Chapitre 19
Les coups continuaient à faire trembler la porte. Les rires de ses anciens camarades résonnaient. Hanako se savait pas quoi faire à part espérer que la porte de lâche pas.
"C'est qui la prochaine personne que tu as prévu d'assassiner ? Ton père ou ta mère ?"
La jeune se fille se mit en boule, se bouchant les oreilles avec les paumes de ses mains. Elle avait beau bloquer le bruit, les rires résonnaient dans sa tête. Le dos bloquant la porte en plus du verrou, elle sentait les vibrassions des coups de pieds et de poings venant de ses chers anciens camarades de 3e D et C.
"Alors, tu vas faire quoi cette fois ? Pousser ton père dans les escaliers ? Transpercer ta mère à coups de couteaux ? Ça te plait d'avoir du sang sur les mains, non ? Surtout celui de ta famille, n'est ce pas ? "
Le battement de sang d'Hanako, les vibrassions de la porte, les souvenirs des cris de ses parents, les souvenirs rouges, lui tapait dans la tête et lui faisaient mal. Les rires accompagnaient cette symphonie et menaçaient de faire exploser la tête de la jeune fille.
Les larmes mouillaient ses genoux, ses mains tremblaient tellement et les cris des personnes derrière la porte étaient tellement fort qu'elle était obligée d'appuyer encore plus fort sur ses oreilles.
"Stop, stop, stop" se murmurait Hanako à elle même. Elle avait tellement peur. Ses yeux étaient écarquillés, remplis de larmes salées. Son genoux tressautait sur place. Il ne fallait pas que la porte lâche. Par pitié.
"Eh, Natsuki, t'as peur de nous ? Ce qu'on va te faire sera toujours moins horrible que ce que tu as fait à ton frère n'est ce pas ?"
Elle s'efforçait de ne pas écouter, fredonnant une petite chanson, les mains toujours crispées sur la tête. Cette chanson, c'était le générique de son anime préféré, Fullmetal Alchemist. Son visage était trempé de larmes et de sueur qui coulaient sur ses genoux.
Soudain, Hanako crut sentir son coeur arrêter de battre. Un petit clic se fit entendre et elle sentit la porte s'ouvrir. Ils avaient forcé le verrou. Ils avaient réussit. "Non, non, non, non, par pitié. Stop, stop stop..." Les rires résonnaient encore plus fort. Elle avait tellement mal. Sa tête la brûlait et ses tympans ne supportaient plus le bruit, laissant derrière eux un bourdonnement.
Elle fut poussée de contre la porte et était maintenant appuyée contre le toilette. Un garçon s'accroupit face à elle. Même avec sa vue floue à cause des larmes, Hanako savait que c'était Masa. Masa était parfait et populaire. Il était en 3e C et se faisait apprécier par tout le monde. Il avait été le premier à la détester et serait bien le dernier pour l'aimer.
Il avait prétendu être ami avec Mamoru à sa mort pour s'attirer la compassion des autres. Si il avait bien une personne qu'Hanako détestait, c'était lui. Elle ne le détestait pas, elle l'haïssait. Violemment. Presque autant qu'elle s'haïssait elle même. Elle le haïssait et le craignait énormément aussi. Masa l'effrayait.
Il attrapa le menton d'Hanako et le leva pour la forcer à le regarder dans les yeux. Masa avait un petit sourire en coin, comme fier de là où il en était arrivé.
Il était fier d'exister, contrairement à Hanako. C'était sûrement ça qui les différenciait le plus.
Il donna un coup de poing dans sa joue. Les rires devinrent un gros brouhaha sans sens. Elle se sentit s'éloigner peu à peu de la conscience aux fil des coups qui s'enchainaient. La douleur était elle et elle était douleur. Elle sentait vaguement les autres coups la défigurer et du sang tacher ses vêtements. Le bourdonnement était plus fort dans ses oreilles et sa vue était toujours floue, cette fois teintée de rouge.
En tout cas, c'était vrai, tout ce qu'il leur faisaient n'était jamais aussi horrible que ce qu'il était arrivé à son frère.
