Chapitre 12


Lundi matin. Je déteste ces deux mots ensemble. La nuit dernière, j'ai à peine réussi à fermer l'œil. Évidemment, j'ai passé toute la nuit à m'imaginer des scénarios incluant Thomas et ce fut une perte de temps, car ce matin, aucun signe de vie de sa part. De toute façon, je n'ai pas vraiment le temps de m'occuper de tout cela cette semaine, j'ai tellement de travaux à remettre. Le stress commence à m'envahir alors je saute dans la douche pour me détendre. Par la suite, je réponds aux messages de mes parents. Ils sont supposés revenir à la maison d'ici quelques semaines et il serait temps parce que ça fait très longtemps que je suis seule chez moi. Je range tous mes cahiers dans mon sac, je termine de me préparer et je m'installe dans la voiture pour partir direction l'université.

Le cours du matin est particulièrement pénible et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à mon téléphone. J'attends désespérément un message de Thomas, mais en même temps, je suis en colère contre lui de me mettre dans cet état d'esprit. Je déteste être cette fille qui ne peut penser qu'à un gars et ne rêve que de le voir. Avec Will, c'était différent. Il y avait un équilibre, ça n'était jamais malsain. Du moins, jusqu'à ce qu'il couche avec quelqu'un d'autre. La journée passe lentement, je suis physiquement présente en cours, mais mentalement ailleurs.

Le reste de la semaine se déroule comme d'habitude, trop lentement. Je voie des amies de l'université, j'étudie et j'avance mes travaux,  mais sans vraiment être présente à cent pourcent. Malgré moi, mon téléphone devient mon obsession, espérant recevoir un message, juste un message, c'est tout ce que je demande. Je commence à perdre espoir, jusqu'au vendredi soir où mon téléphone se met à sonner. Je laisse la sonnerie se prolonger un peu, pour donner l'impression d'être occupée.

- Allo, répondis-je.

-Alice, c'est Thomas, ça va ?

-Ah Thomas, répliquais-je de ton innocent. Oui je vais bien, longue semaine d'école, mais au moins elle est terminée et toi ?

- Ça va aussi, merci. Alors je te téléphonais pour savoir si tu étais disponible ce soir ?

Je laisse un silence s'installer, pour donner l'impression que je réfléchis... Comme si j'avais quelque chose de mieux à faire.

-Oui je suis disponible, dis-je tout bonnement. Pourquoi?

- Je pensais qu'on pourrait sortir et jaser un peu.

-D'accord, je veux bien.

-Super Al, je suis chez toi dans 25 minutes. À tantôt!

25 minutes, bon sang, je dois me dépêcher.

Les 25 minutes se sont écoulées assez rapidement, je suis en train de faire un peu de ménage dans la cuisine quand ça sonne à la porte.

- Hey, Thomas ! Content que tu sois là, dis-je d'un ton un peu trop enjoué.

-Hey! Moi aussi je suis content de te voir.

- Alors, on va où? demandai-je.

- Il y un petit bistro pas trop loin d'ici, j'ai pensé qu'on pourrait aller y faire un tour.

- Super, ça me va.

Une fois arrivés au bistro, nous nous installons à une table et je parcours le menu. Tout semble délicieux. Nous commandons une entrée à partager ainsi que nos plats principaux.

- Ta semaine a bien été ? me demande-t-il.

- Elle a bien été, mais un peu trop longue à mon goût. Toi?

- J'ai été pas mal occupé au bureau et je suis sorti quelques fois avec Jo.

- Ah ça explique bien des choses, dis-je un eu trop fort.

- Pardon?

- Non rien, désolée, répondis-je en souriant.

- Bon, Alice, commence-t-il d'un ton hésitant, il y a quelque chose dont je voulais te parler. En fait...

Mais le serveur arrive à ce moment-là avec notre entrée. Nous le remercions et je fixe Thomas, attendant la suite de sa phrase.

- Eh bien, l'autre soir quand tu m'as parlé de ce que Will avait fait, ça m'a ouvert les yeux. Je veux dire que lorsque tu donnes ta confiance à quelqu'un, c'est une preuve très importante. Maintenant je sais ce que ça signifie pour toi.

- Oui en effet.

- Puis tu m'as dit que tu me faisais confiance, alors je sens que je dois être honnête avec toi.

- Thomas, c'est vraiment gentil ce que tu me dis, mais en ce moment, je suis bien, je n'ai pas envie de gâcher cette soirée. Si tu penses que ce n'est pas si grave, vas-y. Autrement, attends un autre moment. Je t'en supplie, je suis fatiguée de toujours avoir mal.

Je vois qu'il hésite. Normalement je l'aurais laissé parler, mais j'ai l'impression que ce qu'il a à avouer va mettre fin à ce que nous avons et je ne suis pas encore prête à ça.

- D'accord, répond-il de manière hésitante. Je vais vraiment devoir t'en parler bientôt, Alice, la dernière chose que je veux c'est te blesser.

