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Une attente qui ne m'enchante guère.

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Depuis trois jours, j'attends une réponse au message que j'ai envoyé à Jodie et je n'en ai toujours pas obtenu. J'ai beau être patient, là, j'ai atteint ma limite. Alors comme ce matin, mon premier client n'est prévu qu'à 11 h 00, j'ai décidé de me rendre sur son lieu de travail pour la voir et si possible lui parler.

Ce n'est sans doute pas l'idée du siècle, mais j'ai besoin de savoir à quoi est dû son silence radio. Déterminé, je gare la moto sur le parking du poste de police et tente de voir si la voiture de son collègue s'y trouve. Forcément, il y en a plusieurs de la même marque et couleur.

Je retire mon casque et allume une cigarette le temps de savoir comment je vais l'aborder. C'était bien plus simple dans mon esprit quand j'en ai eu l'idée cette nuit. Depuis que je l'ai revue, les images du passé sont revenues. Et, avec elles, tous les bons moments qu'on a vécus. Jodie a été mon premier crush. Mon premier amour. Mais nous étions jeunes et son départ pour l'université a sonné le glas de notre idylle.

Une bagnole arrive et à travers la fenêtre passagère, je l'aperçois. Mon cœur s'emballe rien qu'en la pensant assise dans cette voiture. Je sais que, dans quelques secondes, je vais la voir, lui parler et comme le jeune adulte que j'étais il y a treize ans, j'ai les mains qui deviennent moites. Je les essuie machinalement sur mon jean noir.

Elle sort de la bagnole et mon palpitant cesse de battre. Ses cheveux bruns sont attachés en une queue-de-cheval haute. Ses courbes ne sont pas dissimulées sous son uniforme et tout comme son coéquipier, je ne la quitte pas du regard.

Forcément, elle attire tous ceux des mecs qu'elle croise. C'est bien ma veine, ça. Soudainement, j'ai une idée que je tiens à vérifier. Je sors mon téléphone et lui envoie un message rapide pour voir son comportement. Elle se saisit de son portable, lis le texto, appuie sur l'écran et l'affaire d'une seconde, j'ai l'espoir qu'elle me réponde. Mais il s'envole vite quand elle le replace dans sa poche comme si de rien n'était.

Son coéquipier se poste à côté d'elle et je le trouve bien trop proche. Il se penche vers sa tête et lui parle, Je la sens se figer et j'ai une désagréable sensation. La Jodie que je connaissais ne se laissait pas impressionner. Elle avait un fort caractère, une âme de rebelle et c'est aussi pour ça que j'étais fou d'elle. Toujours prête à défendre les causes en lesquelles elle croyait. Il lui agrippe le bras pour l'entraîner avec lui. Mais elle résiste. De là où je me trouve, j'arrive à lire la colère sur les traits de ce connard.

Avant d'entrer dans le commissariat, elle se retourne et inspecte le parking. Elle me repère, plante son regard clair dans le mien et sans un mot ni un geste elle se détourne et pénètre dans le bâtiment.

Je pense que j'ai ma réponse. Elle vient de me ghoster. Je passe mon casque, allume la moto et quitte le parking rapidement.

— Salut, Willow.

— Hello, Boss. C'est quoi, cette tête ? Tu veux faire fuir les clients ?

— Ne t'inquiète pas pour eux, ce n'est pas pour voir ma tronche qu'ils viennent.

— C'est encore à cause de cette Jodie ?

Hier, contrarié de ne pas avoir de nouvelles de Jodie, je me suis confié à Willow tandis qu'on buvait un café dans la pièce de pause. Je n'aurais peut-être pas dû. Willow est gentille, mais elle ne va plus me lâcher, alors je garde le silence sur le comportement que Jodie a eu ce matin. Elle ne veut pas me voir. Ok. Je ne vais pas m'accrocher à une chimère. Je dois tourner la page et passer à autre chose. J'ai retenu la leçon après ce que j'ai subi avec Jess.