Mamoru était un gentil garçon, aux cheveux noirs comme sa soeur et aux clairs comme sa mère. Ils avaient 5 ans d'écart. Mamoru prenait des photos dès qu'il pouvait. Sa chambre était recouverte des plus belles qu'il avait prises. Hanako passait beaucoup de temps avec lui. Il lui avait montré comment tenir un appareil photo et s'en servir.
Elle se souvenait de beaucoup de choses avec lui.
Les disputes pour la chaine de télé à mettre, les soirées où ils cuisinaient ensemble dans l'attente des parents.
Les fous rires à table pour rien alors que les parents ne comprenaient pas ce qu'il se passait et ce qu'il y avait de drôle.
Les balades dans la ville de leurs grands parents pendant la canicule d'aout, les glaces qui fondaient dans leurs cônes à cause de la chaleur et qui coulaient doucement sur leurs mains, des batailles d'eau à la piscine municipale avec les amis de son frère.
Ils formaient une sacrée bande, chaque été. Les amis de Mamoru adoraient Hanako.
Les disputes innombrables dans la maisons pour tout ce qui existe.
Les chewing-gum à la menthe qui pique que lui ramenait son frère du collège.
Les dessins qu'elle lui faisait en disant qu'elle les avait faits en deux minutes alors qu'elle s'y était appliquée pendant plus de deux heures. Il hochait la tête et faisait son impressionné à chaque fois, bien qu'il sache que ce qu'elle lui racontait était faux.
Sauf que Mamoru, il avait finit par se faire des amis louches et avoir des dettes. Hanako ne l'avait pas deviné, elle avait entendu un appel entre Mamoru et un des amis qu'elle côtoyait pendant la canicule quand elle était petite.
À 12 ans, elle n'avait pas toute le suite compris que l'odeur de fumée étrange qu'il portait sur lui était celle d'une drogue. Une drogue qu'il s'achetait avec un argent qu'il avait de moins en moins. Il empruntait à ses amis. Mais il ne leur rendait pas. Car il n'avait pas d'argent. Par contre, il avait une addiction. Hanako avait beaucoup pleuré ce soir là, derrière la porte de la chambre de son frère, comprenant enfin toutes les choses étranges qu'elle remarquait sur son frère en grandissant.
Mais elle aimait toujours son frère. Parce que c'était pas un peu de THC qui allait changer grand chose. Plus tard, la jeune fille avait compris ce que faisait ressentir le THC. "Une sensation de relaxation et de vie être" selon Google. Il en prenait peut être aussi parce que il avait une santé mentale pas très bonne. Apres sa mort, lorsqu'ils vidaient sa chambre, elle et ses parents, Hanako était tombée sur son journal intime. Mamoru n'allait pas aussi bien qu'il le prétendait. Il n'avait pas pu rembourser ses amis. Ses amis avaient décidé de le laisser, ne lui faisant plus confiance.
Mamoru était seul, maintenant. Ses parents avaient remarqué que le garçon avait fouillé dans leur compte en banque et prit de l'argent. Ils ne lui faisaient plus confiance. Plus vraiment. Plus complètement.
Les cicatrices étaient apparues sur ses bras et étaient devenues de plus en plus larges et plus profondes.
Hanako ne le voyait plus trop, il passait beaucoup de temps dans sa chambre. Quand elle allait le voir, la plupart du temps elle le voyait allongé en boule sur son liter, il lui disait qu'il n'avait pas envie de passer du temps avec une gamine comme elle, mais Hanako savait qu'il mentait alors elle ne lui en voulait pas.
Il avait des cernes alors qu'il ne faisait jamais grand chose. Il n'avait plus la même lueur dans les yeux, la même énergie qui illuminait son visage. Il était fatigué et ne parlait plus trop. Des fois, Hanako entendait des gémissements de douleur et des pleurs venant de la chambre de Mamoru. La plupart du temps, Hanako n'osait pas entrer. Elle restait derrière l'entrée et passait sous la porte les dessins qu'elle avait fait, des lettres avec les choses qu'elle voulait lui raconter, comme par exemple ses aventures, les moments du manga qu'elle venait de finir, des blagues sur ses professeurs. Les fois où Hanako entrait, il la forçait à sortir. Il ne voulait pas qu'elle voie le sang qui coulait de ses bras, et les larmes qui sortaient de ses yeux. Mais elle les voyait quand même, même si c'était bref. Ça la touchait elle aussi, car elle était sa soeur et parce qu'ils partageaient le même sang.
