Chapitre Neuf: Le voir sourire
Point de vue ???
Je veux mettre fin à mes jours. D'ailleurs je compte bien le faire là. Je profite de ma dernière journée dans ce monde avec le commun des mortels. Je pense que je vais claquer inutilement l'argent qu'il me reste. J'ai pas d'enfants de toutes façons, donc bon pas d'héritage à céder.
Je pourrais donner à des associations, mais non, autant être un connard jusqu'au bout.
Je suis con hein. Oui, la question ne se pose même pas. C'est lâche le suicide. Ça je n'en démord pas.
Je marche dans une foule en direction de magasins luxueux quand quelque chose ou plutôt quelqu'un rentre dans mon dos.
Il s'excuse alors. C'est fou, il a sa voix. Je me retourne lentement pour lui dire que ce n'est rien et là... ce fut magique.
Il est là, face à moi, sa petite touffe verte décoiffée et ses yeux émeraudes pétillants. Le temps s'est arrêté, il n'y a plus que nous deux, juste lui et moi. Je donnerais tout pour que ce moment ne s'arrête jamais, car je sais, que dans quelques secondes, ce sera fini.
J'en profite donc. Je lui fais un timide sourire, lui montrant que je ne veux que son bien. Que je l'aime plus que tout.
Peu à peu, son visage semble passer de la surprise à la peur. Le temps reprend son cours normal et il se mit à courir de toutes ses forces dans la direction opposée.
- IZUKU! Criais-je.
Je dois lui parler. Même si c'est juste l'espace d'un instant, je dois le voir.
J'arrive enfin à sa hauteur, je lui attrape vivement le poignet. Je l'entraîne dans un coin à l'écart des autres, il risque de penser que je veux le violer mais c'est pas bien grave.
Il a la tête baissée, mais je peux très bien sentir ses phéromones m'indiquant qu'il est complètement paniqué.
Il va m'en vouloir si je dégage des phéromones apaisantes ?
Le principal concerné relève enfin la tête, des larmes dévalant sur ses joues. J'approche ma main pour essuyer ses larmes, il ne bouge pas, probablement pétrifié par la peur.
- S'il te plaît, chuchota-t-il, laisse moi partir.
- Mais Izuku, je ne vais rien te faire.
- Ne me mens pas... Laisse moi partir... J'ai enfin retrouvé goût à la vie... Ne gâche pas tout. Encore une fois Ayato...
J'ai envie de le prendre dans mes bras pour le consoler, mais je vais éviter.
Je suis con aussi. Je m'étais juré de ne jamais retourner le voir, de ne plus penser à lui, de ne pas trainer à ce même endroit où on s'est vu pour la première fois mais impossible.
- Excuse moi Izuku... Je ne reviendrais plus jamais...
- ...
- Mais juste une chose Izuku, une dernière. Je peux te faire un câlin?
Il me regarde de haut en bas, complètement méfiant.
- D'accord, dit-il tout bas.
Il m'ouvre doucement ses bras avec timidité. Je le prends vivement dans mes bras. Je sens une dernière fois cette odeur que j'ai tant aimé, bien que je n'ai pu la sentir que de loin depuis tout ce temps.
- Ayato... Tu n'es pas pardonné mais... Je sais pas, j'ai de la peine pour toi.
Il est beaucoup trop gentil. Il ne devrait pas me faire confiance. Je l'ai déjà trahis une fois. Je sais que je ne suis pas mal intentionné mais à sa place je me méfierais.
- Izuku... Je t'en demande peut être trop mais une dernière fois, je veux qu'on passe une journée rien que tous les deux... S'il te plaît.
Je prie intérieurement pour qu'il accepte. Il est tellement naïf, il est censé dire oui.
- Non.
Je n'arrive pas à retenir une larme qui menaçait de tomber depuis le début de notre conversation.
- Je ne peux pas faire ça à Shoto...
- Mais, on n'est pas en couple ou autre, je veux juste qu'on passe une journée comme si je n'avais jamais fait le con, s'il te plaît Izuku.
Il semble refléchir.
- C'est d'accord... Mais à une condition, je ne veux pas qu'on soit seul ne serait-ce qu'une seule fois.
- Promis Izuku.
Il me fait un timide sourire.
- On va où? Demanda-t-il.
- Mhh, comment dire, j'ai beaucoup d'argent que je dois absolument dépenser aujourd'hui du coup je te laisse faire ce que tu veux.
