22 ~ Jalousie et complot
La dernière semaine de février, l'histoire du mangemort amnésique avait fait le tour du château et Mme Pomfresh avait enfin décidé d'utiliser la potion de réhabilitation afin de lui rendre ses souvenirs.
Harry tenait absolument à être présent lorsqu'il retrouverait la mémoire donc McGonagall , Mme Pomfresh, Slughorn et lui même étaient à présent autour du lit du mangemort et la potion bouillonnait dans un chaudron à côté d'eux.
L'infirmière administra la potion au mangemort juste avant de lui donner du Veritaserum et après quelques secondes, ce dernier ouvrit les yeux grands comme ceux de Dobby.
« Je... je... bégaya-t-il, je crois que je me souviens de...
-Calmez vous, fit Mme Pomfresh avec sérénité, concentrez vous uniquement sur votre identité dans un premier temps. Après nous verrons.
-Très bien, céda-t-il en fermant les yeux, je m'appelle John Wally. Je vivais à Godric's Hollow. Il y a dix-sept ans Vous-Savez-Qui a été anéanti et c'est à ce moment là que j'ai cessé d'être son partisan. Déjà j'avais été obligé de le devenir alors le fait qu'un bébé l'anéantisse, ça a été comme une libération. Je me rappelle de toi, lança-t-il soudain en se tournant vers Harry, tu étais ce bébé. Il y a cinq ans, ma marque est revenue et j'ai tenté de fuir mais c'est dur de fuir un mage noir. Ils m'ont retrouvé, lui et ses autres partisans puis séquestré durant quatre ans. Quatre années de malheur enfermé dans...
-Un manoir ? Tenta la directrice,
-Non, un grenier de maison. Deux personnes vivaient dedans : la "chef" mangemort, si je puis dire, et son petit fils. Elle n'a jamais dit son nom mais celui du fils de sa progéniture est Neville. »
Harry ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau tandis que Mme Pomfresh étouffait une exclamation.
« Pendant quatre ans j'ai souffert en silence et l'année dernière, à la mort de leur mage, les mangemorts restants, sept entre autres, m'ont ensorcelé, tous autant qu'ils étaient...
-Mais, John, vous avez subi VINGT-SEPT sortilèges... soupira Mme Pomfresh,
-Je sais. La mangemort bras droit du seigneur des ténèbres m'a ensorcelé vingt et une fois. Elle est sadique, sans pitié... c'est une vieille peau de dragon en décomposition...
-S'IL VOUS PLAÎT ! UN PEU DE TENUE ! Cria McGonagall,
-Désolé professeur, je disais donc que que c'était une méchante mangemort qui a fait beaucoup de mal. Il y a quelques mois du coup, j'ai erré sans but ni souvenirs mais je suis tombé sur toi Harry. Et vous connaissez la suite...
-Oui en effet. Dit le survivant. »
Ils avaient tous eu un électrochoc en entendant ces dires. Ils savaient que c'était la vérité et cela signifiait que... la grand mère de Neville était la plus fidèle des mangemorts de Voldemort... Comment quelqu'un de saint d'esprit aurait pu croire un truc pareil !
Et bien pourtant c'était ce qui était sorti de la bouche d'un ancien mangemort sous Veritaserum.
Harry se posait toutes sortes de questions.
Est-ce qu'il devait révéler à Neville ce qu'il avait appris ?
Est-ce qu'ils allaient vraiment arrêter une femme qui avait pris soin de son petit fils toute sa vie ?
Le Gryffondor ne savait pas comment réagir.
Le professeur McGonagall décida de ne rien dire pour le moment à Neville et d'envoyer des Aurors chez sa grand mère et à l'hôpital, où étaient ses parents afin de les protéger, juste au cas où.
Elle demanda à Harry de retourner dans la tour de Gryffondor avec ses amis et de prévenir seulement Ron et Hermione.
Ce dernier s'exécuta.
Arrivé dans la salle commune, il trouva ses deux amis en plein débat sur la tarte à la mélasse et les elfes de maison. Deux choses très différentes mais, de leur point de vue, liées.
Il leur raconta absolument tout ce qu'il avait entendu et compris, en d'autres termes : Tout.