Alors elle lui envoyait encore plus de lettres, le dessous de la porte ayant remplacé la poste. Il lui répondait, la plupart du temps. Ils ne se parlaient presque jamais en vrai, mais en lettres ils se racontaient plus que leurs vies, leurs passions, leurs occupations. Mamoru lui envoyait des photos qu'il avait prises, elle lui montrait des nouveaux dessins qu'elle avait fait pour lui.
Hanako ne dessinait pas extrêmement bien, mais elle était l'artiste préférée de son frère. Pour lui, elle dépassait tous les peintres qui existaient.
Bien que ses lettres soient enjouées, Hanako voyait très bien son frère s'effondrer. Et elle ne pouvait rien faire. Rien.
Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était lui envoyer des lettres et des dessins.
Un jour où Hanako et lui étaient seul dans la maison, Mamoru était dans sa chambre depuis longtemps, genre, depuis le matin, il n'avait pas sortit son nez de sa chambre et c'était l'après midi. Il n'avait pas répondu à son appel pour venir manger. Hanako était habituée, c'était souvent comme ça. Mais à ce moment là elle avait sentit que quelque chose c'était passé.
Un pressentiment. Ils partageaient le même sang. Elle sentait qu'il perdait le sien plus que d'habitude.
Elle avait monté les escaliers. Elle avait ouvert la porte. Il faisait sombre, les volets étaient fermés et aucune lumière était allumée. Elle ne voyait rien, alors elle chercha la lumière des doigts et alluma celle du plafond. Hanako se reteint de vomir en voyant ce qu'il y avait en face d'elle.
Mamoru était là, allongé sur lit. Le cutter dans la main. Celui qu'il utilisait transformer ses bras en pattes de tigre. Sauf que cette fois il n'était pas enfoncé dans son bras, mais plutôt dans son ventre.
Il y avait beaucoup de sang. Beaucoup, beaucoup, qui coulait sur les draps et formait une flaque sur le sol. Ses doigts étaient crispés autour de l'arme et l'effet tranchant avait cisaillé ses mains, qui étaient maintenant coulantes de sang.
On aurait dit que le garçon s'était poignardé plusieurs fois de suite, dans le ventre, dans la gorge, dans les jambes. Des débris de cheveux coupés trempés du liquide écarlate trainaient à côté de sa tête. Du sang coulait de sa bouche de son nez. Une véritable cascade sortait de sa gorge.
Hanako avait poussé un cri. Un cri d'horreur, terrifié. Un cri de dégout. Un cri de peine. C'était surtout un cri de peine. Une peine si profonde qu'elle la dévorait de l'intérieur. Les larmes étaient venues en premier. Ensuite, elle avait sentit un liquide envahir sa bouche, et elle l'avait recraché sur le sol. Elle s'était approchée en titubant de son frère. Enfin proche de lui, à genoux dans la flaque de sang, elle n'avait pas su quoi faire. Elle avait les mains crispées dans le vide, tremblantes, au dessus du corps de son frère.
Le visage de son frère était d'un gris-beige presque inhumain, taché de sang brunâtre. Ses lèvres avaient pris une couleur plus foncée, elles étaient presque bordeaux maintenant. Ses yeux étaient encore ouverts. Ils la fixaient. Hanako tourna sa tête sur le côté une seconde fois pour vomir. Toute tremblante, les yeux écarquillés au maximum, du liquide jaunâtre coulant de sa bouche et tombant par gouttes dans la flaque de sang au sol, elle sentait qu'elle se brisait violemment au fond d'elle. Elle sentait son coeur au bout de ses lèvres et vomit encore une fois.
Elle le savait. Elle le savait, que ça allait arriver. Mais au fond d'elle, elle le rejetait violemment. Car pour elle, son grand frère allait toujours être le plus fort, comme au skate parc, comme à la bataille de guilis. Mais il avait été le plus fort trop longtemps.
