13 - violent orage

La pancarte accrochée sur une poutre en bois affiche « l'auberge des boucliers de givre ». La bâtisse paraît peu entretenue, contrastant sa façade délavée au fond d'une ruelle sombre comparée aux bâtiments en pierre blanche qui ressortent à la lumière du jour.

Le groupe avait suivi Jojo jusqu'ici, en sillonnant une bonne partie de la ville. Découvrant au fur et à mesure l'architecture de la ville, les marchands présentant leurs produits locaux. Sophia avait remarqué un établi où des carottes bleues et des courges poilues étaient entreposées. Puis une vitrine avait attiré son regard sur une  cave où étaient exposées des bouteilles avec une mixture se diluant comme une potion magique. Elle avait été éblouie par les colonnes blanches en spirales qui longent les rues pavées, de plus par l'ornement d'une flamme de givre représentée à leurs sommets. Elle ne savait plus où donner de la tête, avant d'atterrir devant cette auberge en piteux état.

Ils entrent tous en silence dans la bâtisse, arrivant dans un couloir étriqué. Jojo se dirige vers le propriétaire des lieux. Une personne de taille assez imposante avec une longue barbe blanche et des cheveux blancs attachés en queue-de-cheval. Il essuie des chopes avec un linge sale en sifflant. Les manches remontées, il pose son coude sur le comptoir quand il aperçoit de longues oreilles pointant plus bas.

Sophia découvre le lieu plutôt rustique. Le coin bar est plutôt sombre, rien qui ne donne envie d'y passer du bon temps entre amis. Les tables en grosses pierres noires sont entourées de tabourets en bois foncé. Les murs en pierre blanche contrastent avec le comptoir où discutent Jojo et le proprio. Une rangée de tonneaux et de bouteilles ornent le mur.

— Il y a seulement deux chambres de disponible, annonce Jojo en revenant. Leah et Sophia ensemble et les garçons avec moi.

Chacun gagne l'accès à leur lieu de repos. Les chambres sont côte à côte, un avantage en cas de problème. Les filles découvrent une pièce spacieuse avec des lits jumeaux. Une immense baie vitrée donne accès à une terrasse de toit. La moquette bleu marine et les murs de couleur neige éclairent la pièce et contrastent avec l'aspect délaissé que reflète l'auberge. Sophia ouvre une porte attenante et découvre avec soulagement une salle d'eau. La douche à l'italienne est en briques grises et turquoise, assortie au lavabo et aux toilettes faits des mêmes matériaux. Un vaste miroir de glace prône au-dessus de ceux-ci.

— Si ça ne te dérange pas, je vais aller me laver en première, indique Leah.

— Pas de souci. Je vais en profiter pour essorer et sécher mes vêtements.

La jeune femme sort sur le toit-terrasse et trouve une bassine en bois. Elle s'installe et commence son dur labeur : essorer, étirer et étendre son linge trempé sur des chaises dans la chambre. Elle finit progressivement d'essorer son sac lorsqu'elle entend frapper à la porte. En l'ouvrant, elle découvre Luka, se balançant d'un pied à l'autre, nerveux :

— Je voulais te demander si tu veux découvrir un peu plus la ville ? 

— Pourquoi pas, mais je veux juste me laver avant, je suis encore trempée jusqu'aux os.

Il entre dans la chambre et s'assoit sur le lit. Sophia range le reste de ses vêtements sous le regard curieux de Luka.

— On peut y aller comme ça, ça ne me dérange pas de te réchauffer, sourit-il taquin.

Sophia balance un vêtement sans se rendre compte de la trajectoire de celui-ci et se fige. Leah choisit ce moment pour sortir de la salle d'eau en se séchant les cheveux et découvre Sophia livide et son frère avec un boxer en fausse dentelle noir collé sur le nez. Elle les scrute tour à tour sans pouvoir prononcer un mot devant cette situation gênante. Luka, quant à lui, retire le sous-vêtement et l'inspecte d'un air enjôleur :

— Intéressant.

