#TATOUEUR | 28 - T & J

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Ben, vas-y, mec ! Ne te gêne surtout pas !

∞ ∞∞ ∞

THÉO

Le ciel vient de me tomber sur la tête. Mes jambes ne répondent plus. Connor – comme je le lui ai demandé – ne m'a rien épargné. Il m'a informé de ce que j'ai subi. La seule chose dont je me souviens, c'est de chercher Jodie dans le parc. D'entendre la sonnerie de son portable, de tenter de le repérer pour enfin le dénicher dans un buisson.

Le temps que je me questionne sur la situation, j'ai senti un coup atterrir sur l'arrière de ma tête. Puis d'être passé à tabac. De voir les pieds et les poings de trois mecs s'abattre sur moi. Je n'ai pu que me protéger en me roulant en boule avec les mains posées sur ma tête, jusqu'au moment où ce fut le coup de trop. Tout est devenu noir.

— Ils voulaient te tuer, affirme mon frère.

— Heureusement qu'un couple de sexagénaires passait par là et a tout de suite appelé les secours et la police, sanglote Jodie. Ils ont même pu donner des détails sur ses trois hommes.

— Ils ont été retrouvés et sont sous les verrous.

— Tant mieux...

Le médecin qui s'occupe de mon cas vient d'entrer et demande à tout le monde de sortir. Je suis Jodie du regard, alors que James pousse son fauteuil roulant. Elle ne m'a pas avoué ce qu'elle avait...

Le toubib a l'air d'être content de mon état.

— Monsieur Williams, vous vous en sortez bien.

— Hum...

Il vérifie mes pupilles, mon pouls. Il soulève mes draps et ensuite ma blouse bleue. Ben, vas-y, mec ! Ne te gêne surtout pas. Je relève légèrement la tête et découvre des hématomes au travers de mes tatouages. Il palpe mon ventre et me demande sérieusement.

— Des douleurs ?

— Un peu...

— Là ?

— Hum...

— Et ici ?

— Oui...

Même sans appuyer sur cette zone, j'ai mal. En fait, plus je sors de cette léthargie chimique, plus la souffrance s'intensifie. Pas un endroit de mon corps n'est épargné. Je le signale au toubib, qui hoche la tête.

— Dernière vérification avant de vous donner de quoi soulager les élancements dus à vos nombreux points d'impact.

Le mec apprécie de me voir souffrir. Ou bien ? Je lui ai dit que j'avais mal partout...

— Aïe !

Son regard surpris se relève vers moi avant de m'interroger d'un air totalement médusé.

— Vous avez ressenti quelque chose après cet appui ?

Avec la chance que j'ai, il a fallu que je tombe sur le toubib le plus con de l'hôpital. J'ai été tabassé, normal que j'ai mal partout. Le voilà qui soulève en grand mes draps et découvre entièrement mes guiboles.

J'ai senti le courant d'air provoqué par le déplacement du tissu.

— Essayez de bouger les orteils, il continue très concentré.

J'engage toutes mes forces dans cette manœuvre, mais rien ne se passe. Il sort de sa poche une espèce de baguette en métal et la frotte sous la plante de mes pieds.

— Rien.

— Et sur celui-là.

— Ça picote...

Il repasse la tige et je sens un léger contact.

— Ne forcez pas, c'est déjà très bien. C'est même inespéré.

— Ça veut dire...

— Que votre paralysie est temporaire et va se régler bien plus vite que l'on n'aurait pu l'envisager !

Je laisse retomber mon dos sur le matelas en grimaçant au moment de l'impact.

— Vous avez reçu plusieurs coups de pied dans cette zone et les hématomes sont nombreux. Ce sont eux qui vous empêchent de bouger les jambes. Nous avions peur que votre moelle épinière soit touchée.

— Ce n'est pas...

— Non, elle ne doit pas l'être sinon nous n'aurions pas ce résultat. Je vais programmer une IRM pour le confirmer tout de même. Ceux qui se sont attaqués à vous savaient où frapper pour vous causer un maximum de dégâts. Heureusement que vous avez un corps bien musclé, ça vous a certainement sauvé la vie.

Je suis totalement abasourdi par ces nouvelles. Mais je dois me raccrocher au positif. Je vais pouvoir remarcher, même si le parcours sera long et dur.

