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Pourquoi fuit-elle la question ?

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Nous déambulons sur « The Strip », l'artère principale de Las Vegas. Tout est démesuré ici. Les hôtels se succèdent, ainsi que les célèbres répliques d'une pyramide, de la tour Eiffel, de Venise. On en prend plein les mirettes et nous ne savons plus où regarder. Mackenzie babille en voyant tous ces néons lumineux, qui stimulent son attention.

Il en est de même quand notre balade nous mène devant le Bellagio et son spectacle de mille deux cents jets d'eau qui s'élèvent au rythme de la musique. Un magnifique ballet qui nous a enchantés.

Comme convenu, nous retrouvons le reste de la famille au restaurant. Chacun y va de son commentaire sur tel ou tel endroit qu'il a découvert. Las Vegas ne manque pas de lieux d'attractions. Au contraire même, elle a été conçue pour retenir le plus possible les visiteurs.

Jess s'est plainte d'avoir mal aux jambes pendant tout le repas. On devrait décerner une médaille de la patience à mon frère. Qu'est-ce qu'elle peut être chiante ! Elle passe son temps à se lamenter.

Il en est de même avec la nourriture. Sa viande n'était pas assez cuite. Mon frère a dû demander à la serveuse de reprendre son plat. Puis ça a été le tour des légumes qui étaient froids et quand au bout de la troisième assiette elle a enfin mangé, c'est le dessert qu'elle avait choisi qui n'était plus disponible. Elle a fait un esclandre. Ça nous arrive d'avoir des clients pointilleux au restaurant, mais là elle a le pompon et je soupçonne la serveuse d'avoir dit volontairement qu'ils étaient en rupture d'opéra au café.

Cette femme est une emmerdeuse.

On dit bien que l'amour rend aveugle, mais à force mon frère va devenir sourd, muet, et sénile.

Même Dean, qui est d'une patience d'ange, a dû intervenir pour la faire changer de sujet. Sans la brusquer, tout en douceur, il a eu la bonne idée de la lancer sur le futur bébé.

Enfin, je ne sais pas si cette idée était si excellente que ça. Elle nous a saoulés avec son mal au dos, la rétention d'eau qui fait enfler ses jambes, les vergetures qui commencent à zébrer son ventre, sa poitrine, qui a pris un bonnet. Ce qui a rendu le sourire à mon frère. Visiblement, cette modification du corps de sa fiancée lui plaît. Ce qui par contre n'a pas l'air de l'enchanter.

— Arrête de sourire comme un niais. Je pense qu'ils ont tous compris autour de la table que tu les adores.

— C'est une modification que les hommes apprécient.

Je tourne la tête vers James pour savoir s'il approuve les dires de Jess et ma mère. Nous parlons rarement de sa relation avec Éva et encore moins de leurs moments intimes.

— Je confirme, il sourit mélancolique.

— Tu comptes allaiter ? demande ma mère pour sortir mon homme de l'embarras.

Et c'est reparti pour un tour.

La voilà qui nous livre sa réflexion sur les bienfaits et les inconvénients d'un tel acte. Sur les dégâts que ça pourrait causer sur ses seins, qui ne seraient plus aussi fermes ensuite...

Je me déconnecte de cette conversation, qui m'emmerde royalement. Je me tourne vers Mackenzie, qui s'amuse avec le chien en bois que je lui ai offert. À part qu'il s'agit de l'exemplaire que lui a acheté James. Et je me rends compte que Jess n'a pas évoqué une seule fois son bébé. Elle ne parle que de sa petite personne et des maux ou dégâts qu'il ou elle est en train de causer à son corps. Je n'y connais pas grand-chose, mais il devrait commencer à bouger. Au-delà de son ventre, qui s'arrondit de plus en plus, le bébé devrait signaler sa présence, ses mouvements...

Comme si James avait entendu mes réflexions, il me serre la main se trouvant sous la table. À part qu'il se pose les mêmes questions que moi. Mes iris glissent vers les siens et ses lèvres miment un chut. Avertissement dont je me fous, bien sûr. Pensant que je n'ai pas capté ce qu'il me demandait de faire, James exprime sa négation en bougeant la tête de gauche à droite pour que je me mêle de ce qui me regarde. Mais justement, le bien-être de mon frère est ma seule motivation. Et d'autant plus après la discussion que nous avons eue à Noël.

Le regard de mon homme me braque, et il m'est impossible de ne pas comprendre le message. Et pourtant, je lui balance mon fameux sourire en coin et, avant qu'il tente quoi que ce soit, je demande.

— Et le bébé ?

Jess se stoppe aussitôt dans la description qu'elle était en train de détailler à propos de... Je ne sais même pas de quoi elle parlait et, vu la tête de mes parents ou de mon frangin, ça avait l'air bien barbant.

— Quoi ? Le bébé ? elle m'attaque.

Révélant toute l'animosité qu'elle ressent pour moi, ce qui ne va pas calmer mon envie de la mettre devant le fait accompli. Elle vient de commettre une erreur de jugement si elle pense me clouer le bec pour m'empêcher d'obtenir des réponses en montant sur ses grands chevaux.

— Il va bien ?

Je ne capte pas ce qui lui tire cette grimace disgracieuse, qui déforme son visage. Est-ce ma question ou mon ton nonchalant ? Ou bien les deux ?