Il prend ma main et nous nous regardons pendant un instant. Nous terminons notre repas en discutant de tout et de rien. Je me sens légère et je refoule au plus profond de moi la peur qui tente de m'envahir. Il paie l'addition et nous quittons le restaurant.

- Tu veux faire quoi maintenant ?

- Si tu veux, il n'y a personne chez moi, on y serait plus calme, répondais-je.

- Je te suis Ali !

Nous retournons chez moi, j'ouvre une bouteille de vin et nous nous installons dans le salon.

- Jonathan ne cesse de m'envoyer des messages, je ne lui ai pas dit que je passais la soirée avec toi, mais ce n'est pas à cause de toi, c'est juste que je ne veux pas trop mettre d'attentes sur... eh bien, sur nous, dit-il en nous désignant tous les deux.

- Ne t'inquiète pas je comprends, je n'en ai pas parlé non plus à Jess. Elle me poserait trop de questions de toute façon.

Nous échangeons un rire complice. Après quelques minutes, nous mettons Netflix.

- Qu'est-ce que tu veux regarder ?

- Comme je t'ai dit plus tôt, je te suis Alice.

- Allons-y pour le classique Friends alors.

- Pas si classique que ça, je ne les ai jamais regardés.

- Pardon ? Je vais devoir te demander de sortir, plaisantais-je en riant.

- Il vaut mieux tard que jamais, répondit-il en souriant.

Nous regardons les premières émissions et je l'entends rire à chaque fois que je cite une réplique. Au bout d'un moment, nous nous rapprochons de plus en plus. Sa main se pose sur ma cuisse et son autre bras s'enroule autour de ma taille me laissant emporter par cette douce proximité. Je me blottis dans ses bras. Je me sens tellement bien. À cet instant, je suis convaincue que rien ne peut m'atteindre. Les battements de mon cœur s'accélèrent, et je me tourne vers lui, captivée par son regard. Je ne peux résister à l'envie de l'embrasser, et il répond avec passion. Si je pensais que le sentiment intense de notre premier échange ne pourrait pas être égalé, je me trompais. Ce baiser est encore plus électrisant, amplifiant mon désir pour lui. Je me sens irrésistiblement attirée et je me retrouve rapidement sur lui, en le chevauchant, ressentant son désir grandir à travers son pantalon. Cela ne fait qu'encourager mes mouvements, alors que nous nous abandonnons à cette passion qui nous consume.

- C'est tellement merveilleux, j'ai toujours cru que ça serait parfait entre nous, mais ce que je ressens en ce moment, c'est bien plus que ça, chuchote Thomas entre deux baisers.

Il murmure exactement les mots que je ressens au plus profond de moi, et cela me rassure. Nous restons ainsi, enlacés, nos souffles entremêlés, sans vouloir nous séparer. Je suis bien dans ses bras. Le temps semble s'arrêter autour de nous, et je ne veux pas me retirer de cette étreinte.

- Cette fois-ci, s'il te plaît, dors ici, avec moi.

Il acquiesce d'un léger mouvement de tête et m'embrasse à nouveau. Puis, avec une détermination palpable, il se lève et me soulève délicatement dans ses bras, refusant de laisser le moindre instant s'écouler sans que nous soyons près l'un de l'autre. 

Nous franchissons le seuil de ma chambre, où nous pourrons nous abandonner à cette pulsion qui nous guide. Les gestes se font plus fiévreux, les baisers plus enivrants. Nous nous abandonnons à cet instant d'intimité, sans penser à ce qui nous entoure. Les soucis et les doutes s'évanouissent, ne laissant place qu'à la chaleur de nos corps et à l'échange de tendresse et de désir. Chaque caresse et chaque baiser renforce notre connexion. Je me sens vibrer au rythme de nos émotions partagées, chaque sensation amplifiée par la présence de l'autre. La nuit s'écoule ainsi, dans une intimité passionnée qui nous enveloppe. Finalement, épuisés et comblés, nous nous laissons enfin aller à un sommeil réparateur. Nos corps s'entrelacent, nos souffles et nos esprits s'apaisent dans les bras l'un de l'autre. Nos corps, encore vibrants des sensations des derniers moments trouvent un répit dans le sommeil.

***

- Ne t'inquiète pas, mon chéri, elle doit encore dormir.

- Alors à qui appartient cette voiture devant chez nous ?

- Peut-être à Jessica ou à un voisin, la rue ne nous appartient pas aux dernières nouvelles.

- Bon tu as sûrement raison, je pensais seulement qu'elle aurait été réveillée à cette heure-ci.

- Elle ne s'attendait pas à nous voir aujourd'hui, ce n'est pas sa faute si elle dort encore.

- Je sais, je sais...

Soudain, des voix parviennent à mes oreilles. Seigneur, c'est bien réel, je ne suis pas en train d'halluciner. Je me retourne et là, devant moi, la plus belle vision qui soit : Thomas, allongé dans mon lit. Je le contemple, subjuguée, oubliant complétement les voix qui m'entourent. Je suis sur un petit nuage.

