Il n'y a que toi
Les ruptures. Il y en a qui sont douloureuses, d'autres ne le sont pas tant que ça. Est-ce que ça dépend de la durée de la relation, du lien qu'il y avait entre les deux personnes ou tout simplement de la manière dont ça s'est terminé ?
Pour ma part, je crois qu'il y a un peu des trois. Notre relation à elle et moi, a duré 1 an, 1 an pile. Les couples de nos jours n'arriveraient pas à durer aussi longtemps. Le lien que j'avais avec elle était à la fois amical, fraternel et bien sûr affectif. On a tissé un lien si fort que je me demande si un jour j'arriverai à m'attacher de nouveau à quelqu'un de la même manière. La façon dont tout ça s'est fini a été sans doute ce qui a rendue cette rupture vraiment douloureuse, que ce soit du côté de celui qui s'est fait largué ou de celui qui a rompu.
Car oui, parfois on pense que la personne quittée est la seule à souffir, les gens prennent parti pour cette personne et donne le rôle du "méchant" à la personne qui quitte. Mais ils ne savent pas que la douleur de la personne quittée est tout aussi profonde que le vide que ressent celui qui part.
Alors on se demande : si la personne qui quitte souffre autant en quittant une personne, pourquoi elle a rompu ?
Vous connaissez le dicton : " le cœur a ses raisons que la raison ignore " ? Eh bien, il serait facile de dire que c'est à cause de ce dicton. Mais c'est bien plus compliqué que ça.
C'est moi qui a rompu avec elle. Alors autant vous dire que c'est vraiment compliqué.
Quand je me réveille le matin, je fixe le plafond, et à chaque fois, une question me parvient à l'esprit sans que je n'arrive à y répondre : "pourquoi ?".
J'essayais d'y répondre mais à chaque fois la réponse sonnait faux. Parfois je me disais : parce que. Mais il me fallait une réponse plus claire. Il m'est arrivé de dire que c'est parce que je suis un crétin. Et aujourd'hui encore, c'est la seule réponse qui -je trouve- se rapproche le plus de la vérité.
Cela faisait 1 mois qu'on était séparés. Au départ, je me disais : " ce n'est rien. Il est normal de ressentir autant de tristesse au début mais plus tard ce ne sera plus le cas ". Et pourtant jusqu'à maintenant, la douleur ne s'est toujours pas estompée.
Quand on se sépare d'une personne qu'on aimait, on commence à vouloir supprimer toutes les choses qu'elle aimait à leur tour.
Moi au bout de 2 semaines, j'avais fini par effacer toutes les chansons qu'elle aimait qui étaient dans mon téléphone. À l'époque, je les adorais aussi, je m'ambiançait dessus, ça me mettait de bonnes humeurs. Mais maintenant, ces chansons ne font que briser mon cœur encore plus.
J'avais aussi planqué les photos d'elle et d'elle et moi dans une boîte dans le placard, caché sous un tas de vêtements, tout au fond.
J'avais changé mon fond d'écran qui était un photo d'elle souriante, une photo que j'avais prise quand on était dans notre restaurant favori.
La seule chose que je n'ai pas osé faire, c'est supprimé son numéro. Je n'ai fait que remplacer "amour de ma vie ♡♡♡" par son prénom "Ava".
Ce qu'il y a de pire dans les ruptures, c'est que lorsque cette personne n'est plus avec toi, c'est là que tu te rends compte qu'en réalité, sa présence t'était indispensable. Tu commences à te rappeler tous les moments que vous avez passé ensemble, les fous rires et les disputes tout en te disant que c'était n'importe quoi. Mais les pires souvenirs sont ceux des larmes, des câlins et des baisers.
Bizarrement, on pense à la première fois qu'on a rencontré cette personne.
