Chapitre Dix-Neuf : Premier rendez-vous
Point de vue Izuku
Un mois a passé depuis l'annonce de la mère de Shoto. J'ai eu très peur de sa réaction honnêtement, mais il a seulement été complètement pétrifié et les premiers mot qu'il a sorti étaient "j'ai besoin de fumer". Pas une larme, rien.
Je crois que la cigarette lui sert d'échappatoire. Un peu comme pour se donner un moyen de penser à autre chose et d'aller mieux. Il en est capable seul, mais il a tellement peu confiance en lui récemment qu'il se persuade lui même que c'est grâce à ce petit objet. Une sorte de placebo. Si Shoto est si vaniteux aussi je crois bien que c'est pour la même raison, il a très peu confiance en lui, du coup il s'auto-persuade qu'il est parfait. Après ce ne sont que des déductions et j'ai peut être faux sur toute la ligne.
Mais le problème c'est qu'il se réfugie là dedans. Il n'y a pas un jour où il ne pue pas la cigarette. Ça m'énerve parce qu'on avait avancé et que je voyais le bout du tunnel au loin, mais non, on marche à reculons là.
Pour revenir à la mort de ses frères, j'avais peur également qu'il soit mal, qu'on galère à nouveau pendant des mois pour qu'il aille mieux mais non, il a juste été profondément énervé sur le coup. Il m'a expliqué qu'il ne connaissait pas vraiment ses frères, que ça l'a attristé mais pas au point d'en faire une dépression.
D'ailleurs, leur enterrement a eu lieu. J'y suis allé pour Shoto, mais j'ai horreur de ce genre de choses. Il y avait un tas de gens qui pleuraient, surtout pour le père, et moi j'étais là au milieu de tout ça à essayer d'épauler mon alpha qui était probablement tout aussi mal à l'aise que moi.
Point positif, Shoto va voir sa mère tous les deux jours, elle doit se sentir moins seule. Je pense qu'il a eu une prise de conscience comme quoi nous ne sommes pas éternels. Il va voir sa sœur tous les weekend aussi je suis heureux qu'il prenne soin de ses proches.
Par contre, j'ai remarqué que Shoto est plus distant ses derniers temps. Je ne sais pas à quoi c'est dû mais j'espère que tout ça va vite lui passer. Il a bien le droit d'être un peu déboussolé avec tout ça.
J'entame mon sixième mois de grossesse, je suis tellement heureux. On va aller chez le gynécologue quand Shoto rentrera, on va enfin connaitre le sexe du bébé. Je me soucie peu de son futur sexe, que ce soit un garçon, une fille, ou bien même un transgenre ou transidentitaire avec le temps, je serai toujours fier de mon enfant, mais j'ai énormément hâte de savoir.
C'est la première fois que j'irai voir le gynécologue d'ailleurs. Oui Shoto a toujours refusé que j'aille le voir. Si ça se trouve mon bébé à une malformation et je ne suis même pas au courant. Mais aujourd'hui, pas le choix, j'y vais qu'il le veuille ou non.
D'ailleurs ça n'a aucun rapport mais Shoto nous a acheté un cuiseur à riz, il a dit que ça m'aiderait grandement. Du coup je pense lui faire du riz pour ce soir avec quelque chose qui traine au frais.
Je commence donc à faire à manger quand je sens l'odeur de mon lié à travers la porte. Je cours lui ouvrir et me jette dans ses bras.
- C'est dans ces moments là que je me rends compte de la taille de ton ventre, dit-il dans un rire.
- Et oui, notre petit bébé prend déjà de la place.
Il m'embrasse rapidement et part poser ses affaires dans notre chambre.
- T'as pas oublié le rendez vous chez le gynécologue? Me dit mon alpha depuis la chambre.
- Comment ne pas l'oublier, je n'ai pensé qu'à ça toute la journée !
- Non mais c'était pas une question.
Ah. Je suis si prévisible que ça?
- Si c'était pas pour qu'on sache le sexe de l'enfant honnêtement j'y serais pas allé, déclara Shoto qui était de retour dans la pièce.
- Pourquoi?
- J'aime pas voir un autre homme que moi te toucher.
- Mais c'est son métier ! Puis il me touchera juste le ventre !
- Pas toujours ! Si ça passe mal avec ton ventre il te met directement un truc dans les fesses! Puis qu'est-ce qui te dit qu'il est pas mal intentionné?
- Shoto... Je veux pouvoir voir mon enfant moi...
- Mais tu le verras quand il sortira!
- Shoto!