— Alors ?

— Que veux-tu savoir, Connor ?

Sa façon de me répondre est tout aussi sèche et dure que son regard. J'ai osé la contrarier en coupant son monologue. Je ne suis vraiment qu'un chieur. Je me marre intérieurement face à ma réflexion. Mais la gravité du sujet me ramène aussitôt à ce que je tente de savoir. Pas question que je laisse mon frangin dans cette relation merdique avant que je reparte en mission. Je dois en avoir le cœur net.

— Je veux savoir si le bébé va bien. Ce n'est pas compliqué comme demande, même pour toi.

Ai-je insinué son esprit limité ? Son incapacité à ne pas comprendre les choses ? Bien sûr que oui. Je ne suis pas du genre à cirer les pompes des gens et encore moins quand ceux-ci me sortent par les trous du nez.

— Qu'est-ce que tu sous-entends ?

— Que tu es bas de plafonds et qu'en dehors de toi et de ton nombril rien d'autre ne t'intéresse. Depuis que Dean t'a lancée sur le sujet de ta grossesse, pas une seule fois tu n'as parlé de ton bébé. Tu nous as par contre gratifiés de tous les maux qu'il ou elle te cause. Mais à aucun moment, tu ne te réjouis de devenir mère. Tu n'accordes pas d'attention aux merveilleuses sensations que ça doit être de sentir un bébé bouger dans son ventre. D'imaginer à quoi ou à qui il peut bien ressembler. Tu as commencé à réfléchir à un prénom ?

— Arrête, Connor, me prie mon homme. Je crois que Jess a compris où tu voulais en venir.

— Vraiment ? On ne dirait pas pourtant.

— Il y a un souci ? lui demande ma mère inquiète.

Mon frère, jusque-là silencieux, scrute cette femme à qui il a laissé une chance. Celle pour qui il est prêt à effacer que ce bébé n'est pas le sien. Il tente de déchiffrer son comportement pour trouver une réponse à toutes les questions que l'on se pose sur sa façon d'agir.

— Jess, tu me l'aurais dit s'il y avait un problème avec le bébé ?

— Bien sûr, mon chou ! Pour qui me prends-tu ?

— Alors la réponse ne devrait pas être si difficile que ça à donner !

— Je ne comprends pas ce que tu cherches, Connor, mais tu m'emmerdes là !

Jess recule sa chaise pour se lever.

— Je veux juste savoir si le bébé se porte bien.

Mon frère la retient pour qu'elle reste assise. Mais elle se dégage de sa prise sur son poignet et tout en quittant la table, elle annonce.

— Je suis épuisée par ce manque de considération dont vous me témoignez. Je monte dans la chambre pour me reposer.

Sans attendre ou comme si elle avait le feu aux fesses, elle décampe aussi vite qu'elle le peut.

— C'est quoi encore, ce bordel ? lâche mon frère, dépité par la façon d'agir de Jess.

Il pose les coudes sur la nappe blanche de la table et se prend la tête entre les mains.

— Théo... As-tu senti le bébé bouger ces derniers jours ?

Le regard qu'il relève vers ma mère est criant de vérité. Il transpire toute la peur qu'il ressent.

— Elle trouve toujours une excuse quand je veux placer mes mains sur son ventre ou elle change de position et me tourne le dos lorsqu'on est couché.

— L'as-tu vue nue depuis que vous êtes à nouveau ensemble ?

— Tu abuses sérieusement, là ! me gronde James qui tente de préserver son meilleur ami.

Le regard perdu de mon frangin me retourne le bide. Je ne pose pas la question pour faire chier le monde. Je veux juste confirmer cette sale impression, que j'ai depuis Noël et l'envie soudaine de Jess de nous suivre à Las Vegas. D'après Théo, elle a même annulé l'échographie pour venir passer ces deux jours dans la ville de tous les excès.

— A-t-elle évoqué la possibilité de vous marier ici ?

Il secoue la tête positivement afin de répondre à notre mère.

Aussitôt, mon frère se lève et se dirige vers les ascenseurs quand il tombe nez à nez avec Jess, qui en sort avec sa valise à la main.

— Où vas-tu ?

— Je rentre !

— Nous devons parler ! Alors tu restes ici.

Les portes de la cabine de fer s'ouvrent et il la pousse à y entrer contre son gré. Elle l'insulte, mais mon frère est déterminé à obtenir des réponses. Tandis que je me tourne vers James et que je souffle mes mots comme une sentence.

— J'aurais préféré me tromper...

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➥ Las Vegas et sa démesure. Y êtes-vous déjà allés ? Ou est-ce un rêve de vous y rendre ?

➥ Ils décident de manger tous ensemble. L'idée était bonne à la base, mais Jess monopolise la conversation, ce qui saoule Connor. On peut dire que ces deux-là ne s'apprécient vraiment pas, non ?

➥ Connor pousse Jess à parler du bébé au lieu d'évoquer seulement les maux causés par la grossesse. A-t-il eu raison d'insister ?

➥ Sur quoi Connor aurait-il préféré se tromper ?

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📍 Demain matin à 11 h 00, on lira le chapitre de JAMES :

🎭 Un plan presque parfait !

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🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 😘

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