Le lendemain, Potter croisa Drago dans un couloir désert et le blond le prit par la main et l'embrassa mais Harry se dégagea aussitôt :
« Y'a un truc qui cloche Potter ? Demanda Malfoy avec un froncement de sourcil,
-Nan, laisse... je vais bien... je dois juste... aller en cours.
-Et bien moi aussi mais ça ne m'empêche pas de t'embrasser dans un couloir par ce que je t'aime... fit Drago sur le ton de la conversation,
-Rhoo ! Fait pas ton Malfoy ! Tu sais très bien que moi aussi je t'aime, mais tout de suite je dois aller en défense contre les forces du mal, s'énerva très sérieusement Harry. »
Le Serpentard le regarda s'en aller avec ahurissement. Il l'avait rembarré. Il ne voulait plus de lui, ou alors il avait un gros problème... ou même les deux...
Harry quand à lui, s'en voulait à mort car il cachait un sombre secret à l'homme qu'il aimait. Partir comme ça au milieu d'une démonstration d'affection lui avait retourné l'estomac. Il n'avait même pas la force de pleurer tellement il était triste. Il ne pouvait pas se résoudre à lui dire, mais il ne pouvait pas non plus le perdre.
Le dilemme était cornélien.
Durant le cours de Tonks, les deux jeunes hommes restaient chacun dans leur coin à se poser toutes sortes de questions, toutes plus paradoxales les unes que les autres.
Drago se demandait essentiellement qui lui avait volé son petit ami et pourquoi Harry avait-il réagi comme ça.
« Hé, Harry, dit Ron, en le regardant avec un air inquiet, ça va ? On dirait que t'es dans les vapes,
-Hein... fit un brun un peu (beaucoup) désorienté, quoi ? Oui je sais... je pense juste.
-Alors primo, tu ne dois pas ruminer comme ça, deusio, tu ne peux strictement rien lui dire alors arrête de te poser des questions et fait comme si de rien était ! Le réprimanda Hermione,
-C'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire ! S'insurgea Potter, je l'aime ! Tu feras quoi toi avec Zabini hein !!?
-Je... je... marmonna Hermione, désarçonnée,
-C'est bien ce que je pensais, fit Harry en attrapant son sac et sortant de la classe pile au moment où la sonnerie retentissait. »
Il erra dans les couloirs pendant quelques minutes jusqu'au moment où il s'arrêta en plein milieu du couloir du troisième étage. Il était vraiment très fatigué de penser. Il ne savait pas pourquoi mais il ne bougea plus pendant un moment.
Drago était étonnamment chamboulé. Il avait vu Potter sortir de la classe quasiment en courant. Le problème c'est qu'il était parti tellement vite que le blond n'avait pas pu le suivre.
Leur dure journée était enfin terminée bien que les deux garçons se soient quittés en un froid plus que glacial et étaient tous deux très inquiets.
Chacun de leur côté, ils se demandaient si une bonne nuit de sommeil leur ferait le plus grand bien.
Harry se résigna à dormir... mais Drago, lui, se rendit dans la salle sur demande, demandant la salle au piano, sobre mais accueillante et joua toute la nuit jusqu'à ce que tous les doutes, toute la joie, toute la colère, toute la tristesse, tout l'amour même, qu'il ressentait se soient envolés, remplacés par la concentration et la fatigue.
Quand l'aube amorça son ascension, Malfoy arrêta enfin de jouer.
Il avait les mains meurtries mais la tête vidée.
Malgré ça, il savait qu'il devait en parler avec son brun.
Il se résigna.
Le Serpentard sortit tranquillement de la salle et prit la direction de la tour de Gryffondor dans l'intention de parler à Harry.
Le survivant, lui, se levait à peine. Il s'habilla et s'étira comme un chaton et descendit dans la salle commune.
« Ginny, salut ! Tu vas bien ? Demanda-t-il à la rousse qui venait de dévaler les escaliers venant du dortoir des filles,
-Ouais... mais là je dois y aller Harry, c'est pas le moment... »
Le brun s'affala dans un canapé et songea à sa dispute avec Malfoy. Il s'en voulait terriblement et sentit qu'il devait lui dire même si cela lui avait été défendu.
Il se leva alors, résigné, et sortit de sa salle commune.
À peine avait il fait dix pas qu'il se prit quelqu'un en pleine face. C'était son blond. Quand il le vit, le sang lui monta à la tête et il rougit fortement.
