#SOLDAT | 63 - CONNOR

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Une proposition indécente !

∞ ∞∞ ∞

Le téléphone de mon frère ne cesse de sonner depuis un quart d'heure. Au départ, il a lu les messages, puis il a arrêté de les regarder laissant juste la musique annonçant un nouveau texto se jouer. J'adore Nirvana, mais là – au bout d'une vingtaine de fois – je sature.

— Tu ne veux pas répondre ?

— Non.

— Mets ton portable sur silencieux alors !

— Je ne peux pas.

— Pourquoi ?

— Je tatoue mon meilleur ami.

— On peut prendre une pause, propose James.

Je ne sais pas s'il soumet cette proposition afin que Théo réponde ou si c'est pour qu'il puisse relâcher sa mâchoire. Elle est tellement serrée que j'entends ses dents crisser par moment. Il ne souhaite pas me montrer qu'il douille, mais je le sens. Tout son corps est crispé.

J'ai beau caresser le dessus de sa main avec mon pouce, j'ai beau me noyer dans ses iris sombres, je n'arrive pas à le détendre. Je sais pourtant ce qui serait efficace, mais je suis certain qu'il ne voudrait pas de mon frère en tant que témoin.

Je pouffe de rire et ça attire l'attention de mon homme. Théo a suivi nos conseils et il vient de se lever pour répondre à son ex-fiancée.

— Quoi ?

— Rien ?

— Quand tu souris ainsi, c'est que tu as une idée derrière la tête, soldat.

— Si je te le dis, tu vas me traiter de dépravé.

— Tu l'es déjà. Alors un peu plus ou un peu moins.

Je me rapproche de son oreille, j'en profite pour respirer son parfum, pour promener mon nez dans ses cheveux avant de lui mordiller le lobe. Des frissons colonisent son corps et, avant qu'il ne râle, je lui susurre :

— Je pourrais te sucer pour te détendre.

Comme je m'en doutais, James bloque sa respiration et tous ses muscles se crispent.

— Non, mais tu as craqué ?

— De te voir à ce point serrer les dents, ça m'est insupportable. Je voudrais t'aider à aller mieux.

— Tu m'aides plus que tu ne le crois.

Son bras ceinture ma taille et il me ramène à l'endroit où je me trouvais il y a quelques secondes à peine. Il me bloque contre lui pour m'embrasser.

— Tu me rends fou...

— Une douce frénésie alimentée par nos sentiments.

Nos souffles sont si proches qu'ils se répondent, se croisent, se mélangent. Front contre front, nous aspirons tout ce que l'autre dégage.

— Je veux bien être enfermé pour folie si chaque moment passé avec toi revêt une telle intensité, mon amour.

— Je t'aime...

James promène sa main sur mon dos sans rompre le charme. Les yeux dans les yeux, c'est si beau de se sentir aimer à ce point.

— Tu es un vrai romantique.

— Tu m'inspires, soldat.

Comme il l'effectue souvent, il sort mes plaques militaires, les frotte entre elles avant de tirer sur la chaîne pour me rapprocher de lui.

— Tu les aimes, elles, aussi.

— Elles me rappellent celui que tu as été. Celui que tu es devenu à cause d'elles. Et je les remercie d'autant plus de t'avoir ramené en vie.

Sa bouche s'installe tout en douceur sur mes lèvres sèches d'avoir respiré trop vite, trop fort. Elle grappille la moindre de mes cellules pour se les approprier. Tel un vampire, il aspire mon âme, mon cœur et mon être tout entier.

— C'est si bon d'aimer...

— Autant que d'être aimé.

Nos bouches se rejoignent, s'aimantent pour permettre à nos langues de chavirer au rythme de nos cœurs.

— Vous êtes tellement beaux...

Théo est revenu et nous ne l'avons même pas entendu. Notre bulle nous a recouverts, enveloppés et maintenus à l'abri du reste de l'univers.

— Faites comme si je n'étais pas là.

C'est impossible.

Le charme est rompu.

James a beau me tenir contre lui à l'aide de son bras, il ne se laissera plus aller. Il est constitué ainsi. Je dois respecter ce qu'il ressent.

Mon frère reprend son tatouage. Ses traits sont tirés. James s'en est aperçu lui aussi.

— Tu as parlé avec Jess ?

— Oui et non. Elle déballe ses raisons, ses excuses et je l'écoute.

— Tu n'as plus confiance en elle ?

— Elle m'a trompé, James, s'énerve-t-il. Et elle porte le fruit de sa trahison. Comment veux-tu que j'oublie, que j'efface l'ardoise ?

Son aveu est douloureux.

— Tu l'aimes ?

Son regard se relève et mon frère ne cache pas sa tristesse.

— Connor, même les sentiments ont leurs limites. Et là, j'ai atteint les miennes. James, toi, tu peux comprendre.

— Éva ne m'a pas trompé en employant une telle méthode, mais je sais ce que tu ressens. Pourtant, je lui ai pardonné.

