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GABRIEL | Depuis un quart d'heure, je les regarde danser, et je rage de voir ses mains se poser sur ses hanches, dans le creux de ses reins. De la fixer avec une intensité de désir qui me donne des envies de meurtre. Tandis que ses lèvres épousent les siennes, alors que je n'ai qu'une envie, c'est que ça soit les miennes qu'elle embrasse avec autant de ferveur. Je ferme les yeux et je sens encore le goût de notre dernier baiser...

Je sais que j'ai merdé sur toute la ligne avec elle. Je devais la tenir à distance de mon cœur. Kenzie est dangereuse pour moi. Elle est cette femme, dont je rêve, mais quand j'aurai cinq ou dix ans de plus. Quand je me serai posé, que j'aurai une bonne situation, là je pourrai l'impressionner et la revendiquer.

Je ne lui ai pas tout dit sur mes raisons de retour en France. Comme je lui ai menti sur mes sentiments pour qu'elle arrête de songer à nous. Je savais que Priam en profiterait pour la récupérer, mais je pensais naïvement qu'elle ne tomberait pas sous le charme de ce bad boy de pacotille.

Et c'est tout le contraire qui est arrivé. Elle a l'air si heureuse avec lui. Je crois que je ne l'ai jamais vue aussi souriante, épanouie. Se pourrait-il qu'elle se soit offerte à lui ? Mes poings se serrent et l'envie de lui en asséner quelques-uns me titille de plus en plus. Je termine ma flasque, que j'ai remplie de vodka avant de partir de la fête de la blondasse qui commence à m'emmerder. Kim en veut plus et il n'est pas question que je lui donne ce que je me suis refusé d'offrir à Kenzie.

Après les avoir séparés, je suis là, comme un clampin avec un genou plié devant elle en attendant qu'elle accepte ou refuse ma demande. À ce stade, c'est plus de la supplication. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi minable qu'en cet instant humiliant. Moi, à genoux face à une fille, alors que je ne vais même pas avoir accès à son intimité pour la lui lécher. Putain d'idée à la con...

— Juste une danse, Kenzie. Tu ne risques rien avec tout ce monde autour de nous, et pour être sûre qu'elle ne me rejette pas, j'ajoute. En souvenir de notre amitié.

Je sais que c'est le genre de mot qui compte pour elle. Elle apporte tant d'importance à la loyauté, à la confiance que l'on pouvait partager. Et ça fait mouche. Je lui souris, car tout n'est peut-être pas perdu...

Elle se saisit de la main que je lui tends et je l'attire vers moi. Elle plaque une main sur mon torse pour nous imposer une certaine distance. Nos deux corps sont tout de même assez proches pour que je ressente son parfum fleuri, que j'aime tant. Notre proximité me permet de déceler les battements de son cœur dans sa poitrine mise en avant par cette robe bustier, qui lui va à ravir. Elle est vraiment belle sans pour autant avoir besoin d'artifices. C'est elle, et seulement elle. Mais dans une version bien plus femme. Et putain, qu'est-ce qu'elle est bandante !

— Tu es magnifique.

— Merci.

Je la sens sur la retenue. Son regard fuit le mien et cherche celui de ce connard de boxeur chaque fois que je la fais tourner. Elle ne peut pas le lâcher cinq secondes et m'accorder toute son attention ? Ça me gonfle de découvrir le lien qui les relie et les maintient proches alors qu'ils ne sont pas l'un contre l'autre.

— Tu as peur qu'il en profite pour se barrer ?

— Ça ne risque pas d'arriver.

— C'est vrai que Priam est le petit ami parfait !

Putain, je m'étais promis de ne pas aller sur le terrain, de ne pas parler de lui. Mais la voir aussi attachée à ce mec, qui était mon pote il y a peu de temps encore, ça m'emmerde. Je sais bien que je n'ai aucun droit sur elle, mais, bordel, elle peut tout de même m'octroyer ce court instant de privilège sans pour autant être en totale connexion avec lui. Mon aversion envers lui grandit de plus en plus, car il a obtenu ce que je n'aurai jamais, parce que je ne suis pas un gars pour elle. Je dois la protéger de celui que je suis devenu...

— Je pars demain.

Je m'attendais à une réaction de sa part, mais rien. Elle a capté l'information, mais elle agit comme si elle n'était pas importante. En réalité, elle s'en fout de moi ou de ce que je peux devenir. Depuis quand, mon existence l'indiffère-t-elle à ce point ? J'ai envie de la serrer plus fort contre moi, de l'obliger à me regarder, de caresser le moindre centimètre de sa peau nue. De remonter ma main le long de cette fente indécente, qui dévoile sa jambe pour arriver à son intimité.

