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MACKENZIE | Je passe rapidement mon casque, il me tend sa paume pour m'aider à me hisser derrière lui et à peine mes bras encerclent sa taille, il démarre immédiatement. Le trajet est assez bref et nous arrivons même en avance. Ce qui va nous laisser assez de temps pour saluer nos amis. Ils sont tous regroupés dans la cour et nous attendent avant de se rendre en cours. Je retire mon casque et commence à marcher en direction du lycée.

— Même pas un bonjour ni un bisou ?

— Si bien sûr. C'est juste qu'on est pressé par le temps.

Je réalise deux pas en arrière alors qu'il termine d'accrocher l'antivol au support métallique du parcage mis à disposition par le lycée. Il se relève et son envergure est toujours aussi impressionnante. J'ai la sensation de perdre des centimètres quand son torse se penche vers l'avant pour me saluer. Ses bras m'entourent et je disparais dans cet espace, qui nous coupe du monde extérieur.

Je lui claque la bise, comme tous les matins, mais je ne sais pour quelle raison, il tourne la tête de l'autre côté cette fois-ci. Et l'on se retrouve bouche contre bouche. Je reste complètement tétanisée l'affaire d'une ou deux secondes. Un laps de temps très court, mais qui suffit largement pour que je comprenne sa manœuvre. Je le repousse aussitôt et demande, alors que je suis contrariée par son geste.

— À quoi tu joues, Priam ?

— Oh, ça va, Princesse ! Déstresse. C'était juste un smack.

— Tu abuses !

— Ce n'est pas comme si c'était le premier, il me confie d'une voix rauque qui me colle des frissons.

— Oui, mais...

Je me stoppe en percevant du mouvement alors que mon regard était plongé dans le sien. Je détourne mon attention et regarde Gabriel presser le pas pour nous rejoindre. J'espère qu'il n'a rien vu de ce qu'il vient de se passer. Je me dirige vers lui en accrochant un sourire de façade à mes lèvres. Un enthousiasme qu'il ne me rend pas. Il me dépasse sans même me saluer, c'est tout juste s'il ne me bouscule pas. Il fonce sur notre ami de toujours et l'attrape par le col de sa veste en cuir. Priam lui balance un sourire en coin pas du tout apeuré par la situation ni par le regard sombre de Gab.

Le reste de la bande débarque rapidement et je sens que ça va mal tourner. Ma meilleure amie se poste à côté de moi et je l'interroge aussitôt ?

— Gab a vu ton frère m'embrasser ?

— Il n'a rien raté du spectacle. Pas plus que nous, elle s'amuse.

— Ce n'est pas marrant, Xéna.

— On a loupé un épisode ? Balance Aria en tenant Pink par la main.

— Gab s'est enfin réveillé ! Clame Tessa.

— Il était temps, mais ce n'est pas au goût de Priam, ajoute Mayfield.

— D'un autre côté, c'est à Mackenzie de trancher entre les deux, précise Spencer.

— Ça y est, vous avez fini de jouer les commères ?

Je n'attends pas de réponse de leur part, ils se bidonnent tous. La situation les amuse, ce qui n'est pas mon cas. Je m'approche de ces deux mecs, qui s'affrontent, alors que le ton monte. Leurs voix portent tellement que ça me permet de les entendre même en étant encore à quelques mètres d'eux.

— Tu sais l'importance que représente Kenzie pour moi.

— Et, donc ? Tu crois être le seul ?

— Tu m'emmerdes, Priam ! Arrête de tourner autour d'elle !

— Tu décides de te lancer et tout le monde doit te suivre ?

— Je rends Kenzie heureuse, affirme Gab en me cherchant du regard.

— Tu crois qu'elle t'a attendu pour l'être ?

— Elle m'a choisi. Alors, arrête d'agir comme si tu ne le savais pas !

— C'est à Mac de me le dire. Et puis, lorsqu'elle aura passé la soirée du bal avec moi, on verra si elle te choisit toujours !

Pourquoi a-t-il fallu que Priam lui parle de cette soirée ? Comme si la situation n'était pas assez compliquée ainsi. Pour autant, je n'aime pas le sourire narquois que vient d'arborer Gabriel, alors qu'il se vante.

— Tu as un train de retard, Priam ! Il lui balance avec un air supérieur que je ne lui connaissais pas. C'est avec moi qu'elle s'y rendra et j'ai même l'accord de ses papas.

Priam tourne furieusement la tête vers moi et ses orbes ténébreux me renvoient ce sentiment de trahison qu'il ressent. Pourtant, je ne lui ai rien promis. On en a juste discuté une ou deux fois. C'était une hypothèse et j'avais réservé ma réponse en lui expliquant que je ne savais pas encore si je voulais m'y rendre.

