#TATOUEUR | 26 - THÉO

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Retour au boulot...

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THÉO

Deux semaines plus tard.

Je suis en train de terminer les petits détails du tatouage que j'ai réalisé pour Connor. Il devrait débarquer avec James d'ici cinq minutes. Je repasse sur une ligne qui compose le coucher du soleil sans arriver à me concentrer. Jodie a repris le boulot ce matin et j'ai cette boule au ventre, qui me bouffe.

Je n'ai aucune nouvelle, Jodie m'avait prévenu qu'une fois dans le commissariat elle ne pourrait pas me joindre ou me répondre. Ce qui ne m'empêche pas de me ronger les ongles jusqu'au sang. Savoir qu'elle va côtoyer à nouveau ses collègues me flingue le moral.

Elle m'a assuré qu'elle ne les verrait que très peu et qu'elle tenterait de ne jamais se trouver seule avec eux. Mais j'en doute. Ce mec ne m'inspire aucune confiance. J'ai bien remarqué que Jodie lui plaît, et même un peu trop à mon goût. En plus, d'après ma mère, lors de leur dernière rencontre, pendant l'après-midi shopping, Jodie semblait mal à l'aise, voire effrayée quand il a serré son bras.

J'aurais aimé que Jodie m'en parle d'elle-même. Je ne veux pas la pousser à se confier si elle n'en a pas envie. Mais là, assis dans la cabine de mon salon de tatouage, je m'en mords les doigts.

— Tu deviens sourd, frangin ? Jodie devrait arrêter de te branler.

— Toujours aussi fin !

— Personne n'est venu nous accueillir !

— Tu voulais que je te déroule le tapis rouge ?

Je me relève pour les saluer et James a capté qu'un truc clochait.

— Tu es de bonne humeur, ça promet ! Si tu veux, on décale le rendez-vous ?

— Ça va aller.

— Je n'ai pas envie que tu passes ta colère sur ma jambe.

— Je suis professionnel et je sais faire la part des choses.

James se plante devant moi pour que je ne fuie pas la conversation.

— Il y a un souci avec Jodie ?

— Non, enfin oui.

— C'est le bébé ? S'inquiète mon frère redevenu sérieux.

— Notre banane se porte comme un charme.

— Alors, qu'est-ce qui merde ? Vous vous êtes engueulés ?

— Même pas. On a juste une divergence d'opinions...

— Regarde avec James, on se prend la tête et pourtant on s'aime comme au premier jour.

— Jodie est retournée au boulot ce matin.

— Et ?

— Laisse-le en placer une, Connor.

— Elle va revoir ses coéquipiers.

— C'est le principe de son taf !

— Tu ne peux pas comprendre. Laisse tomber.

Je me tourne pour préparer les encres dont je vais avoir besoin pour le tatouer. Sans me retourner, je lui demande.

— Installe-toi. Il faut que la position soit confortable pour toi. Tu veux un coussin ?

Je me tourne vers James et lui montre l'armoire.

— Vois avec Connor ce dont il a envie.

— Attention aux mots que tu emploies, frangin.

— Tu ne peux pas te mettre en veilleuse un peu ?

— Même pas en rêves !

J'adore le taquiner et ça me permet de voir son état d'esprit. James m'a assuré qu'il allait mieux grâce au traitement et aux visites chez le psy. Sa cuisse est bien à plat après que j'ai rectifié son emplacement.

— C'est bon pour toi ?

— Si ça l'est pour toi...

— Ne joue pas les héros, la séance va durer au moins trois heures.

— J'ai tenu des positions bien moins confortables quand j'étais Marines.

Je relève mon regard sur mon frère et je vois que celui de James s'intensifie aussi.

— Du calme la compagnie. Je peux évoquer mes souvenirs sans partir en vrille. Mon psy m'encourage à en parler au contraire.

Je souffle de soulagement en voyant qu'il gère la situation.

— C'est parti ! Surtout, tu me signales s'il y a des zones trop sensibles.

— Contente-toi de me tatouer et laisse-moi supporter la douleur à ma manière.

Je dépose le stencil sur sa peau, je vérifie qu'il se place comme convenu et le retire. Les lignes violettes du dessin apparaissent tandis que ma tablette se trouve sur la desserte afin que je puisse voir si je ne commets pas d'erreurs par rapport au croquis.

— Ça te convient ?

Connor et James dans un seul mouvement se penchent vers la cuisse pour apprécier le brouillon.