- Vraiment?
- Vraiment.
Il saute sur place tel un enfant et m'entraîne dans un magasin luxueux. Je le suis sans un mot, heureux de passer du temps avec celui qui fait battre mon cœur.
Je le regarde donc essayer pleins de tenues en tout genre. Il me fait un défilé à chaque fois, il est beaucoup trop mignon.
- Mais tu vas faire quoi de tout ça? Demandais-je.
- On va se marier avec Shosho!
Je perds tout de suite mon sourire. Je suis con aussi. Pourquoi j'ai demandé. Mais allez, souris Ayato, si Izuku est heureux tu dois être heureux! C'était la règle qu'on s'était imposé! Je l'ai poussé à aller vers Shoto donc maintenant j'assume.
- Alors tu préfères laquelle? Me demanda-t-il avec un grand sourire.
Le voir sourire, c'est tout ce que je veux.
Mais par contre, je ne vais pas lui dire qu'il n'a aucun goût en matière de vêtements.
- Je sais pas à vrai dire, tout te va!
- Oh flatteur va, dit-il faussement gêné.
Il retourne dans la cabine d'essayage pour essayer tout et n'importe quoi.
Nous partons ensuite manger, les sacs d'Izuku dans les mains.
Izuku mange comme un enfant, c'est frustrant de voir à quel point il est mignon.
Nous partons ensuite pour nous poser dans un parc.
- Izuku, tu veux faire quoi maintenant ?
- Choisis un peu. Ce n'est pas moi qui vais toujours choisir! Oh je sais! Aujourd'hui c'est moi qui choisis tout et on se fait un autre jour où tu choisis tout!
- Ahah, dis-je avec un sourire, si tu veux.
- Owiii!
Il se lève alors en direction d'un nouveau magasin. Nous passons notre après midi dans les boutiques. Izuku s'amuse vraiment beaucoup, c'est le principal.
J'en profite pour m'acheter un stylo, je dois faire un truc.
Mais Izuku me stop lorsqu'il sort en hurlant de la cabine, vêtu uniquement d'un boxer.
- Il se passe quoi? Demandais-je.
- UNE ARAIGNÉE !
Je pars voir et... elle fait même pas la taille de mon ongle.
Je pars dans la cabine et l'écrase rapidement, je laisse donc Izuku se rhabiller. Une fois habillé il vient s'assoir à côté de moi.
- Dis Ayato, je suis pas trop chiant j'espère ?
- Non du tout.
- Mais je fais n'importe quoi dans les magasins et je te fais dépenser énormément d'argent depuis le début...
- C'est rien je te dis.
- Vraiment?...
- Vraiment! Allez viens, on va faire un truc, je te choisis des vêtements au hasard et tu dois les mettre.
- Owiii!
Et je pars donc trouver des vêtements au hasard qui pourraient plaire à Izuku.
Le truc c'est que j'ai beau avoir vu Izuku plusieurs fois je n'arrive pas à identifier son style vestimentaire. Il est très... simple.
J'apporte alors mes vêtements à Izuku. Il essaye tout sans broncher, ça a l'air de lui plaire. Il ressort de la cabine avec un immense sourire.
Nous quittons rapidement le magasin. Bon il faut que je trouve un truc sympa qui pourrait lui faire plaisir. Comme... mhh...
- J'ai faim, dit Izuku qui n'avait rien dit depuis un moment.
- On vient de manger, fis-je remarquer.
- Oh euh oui c'est vrai tu as raison, me dit-il avec un sourire gêné.
Je sais ce que ce sourire veut dire. Il a l'impression de me faire dépenser trop d'argent.
- Sucré ou salé?
- Hein? Dit-il ne semblant pas comprendre.
- Tu veux du sucré ou du salé?
- Oh euh sucré, dit-il à mi-voix.
Nous commençons alors à marcher en quête d'un vendeur ou autre. Je vois alors le regard de mon vert, euh du vert pardon, s'illuminer. Je regarde dans la direction où il regarde et apperçois un vendeur de glaces.
- Tu en veux une? Lui demandais-je.
- Tu veux bien?
- Bien sûr.
Et nous partons donc acheter la fameuse glace pour Izuku. Nous nous asseyons près d'un point d'eau et j'attends que le bouclé finisse sa glace.
Une fois finie, il part se laver les mains dans l'eau, mais en profite pour m'en lancer.
