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PRIAM | Au fur et à mesure que je lui avoue mon secret, je la sens se contracter. Tout son corps s'est tendu et elle recule instinctivement. Une sorte de protection qu'elle adopte. Et je le comprends très bien. Je sais qu'elle a horreur de ces luttes féroces et acharnées qui se passent dans l'octogone où tout est permis.

Connor en mate souvent à la télé et elle râle toujours après lui en le traitant de sadique, de regarder des hommes se taper dessus à ce point. Elle trouve que les participants sont des sauvages.

— Tu combats dans cette cage ?

— Oui. Et j'en ai un qui est prévu demain soir. J'ai essayé de négocier pour qu'il me place sur un autre programme, mais il ne veut pas en démordre.

— Tu vas te battre dans cette arène ?

Le peu de souffle, qui lui a permis de me partager son ressenti, m'arrache des petits bouts de cœur. Ses paumes se posent sur mes joues. Elle a des larmes, plein les yeux. Tandis que mon métronome perd le rythme et pleure de lui causer autant de peur et d'inquiétude.

— Je n'ai pas le choix.

— Oh, non...

Mac ne retient plus ses larmes et je me sens d'autant plus mal qu'elle les verse à cause de moi. Elle se colle contre moi et je resserre mon étreinte sur son corps tremblant.

— Tu risques de...

— Non. Juste d'être amoché.

Elle se redresse et semble avoir pensé à quelque chose.

— Tes absences au lycée n'étaient pas pour soutenir ta mère ?

— Je ne pouvais pas venir en cours avec une tronche tuméfiée.

— Oh. My. God...

Ses lèvres se pressent pour embrasser la moindre parcelle de peau qui recouvre mon visage. Mac termine par ma bouche après que j'ai fermé les paupières tant je suis ému par son geste. Et puis je la sens se reculer et me demander.

— Comment s'appelle ce connard ?

— Phil Jefferson. Pourquoi ?

— Viens. J'ai une idée...

Elle me tend sa main et je me relève en ne comprenant pas en quoi cette information a l'air si importante. On rejoint ses pères et les jumeaux, ainsi que ma sœur, qui aussitôt me regarde pour savoir comment ça va.

— Papa. Tu connais pas mal de monde dans le milieu du sport. Est-ce que Phil Jefferson te dit quelque chose ?

— Oui, il répond froidement. Pourquoi ?

— Ne me dis pas que tu es en affaires avec ce connard ? S'inquiète son autre père.

Aussitôt, Connor se lève et se dirige vers moi. Je n'en mène pas large. Il s'avère particulièrement impressionnant quand il éprouve de la colère. Ça n'arrive pas souvent et c'est ce qui rend la situation d'autant plus intimidante.

— Tu trafiques pour lui ?

— Non...

— Il se bat dans cette cage pour animaux, s'affole Mac, affectée par mon aveu.

— Tu combats illégalement ? Combien lui dois-tu ?

— 7 000, non, enfin 14 000 maintenant.

Je lui avoue en baissant les yeux. Je ne veux pas lire la déception dans leurs regards. Qu'est-ce qu'ils vont penser de moi ? Je n'ai plus rien du mec qui pourrait rendre leur fille heureuse. Est-ce qu'ils vont m'interdire de la revoir ?

— Allons à l'intérieur, on va en discuter. Rien que tous les deux, il précise en voyant les autres se lever.

— Tu ne m'empêcheras pas de venir.

Mac se poste devant Connor et lui impose toute sa détermination. Leur duel oculaire est impressionnant. Aucun des deux ne veut lâcher et qu'est-ce que j'aime quand elle se bat pour moi.

— Je dois d'abord parler d'homme à homme avec Priam. Ensuite, tu pourras nous rejoindre.

James appuie ses mains sur les épaules de ma Luciole et lui confie quelque chose à l'oreille. Elle relève sa tête vers Connor. Son attitude a changé. Elle s'approche pour poser sa paume sur la joue de son père. Elle ne le sonde pas comme elle le réalise d'habitude. Là, c'est plus pour lui apporter son soutien, on dirait, puis elle retire sa main et l'embrasse au même endroit. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. La seule chose que je perçois, c'est l'inquiétude dans le regard de Mac, James et Connor.

Serais-je encore plus dans la merde que je ne le pense ?

Ma sœur et les jumeaux entourent ma belle brune, que je ne quitte pas des yeux. Elle s'inquiète pour moi et je m'en veux de lui causer autant de tristesse.

— Suis-moi.

Son ton sévère n'a plus rien à avoir avec celui qu'il emploie généralement. Je sens une dureté dans sa démarche aussi. Il boite bien plus que d'habitude. Je sais qu'il a été blessé quand il était Marines, mais je n'en connais pas le fin mot.

On entre dans la cuisine. Il se dirige directement vers le frigo et en sort deux bières. On s'assoit sur les tabourets hauts sans rien dire. Face à face. Laissant juste l'îlot central nous séparer.

Il avale une bonne rasade de sa boisson tandis que je tente de retirer l'étiquette, petit bout par petit bout de sur le verre de ma bouteille. Je n'aime pas particulièrement le goût de la bière, mais je ne vais pas le lui dire, il est bien assez contrarié comme ça.

— D'où est-ce que tu connais Phil Jefferson ?

— Les mecs qui bossent pour lui traînent aux abords du lycée.

Prêt à sortir de ses gonds, il avance le torse vers moi et me demande aussitôt sans lâcher mon regard. Le sien est dur, contrarié, ce qui ne fait qu'accentuer ma peur.

— Tu lui as déjà acheté de la came ?

