#TATOUEUR | 19 - THÉO
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Tu veux que je demande au tatoueur où sont les chiottes ?
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Je sors rapidement de la douche ou j'ai abandonné lâchement la femme de ma vie. Je viens de lui faire l'amour sous ce torrent d'eau chaude qui nous recouvrait. Je dois pourtant fuir cette vapeur aux senteurs fleuries, sinon je ne retournerais jamais au boulot.
Je termine de m'habiller quand Jodie se colle contre mon dos.
— Petit Chat, je dois y aller. De plus, ma mère sera là dans vingt minutes.
— Oh, merde, j'avais zappé ! Tu me fais perdre la tête, my Love.
Le corps humide de Jodie n'est recouvert que par cette serviette de bain, dont le nœud me semble bien trop lâche.
— Embrasse-moi avant de partir.
Elle me tend les bras et laisse le tissu tomber au sol.
— Et ne néglige aucun endroit... My Love, elle me tente avec sa voix de charmeuse.
Je dépose un bisou sur son ventre avant que ça dégénère. Car je connais le regard que me lance Jodie. Décidément, la grossesse la rend insatiable. C'est une résultante directe de l'action des hormones sur son corps m'a-t-elle appris. Je sème un collier de baisers autour de son cou, puis sur ses seins sensibles avant de retrouver ses lèvres.
— À tout à l'heure, ma Tentatrice. Je dois vraiment y aller.
Je me détache de son corps, qui me hurle de lui accorder de nombreuses attentions encore et je pars à reculons pour profiter de cette image si sensuelle jusqu'au dernier moment.
— Tu me manques déjà, my Love, elle m'avoue en m'envoyant un baiser soufflé.
Je claque la porte et descends par les escaliers pour tenter de gagner du temps, mais surtout pour évacuer ce trop-plein de frustration de devoir la quitter.
— Te voilà enfin !
— C'est bon Willow, je n'ai que quinze minutes de retard !
— Tu diras ça à ton frère ! Il râle comme un putois. Alors, sois ponctuel pour son prochain rendez-vous.
— Il s'est enfin décidé à encrer le bateau sur sa cuisse ?
— C'est pour dans dix jours.
Je me dirige vers la cabine et entends des bruits suspects, alors que je pose ma main sur la poignée pour ouvrir la porte. Je frappe deux coups, je compte jusqu'à cinq pour leur laisser le temps et j'entre.
— Je dérange ?
— Putain, à être en retard, tu n'aurais pas pu l'être de deux ou trois minutes de plus que je finisse de lui pomper le dard !
J'éclate de rire en voyant la tête de James qui ne sait plus où se foutre. Il remonte comme il peut son pantalon, alors que par décence, je leur tourne le dos et prépare les encres dont je vais avoir besoin.
— James ! Tu devrais y être habitué depuis le temps !
— C'est ça, moque-toi, espèce de traître ! Imagine qu'on vous ait trouvés dans cette position avec Jodie.
— C'est là toute la différence avec mon frangin, moi, j'attends qu'il n'y ait plus personne dans la boutique avant de lui faire l'amour.
— On ne parle pas d'amour, c'est juste de la baise sauvage, redéfinit Connor. Et crois-moi, tu devrais essayer, c'est jouissif.
— Oui, enfin, grogne James, ça l'est quand tu peux terminer !
— Voilà, tu l'as mis sur les nerfs, je reproche à mon frangin.
— Pourtant, Amour, ça te détend d'habitude.
Connor se rapproche de mon meilleur ami de sa démarche claudicante et il lui souffle avec le peu de discrétion dont il est capable.
— Tu veux que je demande au tatoueur où sont les chiottes ? Je le connais bien, il ne nous refusera pas un intermède.
— Cinq minutes... Pas plus ! J'ai un autre rendez-vous après vous et je ne tiens pas à finir tard.
— Aurais-tu oublié de faire jouir ta chérie avant de venir ?
— File avant que je te botte les fesses, petit con !
Le rire de mon frère se répercute contre tous les murs, alors qu'il embarque son mari vers le fond de la boutique.
— Et bien, il a apparemment trouvé une manière ludique de ne plus râler.
— On dirait bien. Tu partages un café et une clope avec moi.
— J'arrive, Boss !
Le soleil est éclatant en cet après-midi de janvier et l'idée de tout à l'heure me revient. Je tape une recherche sur internet pour voir ce que je peux trouver.
— Tu veux partir au ski ?
— On ne peut rien te cacher, même si le but est plutôt de s'offrir un week-end à la neige en amoureux. Ça fera du bien à Jodie de changer d'air.
— Tu veux t'y rendre quand ?
— Je regardais justement quand il y avait des chalets de disponibles à Mountain High.
— Tu vas avoir du mal à trouver en cette période.