- Je vais aller la réveiller, je veux la voir, ça fait trop longtemps.

- D'accord, mais fais-le doucement.

Thomas ouvre les yeux tranquillement et me regarde.

- Salut toi.

- Salut Thomas.

Il m'enlace, mais au même moment, j'entends des pas monter les escaliers et je réalise que je ne suis pas en train d'halluciner. La porte de ma chambre s'ouvre avant même que je puisse prévenir Thomas.

- Allo ma fille d'amour! Oh mon dieu tu n'es pas seule, je suis désolée chérie.

- Maman! Je me lève d'un bond et me dirige vers elle. Vous êtes revenus ?

- Oui, nous...nous voulions te faire une surprise.

Ma mère pose son regard sur mon lit.

- Bonjour Gabrielle, content de vous revoir.

- Oh mais c'est Thomas! Ça fait si longtemps! s'exclame ma mère. Elle se dirige vers mon lit, et c'est à ce moment que mon père décide d'entrer.

- Alice ma cocotte! Tu m'as tellement manqué. Il avance pour me prendre dans ses bras, mais remarque que quelque chose cloche. Que se passe-t-il ici ?

- Maman, papa, je suis vraiment heureuse de vous voir, mais pourriez-vous nous laisser quelques minutes pour... vous savez, nous préparer ? Nous vous rejoindrons en bas !

- Nous ? Il regarde mon lit. Ah mais c'est...

-OUI c'est Thomas, le coupai-je. Maintenant sortez, s'il vous plaît.

Ils quittent ma chambre. Je regarde Thomas avec découragement, mais il semble trouver toute cette situation amusante.

- Tu savais qu'ils revenaient aujourd'hui ?

- Oui, bien sûr, j'ai fait exprès de t'amener ici et j'espérais justement qu'ils entrent pendant que nous étions à moitié habillés. Mais non, je ne savais pas, soupirai-je.

-C'est bon Al, ne te fâche pas. Je me demandais, simplement.

- Je sais désolée. Bon, on s'habille et on descend.

-Oui, mais juste avant...

Il me prend par la taille et m'embrasse, nous nous retrouvons dans le lit et nous nous enlaçons.

- Ok Thomas arrête, nous devons y aller.

Nous nous habillons et descendons.

- Ah ma chérie! Je suis si contente de te voir.

- Moi aussi maman.

Je prends ma mère et ensuite mon père dans mes bras.

- Nous allions déjeuner, vous vous joignez à nous?

- En fait, Thomas doit y aller malheureusement.

Il me regarde avec un air incertain et je lui fais des gros yeux.

- Oui je...je dois y aller, ma sœur m'attend, répond-il en bégayant. Très content de vous avoir vue. Gabrielle, ajoute-t-il, Martin, à la prochaine.

Il m'embrasse sur la tempe, me fais un signe de la main et part.

- Alors on se parle à tous les jours, mais il ne t'est jamais venu à l'esprit de me parler que tu sors avec THOMAS ?

- Bon alors premièrement, nous ne sortons pas ensemble. Deuxièmement, je ne t'ai rien dit, car il n'y a rien à dire.

Ils me regardent perplexe.

- Le sujet est clos merci. Racontez-moi tous les détails des derniers mois maintenant!

Ils m'expliquent toutes les nouveautés dans leur vie et toutes leurs péripéties. Nous discutons longuement, jusqu'à ce que ma mère s'excuse et monte faire une sieste..

- Alors ma chérie, tu as l'air de mieux aller ? La dernière fois que je t'ai vue, tu n'étais pas aussi joyeuse.

- Ça m'a pris du temps, mais j'ai réussi à passer au travers de ma peine d'amour, il ne me méritait pas.

- Oh non, ça c'est certain. Personne ne blessera ma fille, plus jamais.

- Je t'aime papa.

- Moi aussi... En ce qui concerne Thomas, tu es certaine qu'il n'y a rien de plus entre vous ?

- Écoute papa, pour l'instant il n'y a rien, on s'apprécie et on passe du bon temps ensemble c'est tout.

- Je comprends, sauf que je me rappelle le temps où il était toujours avec toi et que du jour au lendemain, il n'était plus là. Je sais que tu ne voulais pas en parler, mais je voyais que tu étais blessée.

- Je...je sais, je vais faire attention et il avait ses raisons, mais ne t'inquiète pas, je ne compte plus me laisser faire.

- Tu es parfaite Alice, ne laisse personne te faire croire autrement.

- Oh, papa, tu m'as tellement manqué.

Nous continuons à manger et à discuter pendant au moins une heure. Mon père monte ensuite se reposer à l'étage, et j'en profite pour avancer dans mes études. Après avoir passé un peu de temps avec ma famille, je me sens apaisée et reconnaissante d'avoir leur soutien. Je réalise à quel point leur présence et leur amour sont importants dans ma vie. 

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