— Non, je ne touche pas à cette merde. Pourtant, il m'en a offert plusieurs fois. Mais j'ai toujours refusé.

Je pensais que mon aveu sincère allait le détendre un peu, mais même pas. Il reste focalisé sur la came, alors que ce n'est pas mon problème ce que trafique Phil à côté des combats.

— Donc il vend sa drogue aux jeunes du lycée ?

— Oui. Et il...

— ... Propose des crédits.

Je baisse les yeux et puis je me rappelle pourquoi je lui ai demandé de l'argent. Je me redresse et plante aussitôt mon regard dans celui de Connor, qui ne m'a pas lâché depuis qu'on est assis. L'ébauche d'un sourire en coin égaye légèrement son visage, qui est devenu dur quand Mackenzie a évoqué le nom de l'autre enfoiré.

— J'admire ton attitude fière. J'aurais aimé avoir ton assurance au même âge.

Connor replonge vingt ans en arrière et me raconte son adolescence mouvementée au côté de Phil. Ils étaient amis. Inséparables. Ils ont fait les quatre cents coups ensemble. Jusqu'à dériver vers certains extrêmes à cause de la drogue. Il m'avoue sa déchéance et l'état pitoyable qui était devenu le sien. Avec Phil, ils revendaient de la came pour pouvoir se servir dans celle à leur disposition.

— Tu te doutes bien qu'on s'est fait choper. On consommait plus que ce qu'on fournissait.

— Tu as dû payer tes dettes.

— Je les ai entièrement remboursées, et avant de continuer ma descente aux enfers, je me suis engagé chez les Marines.

— Phil aussi. Ça lui arrive de se pavaner avec son uniforme et ses médailles lors des soirées qu'il organise.

Il doit sentir à quel point je méprise ce gars, car sa voix se radoucit un peu.

— Tu as dû te battre combien de fois ?

— Onze... Et j'ai gagné tous mes combats.

— Tu es Spartacus ? Il demande tout aussi étonné que moi qu'il sache qui je suis.

— Comment connais-tu mon nom ?

— Je m'intéresse au MMA, tu le sais, on en a même regardé ensemble. Mais je laisse aussi traîner les oreilles et j'ai entendu parler d'un jeune qui gagne tous les combats illégaux en ce moment. C'est donc toi...

Je ne sais pas si je dois me sentir flatté qu'il m'ait reconnu comme un bon boxeur. Ou si je dois au contraire m'en inquiéter parce que ça veut dire que Phil n'est pas près de me lâcher.

Comme si Connor avait lu dans mes pensées, il m'avoue.

— Sois fier que ton nom soit connu. Tes entraînements sont payants. Tu bosses dur pour y arriver. Quant à Phil, je vais m'en occuper. Il m'en doit une et pas des moindres.

— Tu crois qu'il va effacer mon ardoise ? Je ne lui devais plus que 7 000 dollars et je devais encore assurer deux combats, mais...

Je recommence à décoller l'étiquette de la bouteille de bière que je n'ai pas bue. J'aurais plutôt envie de la balancer au travers de la cuisine pour tenter de calmer la colère que je ressens en moi.

— Il a trouvé de quoi rallonger la dette ? Je secoue juste la tête. Ça ne m'étonne pas de lui. C'est quoi, son mode de pression ?

— Mackenzie et Xéna.

— L'enfoiré !

— Je suis désolé, Connor, j'aurais dû continuer à me tenir loin de Mac jusqu'à la fin de mon contrat.

Plus d'une fois, j'ai eu envie de lui démontrer que nous étions plus que des amis, mais la peur que Phil s'en prenne à elle m'a toujours freiné.

— Le passage à l'offensive de Gabriel a précipité les choses.

— Je ne pouvais pas rester en retrait, je ne voulais pas la perdre.

— Je comprends, ne t'inquiète pas, je vais arranger tout ça. Une dernière précision, tu lui as demandé du fric pour quelle raison ?

— Pour payer le traitement et les soins de maman.

Connor ne peut se retenir et tape du poing sur la surface en bois de l'îlot central.

— Putain, il n'a aucune limite ! Il est temps que je lui règle son compte une bonne fois pour toutes. Allez, viens ! Allons rejoindre les autres, ils doivent se demander ce que l'on fabrique. Ton prochain combat se déroule quand ?

— Demain soir... J'ai tenté de le décaler, mais il n'a rien voulu savoir.

— Je vais devoir me montrer efficace. Pour ça, je vais avoir besoin de ton aide.

— Compte sur moi.

On se serre la main et je me sens plus léger d'avoir partagé mon fardeau. Connor est vraiment un mec bien et si j'avais eu un père, j'aurais aimé qu'il lui ressemble.

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➥ Mac est anéantie en apprenant que Priam se bat dans l'octogone et que, toutes les fois où il n'est pas venu en cours, c'était parce qu'il avait reçu des coups. Il y a de quoi qu'elle soit attristée, non ?

➥ Connor pète un câble en sachant que Priam est en relation avec Phil. Forcément, ça remue beaucoup de choses douloureuses en lui. Les fantômes du passé reviennent et il n'est pas question qu'il les laisse l'engloutir à nouveau. N'est-ce pas ?

➥ Priam se confie sur les combats qu'il livre et Connor comprend qu'il est Spartacus. Doit-il s'en trouver flatté comme le lui affirme l'ancien Marines ?

➥ Connor compte prendre les choses en main. Pourra-t-il annuler le combat et surtout la dette de Priam envers Phil ?

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📍 Demain matin à 11 h 00, on retrouvera le nouveau chapitre de PRIAM.

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🥰 Bonne journée, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🖤 Kty.Edcall.Romance 🌸