CHAPITRE 17
— Après deux semaines, la Formule 1 est de retour ce week-end pour le Grand Prix de Singapour.
— Et ces deux semaines n'ont pas été de tout repos... Les funérailles de Lewis Hamilton se sont déroulées il y a maintenant neuf jours, en Angleterre. Les six pilotes toujours vivants y étaient, ainsi que d'anciens qui ont côtoyé le septuple champion du monde, comme Nico Rosberg.
Des images de l'enterrement sont diffusées à l'antenne, on peut notamment voir Lando Norris et George Russell pleurer.
— Ce week-end, de nombreux hommages sont prévus pour le pilote britannique, qui a marqué l'histoire de la Formule 1 pour toujours.
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— J'aimerais que la couleur de l'écurie soit le noir pour pouvoir être endeuillé tout le week-end.
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— Personne ne touche à ma gourde. Personne.
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— Vous voulez en entendre une bonne ?
— Bonjour, Max, sourit Charles, tandis que Sergio et Carlos restent silencieux, attendant la révélation.
— J'ai croisé Arthur, vous savez Arthur Leclerc, la semaine dernière à la fin de la course.
— Oh, souffle Sergio.
— Vous savez ce que ça veut dire ? Qu'on a un nouveau suspect.
Charles hausse les sourcils.
— Bah oui, tiens, et si on faisait des recherches sur Max Verstappen ? C'est lui qui nous a soufflé le nom d'un innocent !
— Charles... souffle Carlos.
— C'est totalement ce que dirait quelqu'un qui ne veut pas qu'on enquête sur lui, rétorque Max calmement.
— Les gars, on forme une équipe, on va pas commencer à s'accuser les uns les autres, remarque Sergio.
— T'as quelque chose à cacher, toi aussi, demande Max.
— Super, donc on va tous se retourner les uns contre les autres, marmonne Carlos.
— En même temps, est-ce que c'est pas chacun pour sa peau depuis le race or die ? Que vous soyez les tueurs ou pas, peu m'importe, je ne peux compter que sur moi pour ne pas me faire tuer, répond Charles, et sur ces mots, il quitte la pièce.
— L'assemblée est dissoute, j'imagine, marmonne Sergio, et Max s'en va à son tour, sans répondre.
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— Tu vas où, Lando ? On n'a pas terminé la réunion.
— Non, je vais nulle part... Je voulais juste savoir si je pouvais dire à George de passer.
— George ? George Russell, demande son ingénieur, et Lando acquiesce. Pourquoi faire ?
— Bah, on se soutient un peu depuis qu'on a perdu nos coéquipiers...
— Lando... Tu es dernier du classement, tu sais ?
— Et alors, se vexe-t-il.
— Et alors, il va falloir se méfier de tout le monde. Même de George. Hors de question qu'il vienne ici cette semaine.
— Bah, je serai sûrement mort la semaine prochaine, donc bon...
— Lando, ne fais pas l'enfant. Protège un peu tes arrières. On ne peut faire confiance à personne ici, par les temps qui courent.
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— Du coup, on repart sur 17 tours pour demain ?
— Quinze.
— Quinze ?! Mais c'est de plus en plus expéditif, tu m'étonnes que le tueur n'ait pas eu le temps à Monza.
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— Pourquoi on continue de faire les qualifs à six ? On peut pas régler ça à pierre-feuille-ciseaux ?
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— Imaginez, le tueur c'est moi.
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Même si aucun des six pilotes ne s'adresse la parole, en se mettant en place pour les qualifications, ils ressentent tous la même chose : le doute.
"Est-ce que j'ai raison de me méfier de tout le monde ? Est-ce qu'on n'aurait pas dû rester souder pour se protéger ?"
"Pourquoi je ne me suis pas demandé avant si le tueur était l'un des pilotes ? On aurait peut-être pu limiter les dégâts avant de se retrouver à six, bientôt cinq..."
"Je vais mourir aujourd'hui. Ou peut-être pas. Mais je suis presque sûr que oui."
"Est-ce que le drame va se produire sur la piste ? Ou après ?"
"Et si je cause un accident mortel ? Il va faire quoi, le tueur ?"
"Quand tout ça sera terminé, si je suis toujours vivant, je ne veux plus jamais prendre le volant de quoi que ce soit. Même une trottinette."
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— Où est Lando, demande Zak, en arrivant en courant sur la grille, devant la voiture du pilote.
— Aux toilettes, répond le physio.
— Aux toilettes ?! Il est 13 h 57 ! Qui l'a autorisé à y aller ?
— Il se plaignait du ventre. Je l'ai autorisé.
— C'est pas possible...
— Je suis là.
Les deux hommes se retournent, et Zak soupire de soulagement.
— Allez, en voiture !
— Ça va, Lando ? T'es tout blanc.
— J'ai très mal au ventre depuis que j'ai bu un café, signale-t-il, parlant plus lentement que d'habitude. Mais je peux faire la course.
