Chapitre numéro trois
Well, someone told me yesterday
That when you throw your love away
You act as if you just don't care
You look as if you're going somewhere
Une douleur lancinante à la tête empêche Amy de dormir et cela dure depuis un bon moment. En plus, elle n'a presque pas dormi : voilà comment bien commencer le dimanche matin, le lendemain difficile. Elle n'a pas la moindre envie de sortir de ce lit mais elle doit trouver dans l'urgence de l'aspirine sinon ce mal de tête lui sera dérangeant pour toute la journée. C'est alors qu'elle entend quelqu'un ronfler à côté d'elle, elle ouvre donc les yeux pour voir qui est-ce mais la personne est cachée sous la couverture pourpre. Avec qui avait-elle bien pu dormir ? Elle ne se rappelle pas et ne peut pas y réfléchir car cela lui fait trop d'efforts actuellement. Elle se rend juste compte qu'elle est simplement dénudée dans ce lit, ce qui signifie qu'elle n'a pas été là que pour dormir... Elle enlève donc la couverture de la tête du jeune homme et c'est en fait l'hôte, Benjamin Lloyd qui entre maintenant dans un sommeil profond. Elle hésite à le réveiller ou à partir sans ne rien dire et devoir chercher seule le médicament qui lui serait utile : le choix est vite fait.
But I just can't convince myself
I couldn't live with no one else
And I can only play that part
And sit and nurse my broken heart
Elle sort en urgence du lit, cherche son sac à main mais elle ne le trouve pas pour le moment. Merde. Elle remet donc sa lingerie d'hier soir en attendant de retrouver ses affaires et sa robe par-dessus puis se dirige vers la salle de bains au fond à gauche pour prendre une douche. La pièce empeste le vomi même si la fenêtre est restée ouverte durant toute la nuit, elle doit malheureusement faire avec. Elle ferme la porte à clé, regarde l'horloge accrochée au mur qui affiche onze heures, se déshabille, entre dans la baignoire et allume l'eau glacée. Pendant qu'elle frotte son corps et ses cheveux, son esprit revient sur hier soir mais seulement sur quelques bribes parce qu'elle a du mal à revenir sur certains moments, comme effacée de sa mémoire : elle a beau se concentrer, elle n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Elle a dû aborder quelques personnes, comme d'habitude mais elle ne se souvient pas de leurs visages. Qu'importe, elle ne les verra plus jamais ou du moins, elle n'ira pas forcément les revoir. Revoir tout ce monde n'était pas une partie de plaisir avec tous les regards louchant en sa direction mais aujourd'hui, elle en a l'habitude.
So lonely
La soirée d'hier n'a pas changé des anciennes : ils font toujours les mêmes choses, n'ont-ils pas marre de faire des choses peu originales ? C'est à cause de ce genre de routine qu'elle se met à boire pour oublier l'ennui de ces soirées, pour pimenter les soirées. En tout cas, si ça ne tient qu'à elle, elle aurait déjà créé plusieurs idées amusantes comme thèmes mais elle évite d'en proposer parce que ça voudrait dire qu'elle est obligée d'organiser ça chez elle... Et sincèrement, elle ne veut que personne n'entre dans sa maison, il est hors de question. Et qui dit soirée, pour Amy, qui dit « coucher avec quelqu'un » : c'est certainement sa seule distraction. Depuis quelques mois, Benjamin est devenu sa distraction du samedi soir - son plan cul régulier. Toute cette histoire a commencé avec Benjamin qui cherchait à tout prix plaire à Amy et le fait de la manière la moins discrète possible en se collant à elle dans beaucoup de cours pendant que d'autres filles dans le lycée se demandaient bien ce que Benjamin trouvait exceptionnel chez cette fille. A ce moment-là, Amy se laisse désirer en le faisant tourner autour du pot. Puis un jour, Amy - qui a un peu trop bu pendant une soirée dû à une soudaine surconsommation - couche avec lui et ils n'ont jamais arrêté de le faire depuis. Néanmoins, ça devient moins intéressant au fil du temps parce qu'elle a fait connaissance avec lui et elle n'aime pas son côté narcissique. C'est pour ça qu'elle boit pour ne pas se rappeler de ses ébats avec lui parce que même au lit, c'est une compétition qu'il doit à tout prix gagner. Peut-être qu'elle a mal choisi son partenaire, encore une fois.
Now, no one's knocked upon my door
For a thousand years or more
All made up and nowhere to go
Quelques minutes plus tard, elle sort enfin de sa douche puis se regarde dans le miroir. Ce qu'il y a en face d'elle la dégoûte : une fille filiforme aux formes disproportionnés, aux trop longues jambes et aux « un milliard » de défauts, son maquillage coule, elle a la tête d'un zombie en putréfaction, des petits boutons rouges commencent à apparaître sur son visage. Bref, rien ne va. Elle remet ses vêtements d'hier soir puis descend dans la cuisine pour chercher de l'aspirine mais elle ne le trouve pas en cherchant dans tous les placards. Elle va devoir réveiller son plan d'hier soir.