La journée a été longue, mais au moins cela m'a permis de ne pas penser à elle. Toute mon attention est restée focalisée sur les tatouages. J'ai la chance d'exercer un métier que j'aime et d'être en plus libre de mes horaires en étant mon propre patron.

La clochette de l'entrée tintinnabule et m'annonce l'arrivée d'un client. Sauf qu'il est plus de vingt heures et que je n'ai plus de rendez-vous ce soir. Prudent, je glisse ma main dans le tiroir et je récupère l'arme. Je n'aime pas le contact froid de ce revolver. C'est celui de Willow, je n'étais pas pour qu'elle le laisse ici, mais elle avait besoin de se sécuriser les soirs où c'est elle qui assure la fermeture. Moi, depuis ma tendre enfance, je me suis toujours refusé à apprendre à tirer, au grand désespoir de Jack. Mais ce soir, en étant de dos à la porte, je ne me sens pas tranquille. Je jette un rapide coup d'œil au miroir se trouvant au-dessus de la caisse pour tenter d'identifier cet intrus nocturne.

— Bonsoir.

Je reconnais la voix en même temps que la personne qui se reflète dans la glace. Pas question que je me retourne. Je fais comme si de rien n'était et surtout comme si je ne savais pas qui elle était. Je range le flingue, il ne me sera d'aucune utilité. Et c'est tant mieux.

— La boutique est fermée. Repasser demain pour prendre rendez-vous.

Je tente de canaliser ma colère en continuant le croquis, que je suis en train de réaliser sur ma tablette. C'est une commande, il s'agit d'un loup avec en fond une forêt et la lune pleine. Un classique, pourtant j'essaye d'apporter chaque fois un élément différent pour qu'il soit unique.

— Tu dessines toujours aussi bien.

J'étais tellement concentré pour tenter de cacher ce que je ressens en sa présence que je ne l'ai pas entendu se déplacer vers moi. La voilà juste à côté en train de regarder mon travail.

— Que fais-tu là ?

— Tu m'as demandé de passer boire un verre...

— C'était il y a trois jours. L'offre a expiré.

— Je ne savais pas que le message était muni d'une date de péremption.

Elle me répond avec calme, ce qui alimente d'autant plus mon irritation. Je n'ai pas apprécié le comportement qu'elle a eu envers moi, ce matin.

— Pourtant tu as viré aussitôt celui que je t'ai envoyé en direct.

— Je ne pouvais pas répondre, j'étais en service.

— Avoue plutôt que tu ne voulais pas que ton mec le lise.

Elle croise ses bras et son regard – toujours aussi cristallin – plonge dans le mien. On dirait bien que la rebelle en elle se réveille. Et je souris comme un con face à mon exploit.

— Et en plus, tu en rigoles ? Tu n'as vraiment pas changé Théo Williams. Tu es incapable de rester sérieux.

Je me redresse et me lève pour me placer en face d'elle. Jodie a beau être grande, je la dépasse d'au moins dix centimètres. Mais ce n'est pas ça qui va l'empêcher de me mitrailler du regard.

— Comment oses-tu me dire ça, alors que c'est toi qui m'as planté, il y a treize ans ?

— Ne mélange pas tout. Je devais partir pour mes études.

— Tu avais besoin de sélectionner une université à l'autre bout du pays pour ça ?

— C'était mieux pour nous deux.

— Tu ne m'as même pas consulté, tu as pris la décision toute seule.

— Parce que si je t'en avais informé, elle s'attriste, tu m'aurais empêchée de partir.

— Bien sûr, je t'aimais...

— Moi aussi.

— Visiblement pas assez, je ne peux me retenir d'ajouter.

Je range ma tablette dans le tiroir. J'éteins les lumières de la boutique et me dirige vers la porte que j'ouvre en attendant qu'elle bouge. Jodie sort et, en me dépassant, elle me confie d'une voix adoucie.

— On ne peut pas réécrire le passé.