— Évidemment, sourit Zak.
— Je suis pas certain...
Lando secoue la tête, l'air de dire qu'il n'y a aucun problème, et s'installe dans sa monoplace.
— Qui lui a fait un café ? On a eu un mort à cause d'une bouteille d'eau la semaine dernière ! s'agace Zak, et le physio de Lando hausse les épaules.
— Je ne sais pas, je pense qu'il sait faire du café tout seul. Relax, s'il doit mourir, à mon avis, c'est sur la piste que ça va se passer.
— Je ne vois pas pourquoi je devrais me relaxer, du coup.
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— Comment va ton ventre, Lando ?
— Ça va mieux. Merci.
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— Je suis combien ?
— P6, mais apparemment, Lando a mal au ventre.
— Quel est le rapport ?
— Je ne pense pas qu'il va terminer la course.
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— Tu es P1.
— Purée...
— Quoi ? Ça ne te rend pas heureux ?
— Non. Ça veut dire que j'ai les cinq menaces derrière moi.
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— Il reste cinq tours.
— Tout ce cinéma pour quinze minutes de conduite et un mort...
— Personne n'est mort.
— Pour l'instant.
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— Une monoplace est arrêtée en plein milieu de la piste, remarque un commentateur.
— C'est Lando Norris. Il faut vite qu'il reparte, ou qu'un drapeau rouge soit déployé !
— Personne ne semble réagir...
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— Lando ? Il faut repartir.
Pas de réponse.
— Lando ? Tu m'entends ?
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— Mais qu'est-ce qu'ils attendent pour mettre un drapeau rouge et intervenir ! Le pilote ne semble pas réagir, est-ce que c'est parce qu'il ne veut pas prendre le risque de sortir de la voiture sans que le trafic ne soit régulé ?
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— Lando ? Lando !
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— C'est Carlos devant toi, tu peux le dépasser sur la prochaine ligne droite.
— Je vais le dépasser ici, dans le virage, rétorque Charles.
— Drapeau rouge !
— Quoi ? Mais j'allais dépasser ! Qui a un problème ? C'est Lando ?
— Oui.
Charles soupire.
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— Nous tenons à vous rassurer à l'antenne : Lando Norris n'est pas mort. Il semblerait qu'il ait fait un malaise vagal au volant. Il a été directement pris en charge par les médecins.
— C'est assez impressionnant, ils ont mis, je trouve, un temps fou à déployer le drapeau rouge...
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— George ? Qu'est-ce que tu fais tout seul ?
— J'attends qu'on m'annonce la mort de Lando.
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— Un malaise... Et on l'a pas vu marcher jusqu'au camion ni rien, marmonne Sergio.
— Ça veut rien dire, rétorque Max.
— Si. Quand on va bien, on veut tout de suite le montrer aux caméras. Si Romain Grosjean a réussi à marcher après son accident, Lando aurait dû aussi. Sauf que tu sais quoi ? Il était déjà mort. J'en mets ma tête à couper.
— C'est la main.
— Je mets ma tête, ça simplifie les choses pour le tueur. Qui est peut-être toi.
— Ou toi.
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— J'ai une question.
— Nous n'avons pas de nouvelles de Lando.
— C'est pas ma question, je veux savoir où je me situe dans le classement. Lando va mourir ou est déjà mort, moi, je dois encore me battre. Donc ?
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— La course ne reprendra pas, ils vont annoncer le décès de Lando dans quelques minutes à la télé, déclare Christian Horner.
— D'accord, répond Sergio.
— On fait la réunion post-course tout de suite, du coup, demande Max.
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— George ?
— Oui ?
— Lando est mort.
Le pilote Mercedes se lève enfin.
— Merci. Je vais commencer mon rituel d'après-course, alors.
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— Comme chaque Grand Prix, celui-ci se termine dans le deuil. C'est à se demander jusqu'où ça va aller.
— Vous pensez qu'ils vont tous mourir ?
— Je pense que le générique de la Formule 1 est de plus en plus court.
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Zak essuie ses larmes en rangeant les quelques affaires de Lando dans sa salle de repos. Il n'arrive pas à gérer ses émotions, entouré d'affaires ayant appartenues au jeune pilote. Il fronce les sourcils en soulevant un des anciens casques de Lando : une enveloppe se trouve en dessous, et en écriture patte de mouche est inscrit "Pour Charles. Ne pas ouvrir ni jeter."
Zak quitte la pièce et court pour effectuer un dernier acte de fidélité envers Lando.
ILS ÉTAIENT VINGT, ILS NE SONT PLUS QUE CINQ.
Bonsoir à tous, étant donné que vous n'avez pas les bases et votre manque de participation en classe, aujourd'hui et jusqu'à minuit, on répond à tous vos commentaires.
update: on en a beaucoup (trop) dit dans les commentaires, maintenant c'est à vous de faire votre job 😉
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