Chapitre 7 : Et les pétales tombent
L'après midi fut interminable, et Azalée cru qu'elle n'aurait jamais fini à temps. Mais finalement quand la porte de sa chambre se referma, elle retrouvra cette sensation vibrante d'excitation. Elle entendit les pas discrets d'Dahlia dans le couloir et avant même qu'elle puisse se rendre compte de se qu'elle était sur le point de faire, elle se retrouva emprisonnée dans sa propre connerie. Trop tard pour faire demi tour. De l'autre côté de la maison Azalée put entendre le cris stridents de Dahlia qui s'était empressée de remonter dans sa chambre. Rien de tel qu'un gros cauchemar pour détourner toute l'intention sur elle. C'était le signal d'alerte pour fuir.
Panier à la main, rempli de mûres fraîches et sucrées, elle sortie de sous un buisson la cape qu'elle avait passé l'après-midi à frotter contre de la racine d'Iris. Le tissu d'un blanc magnifique avait prit une teinte grisâtre, proche du noir. Et quand elle le revêtit, son reflet dans la paroi en verre lui donnait des aires de fantômes.
Les rues étaient souvent désertes de nuit, mais pas totalement vide. Les chauves-souris, sécurités habillés d'une cape noire déambulaient dans les rues pour garder la nuit au calme . Et Azalée allait justement revêtir ce rôle. Elle n'en avait sûrement pas la prestance, ni la carrure mais elle savait se faire discrète. Discrète sans être totalement invisible et ce costume lui donnera ce pouvoir.
Des années à fuir les gardiens elle connaissait leurs allés retour par cœur, elle serait aisément s'en tirer. Alors pourquoi un tel costume ? Et bien ce soir il lui faudra traverser de la rue, la forêt derrière la maison étant surveillé avec intention par Dame Pétunia. Depuis que Azalée s'était fait prendre plusieurs fois dehors de nuit, la Dame redoublait de méfiance. Et la jeune fille ne supporterait pas une punition supplémentaire.
Avec son panier elle baladait un baluchon de fortune ou elle avait prit soin d'emballer une tenue de change, une nouvelle lettre et quelques feuilles qu'elle avait rempli de notes.
Prenant son courage à deux main elle écarta enfin le carreau de verre qui semblait l'appeler depuis bien trop longtemps, le froid s'engouffra à l'interieur et avec lui l'odeur de la liberté. Elle poussa ses bagage dehors et se faufila à son tour dans le passage étroit. L'herbe humide effleura la peau découverte de ses chevilles et aussitôt une frison glacé la petrifia. Il ne faisait jamais aussi froid dehors et ce présage l'a fit douter quelques instants. Un instant qu'elle balaya d'une pensée. Il lui arrivait trop souvent de se dégonfler, de ne pas aller au bout des choses.
Un défaut qu'elle tentait tant bien que mal de rectifier. Elle se redressa dehors et la beauté de la nuit la frappa. Sans lui laisser le temps de se perdre en contemplation, bagages à la main elle traversa le jardin d'un pas assuré. Décidée à en découdre. De l'extérieur elle pouvait encore entendre les cri d'hystérie de Dahlia. Qui en bonne comédienne réussisait à braquer toute l'intention sur elle, sans que personne ne puisse se douter qu'Azalée, elle, était en train de filer. Comme à son habitude elle se glissa dans les buissons épineux qui séparaient les propriétés. Et après quelques minutes à se débattre dans les toiles d'araignée et autre branches douleureuse elle ressorti indemme de l'autre côté. Pour enfin s'engouffrer dans le jardin de son voisin avec surprise. L'herbe était si haute qu'elle pouvait lui chatouiller les cuisses, néanmoins elle se fraya un chemin dans cette jungles feuillus et réussi à atteindre la porte avec difficulté. Elle avait toujours pensé que cette bâtisse à l'architecture déstructurée et bien amochée était inhabitée et rien de ce qu'elle voyait aujourd'hui ne contredisait cette image. Pourtant elle ne chercha pas plus à comprendre.
"Tout ne trouve pas forcément de sens aux yeux de tout le monde. Récita son cerveau simultanément"
Et il lui fallut bien quelques secondes de réflexion pour ce souvenir d'où provenaient ces mots...
Son père sûrement.
Elle posa son panier à côté du paillasson en lambeaux de l'entrée et recouvrit les fruits frais d'un torchon rayé pour dissuader les oiseaux de venir en faire leur dîner.