Welcome to this one-man show
Just take a seat, they're always free
No surprise, no mystery
In this theatre that I call my soul
I always play the starring role
Elle remonte donc à l'étage, direction la chambre de Benjamin mais elle a oublié par où elle est passée à cause des portes de chambre toutes semblables. Elle ouvre une porte et allait appeler l'hôte de maison quand tout à coup, elle se stoppe dans son élan, remarquant qu'elle ne se trouvait pas dans la bonne pièce. En effet, il y a plein de sous-vêtements jonchés sur le sol et deux personnes allongés dans le lit : elle reconnaît immédiatement la silhouette du couple Derek et Louisa. Elle sent son cœur s'arrêter et perdre ses couleurs. Elle referme vite la porte avant qu'on ne la remarque... Faites qu'elle soit sauve, faites qu'elle ne tombe pas sur l'un des deux. Il fallait que sa mémoire lui fasse défaut maintenant, en plus sur eux ! C'est totalement de la malchance.
- Bonjour Amy, résonne une voix masculine, au loin.
Oh, bon sang. Une soudaine bouffée de dégoût et de haine emplit à peu à peu Amy, qui reconnaît sa voix entre mille. Derek. Mais sincèrement, elle n'a pas le temps pour lui alors elle l'ignore parce qu'elle n'a pas envie de lui rendre la pareille, ni de lui parler. Elle entend un petit rictus moqueur sortir de la bouche du garçon et elle a l'image en tête de son rire mauvais, qui lui fait assez froid dans le dos. Elle l'entend s'approcher de lui et elle se rend bien compte que le couloir n'est pas infini... Alors elle doit entrer dans une chambre, n'importe laquelle.
- Bah alors, on est malpolis ? fait-il remarquer.
Elle lui fait un doigt en guise de réponse sans se retourner.
- Toujours aussi charmante, cette Amy.
Elle ne veut pas lui faire face, elle n'est pas du tout prête psychologiquement à se confronter à lui mais une autre partie d'elle, colérique, veut lui régler une bonne fois pour toute son compte : elle fait donc face à son compagnon de bande. Comme elle l'imaginait, il affiche un sourire malsain sur son visage et du haut de ses 1m85, il la domine de deux têtes mais peu importe sa taille, il ne lui fait pas peur. Pourtant, elle se sent tendue mais elle ignore cette sensation désagréable.
- Fiche-moi la paix, Derek, dit Amy, concentrant tous ses efforts pour ne pas exploser de rage.
Elle doit se calmer parce que si elle explose devant lui, il aura gagné. Il faut vite qu'elle le repousse sinon il prendra trop de terrain sur elle...
- Tu n'as pas envie de me voir ? demande-t-il, d'une voix faussement suppliante.
Elle inspire et se grandit pour se montrer sûre d'elle. Je ne dois pas flancher. Je ne dois pas flancher.
- Non, sort-elle, simplement.
- Quel dommage. Moi, j'avais pourtant envie d'être avec toi. Comme au bon vieux temps.
- Arrête de dire des conneries et retourne voir ta copine, elle va être inquiète.
- Qui ça ? Lou ?
- Je crois bien, oui, dit-elle, d'un ton sarcastique.
- Lou n'est qu'un plan-cul, fait-il, se regardant les ongles puis il la regarde, d'un air méprisant.
Cette phrase lui fait l'effet d'un écho, comme un soudain déjà vu ; ça la met aussitôt sur ses gonds mais il ne faut pas qu'elle s'énerve.
- Tu devrais lui dire ça, suggère-t-elle, d'un ton ironique. Je pense que ça lui fera très plaisir.
Voyant que le sourire du blond s'agrandit, elle comprend que cette conversation ne tourne pas à son avantage.
- Pourquoi ? Tu es jalouse ?
Pourquoi ça la met autant en rogne ? C'est stupide. Ce garçon n'est qu'une pourriture sur patte.
- Aucunement, lui sort elle, tentant vainement de garder son calme.
- Vraiment ?
Bien avant qu'elle ne puisse partir d'un côté, il la coince contre le mur et elle ne trouve pas d'issue. Seule face à lui, en train de subir mais elle ne compte pas le laisser gagner : elle sait qu'il fait tout pour l'énerver. Ce sourire ignoble sur son visage lui donne envie de lui mettre un coup de tête et ne sait pas pourquoi elle s'en prive. Elle préfère opter pour l'assurance et avance d'un pas pour le faire reculer, ce qui marche.
- Je te conseille de dégager si tu ne veux pas une droite dans ton joli petit minois, s'exclame-t-elle, le regard noir.
Le blond se montre d'abord surpris, puis perplexe puis enfin, éclate de rire. Toujours ce même rire froid et moqueur.
- Oh mais c'est que la petite Amy sort ses griffes, souligne-t-il, moqueur. En tout cas, content de savoir que tu me trouves aussi joli, ça fait plaisir.