Moi et Ava, on s'est rencontrés dans un café quand on était encore au lycée. On voulait faire le même boulot à temps partiel mais il ne restait qu'une place. Je me souviens de la façon dont elle voulait me persuader de lui laisser cette place :
- allez, s'il te plaît ! J'ai vraiment besoin de ce boulot, ma mère veut m'inscrire à des cours du soir et je ne veux vraiment pas les faire ! Si elle apprend que je me suis trouvée un travail à temps partiel, elle me fichera la paix et elle sera même fière de moi ! Avait-elle dit ce jour-là avec un ton plaintif
J'avoue que j'avais hésité le temps d'un instant mais moi aussi j'avais vraiment besoin de ce travail. J'avais à mon tour donné un argument. Un argument qu'elle a ensuite contré. On avait fait un débat durant un long moment, jusqu'à ce que le gérant s'était énervé et nous avait dit :
- si c'est comme ça, vous allez tous les deux occuper temporairement le poste et celui qui fait le meilleur service le gardera , l'autre fiche le camp.
À partir de là, on était devenus rivaux. Au lycée, à chaque fois qu'on se voyait dans les couloirs, on se dévisageait. Au travail aussi d'ailleurs. Quand elle obtenait des pourboires, elle me taquinait toujours en mettant le billet sous mon nez. Elle m'irritait à l'époque.
Et un jour, elle n'était pas venu. Ni au lycée. Ni au travail. Ça me faisait bizarre. Elle était absente durant 1 semaine environ. Elle n'avait rien dit à personne de la raison de cette absence. Au travail, j'avais remarqué qu'elle n'était pas comme d'habitude. Elle ne souriait plus de la même manière. Je trouvais même qu'elle avait l'air triste.
Quand on avait fini notre service, le café allait fermer. Le gérant nous avait demandé à elle et moi de faire la clôture et d'emporter la clé avec nous parce qu'il devait partir plus tôt. Ava avait reçu des pourboires aujourd'hui mais, elle ne m'a pas embêté une seule fois de la journée, même pas un regard.
On balayait la salle, dans un silence plutôt pesant. Je voulais lui parler mais j'ignorais comment puisque d'habitude, les seules fois où on parlait, c'était pour se lancer des piques. Elle balayait un coin de la pièce, la tête baissée. J'avais soupiré et je me suis doucement approché d'elle. Je lui avais touché l'épaule, quand elle s'était retournée, j'étais très surpris. Ava était en train de pleurer.
C'était la première fois que je la voyait comme ça. Elle qui était soit souriante, soit taquine était en train de pleurer en silence. Alors que j'allais lui demander ce qu'elle avait, elle s'était jetée dans mes bras. Inconsciemment, je m'étais laissé aller et je l'avais prise dans les miens. Sans même vouloir savoir le pourquoi du comment, je l'avais consolée. J'ignorais pourquoi mais en la voyant comme ça, mon cœur me faisait mal.
Ce soir là, elle avait sangloté durant un long moment et je l'avais enlacer jusqu'à ce qu'elle s'était calmée. Ce soir-là, on avait beaucoup discuté. Elle m'avait raconté que son père venait de mourir et que c'était pour ça qu'elle n'était pas là, pour ça qu'elle était aussi triste.
- je ne voulais pas me jeter dans tes bras comme ça tu sais ? Je suis désolée. Je ne sais pas... ce qui m'a prise. Avait-elle dit embarrassée
- ce n'est rien, je suis content de voir que tu vas mieux
- merci beaucoup, je ne t'imaginais pas comme ça, je t'ai peut-être mal jugé, excuse moi !
Quand je la regardais servir les clients, elle souriait d'un éclat indescriptible. Je m'étais menti à moi-même, en réalité, je voulais qu'elle me sourit de la même manière.
- j'ai envie de mieux te connaître !
J'ignore si c'était à cet instant, lorsqu'elle a prononcé cette phrase avec un sourire plus éclatant que celle qu'elle avait l'habitude d'offrir au client, que j'étais tombé presque irrépressiblement amoureux d'elle.
Depuis ce jour, on s'était mieux entendus. Au lycée, on discutait lors des pauses. Au travail, on riait ensemble quand on faisait la vaisselle. Ce qu'il y avait d'étrange, c'était qu'en un rien de temps, j'avais fini par avoir une relation fusionelle avec elle. On se disait tout sans barrière. J'étais le seule à la connaître autant et elle était la seule à savoir tout de moi. J'avais guéri des choses en elle tout comme elle a été mon médicament.
