#SOLDAT | 75 - CONNOR

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C'est l'effondrement total !

∞ ∞∞ ∞

Cette soirée était en train de virer au fiasco. L'arrivée de James a tout changé en un claquement de doigts. Une fois passée la surprise de le trouver face à moi, mon cœur s'est remis à battre instantanément. Je ne voyais plus que lui.

Son air sévère était remplacé par un tel degré de détermination que je n'ai eu aucun doute sur sa venue. Après nous être embrassés, retrouvé, j'ai guidé James pour danser sans jamais lâcher son corps. J'avais envie de profiter un peu de la soirée.

Notre toute première...

Elle n'a rien à voir avec ce que j'avais imaginé, mais ce qui compte, c'est que nous soyons ensemble.

Mais il a fallu que ce connard vienne troubler nos retrouvailles. Il a cru qu'il pouvait payer pour baiser avec nous. Ici, les mecs de son genre sont les rois du monde et répandent leur fric sans que personne ne s'en offusque.

Je ne suis plus ce mec, qui avait besoin de tester ses limites. Je peux dire que j'en ai repoussé. Un peu trop même, j'ai failli en crever. Revenir dans cette boîte me prouve que ce n'est plus du tout ce que je recherche.

Ce dont j'ai envie et besoin se trouve dans mes bras. Alors on va récupérer Théo et l'on va se casser de cet enfer.

— Ton frère est bien plus cool que toi, me balance Adonis avec ce sourire narquois qui le caractérise.

L'autre pervers nous regarde en laissant s'exprimer toute cette dépravation, qui émane de lui. Tandis que je crochète le bras de Théo pour lui signifier de bouger.

— On s'arrache !

Il ne demande pas son reste quand j'entends derrière moi cette voix, que je connais trop. Elle transporte le malheur, qu'importe où Phil se trouve.

— Tu ne me présentes pas ton mec ? Salut, Théo ! La forme ?

Sa main tendue reste dans le vide sans que mon frangin ou mon mec ne la serre.

— On partait !

— Tu as oublié ma mission, Williams. Je dois te parler.

— Franchement, l'endroit ne s'y prête pas.

— Comme tu voudras. J'espérais que ça se passe bien. Que mon annonce soit plus fun, mais c'est toi qui vois.

Il sort une lettre de la poche arrière de son jean et me la colle contre le torse. Il ne retient pas son geste. Le coup porté n'est pourtant pas aussi violent que l'impact qu'à cette enveloppe sur mes neurones.

J'avais bien raison que sa permission n'était pas normale. L'armée lui a accordé des jours pour venir me récupérer. Je n'ai pas besoin d'ouvrir la lettre pour savoir ce qu'elle contient. J'en ai vu passer des dizaines entre les mains des chefs. J'aurais tellement voulu me tromper et ne pas faire subir ça à James.

— C'est... Quoi ? me questionne James, inquiet.

Il a perçu mon changement de posture tant je me suis raidi. Mon visage ne doit rien cacher de ce que je ressens à l'instant.

Le sol vient de s'ouvrir sous mes pieds et les ténèbres veulent m'engloutir. À part que ce soient les flammes de l'enfer qui tiennent à me réduire en cendres.

Le sourire narquois de Phil me donne envie de lui casser la gueule pour le faire disparaître. Putain, ce n'est pas possible. Pas maintenant, alors que je suis heureux. Que j'ai trouvé un homme que j'aime ! Qu'une vie normale me tend les bras auprès de ma famille ! Que j'ai un boulot qui me plaît, que je reprends petit à petit ma place dans la société. Que pour la première fois, j'ai un appartement et le sentiment de bien agir !

Alors, pourquoi me rappeler à eux ?

— Il n'est pas question que je reparte là-bas.

James se décompose, il me fait pivoter vers lui pour ancrer son regard noir dans le mien.

— Ils t'ont déclaré inapte à cause de ta blessure. Il doit y avoir une erreur.

— L'armée reconnaît les bons éléments et, quand ceux-ci sont encore sous contrat, elle les récupère si leur état de santé le leur permet, annonce Jefferson, sans éprouver une pointe de compassion dans la voix.

Au contraire, même. Il jubile en lisant la détresse qui broie mon palpitant. Il est heureux de voir que je vais tout perdre si je suis obligé de rempiler.

— C'est une blague ? Non, non, il n'est pas question que tu repartes dans cet enfer.

La détresse de James termine de m'achever. Je suis anéanti. Planté au milieu de tous ces mecs qui font la fête. Alors que je suis en train de tout perdre. Je suis sur le point de péter un câble et ma fureur se dirige vers Phil.

Cet oiseau de malheur.

Mon frère me connaît par cœur et me ceinture les bras le long de mon corps et me pousse vers les escaliers.

— On s'arrache, Soldat !

Je passe en mode automatique. Un ordre est un ordre. Je saisis la main de James et nous exfiltre au plus vite vers la sortie tandis que j'entends le rire diabolique de celui que je pensais être de mon côté. Je marque un temps d'arrêt en le voyant discuter avec Adonis, mais mon frère est en mission et ne lâche rien.

— Avance, Williams !

