CHAPITRE 1 : Invasion

JOUR 1

Salle de classe, troisième étage du lycée...


- Vous pouvez ranger vos affaires, n'oubliez pas de corriger vos contrôles. Passez un bon weekend.

Sans plus attendre, la majorité des élèves de la classe de dernière année se précipite hors de la salle. En ce vendredi soir, personne n'a envie de rester une seconde de plus en cours, surtout avec la nuit qui tombe. Je range rapidement mes affaires mais hélas, M Reed, le professeur de philosophie, n'en a pas finis avec moi.

- Liu ? Je voudrais te parler s'il-te-plait.

«Aïe. Ça doit être à propos de mon 5 sur 20. » me dis-je immédiatement. Traînassant pour ranger mes affaires, je ne lève pas de suite les yeux vers le professeur. Je ne comprends pas pourquoi celui-ci s'acharne à discuter avec les élèves ayant une mauvaise note en sa matière. La philosophie ne m'a jamais intéressée et ses cours me donnent envie de roupiller. Pour passer le temps, je dessine sur mes cahiers, c'est peut être ça qui le dérange en fin de compte. Pourtant, il ne devrait pas se plaindre : si je suis occupée, je ne bavarde pas et si je ne bavarde pas, il y a moins de bruit dans son cours.

- Oui... ? je finis par répondre.

- La philosophie est une matière importante. Tu ne le vois peut être pas, mais elle sert dans la vie de touts les jours.

Si je ne craignais pas de me faire punir, je lui aurais ris au nez. Je choisis mon meilleur regard innocent et je réponds d'une petite voix :

- Peut être...

Je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je me maudis de ne pas avoir songé à l'éteindre, je ne voudrais pas me le faire confisquer juste avant le weekend. Passer deux jours coupée du monde extérieur ? Non merci. Je croise le regard de Margaux, ma fidèle meilleure amie qui m'attend devant la porte. Elle jette des coups d'œil appuyé dans le couloir avant de me regarder à nouveau. Qu'a-t-elle encore inventé ?

- Très bien. Tu peux partir, mais je te tiens à l'œil Liu.

Je lâche un « au revoir » qui semble tout sauf sympathique et je marche hors de la salle, me retenant de courir car je vais surement encore rater mon bus. Margaux n'est plus là, elle a du surement aller aux toilettes, telle que je la connais. « Tant pis, je prendrais le bus suivant. » je soupire.

Je fais un vague hochement de tête au professeur qui s'en va à grandes enjambées, pressé d'être en weekend. Il appartient au genre de professeurs qui ne se sent pas coupable de faire rater le bus à ses élèves pour ensuite partir dans sa BMW flambant neuve. Je me sens quelques peu paumée dans ce couloir vide, à attendre mon amie. Cela était étonnant, sachant que des élèves devaient surement avoir cours. Mon téléphone continuant de vibrer, je finis par le sortir de ma poche afin de regarder ce qu'il se passe. Surement une énième publicité qui me fait croire que j'ai des amis. Au moment où j'allais regarder, un vacarme se fit entendre, venant surement d'un étage inférieur.

Une main se pose alors sur mon épaule et je me retourne en sursautant, pour considérer avec surprise une professeure que je connais de vue. Celle-ci, les cheveux en bataille et l'air affolé, regarde un point derrière moi. Je sens un frisson glacial me parcourir l'échine tandis que je me retourne pour considérer un adolescent affalé par terre. Je tente de m'avancer mais elle me retint.

- Non, n'y vas pas... Il ne faut pas, dit-elle à voix basse, une mine terrifiée sur le visage.

Je ne comprends plus rien. Pourquoi le garçon affalé par terre a les yeux blancs ? Pourquoi n'arrive-t-il même pas à parler ? Il bave, il a la rage ?

- Attendez, mon amie est dans les toilettes, j-je...

- AAAAAH !

Je sursaute pour l'énième fois pour découvrir Margaux, le visage livide, pointer du doigt le malade allongé par terre. Celui-ci, comme attiré par le bruit, se relève lentement. Je crois qu'il va l'attaquer. « Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible ! » Comme dans un mauvais rêve, je vois le garçon étrange se diriger lentement vers mon amie, qui semble tétanisée. Je le suis moi aussi. Mais lui continue de s'avancer, impitoyablement, tel un prédateur empli de la peur de sa proie.

Des bruits de pas retentissent dans les escaliers. Je remarque alors que la professeure s'était avancée tout doucement vers Margaux, en tentant de l'encourage de s'avancer vers elle. Les lumières s'éteignent et un énième vacarme se fait entendre. Je ne sais pas combien d'élèves (je crois que ce sont des élèves) pénètrent dans le couloir en courant, me bousculant au passage. Je tombe contre le mur, sonnée.

Une main m'attrape le bras et m'entraîne. Pendant un instant, je tente de me débattre avant de me rendre compte que c'est la professeure de toute à l'heure. Elle tient Margaux de son autre main libre et on se met à courir toutes les trois. Juste derrière la horde d'élèves. Je regarde uniquement devant moi, les bruits que j'entends derrière ne sont que trop effroyables. Ne me jugez pas trop sévèrement, je ne suis qu'une froussarde, je ne suis pas faite pour sauver le monde. On monte des escaliers : je crois savoir où ils mènent. J'ai l'impression qu'on nous poursuit. J'ai du me cogner la tête en tombant, je me sens toute bizarre, comme absente.