Finalement, on s'était mis ensemble un soir après le travail, quand je l'avais raccompagnée chez elle. On était devant la porte de sa maison, sous le porche. Elle m'avait prise dans ses bras, on s'était regardés avec intensité, on se sentait comme seuls au monde. Aucun mot, juste un geste. Nos lèvres sont entrés en collision. Puis elle m'avait chuchoté :
- merci pour tout
Quand on repense à tout ça, tout revient d'un coup sans crier gare. Comme un vent violent. Inévitablement, tout se mélange : la joie, la peine, la colère, tout. Quand on repense à la première rencontre, ironiquement, on en vient à finir par penser à la dernière fois qu'on s'est vus.
On avait des hauts et des bas comme tous les couples. On se disputait. Mais c'est fou comme on s'aimait.
Pourquoi je l'ai quittée ? Je crois que c'est parce que j'avais l'impression de l'utiliser. Elle était mon échappatoire, elle me faisait me sentir en paix, elle était ma bouffée d'oxygène. J'étais seul durant presque toute ma vie, mes parents m'ont abandonné, j'ai vécu de famille d'accueil en famille d'accueil. Elle est entrée dans ma vie et a tout changé. Je crois que je me sentais tellement heureux que j'en culpabilisais. J'avais trop besoin d'elle, je m'étais dit que ça aurait pu gâché sa vie.
Une fois, on s'était disputés violemment à tel point qu'on ne s'était plus parlés durant 1 semaine. Elle m'avait dit qu'elle voulait étudier à l'étranger, ça m'avait anéanti. C'est ce qui m'avait permis de comprendre que je ne pouvais pas la garder pour moi indéfiniment.
Un soir, je l'ai appelé. Il pleuvait des cordes.
- pourquoi tu sors sans parapluie toi ? Avait-elle dit pour me gronder
Je n'étais pas conscient de ce que j'allais faire. Allais-je vraiment rompre ?. Pourtant, d'une froideur que je ne me connaissais pas, je lui ai dit :
- on arrête. Je suis désolé.
- quoi ? Qu'on arrête quoi ?
- je ne peux plus continuer. C'est fini nous deux.
Elle m'avait giflé si fort que ça m'a presque fait tombé.
- je te déteste.
C'était la dernière phrase qu'elle m'avait adressé avant de partir pour ne plus jamais revenir.
En ce moment, je suis dehors. Le soleil me tape dans les yeux et je regrette. Je regrette tellement d'avoir rompu avec elle. J'ai été lâche. Je voudrais pouvoir remonter le temps mais c'est impossible et je dois assumer les conséquences de mes actes. Je l'ai blessée, on s'est blessés mais c'est moi qui lui a porté le coup fatale.
Je marche là où mes pieds m'emmènent. Je marche sans destination. Je marche, laissant le hasard me guider. Puis je m'arrête. Je relève la tête. Vous pourrez me dire autant de fois que nécessaire à quel point c'est cliché, mais moi je n'en revenais toujours pas. C'était elle.
- Ricky ?
Je ne rêvais pas ? Elle était la seule à prononcer mon prénom de cette manière. La seule qui rien qu'en le prononçant, lui donnait de la valeur.
- Ava ! Dis-je le sourire aux lèvres avec soulagement, il faut vraiment que je te parle ! J'ai tellement de choses à te dire !
- je ne peux pas, je... A-t-elle dit en baissant la tête
- ça ne durera pas longtemps !
J'étais déterminé à lui dire le fond de ma pensée. Ironiquement, le bâtiment à côté de nous était le café où on avait travaillé au lycée. D'un signe de tête, je l'invite à y entrer. On se met à une table. Le gérant arrive et semble très surpris de nous voir.
- vous voilà clients désormais !
On commande et elle me regarde avec froideur.
- je n'ai pas tout mon temps, alors de quoi tu veux me parler ?
- ce mois passé sans toi m'a fait l'effet d'une claque, sans doute plus forte que celle que tu m'as donnée.