La jeune femme sent ses joues devenir cramoisie. Elle s'avance rapidement vers le loup, lui arrache le boxer des mains et file dans la salle d'eau sans un mot. Elle a eu l'impression de se retrouver nue devant une classe entière. 

Nom d'un p'tit cochon, je ne pourrais pas avoir plus honte, pense-t-elle. 

Elle entre sous la douche pour calmer son cœur battant.

Leah a renvoyé son frère après l'avoir une fois de plus sermonné. Elle s'approche de la porte de la salle d'eau et donne quelques coups dessus :

— Sophia, je me suis permise de t'apporter tes vêtements. Je les pose devant la porte. Ne t'inquiète pas, mon frère est parti en bas pour t'attendre.

— Merci.

La louve remarque une main passer dans l'entrebâillement de la porte pour récupérer les affaires. Elle s'installe sur le lit et se lime les ongles. Sophia sort alors, vêtue d'un jean troué et d'un t-shirt gris avec une paire d'ailes imprimées autour d'une croix dans le dos. Elle remarque que ses bottes sont toujours trempées. Leah se lève, fouille dans ses affaires et en sort une paire de ballerines grises qu'elle tend à la jeune femme en taquinant :

— Dis donc mademoiselle, je ne savais pas que tu craques sur mon frangin.

— Mais pas du tout. Je m'entends bien avec lui, c'est tout, bégaye Sophia.

— Je sais que je ne parle pas beaucoup avec toi, mais je sens que tu es une bonne personne, mais sache une chose, je vois effectivement que mon frère ne te laisse pas indifférente et lui, je n'en parle même pas... M'enfin, je ne veux pas passer pour une mère poule, mais je veux son bonheur...

Sophia lève la main pour la stopper dans son élan :

— Attends, Ok, certains regards ne trompent sûrement personne, mais je ne suis pas censée rester longtemps dans ce monde. J'ai une vie à côté, une famille, des amis et des études à continuer. Je n'ai pas envie de briser le cœur d'une personne à qui je tiens pour l'abandonner lorsque je repartirai d'ici. Et puis, on ne se connaît que depuis deux jours.

— Je comprends, mais soit franc avec lui comme tu viens de l'être avec moi.

Sophia acquiesce.

— Bon, allez, file, je vais en profiter pour me reposer pendant votre balade.

Leah s'allonge lorsque Sophia franchit la porte, souriant en fermant les yeux. Luka attend patiemment au comptoir. Il tourne la tête lorsque la jeune femme entre dans le bar.

— Prête ? 

Elle sourit.

— Avant de partir, fais-moi examiner ta main droite.

Elle lui tend son bras pendant que Luka fouille dans sa poche arrière. Il en sort un petit bandana rouge et noir comme la couleur de ses cheveux et noue le tissu autour du poignet de Sophia.

— Voilà, comme ça, tu auras le poignet protégé pendant que ton bandage sèche, informe-t-il. Viens, je veux te montrer un truc qui va sûrement te plaire.

Ils sortent de la taverne sous un ciel ensoleillé, puis remontent la ruelle en direction de la plus grande tour que Sophia avait repérée du haut de la falaise. Des parterres de fleurs décorent les trottoirs et les rues pavés. Les amis avance en silence, profitant de l'animation de la ville.

— Ferme les yeux, demande Luka.

Sophia ne comprend pas. Le loup sourit en ajoutant :

— Fais-moi confiance.

— La dernière fois que je t'ai fait confiance, tu t'es jeté du haut d'une falaise, rétorque-t-elle.

Il fait la moue, mais Sophia rie avant de fermer les paupières. Elle sent Luka se positionner derrière elle et mettre ses mains sur ses yeux tout en chuchotant à son oreille :

— Aux cas où.

Le souffle fait frissonner Sophia avant de se laisser guider par son compagnon. Elle n'arrive pas à se repérer avec les bruits et marche un moment à l'aveugle sous les indications de Luka. Elle sent que le loup s'arrête et en fait autant.

— C'est bon, tu peux ouvrir les yeux.

Il est en face d'elle lorsqu'elle les rouvre, s'habituant à la lumière du jour.