— C'est ce que je constate. Il n'y a rien de libre avant la fin février et encore, c'est un studio.
— Pas du tout ce que tu souhaites.
— Tu veux partir à la neige, frangin ?
On ne peut pas avoir de vie privée avec eux. La prochaine fois, je ferai mes recherches... En fait, je me rends compte que j'aurais eu le même traitement chez ma mère et Dean. Et à l'appartement, Jodie m'aurait grillé en moins de deux et là j'aurais pu dire au revoir à ma surprise. Ils sont certes envahissants, mais je ne les changerai pour rien au monde.
Sans leur soutien, j'aurais sans doute sombré dans la dépression après le sale coup de Jess. Ils ont tous été là pour me remonter le moral. Même Connor, pourtant, il a vécu bien pire que moi. Son mari et sa fille ont été ses deux piliers. Ses deux béquilles qui l'ont conduit sur le bon chemin, celui de l'amour.
— C'était l'idée, mais tous les week-ends sont complets. Je vais devoir trouver autre chose. Vous avez terminé votre petite affaire, les deux inséparables ?
— On n'attend plus que toi !
— T'es gonflé, putain !
Je balance une tape dans l'épaule de mon frère qui rigole comme une baleine. En pensant à ce cétacé, je sors le portable de ma poche arrière pour voir comment va mon petit Chat. Si elle savait que j'ai osé la comparaison avec ce mammifère marin, elle me suspendrait par les pieds jusqu'à ce que je sèche.
— J'arrive, j'envoie juste un message à Jodie pour voir si son après-midi entre filles se passe bien.
¤ Théo : Comment vas-tu, petit Chat ? Je pense à toi.
— À nous deux ! Tu es prêt à terminer ce tatouage de Noël ?
— Oui, il serait temps. Là, j'imagine que ma peau a bien cicatrisé, un an après, se marre James tout à fait détendu.
Il faut dire que cette année a été chargée aussi bien émotionnellement que du côté professionnel. Connor oscillant entre les bons jours et les moins bons pendant les premiers mois. Puis, il a retrouvé petit à petit son moral en arrivant à gérer de mieux en mieux les mauvais moments grâce à ce psy, qui s'occupe exclusivement de soldats. Le plus déstabilisant, c'est qu'il pouvait partir en vrille à cause d'un bruit, d'une odeur, d'un mot...
Celle qui l'a le plus aidé finalement, c'est Mackenzie. Cette gamine a le don de le sortir de son état de stress post-traumatique. Il lui suffit de poser sa main sur sa joue pour le canaliser, puis elle demande un câlin. Ou de jouer avec elle. Elle ne plaint pas les « Papa Nono » pour qu'il s'occupe d'elle. Ils ont développé un lien bien particulier que même certains parents n'atteindront jamais et j'espère sincèrement qu'il en sera de même pour mon fils et moi.
— C'est bien, James, tu gères !
— C'est compréhensible, son corps est blindé d'endorphine, se marre, Connor.
— Pas plus que d'habitude, Soldat, ajoute James, en lui claquant un clin d'œil.
Pendant longtemps, j'ai eu un peu de mal avec leur complicité, leur façon de constamment parler de cul, de savoir que leur osmose au pieu était hors norme. Mais depuis le retour de Jodie dans ma vie, je les comprends mieux, car, si je m'écoutais, je resterais sans arrêt avec elle et en elle.
Mon téléphone vibre dans ma poche et je râle parce que je dois d'abord terminer cette zone avant de lire le message de Jodie. Connor se lève et je le vois venir gros comme un camion.
— Tu n'y touches pas !
— Je vais me gêner, tiens !
— Connor, tu abuses là. C'est la vie privée de ton frère. Tu n'aimerais pas qu'on lise nos conversations...
Le regard intense que balance Connor à mon meilleur ami ne laisse la place à aucune supposition.
— Je n'ai rien à cacher, et puis c'est mon frère...
Ce petit con se saisit de mon mobile dans ma poche arrière. Il connaît même mon code. Il le déverrouille, alors que je le menace.
— Je te préviens si...
— Eh bien ! Mon cochon, tu ne dois pas t'ennuyer avec Didi, même si je pensais qu'elle devait porter des tenues plus sexys que ça, il se bidonne en découvrant que je suis furax.
Son sourire est éclatant et, rien que pour le voir heureux, je suis à deux doigts de passer l'éponge, sauf que je ne peux pas tolérer cette intrusion dans ma vie privée.
— Connor pose ce téléphone ou je te dégomme !
— Je n'ai plus dix ans ! Ça ne marche plus sur moi. Et puis tu risquerais de t'abîmer les mains. Tu en as trop besoin pour bosser.