Elle avait eu un père, et même si on lui avait interdit depuis bien longtemps d'y penser et que l'oubli ne s'était pas privé de détruire sa mémoire. Elle se souvenait, d'un homme bon semblait-il, de sa voix chaleureuse qui lui avait appris à lire, à écrire. Mais rien de plus, ormi l'ombre d'une enfance passée avec lui qu'elle n'arrivait pas à reconstruire.
Sa première mission rempli elle laissa ses pieds la guider jusqu'à la rue et en traversant le jardin elle repéra même l'énorme trou remplie d'eau que lui avait décrit son jeune voisin. Pas assez grand pour y accueillir plus d'un canard mais assez pour la convaincre que l'enfant habitait bel et bien ici.
Elle remonta la capuche de sa cape sur ses cheveux en s'approchant de la rue qui, elle, n'était pas plongée dans la pénombre de la nuit.
Elle regretta immédiatement de ne pas avoir eu la jugeote t'attacher ses cheveux, flashant trop dans ce décor tout en teinte de noir et de gris. Et réfléchis un instant à la façon si particulière que les gens avait de reconnaître d'un coup d'œil une fleur. Qu'est ce qui l'a rendait si différente du reste des habitants ? Qu'est-ce qui pourrait trahir son rôle ?
Ses cheveux, sa tenue mais ormi cela ?
Elle tata son visage d'une main curieuse et la blancheur de ses mains la frappa soudain. Elle était livide, et cela depuis toujours. Ses sœurs fuyez l'exposition prolongé au soleil comme la peste. Du soleil pour les fleurs oui, mais pas jusqu'à les dessécher bien sûr...
- Et toi là bas ! Qu'est ce que tu fais ici ? c'est mon secteur ! Cria brusquement une voix derrière elle.
Azalée sursauta de frayeur et essaya aussitôt de disparaître dans son costume, remerciant le ciel de lui avoir fait dont d'une taille assez conséquente pour faire illusion. Minuit devina-t-elle. C'était l'heure pour la chauve-souris de faire sa ronde.
- Euh ... Je suis nouveau j'ai du me tromper, pas de problème je m'en vais. Répondit-elle d'une voix aigue qu'elle même ne se reconnaissait pas.
Croyait-elle duper quiconque de cette façon ?
Non elle priait plutôt !
Elle ne laissa pas le temps à son interlocuteur de commencer une confrontation et fila aussitôt, peut-être un peu trop vite pour ne pas paraître louche. Il n'avait pas vu son visage, c'était l'essentiel.
Il lui fallut quelques minutes de marche effrénée avant de sortir du quartier, elle s'éloigna assez loin de la dernière maison à l'orée de la forêt pour pouvoir s'arrêter . Ses chaussures non adaptées à la marche lui faisait un mal de chien , mais elle préférait cela que les chaussettes. Ignorant exactement ce qu'elle faisait, à vrai dire elle se contentait de suivre un instinct non réfléchis qui semblait savoir où aller.
Une seule certitude :
Il fallait trouver une bouche d'égout. Précisément celle par laquelle elle avait été jeté comme un sac à patate la nuit dernière. Elle s'engouffra davantage dans la forêt, et comme à son habitude compta avec attention les arbres. Le 12 ème stoppa sa route. C'était ici. Du moins très proche d'ici. Mais bizzarement le paysage ne lui disait rien. Elle qui avait passée de longues soirées à déambuler dans ses bois, semblait ne plus rien y reconnaître.
Azalée resta figée un instant, peut-être que son plan n'était pas si bien organisé finalement. Alors elle tenta le tout pour le tout, entrouvrit les lèvres et souffla avec énergie. Un sifflement sourd et maladroit résonna dans l'air. Chez elle, siffler était d'une vulgarité sans nom, mais c'était bien sa dernière préoccupations.
Elle s'attendait à une réponse, un sauvetage peut-être mais la nature resta muette devant son appel. Sa deuxième tentative ne fut pas plus concluante. Peut-être qu'elle ne sifflait pas assez fort ?
- Oh je n'ai pas fait tout ce trajet pour un silence enfin ! Bougeonna Azalée. Je ne devrais pas être loin pourtant.
- Effectivement tu n'es pas très loin. Répondit alors une voix.
Un sursaut de surprise figea Azalée, son balonchon lâché par terre. Son contenu se déversa en une vitesse record et avant même qu'Azalée est eu le temps de se jeter sur ses affaires, une main rapide et furtive ratissa le tas d'un grand coup.
Tout alla si vite qu'Azalée eu à peine le temps d'ouvrir la bouche pour protester qu'elle se retrouvait face à face avec avec un grand rapace. Elle fit un pas en arrière prise d'une peur soudaine et son équilibre se brisa un bref instant, avant qu'elle n'évite la chute de justesse.
