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MACKENZIE | Je dois lui parler pour éclaircir le quiproquo d'hier et voir quel est son ressenti. Je ne supporte pas de le voir se torturer alors que je suis responsable de cette situation. Je n'aurais jamais dû mentir sur ce bal et rien de tout ça ne serait arrivé. Je tourne ma tête vers son visage contracté. Il l'est tout autant que son corps qui me fuit. Il ne recherche pas le contact comme ça arrive souvent quand on est près l'un de l'autre. Très souvent nos cuisses ou nos bras se frôlent sans qu'on ne le provoque. Le sentir mettre cette distance entre nous me dérange. C'est pourtant pas plus mal, je dois lui parler et me concentrer sur mes mots. Chose que je ne pourrai pas faire si mon corps répond au sien...

Une inspiration.

Et une deuxième.

Je dois me lancer...

— Priam, je suis désolée que tu l'aies appris de la bouche de Gabriel. Il ne savait pas qu'on avait évoqué la possibilité de s'y rendre ensemble.

Sa tête se tourne vers la mienne me coupant la respiration quand ses yeux ténébreux rencontrent les miens.

— Pourquoi as-tu accepté d'y aller avec lui ? Je pensais qu'on était d'accord pour affronter cette corvée main dans la main.

— Oui, on en avait parlé, mais souviens-toi que je t'ai dit que je devais y réfléchir.

Priam serre sa mâchoire, ses doigts sur ses genoux sans jamais me lâcher du regard. Ces iris sont si sombres que je n'arrive pas à lire en lui, comme il me laisse très souvent le faire. Sa respiration est saccadée et sa pomme d'Adam ne cesse de monter et descendre tandis qu'il me fixe. C'est si intense...

— Ce que je remarque, c'est qu'il suffit qu'il débarque avec sa gueule d'ange pour que tu lui cèdes. Je ne veux pas te mentir, Princesse. Tu mérites mieux que lui.

— Toi aussi. Nous sommes amis depuis qu'on est gamin. Je tiens à toi, mais pas comme tu le souhaites.

Je sens une boule obstruer ma trachée à peine les mots ont passé la barrière de mes lèvres. Pourquoi ça me fait aussi mal de le lui dire ? Pourquoi c'est aussi douloureux de lire la déception dans ses deux orbes ? Je le sens fulminer à mes côtés. Il serre tellement ses poings que ses phalanges deviennent blanches.

— N'essaye pas de comprendre comment mon cœur fonctionne. Si tu l'avais capté, c'est moi que tu aurais choisi.

Je l'ai blessé. Je le sens. Je l'entends au travers de ses mots, de sa posture. J'ai tellement mal de lui en causer...

— Ne m'en veux pas.

Ses yeux ne quittent pas les miens pour communiquer avec moi. Sa main se pose sur ma joue et j'en tremble. Il caresse ma pommette de son pouce provoquant une réaction en moi que je n'arrive pas à identifier. Pourtant, sa caresse m'apaise tout comme elle a l'air de le détendre aussi. Sa douceur me bouleverse autant que ses mots...

— Comment pourrais-je t'en tenir responsable ?

Je me lève avec une boule au ventre sans savoir quoi lui répondre. Je me sens mal de lui en causer, je dois arrêter de le torturer à cause de mes mauvaises décisions. Il ne le mérite pas. J'avance d'un pas, mais Priam capture ma main pour que je pivote. Il noue ses bras dans mon dos afin que je me colle à son torse. Et une tempête se déchaîne en moi tout en me sentant sereine. Ce que je ressens est tellement aux antipodes que j'en ai mal au cœur. Alors je me laisse juste emporter par cet apaisement qui adoucit ma respiration.

Ce grand brun ténébreux respire mes cheveux tandis que mes yeux se ferment. Il embrasse mon crâne et je m'accroche à lui pour qu'il continue... Mais il se penche pour me souffler à l'oreille.

— Allons le rejoindre. Ma sœur n'arrive plus à le retenir.

Je plonge mon regard dans le sien pour tenter de voir s'il m'en veut, s'il est en colère contre moi. Mais je ne trouve rien de tout ça. Au contraire, il me sourit. Me chamboule. Me permet de réaliser...

— Tu es un mec génial, un ami précieux, et...

— ... On va s'arrêter là.

Son bras posé sur mes épaules, il nous dirige vers Xéna et Gabriel. Le blond et le brun se toisent, se défient. Alors avant qu'ils ne se sautent à la gorge, je me détache de Priam pour rejoindre Gabriel, faisant fi du froid que je ressens aussitôt que je quitte ceux du brun.

— Ça va, Kenzie ?

— Oui, Gab. On a juste discuté...