— Alors puisque tu es devenu un adulte, tu devrais agir en tant que tel.
— Je veux bien te faire la lecture, il me nargue en swipant sur les prochaines photos.
— Connor, rends-le-lui. Les blagues les plus courtes sont les meilleures.
Mon frère ne réagit pas, il regarde fixement l'écran comme s'il n'entendait pas James l'appeler.
— Connor ? Mon Amour ? Putain ! Soldat ! Reviens !!!
James a compris avant moi que son comportement n'était pas normal. Il repousse ma main pour que j'arrête de le tatouer. Il saute de la table et se poste tout de suite devant mon frangin, qui a le regard dans le vide. James passe sa main sur sa joue et la lui caresse tout en lui parlant calmement. C'est presque inaudible. Mais Connor n'a pas l'air de réagir. La tension monte, je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Je vais vite lui chercher un verre d'eau.
Quand je reviens, James frotte ses plaques militaires en espérant que le bruit si familier le sortira de cette panique intérieure. À l'extérieur, rien ne se voit, alors que, dans son corps, c'est une guerre interne qu'il doit livrer.
— Tu veux lui donner à boire ?
— On peut essayer.
James tente de faire couler de l'eau sur ses lèvres qui restent scellées. Rien n'a l'air de marcher. Je récupère mon téléphone qu'il a laissé tomber sur la table de tatouage. Et je comprends ce qui a déclenché sa crise. Je ne me souvenais même pas que j'avais cette photo, une des rares, où je me trouve avec Jack.
Putain ! C'est ma faute, s'il est reparti dans cet enfer engendré par mon géniteur. Je la montre discrètement à James avant de la supprimer et aussitôt il tente de capter l'attention de son mari en lui rappelant que cet homme abject est mort, qu'il ne peut plus lui faire de mal. Une larme coule sur la joue abîmée de Connor. Sa cicatrice luit et ressort d'autant plus.
Le voir pleurer en silence sans lâcher le point qu'il fixe face à lui me retourne le bide. Je cherche rapidement dans mes vidéos une des dernières que j'ai réalisées de ma filleule et de lui en train de jouer chez nos parents.
L'enregistrement démarre et l'on entend clairement la voix de Mackenzie.
« Papa, Nono. C'est à moi ! »
Avec la puissance d'un électrochoc, son corps se redresse, Connor arrête de pleurer. Alors je tends mon portable à James, qui lui montre l'écran pour le sortir de ce néant. Ses pupilles réagissent, puis sa respiration redevient petit à petit normale. Connor fixe la vidéo avec une intensité perturbante.
La petite parle, lui présente son dessin et il reste captivé par ce qu'il voit.
— Mac a tracé un rond, regarde.
De son index, il le montre à James. Il dépose un baiser sur sa main, la lui caresse et termine en tournant son alliance. Le voilà revenu. Il embrasse son mari et s'excuse de lui faire vivre son enfer. Il le remercie de l'avoir ramené de son cauchemar. De l'aimer autant et si fort.
— C'est Théo qui a eu l'idée de la vidéo.
Mon frère, cet homme blessé, qui se reconstruit, qui va mieux, mais qui rechute encore, me regarde droit dans les yeux avant de se lever pour me prendre dans ses bras.
— Merci, frangin.
— C'est de ma faute si tu as replongé dans cet enfer, c'est la moindre des choses que de t'aider.
Connor craque quand son front se pose sur mon épaule. Je l'encercle aussitôt et James en fait autant pour le sécuriser à son tour.
— Ça va aller, mon Amour. On est là, on ne te lâchera pas. Jamais. On t'aime, Soldat.
La cruauté humaine me dépasse. Comment peut-on causer autant de tort, de douleur et de peine à un autre être vivant ? Juste parce qu'il ne correspond pas aux critères d'une normalité pour certaines personnes.
∞ ∞∞ ∞
➥ C'est dur pour Jodie et Théo de se séparer même pour quelques heures. Que pensez-vous de son attitude ? Agit-elle ainsi par amour ? Par peur de rester seule ? Une idée ?
➥ Shannon va arriver dans quelques minutes. Mais que vient-elle faire ?
➥ Connor demeure ce sale gosse ingérable, qui adore emmerder les autres et surtout son frangin. Théo agit-il bien en le reprenant ?
➥ Connor vient de refaire une crise juste en voyant une photo de Jack. Un an après, son état psychologique reste encore fragile. Vous attendiez-vous à trouver la présence d'une telle détresse chez notre soldat ?
∞ ∞∞ ∞
Mercredi, on lira le chapitre de JODIE & THÉO :
Ça, c'est sûr, ce n'est pas du Coco Charnel !
∞ ∞∞ ∞
Bonne journée, mes Tattoos Love, gros bisous
Kty.Edcall.Romance
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