16- Dédoublement de personnalité

Le propriétaire s'approche des jeunes, accompagné de Gabriel. Leur arrivée n'échappe pas à Sophia, qui tentait de se concentrer sur son dessin. Astos prend alors la parole pour se présenter : 

— Salut les jeunes ! Vous ne me connaissez pas, mais on va faire un bout de chemin avec vous.

Il  montre l'ensemble des personnes dans la pièce. 

— Jojo est là aussi, il nous a expliqué ce qu'il se passe et il est à présent avec ta sœur, rajoute-t-il à l'intention de Luka.

Celui-ci se tend face à la dernière phrase. Sophia n'a pas pu soutenir la moindre information de sa part. Elle hoche la tête en silence devant les nouveaux, puis abaisse son regard sur la chimère qu'elle tente de dessiner. Luka la soutient en lui effleurant le dos et en guettant le comportement des personnes assises non loin d'eux

Sophia se sent vide de toutes émotions. Cependant, elle remarque que le blond, qui semble avoir vécu mille guerres s'absente dans le couloir, pour revenir quelques instants après :

— Astos ? Jojo veut nous voir et il sollicite un certain Luka ? 

— Très bien, tu vas rester ici et...

— Non, il veut que je sois présent également.

Le proprio soupire en se tenant l'arrête du nez. Il pèse le pour et le contre avant de se tourner vers son frère :

— Bastos, vous allez rester avec la demoiselle. Tu peux te dévoiler, mais le gamin reste couvert. On revient rapidement.

Bastos et Draguir s'exécutent et s'installent aux côtés de Sophia, qui ne semble pas pouvoir protester devant ce jeu de la chaise musicale. Quant aux trois autres, ils s'éclipsent, non sans un dernier regard inquiet dans la direction de la demoiselle de la part de Luka.

— Salutation, demoiselle, je m'appelle Bastos et vous êtes ? demande-t-il enjoué.

— Sophia, répond-elle tout bas, et comment s'appelle votre coéquipier ?

— Oh, lui ?

Il tourne un pouce désignant Draguir.

— C'est sans importance.

Il assène une claque dans le dos de Draguir qui crache un poumon au passage. Celui-ci rend son coup dans les côtes du géant qui ne prête pas attention à la force de mouche de son coéquipier.

— Que dessines-tu, s'enquiert-il.

Elle glisse son carnet devant Bastos qui s'empresse de découvrir les talents de la demoiselle. Celle-ci en profite pour se tourner vers le jeune homme à ses côtés, toujours vêtu de sa cape et de son foulard.

— Pourquoi je ne jouis pas du droit de savoir comment tu t'appelles ? demande-t-elle à son intention.

Il hausse les épaules, l'air de ne pas savoir lui-même. Sophia le scrute en tentant de repérer une parcelle de peau, ou bien même la couleur de ses yeux, mais rien n'y fait. Draguir pose une question silencieuse en montrant du doigt le poignet de Sophia qu'elle triture machinalement.

— Ce n'est rien, soupire-t-elle sans trop de conviction.

Il tente de s'emparer de son bras, mais il reçoit un coup de pied sous la table. Draguir grogne en fusillant Bastos du regard. Celui-ci rétorque sa menace en fronçant les sourcils, mais cet instant d'inattention des deux coéquipiers se raidit quand un ordre fuse dans la salle :

— Montre-toi ! 

Draguir surpris, répond par la négation.

— Ce n'était pas une question. Montre-toi ! siffle-t-elle.

Sophia ressent la colère lui envahir les veines. Elle ne supporte plus qu'on lui dissimule des informations, qu'on la garde à l'œil ou qu'on l'empêche de découvrir qui se cache sous ce capuchon. Draguir se lève, la voyant tendre la main, avant qu'elle ne tombe dans le vide.

— Ah, tu veux jouer ?