- Oh putain ! Jura-t-elle.
- Ça, ce n'est pas très jolie dans la bouche d'une jeune fille. Ricana la boule de plume en bougeant frénétiquement son butin devant les yeux d'Azalée.
Elle avait attrapé sa lettre. Le coeur d'Azalée loupa un battement et elle se serait bien jetée sur son voleur si elle n'était pas autant conscience de sa faiblesse.
- Ce n'est pas utile pour toi, c'est une lettre privé. Rend là moi, s'il te plaît. Demanda Azalée aussi calmement que possible.
Mais l'oiseau ne sembla pas l'entendre et ouvrit la lettre d'un coup d'ongle.
- Je vais en vérifier son utilité moi même si ça ne te dérange pas. Depuis le temps que tu enterres tes petites lettres ici, j'ai bien le droit d'y jeter un coup d'œil. Répondit l'oiseau qui malgré la pénombre, Azalée put reconnaître comme plumage doré.
Le même masque que lors de leur dernière rencontres, si à la lumière artificielle cet accessoire bien que impressionnant lui avait donné une impression de vulgaire déguisement, maintenant, à la lumière de la lune naissait une créature mystique , de plume et de chair, mi humain, mi
volatiles.
- C'est très intime. Bredouilla Azalée intimidée face à tant de prestance.
Une cape plumée était venue compléter la tenue de l'oiseau ce soir. Longues et lourdes elle retombait comme une seconde peau sur les courbes du corps et ses plumes charbonneuses aux milles reflet dorés semblaient pouvoir s'étendre pour laisser libres à la vue de grandes ailes vaporeuses.
La peur l'aurait sûrement submergées si elle n'était pas conscience de la supercherie, mais cela suffit à l'impressionner. Si misérable et faible à côté de cette créature d'un autre monde.
- Oh et bien c'est d'autant plus intéressant. Répondit simplement l'oiseau en dépliant la lettre avec impatience.
La panique envola rapidement toute timidité, Azalée qui s'était promis de garder ça pour soi , affirma :
- J'ai de nouvelles informations à vous donner, je suis là en tant qu'alliée.
L'oiseau détacha enfin les yeux de la lettre tout d'un coup intéressée et scruta Azalée d'un regard méfiant.
- Petite protégé du Greenhouse, permet moi de douter de ta sincérité.
La bouche d'Azalée répondu avant même que son cerveau n'ait put formuler une réponse :
- J'enmerde le Greenhouse, je ne suis pas là pour lui. Je suis là car je veux des réponses.
Elle s'étonna presque de l'assurance soudaine qu'avait prise sa voix, et elle se rendît finalement compte, que si elle était venu ici ce soir, ce n'était pas pour alimenter sa curiosité viscérale. Ni même une façon de pimenter un peu sa vie. Non elle cherchait une fin, supplier qu'ils mettent grâce à ses tourments, peu importe la manière dont ça devait arriver.
Son corps fut soudainement prit de tremblements, comme si lui aussi avait compris comme il était fatigué. L'espoir et l'envie c'était évaporés avec le temps. Aujourd'hui Azalée ne rêvait que d'une fin. La mort effleura son esprit, et sa bouche s'ouvrit dans l'espoir d'arriver à supplier, demander son salut.
Mais l'oiseau qui sembla anticiper sa demande l'a coupa aussitôt :
- Ne nous ne sommes pas des meurtriers, nous n'avons jamais tués personne. Si c'est le sang que tu cherches en venant ici , tu ne le trouveras pas.
La mort l'a laissa tombée encore une fois.
- Mais... Bafouilla-t-elle en se perdant un instant dans les méandres de son esprit. Comment ?
L'oiseau lui tendit sa lettre avant de dénier répondre et comme un automate, Azalée lui arracha des mains.
- Quelqu'un tu, mais ce n'est pas nous, même si le Greenhouse aime à faire penser le contraire.
Azalée resta paralysée, incapable de dire un mot. Elle avait pensé à toute les éventualités, sauf celle-ci. Toutes ses certitudes s'effondraient. La première chose que cria son abrutie de conscience fut :" Mensonge ".
- Tu t'appelle Azalée c'est ça ? Demanda l'oiseau en lui tendant sa main en signe pacifique.
Azalée lui répondit timidement sentant à peine la main de l'oiseau dans la sienne.
- Comment connais-tu mon prénom?
- C'est écrit sur la lettre. Indiqua l'oiseau.
Azalée eut à peine le temps de répondre que l'oiseau porta ses mains à son masque et abaissa d'un geste le voile qui protégeait son identité. Peut-être pour ce mettre d'égal à égal. Azalée en resta bouche bée, tant ce geste la surpris. Face à elle, l'humanité dernière les plumes. Et des traits d'un banalité déconcertante, une beauté qui n'avait rien de surnaturelle. Une personne, comme n'importe qui.