Des yeux encore ouverts de son frère coulaient des larmes qu'il avait versées avant de se transpercer avec son cutter.
Hanako aurait pu croire que c'était quelqu'un d'autre qui lui avait fait ça. Mais au fond d'elle, elle savait très bien qu'il voulait se suicider depuis longtemps. Au fond, à se moment là, elle avait voulu le rejoindre. De prendre le cutter elle aussi et de se l'enfoncer dans le coeur ou de s'ouvrir la gorge. Elle voulu le faire aussi plein d'autre fois plus tard. Mais Hanako se disait qu'elle allait vivre sa vie à la place de son frère. Qu'elle allait prendre elle aussi des photos et continuer à dessiner pour lui.
Elle avait voulu continuer ses passions mais le suicide de son frère avait tout chamboulé et elle ne fut plus capable de rien. Elle avait l'impression que son âme était une grande paroi de verre et que quelqu'un avait donné un coup de poing dedans. Les débris coupants de son âme s'enfonçaient dans son coeur, dans sa tête et dans son sommeil.
Elle avait posé sa main dans celle de son frère, qui était toute froide et striée et coupures ensanglantées, et remarqua quelque chose de posé à coté de lui, sur le lit, épargné de peu par la grande flaque de sang.
C'était une photo. Une photo que jamais elle n'avait vu, une photo qu'il avait du lui cacher.
Ça la représentait elle, une fille aux cheveux bruns souriante, et un nounours bleu en peluche énorme à coté d'elle.
Hanako se souvenait de ce moment. C'était une amie de son frère qui les avait invités, Mamoru et elle à la fête foraine. Elle s'était bagarrée avec un stand de lancer de fléchettes et avait fini par gagner cette peluche.
Les larmes tombèrent sur la photo et Hanako la serra doucement en tremblant, ses mains trempées du liquide écarlate, salissant les coins de la photos où la jeune fille la tenait.
Elle osa enfin regarder les blessures de son frère, bien qu'elle ne voie pas grand chose, les larmes obstruant sa vue. Elle poussa un cri de douleur intérieure en serrant la main de Mamoru, comme en espérant qu'elle sentirait un dernier battement de coeur de sa part, une petite chaleur révélatrice, se recroquevillant sur son corps et posant sa tête sur son épaule.
Elle ne s'arrêta pas de pleurer en poussant des cris, tentant de soulager de quelque peu sa peine, imbibant la chemise de son frère et mélangeant au sang de l'eau salée.
Elle ne savait pas combien elle était restée là. Des secondes, des minutes, des heures ? Au bout d'un moment, elle s'était détachée du corps et se dirigea vers le téléphone, titubant, une bourdonnement désagréable dans les oreilles, le monde tanguant autour d'elle, les mains ensanglantées, les habits couverts de rouge. Elle vomit quelques autres fois, des larmes coulant sur son nez pendant que le liquide puant dévalait son menton et son cou. Elle attrapait le téléphone quand elle entendu ses parents rentrer dans la maison, reconnaissant entre mille le bruit les clés dans la serrure.
Les traumatismes restèrent longtemps. Chaque nuit, elle en cauchemardait. Le sommeil l'effrayait et elle dormait le moins possible. Ses cernes étaient apparues et Hanako avait éprouvé une certaine satisfaction à ressembler à son frère.
Elle avait du essayer 3 psychologues, et un psychiatre. 2 des 3 psychologues avaient essayé de l'aider en vain, finissant par abandonner, un sous prétexte qu'il n'avait pas ce pouvoir, l'autre sous prétexte qu'il ne pouvait pas l'aider si Hanako ne faisait pas d'effort. Le dernier lui avait proposé d'aller chez un psychiatre. Le psychiatre lui avait donné des médicaments à prendre. Elle les avait pris mais ça l'avait fait seulement planer un peu. Rien n'avait marché. Alors elle avait arrêté d'en voir.
Elle commençait sa 4e et se rétablissait lentement de son traumatisme quand dans élèves de sa classe trouvèrent le dossier scolaire de Hanako Natsuki, par accident.