— Tu es sûr que ça suffira pour recouvrir cette trace violacée ?

— J'aviserai au moment. Si elle apparaît trop, je rajouterai un peu plus de mers. Je vais m'adapter.

— C'est toi le chef ! En parlant de ça, Amour, sors ta tablette pour que l'on bosse sur mon prochain dessert. Je vais l'appeler « La PavloMac ». Une pavlova avec de la chantilly et des fraises. C'est le fruit préféré de ma Poupée.

— Ce n'est pas encore la saison, je m'intéresse.

Mon frangin se lance dans toute une explication me démontrant que d'ici un mois il y en aura.

— C'est le temps qu'il me faut pour créer mon dessert.

Connor devient intarissable lorsqu'on aborde le sujet, qui le passionne, ce qui me permet de le piquer sans qu'il douille de trop.

— Cette zone est moins fun.

— C'est normal, les tissus cicatriciels ont bien morflé à cause des éclats. Je vais changer d'endroit le temps que ça se calme de ce côté.

Il reprend la tablette afin de s'occuper. J'ai besoin de me concentrer et il le comprend. Avec James, ils émettent des idées, ils échangent et pour une fois ils ne s'engueulent pas.

— Incroyable.

— Quoi ?

— Vous ne vous étripez pas, c'est tellement rare.

— On sait se tenir, qu'est-ce que tu insinues ?

— Laisse tomber, Soldat. Théo nous a grillés.

Je relève l'espace d'une seconde la tête pour voir s'ils sont sérieux ou s'ils se foutent de moi. J'applique du gel sur mon petit doigt et recommence à piquer sa peau.

— J'attends...

— On a remarqué nous aussi que l'on s'étripe de moins en moins. Qu'on arrive plus facilement à échanger et à faire des concessions voire des compromis.

— Merde, Amour. Tu crois qu'on est foutu ? Qu'on ressemble à tous les couples ?

— Ne t'inquiète pas, frangin, tu as de la marge.

— Ouf ! Tu me rassures. D'ailleurs, tu ne nous as pas dit pourquoi tu ne veux pas que Jodie retourne travailler.

Et merde... Comment lui expliquer notre différend à propos de ses collègues sans leur parler de ce qu'il s'est passé lors de l'enlèvement ? J'ai promis à Jodie de ne rien révéler sur la mort de cet enfoiré ni sur son accord tacite conclu avec les deux autres merdes.

— Chuck est amoureux de Jodie. Je ne supporte pas de la savoir avec lui.

— Tu devrais lui témoigner ta confiance.

— Mais Jodie l'a entièrement. Par contre, ce mec ne m'en inspire aucune.

— C'est quand même grâce à lui si elle est revenue saine et sauve parmi nous, relève James.

— Je le sais bien, mais...

— T'es jaloux ! Tu dois gérer ce sentiment sinon ça va te bouffer.

— Je ne veux plus la perdre, tu peux le comprendre, ça ?

— Ouille ! Vas-y mollo, c'est sensible là.

— Désolé ! Arrêtons d'en parler. Je dois me concentrer.

Il faut qu'on stoppe cette discussion, qui ne mène à rien. Ils ne peuvent pas comprendre et à leur place je réagirais de la même façon. Pendant la demi-heure suivante, Connor est arrivé à garder le silence, ce qui est un exploit en soi. Il a terminé de coucher son idée de dessert et a dessiné la façon dont il veut le servir. Il me montre le résultat.

— Si un jour tu en as marre d'être un pâtissier, tu pourras bosser avec moi. Ton dessin est vraiment bon.

— C'est surtout la recette qui sera une tuerie.

Connor est fier de lui. L'enthousiasme qu'il ressent est communicatif et c'est tout sourire que nous regardons le résultat de cette première séance dans la psyché.

— Le bateau est réussi, on dirait vraiment celui de James. C'est dingue tellement il est réaliste. Qu'est-ce que tu en penses, Amour ?

James est ému et les mots ont du mal à sortir.

— Tu ajoutes le bruit de la mer et la brise qui souffle et l'on s'y croirait. Il est exactement comme mon bateau. Tu es un véritable artiste !

James m'accorde une accolade et me remercie en murmurant à mon oreille.

— Tu lui as offert un cadeau inestimable.

Connor n'en finit pas de le regarder.

— Je n'en reviens pas, bon nombre de traces ou cicatrices sont recouvertes déjà. Il me tarde que tu appliques les couleurs.