Après avoir joué des coudes, après avoir bousculé des corps enlacés, James pousse la porte de sortie. La prise d'air à plein poumon m'est fatale. J'ai juste le temps de me déplacer sur le côté pour vomir tripes et boyaux dans les buissons. James caresse mon dos et me donne un mouchoir en papier pour que je m'essuie la bouche.

— Tu as oublié un truc !

Adonis me tend l'enveloppe qui contient mon ordre de mission.

— Je suis désolé pour toi, mec. Ce n'est pas cool ! Bonne chance et reviens-nous vite.

Il s'en va dans les ténèbres de cette nuit sans lune. Je dois être en train de rêver. Adonis ne peut pas se montrer sympa ? Ou bien est-ce la brutalité de l'annonce qui me joue des tours ? Pourtant j'ai bien cette maudite enveloppe dans les mains.

— On rentre...

Le souffle de James dans mon cou est le genre de chose qui va me manquer. Putain, il va tellement me manquer. Mackenzie aussi va me manquer. Mon frère, ma mère, ils vont tous me manquer.

Six mois...

C'est ce qu'il me restait encore à tirer avant que je sois blessé. Est-ce que le temps que j'ai passé à l'hôpital compte ? Je vais tenter de grappiller le moindre jour, je ne vais pas me gêner pour les retirer un à un de la durée que je leur dois.

Assis dans la voiture de James, le silence est pesant. Chacun se posant des questions auxquelles nous n'avons pas de réponses.

— Ils n'ont pas le droit de te récupérer, se lamente James.

— Ils ont au contraire tous les droits sur moi. J'appartiens à l'armée encore pour six mois.

La bombe est lâchée.

James se gare devant chez mon frère et laisse éclater sa peur et sa colère.

— Je ne vais pas supporter que tu partes aussi longtemps dans cet enfer. Je ne veux pas te perdre.

— Tu ne me perdras pas, je tente de le rassurer en pressant sa cuisse de ma main. Je ferai encore plus attention...

Théo descend aussitôt. Il est tout aussi dévasté que nous et je suis bien content qu'il ne reste pas seul. Jess, à qui il a envoyé un message, vient l'accueillir sur le pas de la porte. Elle me fait un signe de la main en essayant d'esquisser une moue désolée. Ça doit vraiment les peiner si elle aussi se montre gentille...

Je ne serai pas là pour la naissance du bébé. Une nouvelle pointe me transperce le cœur. Je ne pourrai pas soutenir Théo dans cette quête de paternité. Je lui avais promis d'être présent pour lui. De l'encourager, s'il se décidait à accepter ce gamin.

Putain ! J'ai la rage...

Ma tête cogne le tableau de bord et j'ai envie de la frapper dessus jusqu'à ce que j'oublie cet ordre.

— Tu n'as aucun recours ?

— Non. Je dois terminer mon contrat s'ils me pensent apte à reprendre sinon je serais porté comme déserteur. Je ne veux pas aller en tôle !

— Ton père ne peut pas intervenir ?

Ma tête se tourne si vite dans la direction de James, que je dois résister pour ne pas gerber à nouveau.

— Il n'est pas question que je lui demande son aide.

— C'est vrai, j'avais oublié la fierté des Williams !

— Tu ne peux pas comprendre. Je suis un soldat. Un putain de Marines.

James démarre en trombe et le silence s'impose à nouveau.

Je sais que cette demande ne servirait à rien. Mon père ne s'abaissera jamais à réclamer une telle faveur. La seule chose que je peux espérer, c'est que ma blessure m'évite de partir en mission ou d'effectuer des rondes autour de la ville en restant à la caserne pendant les six mois... Je vais devenir dingue entre les quatres murs de l'enceinte, mais ce n'est pas grave, si ça me permet de me tenir loin des endroits chauds et de me faire sauter sur une mine, je suis preneur.

James se gare et nous grimpons à l'appartement dans ce silence qui nous suit comme notre ombre. À peine la porte passée, je la referme et coince mon homme contre le montant en bois.

— James... Regarde-moi ! Je vais tout mettre en œuvre pour rester loin des points chauds. Ils n'attaquent jamais la base, j'y serais en sécurité. J'ai trop à perdre pour prendre des risques. Je t'aime, et je vais avoir besoin de ton soutien pour tenir le coup là-bas. Sans toi, sans Mac, sans tout ce que l'on a construit.

Mon front se pose sur celui du beau brun qui serre les dents pour ne pas craquer.

— Comment ont-ils su que tu arrivais à remarcher ?

∞ ∞∞ ∞

Phil est un vrai salopard ! Il est même heureux de voir la détresse que ressent Connor. Pourquoi réagit-il ainsi ?

James a peur pour l'homme qu'il aime et lui demande de faire intervenir son père. Est-ce une bonne idée ?

Connor essaye de voir s'il pourrait passer ses six mois à la base. Arrivera-t-il à tenir ?

La question de James est pertinente. Pensez-vous aussi que quelqu'un l'a balancé ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Ce soir, on lira le chapitre de JAMES :

🎭 C'est un cauchemar !

∞ ∞∞ ∞

🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨

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