La mort de son frère se fit raconter dans toutes les classes de 4e, sauf la E évidemment. La rumeur se déforma peu à peu, commençant par "Hanako Natsuki à perdu son frère" et en finissant par "Hanako Natsuki a assassiné son frère à coups de cutter".
Ils y croyaient tous. Ils étaient bêtes. Bien sur, il fallut que ce soit Masa qui tombe sur ce dossier. C'était aussi pourquoi elle le détestait. Et c'était aussi pourquoi il était en train de lui déformer la face à coups de poings actuellement.
Son harcèlement avait commencé à ce moment là. Hanako n'avait plus aucun amis, elle faisait peur à tout le monde dans sa classe. Les gens lui faisaient des croche-pattes dans les couloirs, la poussaient dans les classes, personne ne s'asseyait à coté d'elle en classe, les gens parlaient mal d'elle à coté d'elle, comme si sa présence n'était pas importante. Comme si elle n'existait pas et que ça ne posait pas de problème.
C'était normal, après tout, dans leurs yeux elle était une meurtrière.
Elle maigrissait à vue d'oeil et ses cernes devenaient plus grandes.
Elle s'était créé un univers personnel où elle était heureuse, où elle était populaire avec plein d'amis et un corps de rêve. Où son frère était encore vivant, où il pouvait encore prendre des photos avec elle.
Ses parents n'étaient pas méchants et avait essayé de l'aider. Mais jamais elle ne leur avait dit qu'elle se faisait harceler et elle refusait de voir un psychologue encore une fois. Alors ils n'avaient pu rien faire. Malgré ça, Hanako se sentait abandonnée.
À cette époque elle ne croyait en rien et en personne. Elle croyait seulement en la photo encore tachée de sang qu'elle avait trouvé à coté de son frère. Elle l'avait mise dans sa page préférée de son manga préféré. Elle la regardait tous les soirs. Elle dormait pas beaucoup et pleurait énormément. Parfois, elle ne pouvait plus pleurer. Elle se disait qu'elle avait épuisé le stock pour toute sa vie. Et puis parfois elle pleurait tellement qu'elle pouvait remplir une baignoire entièrement avec ses larmes.
Elle s'était alors réfugiée dans les mangas et ne sortait plus de sa chambre, sauf pour manger et aller au collège.
Avant, en 5e, elle s'était faite deux amies avec qui elle s'entendait plutôt bien. Mais le temps était passé et son harcèlement avait commencé.
Elles avaient peur d'elle. Hanako les voyait parfois, dans les couloirs. Elles s'écartaient de son passage, en chuchotant dans leurs oreilles, parlant surement d'elle. La jeune fille les méprisait presque autant que Masa. En fait, ses filles là, elle ne les détestait pas vraiment. Elles l'avaient juste terriblement déçut.
Hanako repensait souvent à Mamoru. Chaque soir, chaque nuit où elle se forçait à rester éveillée. Elle fixait la photo, cette fameuse photo, à chaque fois, à la lumière des lampadaires, jusqu'à qu'elle sombre dans un nouveau cauchemars ensanglanté.
Sa mère aussi avait beaucoup pleuré. Son père avait tout fait pour qu'elle se sente mieux. Elle avait fini par se rétablir, son père aussi. Sauf que Hanako elle n'avait plus personne pour s'occuper d'elle. Alors elle pleurait. Elle pleurait beaucoup. Et elle n'avait pas arrêté de pleurer.
C'est la raison pourquoi, que quand Masa continuait de sa frapper, quand elle sentait le sang couler sur son uniforme et son visage prendre une teinte bleue, elle pleurait aussi.
Elle s'en était beaucoup voulu. De ne pas être allée voir son frère plutôt, alors qu'elle n'entendait pas de bruits venant de sa chambre. Elle s'en voulait aussi beaucoup de ne pas avoir parlé avec lui en vrai. Elle s'en voulait beaucoup sur tout. Elle s'en voulait exister, aussi. Elle se détestait. Elle s'en voulait de pleurer tout le temps comme ça. Ça la faisait pleurer de s'en vouloir, et elle pleurait encore plus, faisant ressortir par les yeux les bouts de son âme brisée.
Hanako Natsuki n'était qu'une pleurnicharde.
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