Elle se lève et s'approche telle une prédatrice au fur et à mesure que Draguir recule. Bastos se presse pour se sortir entre le banc et la table, et pose sa main sur l'épaule de Sophia. Celle-ci affiche un sourire espiègle devant le froncement de sourcil du jeune fauconnier, elle attrape le bras de Bastos, le soulève et balance le géant qui se fracasse contre le comptoir.

Elle jubile en soufflant sur ses doigts comme si elle venait de tirer avec un revolver, tandis que des pas précipités se dirigent vers le bar. Tous fixent Bastos écroulé contre le mur, se faisant rincer la tête par les liquides. En synchronisation, leurs têtes se dirigent vers Sophia. Chacun adopte un regard différent, mélangeant l'indifférence, la peur ou la stupeur. Elle se retourne vers celui qui, malgré toute l'agitation, n'a pas bougé d'un pouce. Elle se met à trembler de peur envers elle-même, ne comprenant pas pourquoi elle a agi ainsi. Luka tente de lui attraper le poignet, mais elle s'extirpe en reculant de plus belle.

— Viens avec moi, demande Luka, la main tendue, mais le regard fuyant.

Sophia recule de nouveau.

— Tu crois que ça l'arrange que tu la regarde comme si tu allais l'enfermer, gronde Draguir sous sa cape.

Pas de doute possible, elle reconnaît le timbre de sa voix.

— T'es qui toi ? siffle Luka.

—Je suis personne.

Luka serre les poings devant l'attitude de l'étranger, mais remarque que Sophia s'approche de l'individu en penchant la tête sur le côté.

— D... Dra... Draguir ?

Sa voix n'est qu'un murmure, mais pourtant Draguir attrape son foulard pour révéler son visage et retire sa capuche. Il fixe intensément la créature qui s'avance vers lui le cœur battant.

— Tu... Tu le connais ? bégaye Luka surpris.

Or, elle ignore sa question et tend le bras pour toucher le visage du fauconnier. Sauf que ses jambes se dérobent d'énergie. Luka hurle le nom de Sophia, pendant que Draguir insulte Gabriel tenant une seringue vide en l'air. Ils n'ont pas le temps de la rattraper que Sophia percute le sol avec son crâne.

* * *

Gabriel s'avance dans le couloir menant aux chambres l'air songeur. Il réfléchit aux effets secondaires que sa piqûre a pu provoquer chez la jeune femme, ne connaissant rien sur sa santé. Il toque à sa porte et ouvre le battant avant de s'appuyer contre l'encadrement en voyant Sophia s'étirer devant la baie vitré. Le dôme est enfin sortie de sa quarantaine et baigne la ville sous la chaleur du soleil.

Elle se retourne, puis sursaute en repérant l'homme blond qui la fixe. Elle était contente de constater qu'elle se trouvait enfin seule, mais ce fut de courte durée.

— Bonjour jeune fille, puis-je entrer ?

Elle invite l'homme à entrer dans sa chambre, qui prend soin de fermer derrière lui.

— Tu te demandes certainement qui je suis et ce qui se passe ?

Sophia reste absente à sa question, ce qui donne une information supplémentaire à l'état de la demoiselle.

— As-tu fréquemment des pertes de mémoire ?

À nouveau le silence l'accueil. Gabriel n'est pas connu pour être patient et parler à un mur l'agace fortement.

— Bon, comme tu n'es pas très loquace, je vais t'aider. Assieds toi, grogne-t-il.

Ils prennent position autour de la petite table. Sophia ne sait pas quoi lui répondre. Son seul souvenir remonte au moment où elle se trouvait dans le bar avec Luka. Gabriel scrute la demoiselle avant de se présenter officiellement.

— Je m'appelle Gabriel, ex-membre des fauconniers, soldat et éclaireur au service de H.

Sophia se crispe. Elle se retrouve devant un ennemi et s'attend à tout. Elle furète les alentours pour trouver une échappatoire, mais Gabriel l'avait invité à s'asseoir dans le coin de la pièce. Quoi qu'elle fasse, il sera plus rapide pour l'intercepter. Elle n'a d'autre choix que de l'écouter en attendant le moment opportun.