- tu la méritais, tu m'as quittée sans explication, je m'étais longtemps demandée si j'avais fait quelque chose de mal
- je comprends, je sais que mes excuses ne changeront rien mais je suis vraiment désolé !
Le silence régnait, nos commandes arrivent.
- pourquoi...? Souffle-t-elle
- j'étais trop bête, je n'aurais jamais dû te quitter mais c'est ce que font les gens stupides. Ils sont heureux mais ils ont peur du bonheur et de s'y accrocher.
- comment ça ?
- tu m'as offert beaucoup d'amour, grâce à toi je me sentais libre, mais j'ai tout gâché.
Je la sentais réceptive, j'étais prêt à tout lui dire.
- Ava, tu étais mon médicament, un médicament que je prenais quotidiennement sans que je n'arrive à m'arrêter. Tu me guérissais de l'intérieur. Mais je me pardonnerai jamais de la manière dont je t'ai utilisée. Je ne pouvais plus me passer de toi. Tu m'as fait du mal, on s'est fait beaucoup de mal. Mais c'est moi qui t'a le plus blessée. J'ai toujours été seul, quand tu es entré dans ma vie, j'étais tellement heureux que je me suis fait des illusions. Je ne pouvais pas te garder éternellement auprès de moi, j'ai préféré mettre fin à tout ça pour que je ne sois pas un obstacle pour toi.
- Ricky...
Je ne voulais pas me remettre avec elle. Je ne m'en sens pas digne. Mais si je pouvais revenir en arrière, tout recommencer, obtenir une seconde chance, je ferai les choses bien. Je regrette d'y avoir mis un terme mais ça m'a permis d'avoir les idées claires.
- merci Ava, Dis-je en sentant les larmes me monter aux yeux, merci pour l'année la plus heureuse de ma vie. Il n'y a que toi à qui je le dois. Il n'y a que toi qui a réussi à apaiser ma douleur. Il n'y a que toi qui arrive à me faire rire même quand tout semble fichu. Je ne pense pas pouvoir vivre ça à nouveau, je ne pense pas le mériter. Je voudrais pouvoir tout recommencer parce que je t'aimais réellement. Mais... c'est impossible, pas après ce que je t'ai faite.
Voilà, tout est sorti. Je me sentais mieux. Je veux la remercier de vive voix pour tout ce qu'elle a fait pour moi. C'est le but que je me fixe en lui parlant.
- tu m'as beaucoup offert ! On a eu des hauts et des bas mais je te remercie car c'est sûrement l'année la plus heureuse de ma vie. Merci pour tout.
C'était à mon tout de prononcer cette phrase. Mais cette fois-ci, cela sonnait plus comme des adieux que de la reconnaissance.
J'ai laissé de l'argent sur la table et je suis parti. A peine avais-je franchi la porte qu'elle s'était de nouveau ouverte. Ava me retenait le poignet.
- tu vas vraiment partir comme ça ?
- Ava, je-
- t'es vraiment bête, lance-t-elle en riant avant de me prendre dans ses bras, toi aussi tu étais mon médicament Ricky. Alors, laisse moi en prendre autant que je veux, je te laisserai en faire de même.
Je la prends dans mes bras comme si d'un instant à l'autre elle pouvait s'évaporer. Je m'accroche à elle comme si c'était la dernière fois.
- ne fais plus jamais un truc pareil ! Dit-elle en me tapant le torse
- compris !
Tout doucement, je place mes mains de chaque côté de son visage et je finis enfin par capturer ses lèvres. Mon cœur fait des sauts périlleux dans ma poitrine, des papillons virevoltent dans mon estomac.
Il n'y a qu'elle pour me faire autant d'effet.
Fin
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C'est la première fois que j'écris une nouvelle. J'espère que ça vous a plu. Elle est inspirée de la chanson en multimédia là : Happiest year de James Young
Pardon pour les fautes d'orthographes et les incohérences. Merci d'avoir lu !
N'hésitez pas à me donner votre avis !
Bisous 😘
Lilicorn 🦄
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