Deux petits chatons sortirent de la pouponnière en  miaulant. La première était joviale, parlait dans tous les sens et pépiait. Ses yeux étaient un mélange d'argenté, de jaune et d'orange . Son beau pelage était blanc crème, avec des petites rayures partant des yeux. Elle faisait des petits bonds tout en courant autour du second chaton. Ce denier était émerveillé, écoutait attentivement son amie en arborant un petit sourire. Ses yeux étaient bleus lavande et étincelaient de curiosité. Son poitrail de poils longs et ses flancs étaient blancs humide, et son pelage était jaune-gris, avec des soupçons de gris-bleu. La première lança au second :

- Eh, Petite Boule Orageuse, le dernier arrivé au terrier des Anciens est une gerbille mouillée !

Et la chatonne se mit à courir vers la direction indiquée, Petite Boule Orageuse à ses trousses.  La première finit par distancer Petite Boule Orageuse, qui s'arrêta devant terrier aussi sec et lança :

- Euh, Petit Iris ! C'est ici le terrier des Anciens, tu t'es trompée de destination.

Petit Iris sursauta et rejoignit  Petite Boule Orageuse en lui sautant dessus. Ce dernier roula sur le sable et la chatonne le coinça entre ses pattes. Petite Boule Orageuse dit alors :

- Bon, je sais, t'es pas très maligne mais t'es plus forte que moi...

Alors que Petit Iris sourit d'un air fanfaron, elle réalisa alors :

- QUOI ? Pas très maligne ???

Mais Petite Boule Orageuse s'était glissé entre les pattes de Petit Iris et s'était échappé de son étreinte. Il lui tira la langue  puis la rejoignit en lui touchant le bout du museau. Les deux chatons sourirent. Alors, une petite chatte adulte au pelage très roux sortit la tête de la Pouponnière et appela :

- Petit Iris ! Petite Boule Orageuse !

Les deux chatons se précipitèrent en miaulant sur Pétale Rougeoyant. Cette dernière avait l'air fatiguée. Elle accueillit Petite Boule Orageuse et Petit Iris près d'elle et leur demanda :

- Ou étiez-vous encore passé, vous deux...?

Petit Iris tenta de répondre à sa mère :

- On s'amusait dehors en attendant le retour de la mère de Petit Boule Orageuse ! Elle revient quand ?

Pétale Rougeoyant souffla de fatigue. Puis elle répondit à sa chatonne :

- Tu sais bien qu'elle est atteinte du Mal de la Vipère ! Elle ne peut plus allaiter Petite Boule Orageuse et...

- OUI, OUI, mais ça on le SAIT déjà ! renchérirent les deux chatons. Nous on veut juste savoir si elle revient bientôt !

Pétale Rougeoyant leur dit qu'elle ne pouvait pas savoir.

- Mais Foudre Bleutée est accompagnée d'Éclair de Bois et de Pelage d'Oryx... Je ne vois pas ce qui pourrait la retarder.

Les deux chatons jubilèrent. Puis ils bondirent hors de la Pouponnière tandis que Pétale Rougeoyant leur cria :

- Hé, non ! Hé, mais reste là toi aussi ! REVENEZ !!!!!!

Puis elle se prit la tête dans les pattes et grommela :

- Gnn... Saleté de mal de tête... Et de chatons !

Petit Iris et Petite Boule Orageuse coururent le plus vite que leur permit leurs petites pattes. Ils s'arrêtèrent à l'entrée du Camp, essoufflés. Un gros guerrier au poil noir leur grommela de partir de se pattes, et les deux chatons se mirent à faire un concours d'imitation de sa voix.

- Ha ha ! Tu fais vraiment trop bien Aigle Noir énervé, Petit Iris ! déclara Petite Boule Orageuse. Le soleil tape vraiment fort aujourd'hui, nan ?! ajouta le chaton en se couvrant les yeux de sa patte.

- Bah, moi je trouve que le temps est parfait là ! Pas de nuage ou de pluie dans notre beau désert ! répliqua Petit Iris à son tour.

Petite Boule Orageuse baissa le museau et répondit à sa sœur de lait :

- Chacun ses opinions ! Mais bon, moi, je vais aller me creuser un trou jusqu'au sable humide et je vais piquer un somme !

QUand tout à coup, trois chats déboulèrent dans un nuage de sable dans le Camp, couverts de taches brunes ou rouges, et portants deux chats à l'air mal en point. Eux même étaient coupés, éraflés, mordillés, griffés ou bien balafrés. La guerrière qui, d'habitude, si fière et droite, et fourbu et courbé par la fatigue, Éclair de Bois, menait la patrouille. Les deux cadavre tombèrent au sol. Le premier fit  se figer le jeune chaton, Petite Boule d'Orageuse, en croisant le regard vide et pâle du jeune Pelage d'Oryx. Un jeune guerrier aimable, qui souriait à tout le monde. De le voir, là, sur le sable taché de sang avec le même sourire gentil affiché sur ses lèvres donnait envie à Petite Boule Orageuse d'enterrer Pelage d'Oryx en haut de la plus grande dune du désert, pour lui rendre hommage.

Mais le deuxième cadavre lui donna l'envie pressante de s'engouffrer immédiatement sous la plus plus grande des dunes et de passer une lune là dessous, et c'est ce que fit le chaton quand il aperçut le filet de sang qui coulait de la bouche de Foudre Bleutée, sa mère.

Ce jour là, il faisait si soleil que Petite Boule de Crépuscule ne comprit plus jamais pourquoi on représentait la tristesse par la pluie et le joie par le beau  temps. Car parmi tous les chats solaires du désert, lui serait un nuage de pluie, une pluie dans le désert.