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/!\ TW : homophobie, insultes

★ I Could Use a Boost - Kris Bowers

Le lendemain de la sortie au feu d'artifice, ça a été horrible. Dès que Yumi est venue me parler, ce matin, Shin, l'imbécile de la cantine, a lancé :

-Hé, c'est les sal*pes du collège !

Tout le monde s'est retourné vers nous, en riant. Yumi tremblait...

Si ils ne s'étaient moqués que de moi, ça ne m'aurait pas dérangée. Je suis habituée, et je sais me rendre invisible... Mais là, c'est Yumi... Et  je ne peux rien faire d'autre que la protéger en les ignorant. Ça les éloigne un peu, mais Yumi continue de souffrir... Elle ne veut pas l'admettre, me dit qu'elle va bien, mais dès que ces imbéciles apparaissent, ses yeux perdent leur éclat...

Si je n'écoutais que moi, j'aurais déjà assassiné tous ceux qui se moquaient de nous, en mettant un peu de cyanure dans le plat du midi par exemple... Mais bon, ce n'est pas trop possible. Je me contente de garder Yumi le plus loin possible d'eux.

★★★

Deux jours plus tard

En sortant du cours de physique -ennuyant au possible, comme d'habitude-, je trouve Yumi seule, appuyée contre les casiers. Je m'approche d'elle, elle me sourit, mais regarde quand même autour d'elle pour voir si Shin ou d'autres idiots ne sont pas dans les parages, attendant la moindre occasion de nous insulter.

- Ça a été, ce matin ? je demande.

- Oui, à peu près, répond Yumi. À part le cours de M. Aizawa (oui c'est fait exprès), ça a été.

Elle sourit, mais elle a l'air épuisé. Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle aille mieux...

Soudain, Shin apparait à l'angle du couloir. Elle se crispe.

- Tu veux qu'on aille dehors ? je murmure.

Elle acquiesce.

- Je prends mon sac avant, dit-elle.

Yumi ouvre son casier. Un morceau de papier en tombe, et virevolte jusqu'au sol. Elle se baisse, le déplie, et je vois ses mains se mettre à trembler de nouveau.

- Yumi...?

Elle me sourit.

- Ça va, fait-elle. J'ai juste un peu froid. C'est...mon emploi du temps.

Elle prend son sac, chiffonne le papier, et dit :

- Désolée, j'ai cours dans le bâtiment C, alors il faut que je me dépêche. Je te laisse !

Avant que je puisse lui dire quoique ce soit, elle se met à courir, et jette le papier au passage.

Elle ment. Je sais bien qu'elle ment. Je devrais courir pour la rattraper, lui dire que je suis là. Que ça ira. Ensemble, on peut tout faire.

Alors pourquoi mes jambes restent paralysées ? Pourquoi je ne bouge pas. Pourquoi je la regarde s'éloigner sans rien faire ?

Je reprends mes esprits quelques secondes plus tard. Yumi a déjà disparu...

Il faut que j'en aie le cœur net ; je récupère le papier chiffonné dans la corbeille, et m'isole pour le lire. Sans même que je le veuille, je serre tellement fort la feuille que mes doigts y créent une déchirure.

Sur le papier, en noir sur blanc, il est écrit d'une main rageuse :

ALLEZ CREVER TOI ET TA POTE

Je déchire le papier en un millier de bouts de papier. Je tremble de rage.

Yumi... A-t-elle reçu d'autres messages comme celui-là ?

Je me déteste. Tout ça c'est ma faute... Si Yumi ne m'avait jamais rencontrée, elle n'aurait jamais eu à subir ça... Pourquoi s'en prennent-ils à elle et pas à moi...?

J'ai juste envie de pouvoir m'envoler et de l'emmener loin, loin de tout ça...

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