- C'est fou, il faut toujours que tu ramènes ta fraise là-dedans. Et ne prends pas la confiance, tu es terriblement laid.
- Vraiment ? fait-il, s'approchant de trop près.
Il sourit d'un air narquois, se met la main dans ses cheveux blonds pour faire son beau et sort le regard du tombeur. Il commence à lui toucher l'épaule de son index et ça la fait frissonner, non pas de plaisir mais de peur. Elle a horreur qu'on la touche sans que l'on ne lui demande.
- Oui, lui crache-t-elle, avec fermeté.
- Tu te mens à toi-même, lui dit-il, d'un ronronnement.
Il est clairement en train de la draguer ouvertement.
- Ne me touche pas.
Il ne l'écoute pas et continue de caresser son épaule nue. Elle le repousse mais il continue en longeant sa clavicule puis remonte vers le cou de la jeune fille puis sa main finit dans les cheveux d'Amy qui n'arrive pas à riposter et se laisse aller pendant quelques secondes : tous ces gestes lui reviennent à l'esprit mais elle ne se fera pas avoir une nouvelle fois. Elle fait semblant d'entrer dans son jeu et crée une tension entre eux. Il agrippe ses cheveux pendant qu'elle pose ses mains autour de son cou. Amy sent son cœur s'emballer comme n'importe quelle personne ne l'aurait fait. Derek se rapproche doucement d'elle qui laisse les choses couler, leurs lèvres se rapprochent de plus en plus...
- Et maintenant, je suis toujours aussi laid ?
C'est alors qu'Amy offre un grand sourire narquois avant de lui offrir - avec grand plaisir - son genou dans ses grelots. Un cri peu viril sort de la bouche de Derek, qui se plie de douleur et elle se défait vite de son étreinte étouffante et s'éloigne au plus vite.
- C'est pas en t'approchant que tu vas devenir beau, connard.
Elle soupire, soulagée d'avoir fait ça ; elle espère vraiment l'avoir castré pour toujours parce que ce garçon ne doit surtout pas donner naissance à une possible descendance parce qu'ils seraient aussi cons que leur géniteur mais ça, c'est un petit plaisir personnel.
- Hé oh, qu'est-ce qu'il se passe ici ? fait l'hôte, alerté par le bruit.
Sortant de nulle part, Benjamin débarque sans gêne en caleçon torse nu - pour bien dévoiler le corps dont il est tant fier et se demande bien ce qu'il se passe en voyant Amy et Derek qui est à terre, souffrant le martyr. La jeune fille lève les yeux au ciel, exaspérée par le comportement exhibitionniste de ses camarades et leur tendance à aimer leur propre corps.
- Non mais sérieux, vous ne voulez pas vous rhabiller ? Vous êtes ridicules à sortir tous les deux torses nus. On dirait que votre but est d'exciter la moindre personne en pleine période hormonale.
Benjamin, ne l'ayant pas écouté, se questionne sur Derek.
- Qu'est-ce que tu lui as fait ?
- Coups dans les burnes.
Benjamin semble ressentir sa douleur et se cache le caleçon.
- Aïe. Ne le fais pas pour moi, je tiens encore à mes paquets, s'il te plaît.
- Il n'y a aucune raison que tu les perdes à moins que tu cherches la merde, Ben.
Ce dernier se détend en voyant Amy se calmer. Tandis qu'elle est en train de se remettre du culot du blond, elle s'adresse à l'hôte de maison.
- Bon, plus sérieusement, je te cherchais.
- Ah oui ?
Benjamin lève un sourcil, d'un air intéressé et laisse Derek tombé aux oubliettes. La brune déteste cet air impérieux sur son visage, une expression qu'elle a trop revue.
- Je t'écoute.
- C'est juste que je cherche mes affaires, j'aimerais partir en fait.
- Ah oui, en effet. Je vais te chercher ça.
- Attends, je te suis. Je ne veux pas rester avec cette serpillère.
- Je t'ai entendu, connasse, gémit le grand blond au sol.
- C'est bien, tu as une bonne audition, mon grand, fait-elle, sarcastique.
Ils laissent tous les deux Derek plié en quatre au sol et vont dans la chambre de Benjamin qui est, en fait, l'avant dernière chambre. Comment aurait-elle pu s'y retrouver là-dedans ? Elles sont toutes identiques de l'extérieur avec la même porte. Mais l'intérieur n'est pas du tout pareil : il y a des posters de joueurs de football canadien accrochés sur chaque mur tel une groupie, un lit deux places où ils ont dû faire leurs « affaires », un bureau avec un tas de feuilles certainement pas lu, des rideaux rouges opaques qui laissent à peine passer les rayons de soleil, une commode remplie de vêtements et une porte secrète qu'elle imagine être une salle de bains personnel. D'ailleurs, il en sort le sac à main de la jeune fille.
- Tiens, je l'ai mis là-dedans pour ne pas qu'on ne fouille tes affaires, lui tend-t-il, ce qu'elle lui arrache des mains.
