Il s'était passé une lune et pourtant tout s'était passé en un éclair. C'était allé très vite, et avait surpris tous les chats du clan, même Nuage d'Orage qui s'y attendait pourtant...Mais il ne l'avais peut être pas véritablement accepté. Que ce chef si noble, si hardi, courageux, généreux, pur et preux se soit révélé comme... Comme... Comme un matou hypocrite, manipulateur, tyrannique, avide et arrogant. Car oui, un filtre sombre était passé sur le museau du chef Étoile de Fennec, on ne savait pas exactement ce qui avait déclenché cela. En réalité, le chef avait toujours été ainsi. Seulement, quand un tyran caché se rend compte du génie caché d'un apprenti manipulable, le cadeau est tellement grand qu'on ne peut le refuser. Bienheureusement, Nuage d'Orage était lui aussi le plus souvent du côté des manipulateurs et non pas des manipulés. Le chef et l'apprenti avait une chose en commun, avoir caché quelque chose au Clan des Sables. Mais UNE chose, UN seul secret, c'est déjà trop. Quand Étoile de Fennec suivi de sa troupe de brutes et guerriers belliqueux arrivèrent devant le terrier des apprentis, Nuage d'Orage se dit qu'il ne pouvait plus avancer à reculons. Ils en avaient déjà parlé des centaines de fois avec Nuage Irisé. Mais là, sur le moment, en pensant à son père qui risquait des persécutions, à ses amis qui allaient lui manquer ou même à la douce odeur du camp... Car après tout, si c'était un prodige, il restait un chaton de sept lunes... C'est alors que Nuage Irisé le cloua au sol en lui assénant :
- Hé ho, réveilles toi, tête de gerbille ! Ton père est bien assez malin - c'est TON père quand même - pour échapper à des persécutions ! Et puis, si les amis vont te manquer, au moins, tu ne seras pas seul ! Il y aura moi, hein ! Tu ne voudrais pas avoir ma solitude sur la conscience si tu te fais emporter et obligé par Étoile de Fennec, n'est-ce pas ?!
Et c'est sur le beau sourire de la jeune apprentie et le regard embué de Nuage d'Orage que les deux chats commencèrent leur désertion... Juste après que les matous musculeux et le chef déboulent, la tête la première dans le terrier, avant de le trouver...
Vide !