— Cette nuit, quand nous sommes arrivées, tu étais en train de gribouiller sur la table.

— Dessiner, rectifie-t-elle.

— Ah, mais c'est qu'elle cause. Enfin ! s'exclame-t-il en levant les mains au ciel.

Sophia soupire devant son attitude.

— Hahem... Donc pour reprendre, te rappel-tu qui se trouvait dans la pièce avant de t'évanouir ?

— Luka, le proprio puis deux hommes, répond-elle en réfléchissant, je crois même avoir entendu leurs noms.

— Je t'écoute.

— Le proprio, je suppose que c'est Astos. L'armoire à glace numéro deux ce doit être Bastos et le troisième ? Je ne sais pas, il semble timide ou tout simplement simplet.

Gabriel avale sa salive de travers et s'étouffe un instant devant la description absurde du jeune fauconnier. Il tape du poing sur la table reprenant difficilement son souffle.

— Putain, celle-là, je ne m'y attendais pas, râle-t-il, c'est moi le médecin et j'ai failli crever avec ce que tu viens de me sortir.

— Vous... Vous êtes médecin ?

— Ouais ma p'tite, dit-il en se raclant la gorge. Bon ne traînons pas, tout le monde nous attends.

— Où ça ? demande-t-elle perdu.

Il la regarde surpris, puis se gratte le menton, rageant dans son fort intérieur que les informations n'ont pas été transmise à la demoiselle. Il se lève et donne les instruction à Sophia sur un ton sec :

— Je ne vais pas me répéter deux fois alors écoute moi bien. Tous tes amis t'attendent sur le bateau, en plus de quelques amis à moi qui vont vous escortez jusqu'à la destination final. Les questions, ça seras sur le bateau.

Il lève la main pour stopper Sophia qui ouvre la bouche.

— Nous sommes deux à être resté ici le temps que l'effet se dissipe.

Sophia ne comprend pas de quel effet il parle, mais le médecin l'assène d'un dernier ordre :

— Sur le chemin jusqu'au navire, je ne veux rien entendre, est ce que c'est clair ?

Elle acquiesce lentement, n'appréciant pas le ton de l'homme. Malgré tout, elle se lève pour ranger les dernières affaires qui traîne dans son sac avant de se positionner devant la porte.

— Ça, c'est une brave petite ? ricane-t-il.

—Juste une question avant que l'on sorte, argue-t-elle.

— Je t'écoute.

— Tu me confirmes que je n'ai pas le droit de parler sur le chemin, mais comme nous sommes encore dans l'auberge, je peux dire quelque chose sans que tu t'agaces ? 

Gabriel se méfie, mais acquiesce à sa demande.

— Ok, donc une seule chose. Tu me parles et me considères de nouveau comme caniche de bas étage, je t'en met une, est-ce que c'est clair ?

Gabriel se raidit face à la menace de la demoiselle. Il se rend compte qu'elle ne doit pas avoir conscience de ses moments où elle devient acerbe au vu de l'étonnement qui se lit sur le visage de Sophia.

Caché sous sa tenue et positionner contre le mur du couloir, Draguir n'a pas perdu une miette de l'échange. Il s'esclaffe un court instant, mais assez pour voir la porte de la chambre s'ouvrir à la volée sur Sophia qui l'incendie :

— Si tu éprouves un besoin d'en rajouter l'homme sans nom, tu peux nous en faire profiter, ou tais toi à jamais !

Il plisse les yeux sur Sophia mécontent d'avoir été insulté. Elle est à la limite du débordement. Soit le ton de Gabriel n'est pas passé, soit un phénomène se passe en elle. Et le médecin ne veut pas passer la journée à découvrir ce qui coince chez la demoiselle.

— Allons y, on nous attend, râle-t-il en grognant.