La porte que la dame et Margaux tambourinaient depuis deux minutes s'ouvrent enfin et nous nous jeton juste derrière. Elle est rapidement refermée et j'entends des bruits de lutte juste derrière. Des râles inhumains, des grattements contre la porte... Je ne comprends plus rien. Margaux est affalée à coté de moi et pleure. Je ne peux m'empêcher de l'imiter devant le tableau qui se dresse devant moi : une vingtaine de rescapés et une adulte, l'air blême.

Ma vision se trouble.

***

J'ouvre difficilement les yeux, éblouie par la lumière, comme après un long sommeil. Je suis allongée dans un lit et je perçois la présence de plusieurs personnes dans la pièce. Tout cela ne devait être qu'un mauvais rêve, j'ai l'air d'être de retour dans ma chambre. Mes yeux finissent par se réhabituer et je constate enfin que je ne suis pas chez moi mais à l'infirmerie du lycée.

Les élèves autours de moi sont pour la plupart en train de dormir, à moins qu'ils ne fassent semblant. J'aperçois un garçon assez grand se tenant devant la porte, il n'a pas l'air tranquille.

- Excuse-moi mais... Que s'est-il passé ?

Il s'approche de moi en me jaugeant du regard. Il a du sang sur son T-shirt et semble épuisé. Bref, il ne m'inspire guère confiance mais il me semble l'avoir déjà croisé, surement dans la cours.

- Dis-moi d'abord ton nom et ton prénom, qu'on dresse la liste des survivants.

« Des... Survivants ?! » me dis-je affolée. Je regarde une énième fois autours de moi, ça n'a pas l'air d'une blague. A voix basse, je lâche :

- Je m'appelle Liu Young... Et toi ?

- Tu écris ça comment ? Moi c'est Jake, je suis en première.

Il doit avoir mon âge sachant que j'ai sauté une classe mais il me semble tellement vieux pour un élève de première ! Mon prénom, d'origine chinoise, pose souvent des problèmes aux gens. Ma grand-mère était chinoise et j'ai hérité d'elle son prénom, malgré le fait que je vive en Angleterre et qu'elle est la seule asiatique de ma famille. J'ai les cheveux certes noirs, mais le teint pâle et les yeux en amande. J'espère que mes parents savent ce qu'il se passe et qu'ils sont sains et sauf...

- L-I-U... Comment je suis arrivée là ?

Le garçon lâcha un soupir avant de m'expliquer, avec une voix outre-tombe :

- Il y a une sorte de virus qui se propage via le sang. Je ne sais pas trop ce que c'est, mais dès qu'une personne se fait mordre par un malade, elle se transforme en monstre. Comme des zombies, tu vois ? (je hoche la tête, blême) Mystérieusement, ils ont finis par partir et on a pu descendre progressivement. Des volontaires, dont moi, se sont occupé de construire des barricades afin de contrôler cet étage et le toit. On a attaché ensembles des tables et des chaises pour bloquer l'accès de l'escalier et on est tous coincés ici...

Il s'arrête, comme pour reprendre son souffle. Je le comprends, c'est vraiment affreux ce qu'il se passe. Dire que j'ai dormis tout le temps... Je me sens honteuse.

- On a préféré ne pas descendre plus vu l'état de la plupart des salles. Un étage est pour le moment suffisant mais on va avoir de gros problèmes pour la nourriture. Il y a un petit frigo dans la salle de profs mais on est une petite dizaine à être là.

La gorge nouée, je l'interroge d'une voix tremblante :

- On est que... Dix à avoir survécu ?

- Environ, mais il est entièrement possible que d'autres élèves soient planqués dans un autre bâtiment.

J'ai l'impression que toute la vile est touchée, voir plus. Je sens les larmes venir mais il faut que je reste forte, je ne dois pas craquer. Des jeunes de mon âge se sont déjà battus pour libérer l'étage, je ferais mieux de leur rendre la pareille. Je ferme les yeux, comme pour me vider l'esprit.

- Liu ! Dieu merci, tu es réveillée !

J'ai le temps de voir Jake s'écarter qu'une tornade de cheveux clairs me saute dessus pour me prendre dans ses bras. C'est Margaux. On se met toutes les deux à pleurer, soulagées de se retrouver vivantes. Elle se met à me parler à toute vitesse pour raconter les derniers événements : les massacres, les salles de classe impraticables, des élèves et même des professeurs transformés en monstres... Je me sens coupable de l'avoir laissée toute seule avec les autres. Une seconde. Je ne sais toujours pas qui a survécu. Mon cœur se tend douloureusement en songeant à mes amis ou à... Je ne devrais pas penser à ça pour le moment.

Je me souviens alors de l'existence de mon portable et je me décide, quelque peu inquiète, d'y jeter un coup d'œil. Les vibrations que j'avais entendues venaient de messages de la part de ma mère, qui m'ordonnait de rentrer immédiatement. Mes larmes, qui s'étaient calmées, recoulent. Que lui est-il arrivé ? Mes parents doivent penser que je suis morte... Je sais qu'ils travaillaient hier dans un lieu sécurisé, avec un peu de chance ils sont toujours en vie. Je réponds que je suis vivante, en espérant qu'ils reçoivent le message.


Hello ! Ceci est le début de ma fiction, j'espère qu'elle vous plaira ! En ce moment-même, j'ai déjà écris une dizaine de chapitres que je posterais petit à petit :3 J'espère que cette histoire vous plaira et n'hésitez pas à me donner vos avis !

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