Elle vérifie le contenu et il y a bien toutes ses affaires, rien ne lui a été volé.
- Merci et mes chaussures ?
- Sous le lit.
- OK merci. Et aussi, je ne trouve pas l'aspirine, tu pourrais m'en prendre, s'il te plaît ?
- Bien sûr.
Il sort alors de la pièce, referme la porte derrière lui et descend au rez-de-chaussée. Pendant ce temps, Amy s'affale dans ce grand lit, regarde le plafond blanc et soupire à nouveau, désespérée que son retour fasse déjà des ravages - comme coincée dans une boucle infinie avec sa bande de potes, pourquoi ne pas les quitter ? Mais ce n'est pas le moment de penser à ça, elle sort de son sac sa trousse de maquillage de secours et se dirige vers la salle de bains. Elle se démaquille, se lave le visage, se remaquille légèrement et se brosse aussi les dents pour cacher cette haleine infecte. Quelques instants après, elle se trouve dans une nouvelle tenue bien plus décontractée. Elle sort et retombe sur Benjamin, un verre à la main, qui se met à regarder de bas en haut la jeune fille face à lui et semble saliver devant elle. D'un air condescendant, elle fait tout pour ignorer tous ces signes.
- Merci pour le verre, dit-elle.
- De rien, ma belle.
Ce surnom l'alerte mais elle ne dit rien, elle ne fait que boire son verre d'aspirine qui a un gout amer sous le regard insistant de son partenaire, elle sent son regard, la fixant de ses moindres gestes. D'habitude, elle ignore ce genre de geste mais l'ambiance est anormale... Elle a un mauvais pressentiment à propos de lui et se montre quelque peu méfiante.
- Tu sais, tu n'es pas obligé de me fixer, réplique-t-elle. C'est gênant.
Avant qu'elle ne puisse comprendre ce qui se passe, il se jette sur elle en l'embrassant fougueusement. Ce geste l'a tellement surpris qu'elle lâche subitement son verre qui, par chance, ne s'est pas cassé. Amy ne répond pas à son baiser et tente de le repousser mais il est trop collant. Leurs langues se mélangent et ils continuent à s'embrasser. Fais quelque chose, Amy ! Elle ne comprend pas pourquoi elle n'arrive pas à le pousser tandis qu'il balade ses mains un peu partout et semble s'exciter tout seul à cause d'une zone qu'elle sent durcir contre elle. Le pire, c'est qu'il la pousse dans le lit et la mordille dans le cou. Tout ça la répugne et elle lui met une claque bien cinglante pour qu'il recule. Elle est haletante et essaye de reprendre ses esprits.
- Tu m'as giflé, pourquoi ?
Il est dans l'incompréhension total alors qu'elle le blâme de s'exciter comme une puce mais comment diable expliquer ça à un garçon qui ne peut contenir ses pulsions sexuelles et qui a juste envie de se vider une nouvelle fois ? Cette fois-ci, elle n'en a pas envie, elle en a marre de toujours être fourrée là-dedans. Déjà, Derek tout à l'heure et maintenant lui.
- Pourquoi ? commence-t-elle, tentant de ne pas s'énerver. POURQUOI ? Bordel, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ?
- De quoi tu parles ?
Il affiche une expression d'ignorance qui donne une nouvelle envie de le gifler.
- Tu vois bien que je n'ai pas envie de toi, affirme-t-elle, froidement.
- Mais moi, j'ai envie de toi.
Et alors, qu'est-ce que ça peut me foutre ?
- Et bien, calme tes ardeurs, chaton parce que ça ne va pas le faire, en fait.
- Mais je croyais que...
- Que quoi ?
- Que tu me chauffais.
Cette phrase est une excuse bidon. Quand est-ce qu'elle a fait des gestes obscènes pendant toute la matinée ? Jamais mais c'est lui qui s'est imaginé beaucoup de choses...
- Non.
- Allez, tu n'en as vraiment pas envie ?
Il s'approche d'elle, prenant une position de domination. Mais pourquoi les garçons sont-ils tous dans l'abus à vouloir tout le temps nous coincer ?
- Non, alors lâche-moi, ordonne-t-elle, d'un ton dur.
- Allez.
L'expression faussement suppliante de Benjamin n'aide en rien, comme si elle allait céder à ce genre de chantage.
- Arrête de forcer !
- OK...
Heureusement pour elle, il se retire et se tient debout devant elle qui se relève petit à petit.
- Tu es bizarre.
- Pardon ?
- Tu es bizarre.
- J'ai très bien entendu. Dis-moi, tu veux mon genou dans ta paire ? Parce que ça ferait extrêmement plaisir si c'est le cas.
- Non c'est bon. Mais je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas de moi.
- Il va falloir que tu saches que le monde ne tourne pas qu'autour de toi, Ben.
Elle prend donc son sac et sort avec le grand des calmes pour ne pas réellement montrer qu'elle tremble de colère.
- Hé, attends, tu ne restes pas ? On devait tous ranger la maison.
