Chapitre 17

Quand Hanako ouvrit les yeux ce matin là, allongée par terre, enroulée dans son plaid, le soleil se levait à peine. Il devait être 6 heures.

 La lumière éclairait vivement les maisons, et un vent frais caressait le visage de la collégienne. Comme toujours, elle avait dormi avec la fenêtre ouverte. Bien que, cette fois-ci, elle eut hésité, à cause de la menace de son stakler. Ça l'avait tiraillée un moment, mais elle avait fini par prendre sa décision. Mais elle se doutait bien que s'il voulait agir, ce ne serait pas une fenêtre fermée qui l'arrêterait. 

Elle resta un petit temps à fixer la magnificence du ciel levant. Les ombres des maisons étaient penchées et formaient des figures géométriques étranges. Quelques petits nuages rosés dépassaient de derrière les immeubles. La lumière orangée formait un beau dégradé avec la nuit qui était encore sombre, au dessus de Hanako, d'où brillaient quelques étoiles restantes, pas encore effacées par la lumière solaire. 

Sur un toit en face d'elle, un chat baillait et s'étirait, projetant son ombre étirée sur les tuiles. 

Elle aurait espéré... Elle aurait aimé que... 

Hanako se mit en boule, assise sur le parquet de sa chambre, le plaid posé sur ses épaules, la lumière ambrée embrasant ses yeux, qui brillaient. 

Elle aurait adoré... que Mamoru prenne une photo de ce lever de soleil. 

La fille aux cheveux noirs l'aurait affichée dans sa chambre, parmi les millions de fan-arts d'anime. 

Elle resta plusieurs minutes à fixer la palette de couleurs incroyable qu'elle avait devant elle, bien qu'elle voie flou à présent.

Qu'est ce que c'était beau...

Hanako finit par essuyer ses yeux et s'étirer, prenant exemple sur le chat qui ne s'était pas gêné, sur le toit, devant elle. Elle descendit les escaliers en essayant de ne pas faire trop de bruit, même si elle savait que ses parents étaient déjà partis, juste pour profiter du calme et de l'instant irréel que lui avait offert la vie ce matin là. La lumière rougeoyante passait par toutes les fenêtres et colorait sa maison, qui était habituellement de couleurs ternes. Elle se prépara un petit déjeuner composé de fruits de toutes les couleurs et l'emmena dans sa chambre pour profiter encore un peu de oeuvre d'art céleste qui s'affichait devant sa fenêtre. 

Des chants d'oiseaux résonnaient dans les rues vides. Comme dans un rêve, un d'eux vint se poser sur sa fenêtre. Hanako se sentait comme dans une illusion. Toute cette beauté ne pouvait pas être réelle. Elle se pinça, se claqua, regarda ses doigts. Non, elle ne dormait pas. 


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Quand Hanako arriva en face du bâtiment de la classe E, elle était d'une humeur radieuse. Bien que l'après midi d'hier l'ait effrayée et ait fait ressortir toute la tristesse et la peur qu'elle retenait en elle, elle avait fait une rencontre précieuse et importante, agréablement dormi, bien mangé le matin et s'était réveillée en face d'un lever de soleil digne de tous les films à l'eau de rose. En plus, elle avait eu le temps de s'acheter le tome 6 de Démon Slayer ce matin, en passant vite fait devant sa boutique préférée, car elle s'était levée tôt, et, évidemment, elle savait déjà ce qu'elle allait faire de sa pause déjeuner.

La collégienne sentit une pression sur son épaule, sursauta légèrement et se retourna. C'était Karma, un sourire carnassier au visage. 

"Je t'ai fait peur, hein ? C'est fou comment c'est facile ! Rétorqua-t-il, la main toujours posée sur l'épaule de la jeune fille. Il resserra la poigne, puis la relâcha. On aurait dit qu'il essayait de lui faire un massage. Il était vraiment pas doué. 

- Arrête... Marmonna-t-elle en dégageant la main du démon rouge. Tu sais pas faire. Tu me fais mal.

- Bah, si t'es si forte, montre moi alors ! Dit il en tendant son bras. Fais moi le meilleur massage que le monde n'ai jamais connu. "

"Ah la la, tant de pression... "C'est ce que Hanako se dit lorsqu'elle se mit à la tache, décidée à prouver à Karma qu'elle était forte dans ce domaine. En fait, elle avait lu un manga "The Heavenly Demon Will Give You a Massage" qui lui avait donné envie d'essayer. Alors, elle avait suivi des tutos sur internet, et s'était entrainé sur des cobayes, alias ses parents. La jeune fille sourit. Elle se souvenait de leur pouces levés en signe d'approbation alors que leurs épaules tremblaient encore de douleur, peu habitués aux soins peu doux d'Hanako. Enfin, surtout son père. Car sa mère avait bien voulu essayer deux fois ses traitements, puis avait abandonné, sous prétexte d'une mauvaise résistance à la douleur. Mais Hanako avait bien comprit que sa mère avait surtout peur qu'elle lui démonte quelque chose. Et elle n'avait pas si tord. 

Mais maintenant, c'était du passé. Elle était devenue une presque professionnelle et comptait bien le montrer à tout le monde. 

Après quelques minutes, Karma reprit la parole :

"Oui, bon, j'avoue que c'est pas mal. Mais tu ne fais pas aussi bien que moi.

- Ah...? Répondit Hanako en relevant un sourcil, dubitative. 

- Enfin bon... Tu veux bien me faire l'autre bras ? 

- Ok, ce sera un lait à la fraise. 

- Hein ? 

-Je te masse l'autre bras pour un lait à la fraise. Répondit elle calmement."

Dans sa tête, la jeune Natsuki se mettait des claques. "Mais, qu'est ce que je fais ? On m'a dit qu'il fallait que j'évite de le fréquenter, et là, qu'est ce que je fais ?" Elle secoua la tête, en pleine indécision. Après tout, ça n'avait été qu'une blague nulle de Maehara. Et puis Karma n'avait jamais été méchant avec elle, en soit... mais il était bizarre avec elle. Il fallait vraiment qu'elle lui parle, à propos de... de ça....Oui, elle lui parlerait seulement si il acceptait le marché. Ça voudrait tout dire. S'il refusait, ça induirait qu'il ne la draguait pas.

"Bah... Attends laisse moi réfléchir..."

Il réfléchit longtemps. Plusieurs secondes où Hanako resta debout, face au garçon qui ne semblait pas avoir envie de répondre tout de suite. Elle le pressa en s'agitant un peu sur place, histoire de lui faire comprendre qu'il était trop long. C'était... gênant. Au bout de 2 minutes 30, il fini par donner sa réponse.

"Ok. Si tu me fais un massage aux épaules aussi."

La collégienne avait juste envie de décéder. "NOOOOON POURQUOOOOI ?! J'avais tellement pas envie d'avoir cette conversation... J'aurais jamais dû proposer ça... Non, Hanako. Tu dois te ressaisir. Tu dois le faire, sinon ton année sera un fardeau." Elle redressa le dos, l'air digne.

"J'accepte le pacte. Rendez vous après les cours au distributeur, je te ferais le massage après."

Et elle s'en alla, une bataille mouvementée dans la tête, un air impassible sur le visage. Dans quoi s'était elle encore emmêlée ? 


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