Il sort, et juste après, Jodie entre avec James et Connor.

— Tes parents s'entretiennent avec le médecin, m'informe la femme que j'aime.

— Aide-moi...

Jodie imite mon mouvement et soulève l'autre côté du drap.

— Tu pourrais attendre qu'on soit sorti pour une telle proposition, lance mon frangin en m'accordant un clin d'œil.

Ce qui m'arrache un sourire. Même dans les pires circonstances, il ne peut s'en empêcher. Je sais que son but est de me distraire et je serre la main qu'il a posée sur le matelas. Pas besoin de se parler. Tout passe dans notre regard. Il aide Jodie à retirer le tissu blanc et elle ne peut s'empêcher de pousser un cri d'horreur en découvrant l'étendue des dégâts. Je ne suis pas beau à voir.

— My Love, s'alarme mon petit Chat.

Elle pleure et ça me fend le cœur.

— Passe ta main sur ma cuisse.

— Je ne...

— Laisse, je vais m'en occuper.

Connor – redevenu sérieux – balade ses doigts sur mon épiderme qui réagit aussitôt. C'est encore plus rapide qu'avec le toubib. Je veux qu'ils comprennent que je vais bien mieux qu'annoncé.

— Tu as senti mon appui ?

— Oui. Je ne peux pas les bouger, mais je perçois...

Jodie se lève et quitte le fauteuil qui m'inquiète tant. Elle peut donc se mouvoir. Elle se penche même pour m'embrasser tellement elle est émue.

— Il t'en a fallu du temps.

— Je ne voulais pas te faire mal.

— Recommence.

— Bon, on va vous laisser, annonce James en nous souriant.

— Mais, non, pas maintenant que ça devient croustillant, s'indigne mon frangin en m'octroyant un rictus complice.

— Allons croustiller ailleurs.

James crochète le bras de son mari avant d'ajouter à son intention.

— Je te rappelle que nous devons récupérer notre fille chez Claire et Christophe.

Aussitôt, Connor se met en marche en précisant avant de passer la porte.

— Ne faites pas trop de folie de vos corps.

Son rire emplit la chambre avant qu'il sorte.

— Il ne changera jamais, s'amuse Jodie.

— Embrasse-moi...

∞ ∞∞ ∞

JODIE

Dire que je suis soulagée est un euphémisme. Depuis que Théo a rouvert les yeux, qu'il a bougé ses doigts et qu'il a essayé de parler, je respire mieux. J'ai tellement envie de retourner auprès de lui. Il me semble que nous patientons dans la salle d'attente depuis une éternité afin que le médecin vérifie les fonctions vitales et physiques de Théo maintenant qu'il est réveillé.

J'ai eu si peur quand Connor m'a appris son agression. Elle a eu lieu juste avant la mienne. Et à cause de moi...

Le médecin entre dans la pièce et aussitôt cinq paires d'yeux se braquent sur lui. Shannon lui saute dessus pour savoir comment va son fils.

— Son état est stable et il a bien répondu au stimulus de mon examen.

Je n'ai pas besoin d'en apprendre plus. Je pousse sur les roues de ce maudit fauteuil et James prend aussitôt le relais pour éviter que je force. Suivis de près par Connor, nous nous rendons dans la chambre de celui que j'aime. Nos regards se captent immédiatement et je me sens happée par son magnétisme. Ses sentiments, qui passent dans ce contact et permettent à notre lien de se renouer. Il va mieux et se portera de mieux en mieux, je vais y veiller.

Après l'épisode du drap, de la découverte de ses énormes hématomes et de notre premier baiser depuis notre arrivée ici. James et Connor quittent la pièce sans une dernière boutade de celui-ci.

— Et si on lui donnait tort et qu'on se laissait aller à des folies ?

— Ça ne serait pas raisonnable.

Je l'embrasse à nouveau avec toute la peur que je contiens depuis deux jours qu'il se trouve allongé dans ce lit et toute l'envie que son réveil ranime en moi.

— Jodie...

— Oui, je sais... On doit être patients. Mais j'ai failli te perdre. Tu peux comprendre que j'ai besoin d'un câlin.