Il veut jouer à ça? Je m'approche donc du point d'eau et fais de même. C'est ainsi qu'un bataille d'eau en plein milieu de la ville commença.
Au final, nous sommes complètement trempés, nous nous laissons tomber dans la pelouse qui est à proximité du point d'eau. Il se tourne vers moi avec un immense sourire et commence à rire des plus belles. Je rigole légèrement, pas que je trouve ça drôle, c'est juste étrange de regarder quelqu'un rire comme ça.
Mais peu à peu, je suis entraîné dans son fou rire, n'arrivant plus à me contrôler. Je crois bien que c'est la première fois que je ris autant. Pourtant il n'y a rien de drôle, juste je sais pas, ça me fait rire.
- Ayato, dit-il entre deux rires, ton rire est vraiment horrible !
Je sais pas comment le prendre honnêtement. On va prendre ça à la rigolade hein.
Il finit enfin par se calmer et me fait un timide sourire.
- T'as les mêmes cheveux que Shoto. Enfin d'un côté.
Je sais pas comment le prendre ça aussi. Ça me met mal à l'aise qu'il me compare avec son lié.
Mais je me dis, il est vraiment idiot par contre. Il reste avec moi malgré le gros coup de pute que je lui ai fait.
Mais en fait, j'avais un "plan". J'avais pour but de laisser Yuzu retirer le marquage d'Izuku puis ensuite le sauver, pour qu'il me voit comme son sauveur.
Mais j'ai été con. Ça n'a pas marché. Pas étonnant. J'ai fait mon égoïste pour le coup. J'ai même laissé mon frère mourir. Mais honnêtement j'étais pas plus triste que ça.
Je suis vraiment méchant. Une enflure dans mon genre ne mérite que la mort.
- Je reviens je vais aux toilettes, me dit Izuku.
Je hoche la tête et me saisis de mon stylo. Je fais rapidement ce que je voulais faire et c'est bon.
Point de vue Izuku
Je reviens vers Ayato que j'avais laissé avec nos sacs quand je réalise qu'il n'est plus là. Il va revenir je suppose. J'attends alors. Cinq minutes. Puis dix. Puis quinze. Au bout d'une heure je réalise qu'il m'a laissé en plan. Sympathique.
Je pars donc tant bien que mal avec ma tonne de sacs.
Une fois chez moi je m'écroule par terre. Quelle journée éprouvante. Je suis un peu con d'avoir dit oui mais au final je regrette pas. Ayato n'est pas si méchant en fin de compte. Mais je n'oublie pas ce qu'il m'a fait précédemment. Si ça se trouve il a un petit souci mental comme son frère. Sauf que lui n'a pas une obsession avec moi.
Je comprends pas trop, il a été vraiment gentil de m'acheter tout ça. Par contre Shoto ne doit absolument pas être au courant. Comment je vais faire pour lui cacher? Je n'ai qu'à dire que tout vient de ma mère.
Je sors donc tous les vêtements du sac pour les ranger dans l'armoire. Je glisse les tickets de caisse dans ma poche pour pas que Shoto les voit.
Mon téléphone vibre, signe que j'ai reçu un message.
Mon bicolore ❤️:
Si ça te dit, tu peux me rejoindre à la sortie des cours, on pourra se faire un truc dehors, enfin si t'as envie
Moi:
Owiii avec plaisir Shosho
Je me change donc rapidement et pars pour retrouver mon alpha.
Je me rends donc au centre ville. La circulation a l'air difficile, il s'est passé quelque chose?
Je m'approche d'une dame et lui demande alors:
- Excusez-moi, savez vous ce qu'il s'est passé ici?
- Vous ne savez pas? Me répondit-elle.
- Euh non, répondis-je perdu.
- Un homme vient tout juste de se suicider sur le pont là bas, dit-elle en me pointant un pont non loin.
- Ah mince, merci de votre réponse.
Je pars donc. Ce genre d'histoire ça me rend un peu triste. Mais je fais demi tour sur mes pas. Je suis un peu curieux quand même. Pourquoi un attroupement ici alors que le suicide est un peu plus loin? Il y a quelque chose qui m'échappe.
Je m'approche au cœur de cet attroupement. Une dame est là, hurlant je ne sais quoi, pleurant toutes les larmes de son corps.