Leur duel doit prendre fin pour se rendre en cours. Mais juste avant de passer les portes du lycée, Priam se place devant Gabriel. C'est tout juste si leurs torses ne se touchent pas.

— Ne t'avise pas de la rendre malheureuse ou d'aller voir ailleurs, sinon tu auras affaire à moi.

— Et toi, ne t'approche plus d'elle.

— Mackenzie t'a choisi et je me dois de le respecter. Par contre, je t'ai à l'œil. Un seul faux pas et je te tombe dessus.

— Tu n'en auras pas l'occasion. J'ai assez perdu de temps comme ça.

Ses grands yeux bleus plongent dans mes iris. L'intensité de son regard me chavire et je me noie dans ces deux étendues d'eaux limpides. Ses lèvres se posent sur les miennes et j'en oublie tout ce qui m'entoure. Jusqu'à ce que j'entende un bruit sourd. J'ai juste le temps de voir Priam se tenir la main. Il vient de frapper un casier en métal et il saigne. Je tente de me détacher pour aller le retrouver, mais Gab me retient alors que Xéna et Spencer sont déjà auprès de Priam et l'obligent à se rendre à l'infirmerie. Je me sens coupable de ce qu'il lui arrive.

— On ne devrait pas s'embrasser devant lui.

Gabriel me répond par un nouveau baiser plus passionné encore. Il a dû ressentir ma résistance. Il s'arrête, me fixe et m'informe.

— Il n'est pas là...

Je jette un coup d'œil et je suis soulagée qu'il ait suivi sa sœur et Spencer. Les bras du blond me ramènent un peu plus contre lui alors que mes pensées sont toutes dirigées vers le brun. J'en ai marre qu'ils se prennent la tête à cause de moi. Je me sens perdue, tiraillée...

— Si tu savais à quel point tu m'as manqué... J'ai rêvé de toi toute la nuit, Kenzie.

Je ne peux pas lui répondre, car ce n'est pas le cas pour moi. Sa tête se penche pour atteindre mon cou. Mes doigts accompagnent le déplacement en glissant dans ses cheveux blonds et bouclés, mais pas pour lui témoigner une envie, mais bien pour le retenir d'aller plus loin. Qu'est-ce qui m'arrive ?

— Tu sens tellement bon.

Gabriel commence à grappiller ma peau tandis que je n'arrive pas à apprécier ses baisers. Je me sens soulagée quand le reste de la bande nous rappelle que l'on doit aller en cours. Le baiser qu'on échange n'a pas le goût de la douce euphorie que j'ai ressentie hier au garage.

— On se retrouve au self. Le premier qui arrive garde une place à l'autre ?

— D'accord ! Je m'entends lui répondre.

Je ne sais plus quoi penser.

Priam vient de s'asseoir à côté de moi alors que le cours d'histoire a déjà commencé. Xéna m'a expliqué qu'il avait une entaille qui ne nécessitait pas de points.

— Montre-moi ta main.

— Laisse tomber. Suis le cours, c'est plus important.

Il presse son dos contre la chaise, étire ses longues jambes sous le bureau et se ferme à toute discussion. Ça me fait mal, mais je ne peux pas lui en vouloir. Je suis responsable de son état...

Pas du tout intéressée par la leçon de Madame Brown, je me saisis de mon bloc de dessins et griffonne une fleur. Une pivoine. Puis j'y ajoute un papillon qui se pose sur un pétale. Du coin de l'œil, je vois que j'attire l'attention de mon voisin de bureau. Il récupère un de mes crayons à dessin et commence à ajouter sa touche personnelle à mon croquis comme on le pratique souvent.

Je le regarde exécuter des tracés nets, précis. Le crâne d'une vache sacrée apparaît de profil. J'ajoute une fleur qui s'enroule autour d'une corne. Une pivoine prête à éclore qui trouve sa place dans l'orbite vide.

— Ça serait un beau tatouage...

— Tu devrais le montrer à Théo. Il continue à t'apprendre à tatouer ?

— Oui, même si c'est compliqué, car il ne vient plus aussi souvent au Shop. Regarde le dernier auquel j'ai participé.

Priam soulève la manche de son tee-shirt et me montre un dessin créé par nous deux dans les mêmes conditions, mais dans le cours de math. Ayant autant l'un comme l'autre résolut les exercices assez rapidement.

— Il rend vraiment bien.

— Théo était impressionné. C'est une œuvre unique de la future artiste que tu vas devenir.

— C'est aussi grâce aux éléments que tu as ajoutés qui font de ce dessin une composition complète.

— La douceur de tes lignes tout en rondeurs et déliés, face au purisme de mes traits et à la géométrie de mes contours.