* * *

Les trois personnes s'avance en silence entre les bâtiments de la ville, évitant le plus possible les rues bondées. Gabriel ouvre la marche l'œil aux aguets, suivit de Sophia qui se sent mal à l'aise par celui qui ferme la marche. Elle sent sont regard peser sur son dos, ce qui lui hérisse les poils. Elle se retiens fortement de se retourner pour lui demander ce qu'est son problème, mais elle ne s'aperçoit pas à temps de l'arrêt brutal du médecin.

— Aïe.

— Il faut regarder devant aussi, rétorque-t-il sarcastique.

Le jeune fauconnier se positionne près de Gabriel sentant que quelques choses risque de les empêcher de continuer. Après un échange il disparaît, laissant son coéquipier faire un état de la situation.

— Des rabatteurs sont là. Je suis censé être mort, alors tu fais ce que l'on te dit d'accord ?

Sophia hoche la tête et remarque que l'homme encapuchonné revient de on ne sais où avec des capes en lin de couleur sable, qu'il leurs tend. Puis, il disparaît à nouveau en une fraction de seconde pour prendre un autre chemin. Les deux restant enfile la tenu en cachant les sacs sous les capes.

— Tu te fera passer pour une paysage et je ferai le rôle de ton frère. Pas un mot, un bruit, une respiration. Mon collègue nous rejoins au bateau. Tu marche droit jusqu'à l'objectif, compris ?

Gabriel se met à avancer en feignant de boiter, suivi de Sophia qui le suit en baissant la tête. Ils passent devant le groupe de rabatteurs qui s'esclaffent en dévorant des miettes. L'un d'eux remarque les deux paysans passer et décide de les interpeller :

— Hey, toi là ?

Sophia l'ignore, sentant son cœur se contracter sous l'adrénaline.

— T'es sourde ou quoi ? répète-t-il plus fort.

L'agacement de son échange dans la chambre avec Gabriel est encore bien trop présent. Sophia décide de s'arrêter, laissant le médecin poursuivre sa route.

— Oh, mais c'est qu'elle s'est arrêté la p'tite, ricane-t-il.

— Elle a l'air bonne pour une paysanne, ajoute un autre.

— Tu crois qu'on lui plaît ? s'enquiert son collègue.

Petit dragon si ta sieste est achevé, il est temps de se réveiller.

Le corps entier de Sophia se tend, elle ressent une délicieuse chaleur lui parcourir le poignet. Le groupe de rabatteurs rient en se moquant d'elle, alors que Gabriel, remarquant l'absence de la demoiselle, s'est retourner et secoue la tête pour qu'elle ne fasse rien. Son coéquipier se rapproche mais il le stoppe, pour ne pas être repéré.

Sophia se tourne vers le groupe, découvrant que ce ne sont que de stupide ados qui fanfaronnent comme des coqs dans une basse cour. Elle perçoit un faible rugissement et adopte une position nonchalante.

— Ouh, je crois qu'elle n'est pas contente la demoiselle, ricane celui qui l'a interpellé.

— Oh ! Excusez moi cher messieurs, je vous ai prise pour des vieux pervers, dit elle de façon arrogante. Je me suis bien trompé, vous êtes bien trop précoces pour votre âge.

Le rabatteur et ses compères se figent de surprise. Sophia n'en revient pas d'avoir sortie une tel phrase et se demande vraiment ce qu'il s'est passé ces cinq derniers jours pour avoir un changement de personnalité aussi intense.

— Répète un peu pour voir ? crache le rabatteur en colère.

Approche, approche petite souris que je te bloque dans mes griffes.

Un sourire machiavélique se dessine sur ses lèvres, laissant le rabatteur s'approcher de plus en plus d'elle, au fur et à mesure que son attitude le provoque. Il tend le bras pour lui attraper le bras, mais elle se saisit de son cou plus rapidement en élargissant ses lèvres dévoilant ses dents.