C'est surtout que – depuis quelques mois – je rêvais d'y aller avec Gabriel. Mais plus l'événement approchait, plus je comprenais que je me berçais de vaines chimères. Gabriel et moi n'étions pas ensemble et de plus il ne voulait pas s'y rendre, trouvant cette coutume désuète.

— C'est vrai, Princesse ?

— Gabriel a fait sa demande hier soir, je mens, n'ayant pas le temps de m'expliquer, et je l'ai acceptée.

— Je vois...

Le timbre éraillé de sa voix me chamboule plus que cela ne le devrait. Je m'approche de mon ami, mais Priam replace déjà son casque sur sa tête pour me signifier que la conversation est close. La dernière chose qui me percute avant qu'il ne parte, ce sont ses yeux noirs déclenchant des frissons qui parcourent mon échine. Il baisse la visière, démarre sur les chapeaux de roues et je reste pétrifiée sur place l'espace de quelques secondes. Je me retourne vers Gabriel et je m'adresse à lui en colère.

— Tu n'aurais pas dû lui en parler. C'était à moi de le lui annoncer.

— Il m'a balancé que tu serais à lui une fois qu'il t'aurait accompagné au bal. Tu voulais que je reste là sans rien dire ? Comme si t'embrasser devant moi n'était pas suffisant pour que je comprenne que ce mec te désire !

— C'est un ami ! C'était juste... Un smack.

— Tu accepterais que j'en fasse autant avec une autre nana ?

— Comme si tu ne l'avais jamais fait !

— Nous n'étions pas ensemble. Le baiser d'hier ne compte pas pour toi ?

— Bien sûr que si. Comment peux-tu me demander ça ? J'attends depuis des mois que tu acceptes qu'il se passe un truc entre nous.

— Alors pourquoi tu l'as laissé t'embrasser ?

— Je lui ai juste claqué une bise pour lui dire bonjour. Il a tourné la tête et...

— Il a sauté sur l'occasion en voyant que je venais vers vous. Il veut nous séparer, tu ne le comprends pas ?

— Mais non... Tu es trop dur avec lui, je ne peux m'empêcher de défendre Priam. Je vais lui parler pour le smack et le bal.

— Si tu n'avais pas menti à tes papas sur la nature de mon invitation, nous n'en serions pas là non plus.

Vexée et en colère, je tourne les talons. Ma décision manque de maturité, je sais, mais je ne dispose pas de temps pour y réfléchir. Ou pour analyser le comportement de Priam ni celui de Gabriel. Je dois me rendre en cours. J'entends derrière moi les pas de ma meilleure amie qui accélère sa marche pour me rejoindre.

— Stop, Kenzie ! Deux secondes.

— On va être en retard, Xéna ! On en parlera pendant la pause.

Les deux heures de mathématiques m'ont semblé durer une éternité. J'ai tenté à plusieurs reprises de voir si Priam ne m'avait pas laissé de messages, mais rien. Sa sœur, assise à côté de moi, n'en a pas eu non plus. J'espère qu'il n'a pas commis une connerie ou ne s'est pas mis en danger. Il a tendance à partir en vrille quand il est énervé ou triste. Et là, c'est un combo des deux auquel doit s'ajouter un sentiment de trahison.

Je sors rapidement de la salle dès que le cours est terminé. Et dans mon sillon, une queue se forme composée de certains de nos amis. Forcément, ils attendent tous de savoir comment ça va tourner. Je me dirige vers notre point de chute habituel et j'y découvre Priam assis sur la table en bois, les jambes se balançant dans le vide, en train de consulter son téléphone. Dès que je suis proche de lui, il relève son regard sombre sur moi.

— Laissez-nous !

Il claque son injonction d'une voix grave. Nos amis ne tentent même pas de discuter, seule sa sœur me demande si tout est ok pour moi.

— Oui, ça va aller, Xéna. Occupe-toi de Gabriel, il ne va pas tarder à rejoindre le groupe. Je ne veux pas qu'ils se prennent à nouveau la tête.

— Je vais lui dire que tu as besoin de parler avec Priam. Ne sois pas trop dure avec mon frangin.

Je m'installe à côté de lui et pendant quelques secondes le silence nous accompagne. Je suppose que c'est à moi d'engager la conversation et de m'expliquer sur ce malentendu.

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➥ Priam tourne volontairement la tête pour que leurs bouches se rencontrent. Est-ce juste pour faire râler Gabriel ?

➥ Priam était persuadé qu'il allait accompagner Kenzie au bal de promo. Gabriel vient de lui balancer à la tronche qu'elle irait avec lui. Dans quel but ?

➥ On dirait bien que Gabriel est en mode compétition avec Priam. Qu'en pensez-vous ?

➥ La tâche ne va pas être simple pour Kenzie de s'expliquer avec Priam au sujet du bal et du smack, non ?

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📍 Demain matin à 11 h 00, on retrouvera le nouveau chapitre de KENZIE.

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🥰 Bonne journée, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🖤 Kty.Edcall.Romance 🌸