Cette fois-ci, c'est Théo qui crochète ma nuque pour déposer ses lèvres sèches sur les miennes. Il m'attire contre lui et je suis prête à enjamber le lit quand on frappe à la porte. Je descends aussitôt mon genou, qui était déjà appuyé sur le matelas et je me tiens à côté de mon homme qui ne lâche pas ma main.

— Je viens vous poser la perfusion d'antalgique pour vous aider à gérer la douleur.

Pourquoi les infirmières qui s'occupent de lui sont-elles toutes plus belles les unes que les autres ? Celle-ci a même poussé l'audace de déboulonner le haut de sa blouse rose. Elle se penche vers Théo pour brancher le tuyau qui va lui administrer ce liquide transparent, qui va le soulager. Théo suit le mouvement de sa main jusqu'à ce qu'il croise l'aiguille et avant qu'il ne tourne de l'œil, je capte son attention en lui parlant de notre bébé.

— Tu sais que notre banane est devenue depuis hier une courgette.

Théo pivote vers moi et pose sa paume sur mon ventre. Je ne prête pas attention à la grimace qu'effectue l'infirmière voyant que son décolleté plongeant vient d'être détrôné par une cucurbitacée.

— Comment vas-tu, mon fils ?

Théo caresse mon ventre par-dessus la blouse en coton bleu et le regard aimant qu'il pose sur moi me chamboule.

— Malgré mon absence, il m'a reconnu.

— Comment aurait-il pu oublier son papa ?

Les iris de Théo se voilent et, tout comme moi, il comprend que tout ceci aurait pu s'arrêter à cause de ces deux malades mentaux. L'infirmière nous quitte sans rien dire, je pense qu'elle a capté qu'elle était de trop.

— Il vient de...

— Donner un coup de pied ?

— Tu l'as senti ?

Théo euphorique déplace sa main tout en gardant ses yeux plantés dans les miens.

— Tu veux bien bouger, mon fils.

L'entendre lui parler aussi tendrement me touche au point de laisser couler mes larmes.

— Ce sont les hormones, il se moque pour enlever un poids à cette scène si émouvante.

Je n'ai pas le temps de lui répondre que mon bébé me coupe dans mon élan. Un nouveau coup a passé la barrière de mon ventre qui pointe bien.

— Notre courgette est en pleine forme on dirait.

— Il se porte comme un charme.

— Alors pourquoi as-tu besoin d'un fauteuil pour te déplacer ?

Je savais bien que Théo allait revenir sur mon état. Il a beau être affaibli et mal en point encore, ça ne l'empêche pas de penser à moi et à ce que j'ai vécu. J'appréhende sa réaction quand je vais lui raconter ce qu'il m'est arrivé dans cette douche.

— Après ton agression...

— Oui, je t'écoute.

Sa main quitte mon ventre et serre la mienne pour m'apporter la force de continuer.

— Chuck est venu me rejoindre dans les vestiaires du commissariat où j'étais en train de manger.

— Attends !

— Quoi ?

— Il y a un truc qui ne colle pas. Comment pouvais-tu me demander par message de te retrouver au parc pour qu'on bouffe ensemble si tu étais en train de le faire dans la salle ?

C'est quoi encore, cette histoire ?

∞ ∞∞ ∞

On dirait bien que le tableau est un peu moins noir que celui décrit par le médecin à l'arrivée de Théo dans son service. Aurait-il dû être plus prudent avant d'annoncer que Théo était partiellement paralysé ?

Notre tatoueur a eu beaucoup de chance et retrouve déjà la sensibilité sur les membres inférieurs. Pourtant, les coups ont été violents. L'intention de Chuck est-elle de le tuer ?

Théo renoue le lien avec son fils, qui commence à donner des coups de pied. Heureusement, ce qu'a subi sa mère n'a pas l'air d'avoir affecté le bébé...

Avez-vous une idée de ce qui a pu se passer avec ce message donnant rendez-vous à Théo alors que Jodie déjeunait dans la salle de repos ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Samedi, on lira le chapitre de THÉO & JODIE :

😂 Allez, monte, princesse ! Ton carrosse est avancé.

∞ ∞∞ ∞

🥰 Bonne journée, mes Tattoos Love, gros bisous 😘

✨ Kty.Edcall.Romance ✨


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