- Non, proclame-t-elle en ramassant rapidement ses affaires. Je m'en vais.
- Je peux te déposer, si tu veux.
- Non, c'est bon. Ciao.
- Att...
Elle ne l'écoute plus, elle lui claque la porte au nez et s'éloigne de la maison au plus vite. Elle fonce alors tout vers le bout de l'allée puis prend à gauche sur une route assez fréquentée. Depuis qu'elle est sur cette route, elle peut se détendre un peu en sortant son casque audio et allumant son téléphone. Elle est si soulagée de ne plus revoir ces gens, elle est partie aussi vite qu'elle est venue ; de plus, cette soirée a été plus longue qu'elle ne le pensait - comme si elle y était coincée depuis des années. Etrangement, être entourée de toutes ces gens lui laisse le goût amer du délaissement, comme pas à sa place mais elle doit ignorer ce sentiment pour se sentir mieux avec eux. Mais ce qui est certain, lorsqu'elle sorte d'une soirée, elle a l'impression d'être libre sans avoir qui que ce soit autour d'elle.
Cependant, cette liberté semble temporaire en voyant toutes les notifications qu'elle a manquées : dix appels manqués de sa mère et une dizaine de nouveaux messages de sa part. Mais peu importe, elle préfère reporter cet appel pour plus tard quand elle sera à la maison. Elle met à fond la musique pour éviter d'écouter la circulation des voitures mais aussi pour occuper son esprit, faire quelque chose en attendant d'être à la maison. Elle possède plus d'une centaine d'albums dans son application de musique, ce qui a bien le temps de l'occuper : en général, ses musiques se tournent vers des vieilles chansons de rock connus de tous telles que Metallica, Queen, David Bowie... Parfois, elle peut changer de registre mais ça reste assez rare.
Maintenant, comme elle a toute un dimanche de libre devant elle, elle réfléchit à ce qu'elle pourrait faire aujourd'hui. Elle se fait donc une petite liste mentale de toutes les activités possibles : courir, faire un autre sport, aller au cinéma, aller au skate-park de Durham, se balader à Toronto et perdre dans les rues de la ville, aller dans d'autres villes de la banlieue, aller au restaurant, aller au musée, aller voir un match de hockey, aller au zoo... Elle s'aperçoit qu'elle ne peut s'ennuyer, en étant à proximité de Toronto - ce qui lui offre tellement de possibilités de choix. Amy est plutôt du genre dernière minute alors elle choisira bien quand elle aura fini tout ça. De toute manière, à quoi bon choisir tout de suite ? Elle sera toute seule à faire tout ça donc pas besoin de dépendre de quelqu'un d'autre. Il est à peine dix heures donc elle prend son temps pour se dégourdir les jambes mais aussi pour dessoûler parce qu'elle sent encore l'effet de l'alcool, devenu minime.
Elle prend si souvent cette route qu'elle la connaît par coeur qu'elle pourrait même la faire en fermant les yeux. Les villes canadiennes ont un petit charme grâce aux maisons de toutes formes de briques roses malgré leur flagrantes ressemblances entre elles, ça change beaucoup de chez son ancien chez elle... Maintenant, elle écoute le nouvel album de The Weeknd en boucle, un chanteur canadien qu'elle adore. Au bout d'une trentaine de minutes, elle tourne à nouveau à gauche, donnant sur une autre grande route qui semble tout aussi interminable. Après avoir marché dans l'avenue, elle tourne à gauche dans la rue perpendiculaire puis longue la route, allant tout droit. Il y a des habitations de part et d'autre, une pizzeria et une supérette mais la ville est surtout jonchée d'arbres plantés à chaque mètre. À un moment, elle tourne légèrement la tête à sa droite et regarde son lycée avec amertume au travers des nombreux arbres et décide de passer juste devant.
Le lycée est un gros bloc de pierre - gros est assez relatif puisque c'est le plus petit lycée de la ville - et se trouve devant un grand parc en pleine nature bordé d'une petite rivière, ce qui paraît invraisemblable mais nous sommes au Canada, après tout. Elle aperçoit le terrain de football canadien cerné par la piste d'athlétisme mais aussi le petit terrain de basket-ball, à droite. Y a-t-il quelqu'un à l'intérieur du bâtiment ? C'est fort probable, certains professeurs doivent bien préparer la rentrée. Rien que d'y penser, ça ne lui donne pas du tout envie de retourner là-bas. Elle revient sur le chemin du retour vers chez elle avec, sous son bras, la boîte de poulets qui s'est vidée au fil du temps.
Amy Mills s'arrête devant une immense et charmante maison en pierre au toit en ardoise noire avec une devanture verdoyante et parfaitement tondue au millimètre près qui est son chez-soi. Même si elle ne vaut pas son ancienne maison, elle l'aime plutôt bien. Devant le garage, une Volvo V40 est garée là, ce qui signifie que sa mère est là et qu'elle n'est certainement pas partie au travail aujourd'hui. Elle prend ses clés, ouvre la porte d'entrée et se retrouve face à une femme élancée au visage émacié encadré de cheveux auburn coupés courts. Ses yeux jaune-verts fixent sa propre fille avec raideur, comme si elle est examinée aux rayons X mais Amy ne compte pas baisser le regard. Ses lèvres pincées montrent un certain scepticisme sur le comportement de la jeune fille en face : l'ambiance dans la maison devient soudainement tendue.