— Là-dessus, je suis d'accord.

— Je t'invite ?

— À quoi ?

— À boire un verre, on a des tas de choses à se dire. Tu ne crois pas, Théo ?

— Et ton mec ? Il est d'accord pour que tu sortes avec ton ancien amour de jeunesse ? Il n'avait pas l'air commode ce matin.

— Ce n'est pas mon mec. C'est juste mon coéquipier.

Ça fait une sacré différence, alors. Je récupère mon casque et lui en tends un avant de fermer la boutique.

— Tu aimes toujours la moto ?

En réponse, Jodie s'assoit à l'arrière et fixe comme il faut son casque. Elle referme son blouson en cuir noir sans me lâcher du regard. La détermination qu'elle affiche me ramène tant d'années en arrière. Elle a toujours su ce qu'elle voulait. Je m'installe et aussitôt ses bras se referment autour de ma taille. Respire Théo...

— Chez moi, ça te convient ? Je lui propose troublé par son geste.

— Non, allons plutôt chez moi, ça t'évitera de me reconduire ensuite, je n'ai pas de voiture.

Jodie me communique son adresse et je trouve la coïncidence vraiment marrante. Elle habite dans une de ces résidences surveillées dont on a parlé avec James et Connor.

Après vingt minutes, à slalomer entre les voitures tant le trafic était dense, nous voilà arrivés. Je stoppe la moto devant un grand portail muni de caméras. Jodie descend de ma bécane, puis retire son casque le temps sans doute que l'agent de sécurité la reconnaisse. Elle passe ensuite une carte magnétique dans un boîtier et enfin le portail s'ouvre. Elle me fait signe d'avancer et de me garer sur le parking.

— C'est sacrément surveillé, dis donc !

— C'est pour cela que j'ai choisi mon appartement dans cette résidence.

Je décèle un changement dans sa voix, elle est un peu moins assurée. Elle me désigne un petit immeuble.

— Le mien se trouve au dernier étage.

— Avec l'ascenseur, je suppose ? Vu le standing !

— Mais je ne le prends que quand je suis chargée de courses. Monter les escaliers, c'est bon pour la santé.

Et pour lui faire un cul d'enfer, je pense tout en le lui matant.

— Forcément ! Je vois que tu es toujours aussi cash !

— Merde ! J'ai parlé à voix haute ? 

Jodie se marre et je me noie dans ses iris translucides. Le son de son rire m'avait manqué. Tout comme le contact de ma main sur la sienne quand elles s'effleurent, alors que nous nous trouvons dans l'ascenseur. Son parfum est le même et je me targue de le lui avoir choisi pour ses seize ans.

— Tu le portes toujours ?

Ce pendentif... Symbole de notre amour. Deux oiseaux sur une même branche avec un cœur tenu par les deux becs. Mon premier cadeau de Saint-Valentin.

— Ils ne m'ont jamais quitté...

Son pouce et son index les capturent avant de les caresser entre ses doigts. Ma main prend en coupe sa joue et, au contact de nos deux peaux, Jodie ferme les yeux. Je rêve d'embrasser sa bouche, qui s'entrouvre en sentant mon souffle proche de ses lèvres.

— En as-tu autant envie que moi ?

∞ ∞∞ ∞

➥ Théo, après trois jours, n'a pas de nouvelles de Jodie. A-t-il bien fait de se rendre au commissariat pour l'apercevoir ?

➥ Jodie lit son message, mais n'y répond pas. Pourtant, elle vient voir Théo directement au salon de tatouage. Vous comprenez son comportement ?

➥ Jodie possède un appartement dans une résidence sécurisée ? Pourquoi d'après vous ?

➥ Comment va réagir Jodie ? Va-t-elle embrasser Théo ?

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📍 Mardi, on lira le chapitre de JODIE

🥺 Comment lui en parler ?

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🥰 Bonne journée, mes Tattoos Love, gros bisous 😘

✨ Kty.Edcall.Romance ✨