Cette robe ne lui ressemble vraiment pas...

Rien que de penser que ce sont ses doigts à lui qui auront la chance d'explorer ce qui se trouve sous le tissu fin et soyeux, je me crispe et me retiens d'exploser de haine au milieu de tous ces pingouins. Je me contente de le foudroyer du regard, alors qu'il ne relâche pas sa surveillance sur nous. Je l'aurai un jour...

— Tu as entendu ?

— Oui.

— Ça ne te rend pas triste de savoir qu'on ne va pas se voir pendant des semaines ?

— C'est déjà le cas. Tu passes tout ton temps avec la blondasse et tes nouveaux amis. D'ailleurs, je suis étonnée qu'elle ne soit pas venue avec toi.

— Je suis partie en douce de sa soirée. De toute façon, elle est trop déchirée pour s'en apercevoir.

Je dois jouer cartes sur table afin qu'elle réagisse. Quitte à en rajouter un peu. Je prends un air grave, intime à ma voix à l'être tout autant. Je plonge mon regard dans le sien pour qu'elle reste connectée à moi et rien qu'à moi. J'ai tellement envie de caresser la peau de sa joue, mais je ne suis pas sûr qu'elle accepte. Et il n'est pas question que j'attire un peu plus l'attention sur moi si elle venait à me rejeter.

— Je ne reviendrais pas.

— Quoi ?

Enfin, la voilà qui m'accorde tout son intérêt. Alors je m'assure de danser sur place pour qu'elle reste de dos à Priam dans le but que je puisse la garder rien que pour moi. J'ai envie d'être égoïste, de me la jouer fragile afin d'accaparer son regard. D'aspirer son âme, de capter son ressenti. J'ai un besoin vital de la déchiffrer tout comme elle sait si bien le pratiquer grâce à sa paume, qu'elle pose sur la joue, sauf que je n'ai pas sa sensibilité, sa réceptivité, et encore moins son empathie... Je me sens vulnérable face à ses deux iris vairons, qui tentent de lire en moi comme dans un putain de bouquin.

— Je vais rester vivre en France avec mon père.

— Mais pour combien de temps ?

— Je n'en ai aucune idée, au moins six mois, après je verrai...

— ... Et tes études ?

— Je vais m'accorder un break cette année et je reprendrai quand tout ira mieux.

— Comment ça, quand tout ira mieux ? Tu as des problèmes ?

C'est maintenant que tout se joue. Guidé par l'alcool et les substances que j'ai consommés, je me sens plus léger, désinhibé, moins empreint à lui dissimuler ce que je vis. Pour autant arrivera-t-elle à me comprendre ? À ressentir ce par quoi je passe ? Bien sûr que non, alors encore une fois je m'enlise.

— Mon père est malade.

Kenzie s'arrête de danser et me regarde droit dans les yeux pour voir si je dis vrai. Enfin, elle n'est centrée que sur moi. J'éprouve à nouveau notre connexion, si seulement je pouvais placer ma tête sur ses jambes pour qu'elle me caresse les cheveux afin de dissiper toute cette merde, qui s'accumule dans mon esprit.

Putain, comment lui expliquer ce qui ne tourne pas rond chez moi ?

Alors j'attrape sa main et je la dépose sur ma joue pour qu'elle me sonde. Je ne vais rien lui dissimuler. Ni pour mon père ni sur ce qu'elle représente pour moi. Je tiens à ce qu'elle lise en moi tout ce que je ressens, tout ce que je n'arrive pas à lui dire, tout ce que je m'interdis.

Plus question de me cacher, je veux qu'elle sache que je l'aime.

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➥ Gabriel les regarde danser, s'embrasser depuis un quart d'heure et la jalousie est en train de le bouffer. Il ne parvient pas à accepter qu'elle accorde toute son attention à Priam. Il ne pensait pas que Kenzie aurait des sentiments pour son ancien pote. La voir heureuse lui fait mal pourtant il l'a bien cherché, non ?

➥ Gabriel lui apprend qu'il va demeurer un long moment en France, car son père est malade. Il attend une réaction de la part de Kenzie, qui ne vient pas. Celle-ci reste muette. Pourquoi, d'après vous ?

➥ Il prend le risque de la laisser sonder son esprit en plaçant la main de Kenzie sur sa joue. Que va-t-elle découvrir selon vous ?

➥ Comment peut-il dire qu'il l'aime et agir aussi mal avec elle ?

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✨ Demain matin à 11 h 00, on retrouvera le nouveau chapitre de MACKENZIE.

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🥰 Bonne journée, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🖤 Kty.Romance 🩷