- Bonjour Amrine, fait sa mère, d'une voix glaciale.
Amy grimace en entendant son prénom : elle n'aime pas qu'on l'appelle ainsi, elle trouve ce prénom ignoble. Lorsque sa mère utilise ce prénom, c'est que le moment est assez grave. Normal vu la tonne d'appels qu'elle a laissées, il est certain qu'elle ne soit pas être très contente de sa fille mais elle devrait savoir que tous les week-ends, Amy est souvent absente - retour aux bonnes vieilles habitudes. D'ailleurs, si sa maternel apprenait tout ce qu'elle fait chez ses « amis », elle serait dans une belle merde. Actuellement, elle croise les doigts qu'elle ne sente pas l'odeur de la cigarette accumulée dans ses cheveux.
- Bonjour Maman.
- Tu as encore déserté la maison, tout ça sans me prévenir.
S'il vous plaît, qu'elle ne se rende compte de rien.
- Pardon, maman. Mais je t'ai laissé un petit mot sur la table.
- En effet. Mais je ne l'ai vu qu'après.
- Excuse-moi, j'ai mis mon téléphone en mode avion.
Ce qui n'est pas faux mais elle les a vu par la suite.
- Dans ce cas, appelle-moi avant que tu ailles chez quelqu'un, OK ?
- OK.
- Parce qu'on ne sait jamais, Amy.
- Oui, oui. Je sais Maman.
Même si elle ne supporte pas réellement les conseils de sa mère, elle sait complètement que c'est pour son bien. Elle se regardent d'un regard entendu et l'estomac d'Amy se noue de terreur. Une épouvantable image lui revient en tête...
- Tu n'es pas de garde aujourd'hui ? tente-t-elle de changer de sujet.
Elle s'exerce à ne pas se fixer sur l'image qui commence à lui embaumer l'esprit et se concentre avec difficulté sur sa mère. En général, elle la voit rarement parce que son travail lui prend beaucoup de temps et elle ne peut pas toujours garder un œil sur sa fille. Du coup, elles ne sont pas très proches l'une de l'autre et ne se trouvent pas beaucoup de points en commun, même physiquement. Elles cherchent de quoi parler mais ce n'est pas très spontané donc ça reste assez compliqué. Les traits sévères de sa mère s'affaissent, laissant place à des traits de fatigue.
- Si, mais pour l'instant, on ne m'a pas encore appelé.
- D'accord.
Un silence gênant s'installe entre elles donc elles se regardent dans le blanc des yeux.
- Tu as envie de faire quelque chose ?
- Non, c'est bon. Je vais dans ma chambre.
- OK. Au fait, ne compte pas sur moi pour cuisiner pour le moment, je suis épuisée là.
- D'acc. Resto après, du coup ?
- Pourquoi pas ? ça fait longtemps qu'on n'en a pas fait. Tu payes ?
- Pourquoi c'est à moi de payer, se plaint-elle.
- C'est toi qui as proposé, bichette, fait sa mère avec un petit sourire.
- OK, OK, ce sera moi qui paye.
Elle part dans sa chambre, laisse son sac à main, prend son ordinateur et se perd sur les réseaux sociaux pendant une heure en regardant rapidement les quelques nouveautés possibles, regarde quelques comptes Instagram et les jolies photos de vacances pendant que son compte est complètement vide avec rien écrit dessus et peu d'abonnés, pas même une photo de profil. Ensuite, elle regarde quelques vidéos YouTube lorsqu'elle se rend compte que le temps est passé à une vitesse... Il est déjà midi et quelques : l'heure de manger mais elle n'a pas du tout faim. Juste une soudaine envie de courir, de se défouler les jambes. Elle cherche alors dans son placard des vêtements appropriés et son brassard pour téléphone. Elle met ses vêtements puis son brassard avec son téléphone et le serre un peu trop fort autour de son bras. Elle a mis ses écouteurs et met à fond sa musique à ne rien entendre, comme si elle permet d'étouffer le fond de ses pensées. Elle dévale en trombe ses marches. Cette dernière sort par-derrière, passant par la porte qui mène au jardin.
Il faut qu'elle s'échauffe avant de partir. Elle s'occupe d'abord de l'articulation, puis les étirements des pieds à la tête, et enfin un peu de cardiaque, tout ça en quinze minutes. Après bien s'être échauffée, elle estime qu'elle peut commencer. La musique qui lui donne le top départ est Pump It des Black Eyed Peas, qui possède un rythme de 150 bpm. Elle court au mieux à une vitesse constante et suit le cours de la musique. Une guitare électrique rythmé repris de Misirlou de Dick Dale, qu'on connaît pour être dans la bande originale du film Pulp Fiction. Elle sent ses muscles se réchauffer peu à peu, elle sent aussi sa tête devenue un poids important dans ses sensations, comme si sa tête bourdonne, mais sinon tout va bien.