— Pour le nouveau rendez-vous, vois ça avec Willow.

Je jette un coup d'œil à ma montre qui m'indique 12 h 30. Nickel ! Ça me laisse deux heures pour effectuer l'aller-retour au commissariat et déjeuner avec Jodie. Ça lui permettra de lever le pied et de prendre de ses nouvelles.

— Tu ne manges pas avec nous ?

— Non, frangin.

— Tu m'as l'air bien pressé !

— Je le suis, on discutera une autre fois.

Avant qu'ils me tiennent le crachoir et m'empêchent de partir, j'attrape au vol mon blouson et mon casque.

— T'as le feu vu cul...

Connor gueule sa réplique alors que je suis déjà en train d'allumer ma moto. Je lui tends mon majeur et malgré le bruit du moteur je l'entends se marrer et siffler comme s'il encourageait un sportif pendant un match. Mon téléphone vibre et je me doute qu'il continue de me chambrer. Mais je n'ai pas le temps de m'arrêter pour le vérifier. J'ai bien trop envie de retrouver Jodie. Elle me manque, même si ces trois heures passées avec James et Connor ont été un super moment.

Je me dirige vers le drugstore et je m'arrête pour acheter deux pokés bowls au quinoa et légumes croquants. Je reprends aussitôt la route et cinq minutes après je débarque sur le parking. Cette fois-ci, je repère la voiture de Chuck grâce à sa plaque d'immatriculation.

J'aurais préféré qu'il soit en intervention ou qu'il mange à l'extérieur avec son nouveau coéquipier. Je monte les marches du perron à la volée et entre rapidement dans le commissariat en espérant que Jodie sera à l'accueil. Un mec s'y trouve à sa place.

— Je voudrais voir Jodie Bennett.

— Vous êtes ?

— Théo Williams. Je suis son compagnon.

— Je la préviens de votre présence.

— Merci.

Je m'assois sur un siège en plastique avec mon sac de nourriture dans la main. Je regarde le va-et-vient incessant quand je reconnais la collègue de Jodie. Alors, j'y vais au culot en l'interpellant.

— Mélissa !

Elle se stoppe et pivote vers moi, alors que je m'approche d'elle.

— Oui ?

Cette connasse agit comme si elle ne me connaissait pas.

— Je suis venu voir Jodie, tu peux me conduire à son bureau ?

— Elle n'est pas là !

— Comment ça ?

— Elle a pris sa pause pour aller manger.

Elle commence à partir dans le couloir sans me calculer, alors que j'appelle Jodie pour pouvoir la rejoindre. Son téléphone sonne sans que j'obtienne de réponse. Et c'est à ce moment-là que j'avise le message que j'ai reçu tandis que je quittais le salon de tatouage.

« Je prends ma pause dans dix minutes, my Love. Je t'attends dans le parc derrière le commissariat. Je t'aime. »

Putain ! Quel con ! J'avais zappé ce message. Je cours jusqu'à ma moto pour la rejoindre au plus vite. Je me hâte de regagner le parc et dès que je suis à proximité, du regard, je cherche si je la vois assise sur un banc. Je longe les allées en roulant à petite vitesse, mais je ne la trouve pas.

Je me stoppe avant de sortir mon téléphone et je ne repère pas de messages. La connaissant, Jodie m'aurait envoyé un texto en ne me voyant pas arriver. Je lance l'appel et à la première sonnerie je l'entends retentir non loin de là où je me trouve. Je me rapproche du bruit, alors que je ne vois pas Jodie dans le secteur.

Je presse le pas en ayant une boule au ventre.

La situation n'est pas normale et je crains déjà de comprendre ce que je vais trouver.

∞ ∞∞ ∞

Théo n'est pas serein et il s'énerve de ne pas pouvoir en parler avec Connor et James. Doit-il tenir parole ?

Connor redevient celui qu'il était avant son état post-traumatique. Pour autant, il arrive à échanger avec James sans se crier dessus pour l'emporter. Qui l'aurait cru ?

Jodie lui a envoyé le message et l'attend dans le parc derrière le commissariat. Ça va leur permettre de passer un bon moment tout en mangeant, non ?

D'après vous, que va trouver Théo et à quelle situation anormale pense-t-il ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Mardi, on lira le chapitre de JODIE & THÉO :

😱 Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

∞ ∞∞ ∞

🥰 Bonne journée, mes Tattoos Love, gros bisous 😘

✨ Kty.Edcall.Romance ✨

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