— Ici, on est au centre de l'île, indique-t-il tout souriant, quand je te le dirai, tu te retourneras, d'acc' ?

Elle axquiesce. Luka se décale pour se positionner à ses côtés et lui tapote l'épaule pour lui indiquer le signal.

Une vaste place pavée se présente sous le regard de la jeune femme. Toutes les rues et ruelles convergent vers son centre. Des parterres délimités par des pierres blanches forment des cercles concentriques de plus en plus petits. Au milieu de cette place se dresse une statue gigantesque représentant une femme. La statue se tient sur la pointe des pieds, des reliefs d'eau ruissellent sur ses cuisses blanchâtres. Elle arbore une robe échancrée bleu azur contrastant avec la couleur de la pierre. Le corps sculpté souligne bien les courbes de la femme, terminant son décolleté en éclaboussure. Sa tête est penchée en arrière, renversant ses cheveux en cascade, et elle porte un pendentif en forme de goutte autour du cou. Ses yeux sont clos et elle tend un bras en l'air, tenant une coupole d'où l'eau se déverse sur son corps. Au centre de la coupole, une tour s'élève en spirale, de plus en plus haut, pointant une lumière bleue étincelante vers le ciel.

— Qui est-ce ? demande Sophia, des étoiles plein les yeux.

— Viens, je vais te montrer.

Il prend la main de la jeune femme et l'emmène au pied de la statue où une stèle bleue transparente fait refléter une écriture argentée :

" Loa, Déesse des Mers et des Océans,

Protectrice et Créatrice de Cascalaris,Gardienne des eaux d'Imaginarium "

Sophia s'émerveille devant tant de splendeur. Elle peine à assimiler toutes les surprises qu'Imaginarium recèle et ne prête pas attention à la douleur lancinante de son poignet. Elle le masse machinalement, ce qui n'échappe pas à l'œil de Luka. Soudain, une vibration se fait ressentir sous leurs pieds.

— Il doit se passer quelque chose. Nous allons plonger, et tu seras en première loge pour voir ça, annonce Luka d'un air inquiet.

Les passants se figent tour à tour et regardent vers la statue. La lumière de la tour s'embrase d'une flamme bleutée et s'intensifie de plus en plus. Un tourbillon d'eau se forme et s'étend en une couche protectrice, recouvrant petit à petit le ciel. L'alerte est donnée : Cascalaris doit plonger dans les profondeurs du lac.

Luka remarque un épais nuage qui menace de s'abattre sur la ville. Il comprend que ce n'est pas un simple orage pour que le dôme s'active, cela l'inquiète fortement, d'autant plus que son amie commence à avoir un comportement étrange.

Le poignet de Sophia brûle avec une intensité sans pareil. La douleur irradie dans son bras et se propage dans tout son corps. Ses oreilles bourdonnent et son souffle se saccade. De douleur, ses genoux heurtent le sol alors que le tonnerre commence à gronder. Elle a l'impression que ses os sont broyés un à un avec un marteau.

Luka se penche pour la soutenir, essayant de comprendre où elle a mal, mais Sophia n'arrive pas à lui accorder son attention. Elle hurle de souffrance lorsqu'un éclair frappe le dôme à moitié enseveli, accentuant les vibrations de la ville qui se répercutent sur sa peau. Le loup tente désespérément de la retenir alors que Sophia tente de se fracasser le crâne sur le pavé.

L'orage s'est transformé en une violente tempête, propulsant des vagues de plusieurs mètres de hauteur sur le dôme. Le tonnerre assourdissant s'accompagne des cris de Sophia et d'un rugissement bestial. Le petit dragon sur son poignet s'est réveillé et gronde sa colère contre le cyclone. Sophia défait le bandage et remarque le corps ondulant de la bête s'agitant sur son poignet, ses yeux émeraude manifestant une rage perçante. Plus il rugit, plus Sophia hurle contre la foudre qui ne lui laisse aucun répit. Elle tente de s'arracher les cheveux, de se frapper tant la douleur devient insupportable. Les larmes ruissellent sur ses joues, les éclairs fendent le ciel, le dragon claque sa mâchoire, et Luka la retient désespérément  dans ses bras malgré les coups qu'il reçoit.