— Un mélange de nos deux personnalités.

Priam détourne le regard pour le poser sur le croquis que l'on vient de terminer.

— Je te tatouerais bien celui-là sur l'épaule.

Il dépose son index sur l'emplacement qu'il vient de m'indiquer et ma peau se met à frémir au travers du coton de mon tee-shirt. Je dois me ressaisir...

— Tu veux vraiment te mettre à dos mes papas ?

— On ne touche pas à la peau de pêche de leur Princesse, il s'amuse en me souriant. Pourtant, il t'irait vriament bien...

— Rien ne t'empêche de me le dessiner. Ou de le transformer en transfert.

— Je verrai ça avec ma mère.

Le cours se termine enfin et l'on se dirige vers le self. Mais quand j'entre dans le réfectoire, je découvre une blonde pendue au cou de Gabriel.

— C'est juste une groupie, m'assure Priam pour me tranquilliser alors que je le sens se tendre à côté de moi.

— Tu parles, elle lui tourne autour comme une abeille avec un pot de miel, balance Xéna.

— Je l'ai vu à plusieurs reprises assister à nos concerts, nous informe Pink.

— Tu sais bien, Kenzie, que Gab n'en a rien à foutre de ce genre de nana, ajoute Tessa.

— Voilà pourquoi il la laisse s'asseoir sur ses cuisses, râle Aria. Franchement, il abuse.

Je les écoute débattre tout en récupérant mon repas. Je n'arrive pas à lâcher du regard celui qui m'a embrassée tout à l'heure. Le voir lui parler à l'oreille et l'entendre rire à sa blague me fout un coup direct dans le ventre. J'ai failli lâcher mon plateau. Heureusement, Priam le récupère de sa main libre et les dépose sur une table disponible qui pourra accueillir toute la clique. Je m'installe de dos à Gabriel pour arrêter de me torturer en le voyant agir avec cette blondasse comme s'il était célibataire.

— Il ne mérite pas que tu te rendes malade pour lui, me gronde Aria.

— Mayfield vient de lui signaler notre présence, m'annonce Xéna. Ils arrivent !

Aussitôt, les espaces de chaque côté de mon corps se réduisent. Le frère et la sœur empêchent Gabriel de se poser à côté de moi comme une fleur. Il ne se démonte pas pour autant et se place en face. Il se penche vers moi et comme si de rien n'était, il me pique des frites dans mon assiette.

Je me retiens de les lui jeter à la tronche, surtout quand la blondasse revient à la charge. Elle s'agrippe à ses épaules et s'incline pour lui parler.

— À ce soir, mon beau !

Il me fixe, sans lui répondre, attendant une quelconque réaction de ma part. S'il savait l'envie que je ressens de lui balancer à la tête. Mais pas question que je m'affiche en plein milieu de la cafétéria.

— Tu viens à la bibliothèque, Princesse. On doit terminer le devoir en commun, m'annonce Piram pour me sortir de ce moment gênant.

Je me lève aussitôt avec mon plateau à moitié plein encore. De toute façon, je n'arriverai pas à avaler une bouchée de plus. Je garde juste la pomme que je grignoterai plus tard. Je passe à proximité de Gabriel, qui crochète mon bras et m'attire vers lui pour que je me pose sur ses cuisses. Je lui résiste afin de pouvoir rester débout.

— Arrête de bouder, Kenzie. Tu sais que c'est juste une nana parmi tant d'autres. Je m'en tape.

— Tu as terminé ? J'ai du boulot.

Je tente de m'échapper aussi vite que mes pieds me le permettent afin de ne pas laisser ma colère exploser. Mais il ne perd rien pour attendre...

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➥ Après avoir discuté, Priam et Kenzie rejoignent la clique et Gabriel en profite pour l'embrasser, ce qui déclenche un mouvement de colère sur le brun qui s'ouvre la main en frappant un casier. Gabriel l'a-t-il fait exprès ?

➥ Kenzie et Priam se réconcilient autour d'un dessin qu'il compose à quatre mains. Il lui propose de le lui tatouer sur l'épaule. Pensez-vous que les papas seraient d'accord ?

➥ Priam, en chevalier de sa belle brune, fait en sorte de la rassurer. Pourtant, il ne peut empêcher ses poings de se serrer. Va-t-il mettre à exécution la promesse qu'il a faite ce matin à Gabriel s'il venait à mal se comporter ?

➥ À quoi joue Gabriel en laissant cette blonde le draguer ouvertement devant Kenzie ?

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📍 Demain matin à 11 h 00, on retrouvera le nouveau chapitre de KENZIE.

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🥰 Bonne journée, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🖤 Kty.Romance 🌸