- JE L'AI VU SAUTER! JE LUI AI HURLÉ DE NE PAS LE FAIRE! VOUS PENSEZ QUE JE VAIS AVOIR DES PROBLÈMES POUR NON ASSISTANCE À PERSONNE EN DANGER ?!
Je vois le genre. C'est vrai que ça doit être traumatisant de voir un corps mort. Enfin c'est pas "ça doit", ça l'est. Je sais de quoi je parle.
- Calmez vous madame, il était comment? Demanda un officier.
- Grand, cheveux blanc, yeux bleus.
C'est fou... Sa description... On dirait Ayato...
- Il avait un t-shirt noir.
Ne me dites pas qu'il a fait ça... Je décide de ne plus me faire de mal et d'arrêter d'écouter.
Tout prend alors son sens... Pourquoi il voulait une "dernière journée" comme il l'a précisé auparavant. Je suis con... J'ai rien vu...
Une larme dévale doucement le long de ma joue... Certes il m'a fait beaucoup souffrir, mais j'ai passé une journée des plus géniales, et savoir que je n'ai rien pu faire pour lui me rend très triste.
Je m'assois sur un banc, histoire de penser un peu à autre chose.
Je sens alors mon téléphone vibrer. Il doit me demander où je suis.
Mon bicolore ❤️:
T'es où? Et ça va? Je sens que t'es vraiment pas bien Izuku, je m'inquiète
Ah mince. J'avais complétement oublié mon Shosho. J'ai besoin qu'il me réconforte là.
Moi:
Shoto j'ai plus super envie de sortir désolé. Je t'explique ça chez nous d'accord ?
Mon bicolore ❤️:
D'accord je me dépêche mon omega ❤️
Je rentre donc chez nous en quatrième vitesse et attends mon alpha allongé sur le canapé.
Peu après je l'entends ouvrir la porte signe qu'il est rentré.
- Izuku?
- Mhh..
Shoto s'approche alors de moi et s'assoit sur le bout de canapé libre.
- Il se passe quoi Izu-kun ?
- Tu te souviens d'Ayato?
- Oui mais j'aime pas en parler.
- J'ai besoin d'en parler là.
- Mhh d'accord je t'écoute.
Je commence par où? Mhh ce matin je suppose.
- Je l'ai croisé ce matin. Et il m'a demandé de passer la journée avec lui "pour la dernière fois" . J'ai d'abord refusé. Mais j'ai eu tellement de peine que j'ai dit oui.
Je sens que Shoto s'énerve. J'espère qu'il est pas en train de penser que je l'ai trompé.
- Donc, repris-je, nous avons passé la journée ensemble, il m'a dit qu'il devait dépenser le plus d'argent possible. Honnêtement j'ai passé une journée géniale. Nous nous sommes beaucoup amusés.
Shoto est sur le point d'exploser mais ne dit rien.
- Puis après quand je suis parti te rejoindre, dis-je ma voix se cassant, j'ai appris qu'il s'est suicidé. Quand il disait une dernière fois, il disait la dernière fois de sa vie...
Des larmes coulent peu à peu sur mes joues.
- Je sais que c'est un gros connard qui nous a fait beaucoup de mal, mais en une journée je me suis attaché... Et savoir qu'il s'est suicidé le jour même me rend triste. J'aurais pu faire quelque chose... Surtout que je lui ai parlé de nous sans retenue alors que ça devait le rendre triste... Je suis con Shoto!
Shoto me prend tendrement dans ses bras sans un mot, dégageant des phéromones apaisantes.
- Tu ne pouvais pas savoir, dit-il, je comprends que tu sois triste. Mais tu n'as pas à t'en vouloir, t'y es absolument pour rien.
- Mais j'aurais pu l'en empêcher... Il est parti quand j'étais aux toilettes... J'aurais pu me retenir et-
- Il l'aurait fait tôt ou tard, toilettes ou pas. T'y es pour rien.
- Mhh...
Je n'en suis pas très convaincu.
Il sent alors quelque chose dans ma poche lors de notre étreinte.
Ah oui le ticket de caisse. Je le sors donc pour le jeter quand je remarque un mot griffonné au dos.
"Merci pour tout Izuku, vraiment."
~~~
Ça vous plaît? Si ça se trouve vous détestez le chapitre parce que vous aimez pas Ayato du tout.
J'ai pas grand chose à dire... À part que les chapitres sont pas super longs
Kyoshiko~
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