- Moi c'est Ada, désolé de l'accueil un peu froid je me méfie des petites fleurs qui se baladent dans la forêt de nuit.
Voilà qu'elle découvrait une jeune femme, de son âge, au visage fin et accueillant. Des cheveux dorés attachés en queue de cheval et comme seul anomalie dans ce décors : des yeux vert brillant comme ceux d'un chat dans la nuit . Minuscule face à la carrure élancée d'Azalée, son potentiel de terreur était descendu au plus bas. Comment avait-elle put être effrayée ?
- Euh... Je suis Azalée. Répondit-elle bêtement.
La prénommée Ada eu un bref sourire en coin et se retint sûrement de faire un commentaire.
- Tu sembles être un peu fatiguée. Remarqua-t-elle en s'agenouillant pour ramasser les affaires d'Azalée toujours éparpillés au sol. Je m'excuse encore pour l'autre soir, se kidnapping d'amateur était ridicule. Tu nous à donner de précieuses informations et nous sommes quittes, ne t'inquiètes pas nous n'irons pas te dé...
- Peut m'importe ! J'ai de nouvelles informations pour vous. La coupa Azalée en ramassant à son tour un dossier étalé par terre .
Elle avait soudainement retrouvée le feu d'une passion que quelques minutes plus tard elle avait cru effacée.
Elle le fouilla quelques minutes avant de se rendre compte que l'entièreté du dossier était incompréhensible :
- J'ai essayé de comprendre . Commença Azalée. Mais c'est du charabia pour moi
Elle tendit le dossier ouvert sur la première page à Ada, qui automatiquement fronça les sourcils en dechifrant le premier texte. Comme l'espérait Azalée, Ada semblait bien plus apte à decripter ses documents. Après un silence interminable, et une lecture bien trop longue, Ada s'exclama enfin au milieu d'une page :
- C'est absurde, ça n'a aucun sens. Contenta-t-elle toujours plongé dans sa lecture. Une véritable conneries.
Azalée voulut répondre mais fut immédiatement coupée.
- Ils faut en parler aux autres, c'est urgent.
Elle tenta encore une fois de répondre, mais Ada l'a stoppa d'un geste. Et d'une main ferme et glacée attrapa son bras. Sa voix était presque menaçante.
- Viens avec moi, tu dois montrer ça aux autres, nous dires tout ce que tu sais.
Autres ? Combien était-il exactement ? 20 ? 30 ? Une centaine ? Peut-être même plus.
Comme un automate, paralysé par la peur, Azalée hocha la tête. Alors qu'elle aurait voulu lui dire qu'elle ne savait rien et que c'était bien ça son plus grand problème.
Mais pas de temps, Ada sans lâcher son bras, traîna Azalée comme on promenait un chien, dans le feuillage épais et sombre de la Forêt. Un instinct primaire lui dictat de compter une fois de plus les arbres, d'en relever malgré la pénombre, l'espèce. Il fallait que bien plus tard elle puisse retrouver son chemin, pour fuir peut-être. Azalée n'était plus vraiment sûr de vouloir mourir.
Quand Ada ralenti sa marche, Azalée repéra à l'horizon une série de saule pleureur, leurs tiges lourdes et tombantes créaient un rideau de verdure impénétrable. Si épais et sombre que personne n'aurait l'idée de s'y aventurer. Personne sauf l'oiseau qui tira un peu plus sur le bras d'Azalée pour qu'elle accélère le pas. Elles durent courber le dos pour plonger dans cette marre mouvante, où feuilles et branches dansaient au gré du vent . Et si Ada effleurait a peine les tiges avec souplesse et avançait sans aucune difficultés. Azalée du se débattre bec et ongles pour ne pas s'entortiller les bras, s'enrouler les chevilles ou s'enmeler les jambes dans ce méli-mélo de végétation féroce . L'arbre semblait vouloir l'attraper, la garder pour lui, comme le ferait l'araignée avec sa proie.
Ada fini par tirer un bon coup sur le bras d'Azalée qui fit un bond en avant phénoménale et sorti enfin, non sans difficultés, des griffes du saule pleureur. Elle avait perdu une chaussure en chemin, mais la situation lui sembla si irréel qu'elle ne s'en préoccupa pas.
Devant ses yeux, à perte de vue, un champs de coquelicots endormis, océan rouge, mouvant au rythme du vent. Ada continua à avancer et elle se laissa porter par ses pas, plongeant dans le champs magnifique. Non sans un pincement au cœur en piétinant, ces beautés. Jamais Azalée n'avait vu de fleurs aussi belle.