- ... De toutes façons je t'ai dit qu'on irait donc je ne vais pas revenir sur ma parole...
Je sens qu'il est quand même énervé. Mais honnêtement je m'en fous. La santé de mon enfant passe avant ses enfantillages.
Nous partons manger dans un silence de mort. Le repas est lui aussi très silencieux. Nous quittons rapidement la table une fois notre repas terminé et nous partons enfin pour aller chez le gynécologue.
Sur le trajet Shoto me lance des regards des plus inquiétants. Il me fait clairement peur là pour le coup.
- Shoto?
- Mh.
- Tu peux arrêter de me regarder comme ça, tu me fais peur.
Il ne dit rien pendant à peu près trente bonnes secondes puis me dit enfin:
- Je suis désolé Izu-kun, je suis trop jaloux pour rien pardonne moi. J'ai juste peur qu'on me prenne ce qui m'appartient.
- Comme tu l'as dit je suis à toi. Donc il n'a aucune chance de me prendre. Et puis même si il voulait faire des choses avec moi, me voler à toi comme tu dis, tu penses vraiment que je vais tomber amoureux alors qu'il est en train de me faire un toucher rectal ?
Il explose alors de rire.
- C'est les mots "toucher rectal" qui te font tant rire?
- Oui, dit-il entre deux rires.
- Quel gamin.
En fait non j'avoue c'est hyper drôle comme mots. Nous reprenons peu à peu notre sérieux et Shoto me dit alors:
- En tout cas, il a pas intérêt à trop profiter quand il te touchera.
- Mais oui Shoto, mais oui.
- Non parce que sinon je te jure je me bats avec lui.
- Non. S'il profite trop on changera de gynéco c'est tout.
- Écoute, moi on m'a toujours dit quand on touche à ce qui t'appartient tu te laisses pas faire et tu le reprends peu importe les conséquences.
- Bah moi on m'a toujours dit de ne pas chercher de problèmes aux gens peu importe les circonstances donc je pense que c'est plus approprié pour le coup.
- Ça c'est parce que t'as été élevé dans cette société de merde. Mais c'est pas parce que t'es un omega que tu dois te laisser faire face au premier chieur venu.
Il a raison. Si par réflexe je pense comme ça, c'est parce-que j'ai été élevé en tant qu'omega. En vrai, il lui arrive de réfléchir, je suis fier de lui.
- On est arrivé, me dit mon alpha.
Je sors de la voiture tout excité, je veux absolument voir l'échographie de mon enfant !
Une fois entré dans le petit bâtiment nous allons dans la salle d'attente complètement impatient. Enfin pour ma part, Shoto lui est tout sauf impatient. Je suis inquiet, inquiet qu'il y ait autre chose que la peur que le gynécologue soit dégueulasse.
Au bout de longues minutes, le gynécologue nous appelle enfin. J'y cours presque, avec mon lié qui traîne les pieds derrière. Une fois tous deux dans la pièce, le médecin s'adresse à nous. Je vous passe les modalité, les bonjours et tout ça.
- J'ai une question, nous dit l'homme.
- Oui? Répondis-je.
- Je peux savoir pourquoi vous n'avez pas pris rendez-vous plus tôt? On aurait pu déceler de possibles maladies.
Je jette un simple regard noir à mon alpha qui se contente de tourner la tête sur le côté.
- À l'avenir, venez au moins une fois par trimestre.
Je hoche doucement la tête en signe d'approbation. Je ne comprends pas pourquoi Shoto est si réticent à ce que j'aille voir le gynécologue.
Il me demande ensuite de m'allonger et de retirer mon haut, ce qui n'a pas l'air de plaire à Shoto vu le regard qu'il me lance. Le gynécologue a désormais un regard très gêné, je regarde mon corps et constate que j'ai des traces de cordes partout. J'avais dit à Shoto en plus! Je lui avais dit que c'était pas raisonnable ! Mais il ne m'a pas écouté.
- Écoutez, nous dit l'homme dos à nous en préparant son matériel, je ne juge absolument pas vos pratiques, mais évitez ce genre de choses lors de la grossesse.
- Je vois pas en quoi ça vous regarde, répondit mon lié sur la défensive, on touche pas le ventre donc y a pas de problème.
- Je pense mieux connaître mon métier que vous.
Je lance un regard insistant à Shoto pour qu'il comprenne que c'est mieux qu'il se taise mais non, il continue.
- Donc maintenant on peut plus rien faire? Jusqu'à ce qu'il accouche on a plus le droit d'avoir des rapports ?!
- Du moment que le porteur de l'enfant le supporte vous pouvez, mais ça c'est très limite.