Un dernier son, une dernière phrase franchit les lèvres de Sophia avant que son corps ne s'alourdisse d'épuisement dans les bras de Luka. Le dôme est enfin submergé, et un silence pesant envahit la place.

Les habitants, ayant assisté à la scène, regardent le jeune couple impuissants, incapables d'intervenir dans un phénomène aussi étrange. Ce qui aurait pu être un merveilleux spectacle de voir la ville se laisser border par le lac, a été rendu éprouvant par cet orage inhabituel qui a créé une réaction en chaîne.

Luka se relève tant bien que mal en soutenant le corps évanoui de Sophia et la positionne sur son dos avant de se transformer. Il n'arrive pas à oublier la phrase qu'elle a dite avant de sombrer, ce qui lui donne de mauvais frissons. Après s'être assuré qu'elle est bien positionnée, il s'élance sur la place. Les habitants s'écartent rapidement, lui laissant un passage libre avant de retourner à leurs occupations.

Le loup hurle son appel à travers les ruelles pour prévenir sa sœur. Leur connexion leur permet d'intervenir en cas de pépin, même à distance. Il prend un virage un peu trop serré, trébuche et fait valser Sophia dans un tas de caisses. Il se précipite vers elle et remarque que son poignet et son avant-bras sont recouverts d'écailles.

— Que s'est-il passé ? hurle Leah au loin.

Elle bifurque dans la ruelle et aperçoit son frère reprendre forme humaine, attrapant la jeune femme inconsciente dans ses bras. Il se retourne, rejoint sa sœur en courant et ordonne :

— Va immédiatement chercher Jojo, je vais l'emmener dans la chambre.

Elle s'exécute et détale jusqu'à rejoindre l'auberge. Luka arrive peu de temps après, grimpe les escaliers quatre à quatre, défonce la porte de la chambre d'un coup de pied et installe délicatement Sophia sur le lit. Il lui dégage les cheveux, poisseux de sang dégoulinant sur son visage. Une grosse entaille lui a fendu l'arcade à force de se frapper la tête contre le sol. De plus, des ecchymoses apparaissent sur son menton. Luka revient de la salle de bain lorsque la porte s'ouvre à la volée, laissant apparaître le reste de ses compagnons que Leah était partie avertir. Jojo se précipite vers le lit, complètement paniqué en découvrant l'état de Sophia :

— Que s'est-il passé, bon sang ? 

Luka se positionne à ses côtés, essuyant avec un linge humide le sang sur le front de la jeune femme. Il commence son explication, la voix chevrotante :

— Je l'ai emmenée observer la tour où est représentée la statue de la déesse Loa. Le dôme a commencé à se former soudainement, ce qui m'a inquiété, car il est rare que l'île se mette en alerte. Sophia a dû apercevoir quelque chose, puisqu'elle s'est tenue le poignet automatiquement. Ensuite, un orage a éclaté et elle s'est mise à se tordre de douleur...

Les mots peinent à sortir tant la scène l'a marqué. La souffrance qu'il a lue dans le regard de Sophia lui donne des sueurs froides.

— Calme-toi, rassure Leah en lui prenant la main.

Elle s'est rapprochée de son frère, sentant son désarroi.

— Je n'arrivais pas à la calmer. Elle souffrait de l'intérieur à un point où elle a commencé à se faire mal.

Il soulève le linge qui couvre le front de Sophia, laissant apparaître une profonde entaille. 

— Comment s'est-elle faite ça ? questionne Jojo.

— Elle se frappait volontairement la tête contre le sol, murmure le loup en essayant d'effacer les images qui le percutent.

— Nom d'une carotte en bois ! s'exclame Jojo. 

Le lapin se tourne vers Guénaël, tétanisé par la situation, et le presse en ordonnant :

— Petit, va chercher ma sacoche, je vais la recoudre et dépêche-toi.

