Prologue

Disclaimers : la technologie utilisée pour Illyana est empruntée (et sûrement grandement modifiée) à l'épisode 9 de la série originale. Tout le reste n'a plus rien à voir avec le schmilblick.

Repères chronologiques : après Verschlimmbesserung, mais avant Eternal Captain. Avant Illusions 3, après Illusions 2, mais avant Ici et maintenant 2. J'ignore jusqu'à quel point ma trame temporelle peut s'étirer, mais je continuerai tant que je peux en caser dans les interstices.

Notes de l'auteur : j'avais en réalité prévu de rédiger la préquelle « Les panthères d'Adity », aka ma schoolfic 3, mais il s'est avéré que ce scénario-ci est sorti plus rapidement – ses personnages, notamment. Donc bon... J'ai pour habitude de me laisser porter par mon inspiration, par conséquent et contrairement à ce que j'avais annoncé, voici un peu de Sérhà. Beaucoup, même.

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Au crépuscule, les orages magnétiques en haute altitude habillèrent le ciel de draperies iridescentes. La saison des vents battait son plein et les nuits rivalisaient de magnificence, mais Tuahine ne leva pas les yeux tandis qu'elle se hâtait vers le Grand Arboretum de Faré Oko. La Gardienne-mère n'avait accepté de convoquer un Conseil qu'avec une réticence palpable ; elle n'apprécierait guère un retard de sa part.

Elles étaient déjà là lorsqu'elle se glissa sous les branches tombantes qui marquaient l'entrée de l'Arboretum : Heilani la Gardienne, dont les traits tirés et les mèches rousses trahissaient son âge, Aito la Protectrice, au maintien sec et raide dans son uniforme de commandant, quelques soigneuses discrètes, des semeuses... La majorité des adultes avaient répondu à l'appel.

Heilani ouvrit le Conseil d'un geste ample de la main. Le silence se fit. Les yeux se tournèrent vers Tuahine.

— Mère, il est encore temps d'agir, déclara-t-elle.

La peur se lisait sur la plupart des visages ; sur les autres ne transparaissait plus qu'une morne résignation. Tuahine se força à calmer son impatience, à moduler ses intonations de voix, à conserver une expression sereine. Inutile de brusquer ses sœurs, cela ne mènerait à rien.

— Nous ne sommes pas des guerrières, ma Fille, répondit Heilani. Les mécas ne s'intéressent qu'à la mine des humains. Laisse-les donc s'entretuer.

Tuahine pinça les lèvres. Il lui en coûtait de s'opposer à l'avis de la Gardienne-mère, mais elle ne baissa pas le regard. Si elles restaient passives, elles couraient à leur perte.

— Si les mécas prennent la mine, argua-t-elle, pensez-vous vraiment qu'ils s'en contenteront ? Leur peuple consomme les ressources comme des fourmis voraces. Une fois qu'ils seront installés, ils exploiteront toute la planète, et ils brûleront nos forêts pour les remplacer par du métal !

Sa tirade provoqua un mouvement de recul. Ses sœurs n'étaient pas des guerrières. Elles ne le seraient jamais. Faré Oko n'était qu'une insignifiante colonie d'ensemenceuses, dédaignée par la caste militaire du puissant Empire Sylvidre. Seule Aito avait jadis reçu une formation de soldate au sein d'une phalange d'assaut, justifiant de fait son statut de Protectrice.

Heilani lâcha un soupir fatigué. Son aura psychique se maintenait à une stricte neutralité, mais Tuahine savait le dilemme qui l'habitait : les mécas détruisaient la nature encore plus que les humains. Pour le bien du Faré, elle ne pouvait l'ignorer.

— Je m'en remets à l'avis de la Protectrice, énonça finalement Heilani.

Tuahine fit la moue. Elle aurait préféré que, pour une fois, la Gardienne-mère s'affirme en tant que dirigeante plutôt que de se défausser sur Aito comme elle en avait l'habitude.
Aito lui adressa un demi-sourire méprisant. La Protectrice ne l'avait jamais portée dans son cœur.

— Il n'y a rien que nous puissions faire. Et je doute que les mécas implantent davantage qu'un avant-poste ici. Nous sommes trop loin de leurs bases et trop à l'écart de leurs lignes de communication. Cela n'aurait pas d'intérêt stratégique.

Elle croisa les bras et émit un trille d'ondes de dégoût pour bien signifier à tous sa désapprobation.

— La Reine ne déroutera pas ses croiseurs pour un événement aussi... mineur, termina-t-elle.

Tuahine ravala sa colère. Aito cherchait à l'humilier, mais elle ne céderait pas.
Les deux Sylvidres se toisèrent. L'Arboretum bruissa d'angoisse. La dernière phrase d'Aito avait affolé les semeuses, qui retinrent uniquement qu'elles n'obtiendraient aucune aide. Tuahine ne laissa pas passer sa chance.

— Ils sont peu nombreux, rétorqua-t-elle. Un croiseur n'est pas nécessaire. Mais Sérhà possède un patrouilleur et je peux l'appeler. Je suis certaine qu'elle viendra pour nous.

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