- Mais vous vous fou-
- Ahah Shoto, tu n'avais pas dit que tu ne voulais pas t'éterniser? Le coupais-je gêné.
Il ne me répond que par un simple grognement. Le médecin l'ignore et m'applique son gel froid sur le ventre. Pendant qu'il fait je ne sais quoi avec son appareil j'envoie un regard doux à mon lié mais il m'ignore complètement.
- Vous pouvez le voir là, nous annonça l'homme en pointant un écran noir.
Je regarde avec émerveillement ce petit écran où je peux appercevoir la silhouette de mon enfant immobile. Je suis sûr qu'il ressemblera à son père. Et j'espère vraiment qu'il n'aura pas un drapeau italien sur la tête.
Shoto regarde aussi l'échographie avec des étoiles dans les yeux. Mais peu après je sens comme une peur en lui. Mais qu'est-ce qu'il a?
- Est-ce qu'on peut voir quel sera son sexe? Demandais-je enthousiaste en ignorant les changements d'humeur de mon lié.
- Normalement oui.
Il regarde alors je ne sais quoi sur l'échographie, je ne sais même pas comment on fait pour savoir si c'est une fille ou un garçon à vrai dire.
- Vous attendez une petite fille, nous dit-il avec un sourire.
Oui je suis tellement content! Quoique j'aurais eu la même réaction si ça avait été un garçon. Je regarde Shoto qui était complètement dans le vide et qui me lance désormais un regard se voulant rassurant.
Je viens de remarquer que je pleure encore une fois. En ce moment il n'y a pas un jour où je ne pleure pas, c'est affreux. Si ça se trouve je mets ça sur le compte des hormones alors que c'est pas du tout ça. Le médecin me regarde alors en plein conflit avec moi même et me dit:
- Ne vous inquiétez pas, c'est normal de pleurer lorsque l'on est enceint, c'est les hormones.
Ah bah j'avais raison. Shoto est à nouveau perdu dans le vide. Aaah j'ai envie de savoir ce qu'il a.
Nous payons rapidement le gynécologue et partons, toujours sans un mot.
- Shoto? L'appelais-je dans la voiture.
- Mh?
- Y a quelque chose qui va pas?
- Tout va bien Izuku, souffla-t-il.
Je ne rajoute rien. S'il me dit que tout va bien, j'aurais beau insister il continuera à dire que c'est le cas.
Une fois arrivé nous rentrons chez nous sans rien dire. Je pars rapidement me changer, passe par la salle de bain et vais dans le lit.
Sauf que Shoto est toujours prostré dans le salon. C'est devenu un sims ou quoi, faut que je lui dise quoi faire pour qu'il bouge?
- Shoto? L'appelais-je depuis la chambre.
Il ne me répond pas, je quitte alors le lit pour retourner le voir. Il semble reprendre esprits en me voyant.
- Izuku, je sors ce soir, dit-il en partant.
Mais il est pas vraiment en train de partir là?!
- Et je peux savoir où? Avec qui? Tu rentres qu-
Je n'ai même pas fini ma phrase que la porte d'entrée se claque. Je suppose qu'il part se changer les idées, mais quand même. Il pourrait m'en dire un peu plus histoire que je ne sois pas inquiet. Enfin, au moins il m'a prévenu qu'il partait, je préfère ça plutôt que je l'attende toute la soirée.
Je pars donc me mettre dans le lit en espérant trouver le sommeil mais impossible, impossible de dormir tant que mon lié n'est pas là.
Je sens qu'il souffre là, énormément, j'ai peur qu'il réalise qu'il n'a plus envie d'être père. J'ai peur que demain il vienne me voir et me supplie de se débarrasser de l'enfant.
J'essaie de m'endormir, mais en vain, il m'est impossible de trouver le sommeil alors que mon lié souffre autant.
Une douleur me déchire alors le cœur, ou le ventre, non, tout mon corps. C'est horrible... Qu'est-ce que Shoto est en train de faire...
Point de vue Shoto
Je suis là, allongé, encore haletant, aux côtés de Momo. Qu'est-ce que je viens de faire putain...
~~~
Chapitre très court, mais je veux pas aller plus loin, j'aime le suspense x3 (y en a pas trop mais j'aime vous voir rager et vous mettre la hype)
D'ailleurs, supposons que l'enfant naisse, vous aimeriez qu'il s'appelle comment?
Au fait, j'ai mis mon askip (messagerie anonyme) dans ma bio, j'ouvrirai les messages dans mon rantbook
Sur ce, des bisous sur vos cous
Kyoshiko~
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