- Beaucoup de gens on souffert ici. Chuchota-t-elle comme si l'évidence lui avait sauté à la figure. Il lui arrivait d'apprendre des choses intéressantes lors de ses cours, particulièrement ceux de botanique et elle le savait les coquelicots n'étaient jamais planté par hasard.
Ada s'arrêta soudainement pour contempler à son tour les fleurs avec une lassitude soudaine et hocha la tête.
- Il me semble qu'il y avait un ancien camps de concentration datant de la colonisation sur ce terrain.
Azalée ne comprit pas exactement de quoi parlait Ada, l'oiseau s'exprimait avec des paroles qui résonnaient vide dans les oreilles de la fleur. Mais elle ne trouva pas utile de demander une quelconque explications et continua à marcher.
Très rapidement elles firent face à un trou, véritable fossé. Au milieu des fleurs, il s'effacait de l'horizon, parfaitement caché. Ada s'y laissa glissé aisément en incitant d'un geste Azalée à faire de même. La jeune fille hésitante observa le jour se levant a l'horizon, brusquement consciente de la gravité de ses actes, du retour en arrière qui deviendrait impossible d'ici peu. Elle recula brusquement.
- Je croyais que tu voulais comprendre. S'exclama d'en bas l'oiseau.
- Je veux comprendre, mais pas si c'est pour en voir ma vie gâchée. Répondit Azalée simplement.
- Ta vie? Et qu'est-ce qu'elle à de si d'important, faire des enfants et avoir un joli mari, c'est ça qui te tiens tant à cœur ?
Une claque aurait été bien moins douleureuse, que cette sinistre vérité : elle n'avait plus rien ni personne à perdre. Rectification, elle n'avait jamais eu quoi ce soit à perdre.
Alors elle concentie à descendre à son tour, sa deuxième chaussures l'a lâcha et elle l'abandonna de grâce. L'oiseau s'avança au milieu du trou et frotta le sol d'une main pour libérer à la vue une plaque de métal, bien plus énorme que n'importe quel plaque d'égout.
- Les égouts ? Demanda Azalée.
- Non un bunker. Répondit Ada en tirant d'un coup sûr l'entrée qui s'ouvrit avec difficulté.
Voilà encore un mot qui ne faisait pas partie du vocabulaire de la jeune fille. Mais elle ne demanda pas plus d'informations.
Du moins elle n'en eu guère le temps, l'oiseau lui indiquait déjà de se laisser glisser dans le trou pour descendre par ce qui semblait être une échelle bien rouillée. Ce qu'elle fit dans une pénombre horrifiante, avec l'impression de plonger dans un cauchemar. Quand son pied toucha enfin un sol mou et caoutchouteux, elle se laissa tomber, sur un vieux matelas étalé par terre.
- C'est pour éviter les accident. Lui signala Ada en descendant à son tour. Malheur à celui qui sera sur cette échelle quand elle aura rendu l'âme.
Azalée ne su quoi répondre alors que le noir avait engloutie sa vision. La plaque au dessus était de nouveau fermé et elles avaient disparut de la surface. La fleur n'aurait jamais pensé que disparaître serait si simple.
Un frottement étrange alluma une étincelle et la lumière d'une chandelle éclaira de nouveau le visage d'Ada, son masque pendant à son cou.
- Allé, viens suis-moi et fait attention ou tu marches.
Alors elle avança et Azalée l'a suivi non sans souffrir de ses pauvres pieds sans protection, qui ne manquait pas de marché sur un caillou pointu.
Peu à peu une lumière et des voix résonnèrent à l'horizon et elles arrivèrent devant l'encadrement d'une porte, recouverte d'une bâche de plastique opaque. Naturellement Ada écarta "la porte " sans problème et invita d'un geste Azalée à la suivre.
- Je suis rentrée, cria-t-elle. Et j'ai ramené quelqu'un
- Un chat ? C'est un chat ! Cria une voix énergique.
Et un enfant déboula, une chevelure longue et rousse et un visage curieusement androgyne. Azalée en resta bouche bée : c'était son petit voisin.
- Non bien mieux qu'un chat errant. Répondit Ada en se penchant pour accueillir l'enfant dans ses bras. Une fleur des champs perdue.
C'est alors que Azalée remarqua enfin, attablés autour d'une table en plastique, une série de visages, bouche ouvertes. Mi tétanisé, mi dégoûté, la fixant avec stupeur.
C'était donc ça les oiseaux. Une bande de jeunes autour d'une table de camping.
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