— Sérieux, mais elle fait flipper celle-là ! 

L'un des coéquipier du rabatteur soulevé, recule effrayé. 

— Tu ne sais pas si bien dire !

Elle répond en balançant l'ado sur ses collègues qui tombent tous en le rattrapant sur des caisses.

— Strike ! jubile-t-elle.

Draguir profite de l'étourdissement des rabatteurs pour se saisir du bras de Sophia, et l'entraîne jusqu'au pont du bateau en courant. Gabriel défait avec les marins les dernières cordes avant de les rejoindre, l'humeur remontée comme une pendule.

— On a deux jours de traversée, deux ! Ce serait sympa de ta part que tu ne détruise pas l'équipage ni le bateau, hurle Gabriel envers Sophia.

Celle-ci le regarde d'un air perplexe en ne comprenant pas sa réaction.

— Putain, elle a encore oublié, dit-il blasé.

— Oublié quoi ? 

— Te rappels-tu ce que tu viens de faire là, à l'instant ? quémande-t-il plein d'espoir.

— On a quitté l'auberge, ton pote sans nom n'a pas arrêté de me fixer. Puis on est arrivées ici. Ah si, tu t'es arrêté aussi et je me suis cognée sur ton dos.

L'air renfrogner, il ajoute :

— Et pourquoi je me suis arrêté ?

— Je ne sais pas moi, parce que tu avais fait tombé un truc ou que tu étais perdu, répond-t-elle en haussant les épaules.

Gabriel est abasourdi, les yeux exorbités par la réponse de la demoiselle. Il ne sait pas quoi  répondre à ça. Draguir pouffe de rire en voyant la tête de son collègue, alors que Astos, Jojo et le reste les rejoignent sur le pont.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? C'est quoi ces cris? exige le proprio.

Dépité, Gabriel se tourne vers lui et explose :

— Tu veux que je la soigne comment ta petite protégée si elles nous pètent des câbles à tout bout de champs pour ensuite perdre la mémoire. Elle va me rendre fou, j'ai jamais vu ça.

Le doyen et le proprio le regardent surpris et se tournent vers la demoiselle.

— Je crois que...

Elle n'a pas le temps d'achever sa phrase qu'une main se plaque sur sa bouche, tandis qu'un bras l'entoure pour la bloquer. Elle sent le visage de l'inconnu qui les accompagnes se rapprocher de son oreille :

— Un petit conseil ma douce, ne le pousse pas trop à bout. Ce n'est pas le plus commode de tous.

Sophia reconnaît tout de suite sa voix. Elle ferme les yeux en appuyant sa tête contre lui quand un flot d'image remonte en se percutant dans son esprit. Elle revoit la statue et le déchaînement des éléments avant qu'elle ne s'évanouisse. Elle revit son premier réveil hurlant de rage en projetant Leah d'un mur à l'autre comme une poupée de chiffon sans qu'elle ne puisse prendre sa forme de loup. Elle revoit Guénaël se jeter sur elle avant de sombrer à nouveau. Ainsi que tout ce qui s'est passé depuis son réveil jusqu'à maintenant.

La jeune femme rouvre ses yeux, prenant conscience qu'elle n'a fait que du mal autour d'elle. Malgré cela, chacun de ses compères la regardent soucieux et à la fois ravi d'être tous présent. Elle regarde le ciel en tremblant.

— Draguir ? appelle-t-elle dans un souffle.

— Je suis là, répond-il en soufflant dans son cou.

— Je ... Je me souviens de ... De tout.

Draguir défait son étreinte pour se positionner devant elle. Il lève la main et essuie une larme qui glisse sur la joue de Sophia. Le jeune fauconnier constate les changements dans le regard mélancolique de la jeune femme.

— Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais sache que je t'ai retrouvée.

À ces mots Sophia se sent enfin en sécurité. Elle se blottie contre lui, pleurant à chaudes larmes et évacuant tout les émotions jusqu'à présent contenue. 


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