La course est un moyen de se libérer momentanément de ses pensées mais ce qu'elle veut ressentir, c'est la sensation de plaisir lorsqu'elle court car courir lui procure un bien fou : courir est une sorte de libération pour elle, en plus de la musique. Elle n'a pas arrêté de courir pendant cet été, voulant garder cette habitude sous la clé sinon la reprise lui serait désagréable. Amy ne jette même pas un coup d'œil à l'heure, elle ne sait pas depuis combien de temps elle court mais ça lui importe peu, elle se sent bien. Les musiques défilent et elle n'y fait même presque plus attention, trop accaparée par la course. Ses jambes ne lui semblent plus en plomb, comme elle les a sentis auparavant. Son cœur bat à tout allure dans sa cage thoracique et sa respiration s'accélère, comme tout son corps.
Elle se sent maintenant ralentir mais elle se dit qu'elle ne le doit pas. Une adrénaline monte en elle, elle se force, elle veut se surpasser alors elle accélère le rythme. À la fin, elle ne sent vraiment plus ses jambes, comme anesthésiées. Seule sa cage thoracique souhaite tout exploser afin de se surpasser encore plus. Pickering lui est totalement différent quand elle court parce qu'elle passe inaperçu dans les rues de la banlieue de Toronto sans que des gens de son âge la pointent du doigt ou ne parlent sans cesse d'elle. Quitter le coin pavillonnaire pour le centre-ville, plus bruyant, n'est pas forcément une bonne idée à cause de la circulation mais elle passe tout de même par là. Sur le chemin, elle croise d'autres coureurs qui ont eu la même idée qu'elle : de profiter de ce dernier dimanche avant de reprendre sa vie de tous les jours. Par contre, elle ne reconnaît personne et personne ne la reconnaît, tant mieux.
Après une longue heure de course, elle finit par rejoindre son parc préféré, le Grand Valley Park, suit le sentier, continue son chemin jusqu'à sortir du sentier jusqu'à retrouver son habituel banc et s'assoit. C'est là qu'elle ressent toutes ses courbatures aux jambes, elle reprend lentement son souffle pendant que sa musique continue. Elle s'étire un peu pour ne plus trop avoir mal. Le premier endroit qu'elle a découvert, en arrivant au Canada est cette forêt qui est peu fréquenté par les habitants. Cet endroit donne l'impression de s'être perdus en pleine forêt qui est traversé par une grande source d'eau claire : un endroit paisible et indispensable pour elle. Avant, elle emmenait une toile pour peindre tranquillement mais aujourd'hui, elle n'aime plus trop faire ça ; elle est juste là, fixant la rivière pendant un long moment, la musique dans les oreilles.
Elle se sent prise d'une soudaine nostalgie de son pays natal, de tous ses souvenirs là-bas qu'elle a dû subitement abandonner... Elle ressent aussitôt un pincement au cœur, qui laisse un goût amer dans la conscience de la jeune fille qui lui gâche l'admiration du paysage. Elle s'est beaucoup trop égarée dans ses pensées, elle qui ne veut pas s'en rappeler mais le passé la rappelle, la torture, la fait espérer. Elle résout alors à revenir chez elle, ne pouvant rien faire avec son esprit tortueux qui lui joue des tours. Elle reprend doucement son rythme du début en se concentrant sa respiration. La musique dans ses oreilles a beau être fort, elle ne semble qu'entendre que dans son souffle plutôt épuisé. Elle part refaire un tour : la ville change au fur et à mesure. Une bonne demi-heure plus tard, elle se retrouve dans le quartier pavillonnaire qu'elle connaît par cœur à quelques rues de chez elle. Le quartier est vraiment calme, elle entend des bruits de plongeon, des gens qui se divertissent dans leur piscine avant de retourner à la vie quotidienne, ce qui lui donne de plonger sa tête dans l'eau pendant un moment pour se détendre. Il fait plutôt bon aujourd'hui avec un soleil tapant ; elle regarde les maisons aux fenêtres ouvertes autour d'elle, profitant d'aérer leur maison puis repart en direction de sa maison.