Le petit part dans l'autre chambre et revient quelques minutes plus tard avec une sacoche en cuir. Jojo l'ouvre aussitôt, en sortant du fil, une aiguille et un flacon contenant l'un de ses mélanges. Il prépare ses outils, invitant Luka à poursuivre son récit.

— J'ai pu l'arrêter en la serrant aussi fort que je le pouvais, mais elle se débattait et défait son bandage que j'avais fait avec mon bandana.

Il déglutit face à l'annonce qu'il va faire.

— Le... Le dragon à son... À son poignet... Il...

— Merde Luka, tu vas arrêter le suspens et la sortir ta phrase, hurle sa sœur en les faisant tous sursauté.

Heureusement que Jojo n'avait pas commencé sa couture, sinon Sophia aurait été borgne. Il lance un regard glacial en direction de Leah, qui enfonce sa tête entre ses épaules et détourne le regard, gênée. Puis, il fait un geste à Luka pour qu'il reprenne :

— Il a bougé. Il rugissait face à la tempête, sort-il d'une traite. J'avais en face de moi des éclairs qui frappaient le dôme en émettant un bruit sourd. Sophia qui hurlait en même temps et le dragon qui grognait et qui avait des yeux vraiment flippants. Puis, quand le dôme a achevé sa descente, Sophia a crié deux mots avant de s'évanouir.

Luka devient pâle en repensant à cette phrase funeste.

— Qu'a-t-elle dit ? s'inquiète Jojo face à son état.

— A... Achevez-moi, souffle-t-il.

Jojo écarquille les yeux d'effroi avant de les poser sur la demoiselle qui se repose. Luka caresse tendrement les cheveux de Sophia. Il ne peut s'empêcher de la trouver belle, bien qu'il la côtoie depuis peu. Il ressent une douce chaleur émaner d'elle dans ce monde en guerre.

Jojo termine de recoudre la plaie en réfléchissant à la situation, dans un silence religieux.

— Tu ne nous as pas tout dit, je me trompe ?

Leah a remarqué le regard lourd de sens que son frère porte vers le bras bandé de Sophia. Il soulève le bras de la jeune femme et défait le bandana, révélant les écailles qui se propagent. Un silence de mort pèse maintenant dans la chambre. Tous fixent le bras, sauf Luka, qui se concentre sur la compresse recouvrant le front de Sophia.

— Qu'est-ce que s'est ? s'intrigue Leah.

Jojo examine attentivement le bras et le bijou de Sophia, très soucieux de la situation. Il descend du lit et se tourne vers la louve :

— Nous sommes bloquées sous le dôme pour l'instant. Leah trouve un guérisseur ou un marchand possédant de l'eau de la rivière des vies. Sophia m'avait expliqué qu'elle avait déjà eu une douleur quasiment similaire lors d'un rêve et qu'elle était à ce moment-là dans le bois sacré. Guénaël accompagne-la. Avec ton pouvoir, tu pourrais aisément convaincre les personnes d'accepter.

Le lapin se tourne vers Luka :

— Luka, je te laisse veiller sur elle jusqu'à notre retour, je dois m'absenter.

— Ça va aller, tente de rassurer Leah à son frère. On va trouver ce qu'il lui arrive et quand elle se réveillera, elle nous fera rire avec sa maladresse.

Elle le prend dans ses bras avant de partir avec Guénaël. Jojo reste un instant à observer Sophia avant de partir. Il rejoint rapidement le propriétaire de l'auberge pour lui faire état de la situation d'urgence.

Luka est perplexe quant au ton pressant employé par le doyen. Il se lève pour aller se passer un coup d'eau sur le visage. En ressortant, il se plonge un instant dans ses pensées en regardant l'eau onduler au-dessus de la ville. L'orage s'éloigne, mais anime toujours les vagues. Il se sent dépassé par les évènements.

Après un lourd soupir, il s'allonge à côté de Sophia et la prend dans ses bras pour la protéger. Il lui dépose un baiser sur le haut du crâne, cale son front contre sa tête et ferme les yeux.


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