« Potter... justement, je voulais te parler... commença Drago,
-Non Malfoy, d'abord moi. Désolé de t'avoir caché des choses mais ça a une grande importance alors je veux tout te dire. »
Le Serpentard tendit une oreille et écouta tout ce que son brun lui raconta. Il lui raconta absolument tout, du mangemort amnésique jusqu'à l'identité de la plus fidèle mangemort de Voldemort...
« Voilà, tu sais tout... fit Harry, vert de peur, t'en dis quoi ?
-J'en dis que t'aurais pu prévenir avant ! On est tous en danger là Potter ! Et, sois dit en passant, j'ai eu peur que tu me dises que tu me quitte pour un autre... lâcha Malfoy, un peu honteux,
-Mais non ! Tu es le seul dans ma vie, ne t'en fais pas.
-Je t'aime bien tu sais... plaisanta le blond,
-Ouais, je pourrais dire à peu près pareil, répondit Harry sur le même ton. »
Ils s'embrassèrent sous les protestations de la grosse dame qui avait tout vu et le Gryffondor prit la direction du parc pour un petit bol d'air en solo.
Il allait s'asseoir sur l'herbe quand il entendit une voix. Il se pressa alors le dos contre le mur et écouta :
« ...Oui madame. J'ai bien lancé un imperium sur John... Il n'a dit que ce que je lui ai demandé de dire même sous Veritaserum... mais le problème c'est que la potion était tellement puissante qu'il a révélé votre identité... disait une voix d'homme,
-Bien... bien... excellent... oui, je reconnais que ça compliquera deux trois choses... Mais tant que personne ne sait que mon Tom Jedusor et moi nous sommes légitimement mariés, tout est pour le mieux.
« QUOIIII ? PARDON !! Se dit Harry.
-J'éliminerais Harry Potter même si c'est la dernière chose que je dois faire dans ma vie. Je deviendrais la plus puissante sorcière du monde. Plus puissante encore que mon mari en personne ! Je suis une sang pure et j'ai donc beaucoup plus de chance d'y arriver...
-Bien sûr Black-mageresse... »
Harry eut une grimmace. Black-mageresse !? C'est comme un mage noir en féminin... Eurk... Un nom affreux...
Non mais ! Ils avaient tous le don de se trouver de ces noms !
Il devait prévenir McGonagall ! C'était une nécessité absolue.
Il courut à travers le château jusqu'à ce qu'il soit devant la gargouille de la directrice. Il essaya "Poudlard" mais ça ne marchait plus...
Il commençait à perdre patience, quand McGo arriva tranquillement.
« Potter ? Fit elle, surprise, que faites vous devant mon bureau ?
-PROFESSEUR !! MME LONDUBAT !!! Elle est mariée à Voldemort ! S'étrangla Harry,
-Auriez vous peur Potter ? Demanda McGonagall, inquiète,
-Non j'en ai juste marre en vérité. J'en ai assez que tout le monde essaye de me tuer ! Remarqua Harry avec désinvolture. »
En effet, il n'avait peur de pas grand chose à part des détraqueurs mais il était fatigué de toujours fuir.
« Mais ça n'est pas possible qu'ils soient mariés.
-Que voulez vous dire ?
-Il faudrait forcément un témoin chacun...
-Mais si Wally était sous impérium, on doit tout remettre en question, soupira Harry, non, se reprit il, la seule chose de véridique est l'identité de la mangemort en chef...
-Seul un maléfice très très très puissant aurait pu contrer les effets du Veritaserum...
-Elle a dit qu'elle deviendrait la Back-mageresse... expliqua le Gryffondor, ce qui veut dire qu'elle est la plus puissante sorcière au...
-Je crois que vous oubliez quelqu'un... vous même Harry... Vous étiez plus puissant que Voldemort alors ça n'est pas une petite mangemort de rien du tout qui vous détrônera. Dit alors McGonagall d'un ton condescendant. »
Il est vrai qu'il était puissant, mais de là à ce qu'un garçon de dix-huit ans vainque une femme de soixante-cinq ans... Bon, dit comme ça c'est logique, mais ça ne l'était pas.
Elle avait énormément d'expérience ! Et l'expérience est une partie de la puissance. Elle avait réussi à pénétrer dans le château sans que personne ne la remarque...
Tellement douée cette mamie...
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