La voiture de sa mère n'est plus là, elle a dû repartir travailler. Donc maintenant, elle est seule chez elle. Elle n'avait pas remarqué les notifications de son téléphone avec des messages de son groupe d'ami et franchement, elle n'en est pas intéressée : pourquoi ne partirait-elle pas tour simplement du groupe ? Qu'est-ce qui la retient ? Elle ne sait pas elle-même. Elle fonce dans la salle de bains pour se doucher pendant très longtemps ; elle aurait très bien pu aller dans sa piscine mais elle n'en a pas envie. Elle reprend son enceinte et remet de la musique pendant qu'elle laisse couler l'eau de la douche sur son corps puis en profite pour laver les cheveux. Maintenant, Roxanne de The Police. Pour elle, la douche en musique est l'un des moments de pur plaisir alors elle en profite un maximum. Après sa longue douche, elle part dans la cuisine se préparer à manger mais elle voit la boîte de poulet d'un restaurant qu'elle connaît trop bien. En supplément, une petite note disant : "Désolé pour le resto, on rattrapera à un autre moment. Maman". Cette boîte lui fait extrêmement plaisir, sachant qu'elles aiment tous les deux le restaurant en question Wow ! Wing's House.
Elle prépare donc son repas et un bon film sur Netflix, une routine plutôt plaisante. Simplement, le sport d'avant n'a servi strictement à rien mais ce n'est pas grave, ça l'a fait bouger. Elle s'enchaîne d'autres films qu'elle adore et qu'elle a revu des centaines de fois afin de tuer le temps en à peine une après-midi. Mais à chaque fois, elle se dit toujours qu'il lui manque quelque chose, qu'il lui manquera toujours quelque chose... Il est maintenant 18h et elle n'a pas fait grand-chose de sa journée, elle qui s'imaginait partir à Toronto sur un coup de tête, sûrement la prochaine fois. Elle fait rapidement la vaisselle, retourne dans sa chambre, reprend son ordinateur pour cette fois-ci regarder son emploi du temps de l'année qui suit parce qu'ils aiment bien déjà envoyer au plus tôt pour une meilleure organisation ; c'est avec dépit qu'elle va devoir rentrer à nouveau au lycée pour la dernière fois. Elle décide de préparer sa tenue de demain, regarde donc dans sa garde-robe ce qu'elle peut porter demain : cela peut durer entre une demi-heure et une heure, avec l'option essayage en général. Après trente tenues essayées, elle trouve la tenue parfaite : une salopette-jupe noire, un sweat blanc par-dessous, une paire de collants fins noirs et des grosses Doc Martens noires qui concorde parfaitement avec son sac à dos gris.
Pile à ce moment-là, elle reçoit un message de Louisa dans le groupe de potes où ils commencent à débriefer sur ce qu'ils vont faire demain, où ils se rejoignent... Amy ne prend même pas la peine de tout lire parce qu'elle les connaît bien à force : ils feront la même chose que les autres années. Elle balance son téléphone sur son lit et se jette sur ce dernier en regardant le plafond. Il y a au-dessus d'elle une magnifique fresque d'une nuit étoilée, d'un bleu profond mais ce dessin ne vaut pas la réalité. Néanmoins, elle adore s'endormir sous ce beau dessin le soir, ça lui rappelle de bons moments... Un sourire triste s'affiche sur le visage de la jeune fille pendant qu'un coup fantôme lui poignarde le cœur.
Pour penser à autre chose, son attention se reporte vers le piano, au fond de la pièce. Ce dernier est ici depuis son déménagement et est intact parce qu'elle n'y a pas touché depuis un certain temps et maintenant, il doit être plein de poussière et doit sonner faux. Il est certes beau mais elle ne veut pas l'approcher, elle n'en a pas envie. Mais intérieurement, elle lutte de toutes ses forces - partagée entre l'envie de rejouer et l'envie de s'éloigner du monde de la musique... Elle hésite longuement et ne sait même pas si elle sait encore en jouer. Elle se met à mordiller son index, se demandant si elle devait le faire ou non. Finalement, non, elle ne préfère pas ; elle a peur. Une partie d'elle est soulagée mais une autre la traite de lâche, ce qui est en partie vrai.
Alors elle trace sa route et va à la salle de bains pour se doucher parce qu'elle pue la transpiration ; elle a pris son enceinte et met sa musique à fond, se met à chanter par-dessus en se sentant beaucoup détendue. Elle se lave aussi les cheveux, met plein de shampooing, se caresse le cuir chevelu sous la musique Black in Black d'AC/DC puis se frotte le corps pour effacer les traces de Benjamin sur son corps. Malheureusement, elle sent encore ses mains se balader, tout comme celles de Derek. Amy se connaît très bien : les gestes prémédités de Derek auraient pu la faire frémir de plaisir. La preuve, son corps n'a pas cessé de trembler de plaisir, rien que d'y penser. Le problème, c'est qu'en pensant à tout ça, il va gagner du terrain dans l'esprit d'Amy jusqu'à la torturer, ce qui est totalement son but et s'il continue à s'immiscer dans sa tête, ce serait un tour à la case départ.
♤♤♤
Bonjour à tous, ce troisième chapitre est maintenant terminé, j'espère qu'il vous a plu. Et je m'excuse encore pour mes formulations de phrases maladroites et qu'ils peuvent gêner à la compréhension de l'histoire. Voilà tout. Ah oui, aussi, si vous voulez le titre de la chanson du chapitre : c'est So Lonely de The Police. Je vous dis à la prochaine pour le prochain chapitre.
-DidiRtkb
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