

Tous se dispersent dans les couloirs en échangeant quelques regards, alors que Sophia fixe l'endroit où se trouvaient encore, il y a quelques instants, Bastos et Draguir.

* * *

Herba force Sophia à aller se rafraîchir également. La jeune femme en profite pour se laver, regardant les endroits où se trouvaient les blessures, ressentant les courbatures se révéler sous la chaleur du jet. L'impression d'être passée sous un train à grande vitesse démontre bien son état. Elle sort de la douche et remarque en passant devant le miroir que les écailles se sont de nouveau effacées, par contre ses iris flamboient d'une intense couleur verte.

L'humeur renfrognée, elle finit de se préparer et observe son poignet, se rappelant ce que la déesse avait dit sur la non-intervention d'Evy. Cela l'étonne beaucoup, car elle avait ressenti la même excitation lors de la possession du dragonnet, et a sûrement égalé son dixième de pouvoir.

Herba arpente l'entrée de la caverne avant de se diriger vers le réfectoire en sautillant. Elle découvre les airs moroses que chacun arbore, plongés dans leurs chopes. Elle observe sa jeune protégée qui se place non loin d'elle en évitant tout contact visuel, ce qui contrarie partiellement la déesse, mais elle passe outre en s'exclamant :

— Bon, on va pouvoir entamer les choses sérieusement.

— Parce que tout ce que l'on a fait jusqu'à présent n'était pas sérieux ? bougonne Luka.

— Si, bien sûr que si, répond-elle, mais vous allez maintenant comprendre pourquoi Sophia est un élément aussi important.

— On t'écoute, annonce Astos.

— Pour commencer, Evy veux-tu t'éveiller et venir me rejoindre ?

Le dragon se met à se tortiller, se détache de son implant ancré sous la peau de Sophia et ondule sur la table pour regagner les mains d'Herba sous le regard choqué de Sophia.

— Contrairement à ce que vous pensez tous, Evy n'est pas doté d'une extrême puissance. Cependant, il aide à contrôler et à activer les pouvoirs sommeillants dans leurs hôtes, explique-t-elle en caressant la tête d'Evy. De ce fait, il réagit comme un verrou. Dans certaines situations, il va déverrouiller une infime parcelle des pouvoirs de son hôte pour se sortir de cas urgents.

— Mais c'est impossible, il me l'a révélé lui-même que c'était son pouvoir. Il a même pris possession de mon corps et me disait que nous ferions plus qu'un ! s'écrie Sophia, surprise par ce qu'elle vient d'entendre.

— Comment ça, il te l'a dit ? s'exclame Astos.

La jeune femme pince ses lèvres en se rappelant que seul Guénaël savait pour elle et Evy, et sans y réfléchir, elle a confirmé les dires de tous avant qu'elle ne plonge. Sophia se rassied en se prenant la tête entre les mains, n'arrivant plus à réfléchir.

— J'admets que c'est délicat à comprendre, mais avant que tu ne me rencontres et ne sachant pas comment tu allais réagir à autant d'informations, nous avons conclu Evy et moi de ne rien révéler dans son entièreté, résume Herba. Vois-tu, ce monde, comme tout le monde le sait, a été créé par ton grand-père. Son imagination et les idées de Jojo ont apporté à cette vaste plaine infinie un souffle de vie. Ainsi, plusieurs pays apportent à chacun une culture variée. Mes sœurs et moi-même sommes de cette façon nées pour pouvoir régir ces terres en les enrichissant de grâce, de beauté et avec un certain équilibre de bien et de mal.

Herba tourne le dos au groupe et observe le dragon dans ses mains avec nostalgie tout en lui caressant la tête. Elle poursuit son récit :

— Tout était parfait, chuchote-t-elle, malgré nos différences avec Gothika et Cycla, tout était merveilleux. Timéa, notre tendre sœur et moi-même, allions souvent explorer d'autres univers, avant qu'elle... Enfin, je veux dire...

La déesse n'arrive pas à formuler son passé avant que Timéa ne disparaisse :

— Enfin bref, ajoute-t-elle gaiement en se retournant, le principal, c'est que tu sois là, Sophia.

— Cela ne m'explique toujours pas ces soi-disant pouvoirs que je possède et le rôle d'Evy, critique la jeune femme, les dents serrées par l'agacement de son comportement.

— Ah oui ? Je pensais te l'avoir dit, rit-elle.

Sophia tape du poing sur la table en se levant :

— Mais enfin, crie-t-elle à présent, vous allez vous y mettre aussi ? Me cacher qui je suis ? Pourquoi je suis là ? À quoi je sers ? À part me faire des cachotteries et me manipuler, c'est tout ce que vous savez faire, hein ? Même toi, Evy, tu t'y es mis, alors que je pensais pouvoir avoir une totale confiance en toi, à croire que je suis extrêmement naïve.

— Non, tu n'es pas naïve. J'essaie juste de te protéger, tente de calmer doucement Herba.

— Me protéger de quoi ? Tu n'es pas ma mère ! hurle Sophia.

La déesse recule d'un pas, surprise par sa tirade. Tandis que les autres, n'étant intervenus à aucun moment, les observent, les yeux ronds. Sophia bouillonne de colère en pensant que tous, autant qu'ils sont, décident de la garder dans l'ignorance. Seule dans cet état, elle sait que Draguir parviendrait à la calmer. Cependant, son absence se ressent de plus en plus, ainsi que la révélation de sa génitrice.

— Je ne suis pas ta mère, non, mais... Herba se met à réfléchir. De mon sang et une goutte de sang de chaque déesse de cet univers coulent en toi.

C'est l'information de trop pour la jeune femme, qui sent son corps s'alourdir. Les chaises crissent sur le sol, laissant Elias attraper la tête de la jeune femme avant qu'elle ne se cogne. Luka la soulève et sort du réfectoire suivi de Gabriel.

Herba les observe en tapotant son doigt sur sa bouche avant de s'éclipser sur la pointe des pieds vers le chêne.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top