— La différence entre nous deux, c'est que Mackenzie, même si tu ne l'as pas désirée, est vraiment ta fille.

— Tu as voulu de ce bébé.

— Oui, je l'ai attendue comme le messie. Le moment où Jess m'a annoncé qu'elle était enceinte, c'était un des plus beaux jours de ma vie. Et puis, la réalité te revient en pleine tête. Même si la date de conception n'est pas précise à ce point, je sais qu'à cette période j'étais absent. J'ai enchaîné deux week-ends sur des salons de tatouages. Jess était partie chez ses parents pendant ces neuf jours.

— Tu es sûr de toi ?

— Elle me l'a confirmé quand je lui ai parlé de mes doutes.

— Tu penses qu'elle ne te l'aurait pas avoué si tu n'avais pas effectué tes examens ? s'interroge James.

— J'en suis convaincu. Elle savait à quel point je voulais devenir père. Elle a cru que ça passerait comme une lettre à la poste.

— Sauf que tu as eu des doutes.

Son regard se perd sur la zone qu'il vient de tatouer. Se concentrer sur les traits et les points à encrer lui permet de ne pas céder à la tristesse qui l'envahit. Mon frère aurait été un merveilleux papa.

— C'est le genre de truc que tu ressens sans pouvoir te l'expliquer, mais tu sais que c'est là sous ton nez.

— Elle t'a appelé pourquoi cette fois-ci ?

— Elle tient à ce que je revienne. Elle n'arrête pas de répéter que ça ne comptait pas, qu'elle se sentait triste. En plus, le mec ne veut pas entendre parler du bébé. Il est marié et a déjà trois gamins. Elle ne se voit pas élever son enfant toute seule.

Théo pose ses coudes sur la table et entoure sa tête de ses mains.

— Elle tente de me faire culpabiliser. Elle pense que je vais craquer et rentrer à la maison. De plus, ses parents sont furieux que j'aie annulé le mariage. La seule chose qu'ils ont trouvé à déclarer, c'est « Que vont dire les invités ? » S'ils savaient comme je m'en tape.

— D'un seul coup, tu n'es plus ce mec horrible, peu recommandable et fauché ?

— Faut croire que non. Ils m'en veulent de ne pas épauler leur fille dans cette épreuve. Pour eux, ce n'est qu'un incident de parcours. Pas de quoi provoquer un tel scandale. Je me demande quand ils vont commettre l'offense de me filer du fric pour que je revienne ?

— C'est vrai que ce genre de famille est prête à tout pour éviter que l'on jette l'opprobre sur eux.

— Ils doivent laver l'honneur de leur fille coûte que coûte. Tu vas accepter leur fric ?

— En aucun cas, Connor. J'ai des valeurs contrairement à eux !

Ça, je le confirme. Et c'est grâce à l'éducation de nos parents.

— C'est une erreur qui va lui coûter cher. Mais ce bébé n'a rien demandé.

— Je sais, James. J'ai essayé de me dire que je pourrais l'aimer quand même, mais, quand je pose le regard sur le ventre de Jess, je vois aussitôt le mot « trahison » qui apparaît.

Mon frère est au bout de sa vie. Il avait devant lui un avenir radieux. Il allait épouser la femme qu'il aimait, il allait devenir papa dans quelques mois et en un claquement de doigts tout s'effondre.

Je ne connais que trop bien cette sensation de vide, qui te coupe la respiration. Qui vient anéantir tout ce en quoi tu croyais. Qui te rappelle que la vie ne tient qu'à un fil. Ce lien peut se couper à n'importe quel moment.

C'est pourquoi, après avoir survécu à l'embuscade, je me suis fait la promesse de tout vivre à fond. De ne pas remettre les choses à plus tard parce qu'on ne sait pas si demain on sera toujours sur cette terre. Ou bien jusqu'à quand les gens qu'on aime resteront à nos côtés.

— Je ne suis partie que neuf jours, répète-t-il en secouant la tête.

— Vous aviez une vie sexuelle épanouie ?

— Connor, me réprimande James. Tu trouves délicat de le demander ?

— Je tente de comprendre pourquoi elle est allée voir ailleurs.

— J'aurais dit oui, sauf les dernières semaines avant qu'elle tombe enceinte justement. Ça nous prenait la tête, de ne pas y arriver. Chaque mois était un nouvel échec. Et pour cause puisque mes soldats ne sont pas assez nombreux et de mauvaise qualité. Tu vois, Connor, de nous deux, tu es le seul qui pourrait en avoir...

— Sauf que je ne veux pas de gamins.

James se retourne vers moi avec une expression horrifiée sur le visage.

— Et, Mackenzie...

∞ ∞∞ ∞

➥ James et Connor sont touchés par une vague romantique on dirait. C'était beau entre eux, non ?

➥ Théo les interrompt après avoir discuté avec son ex. Il a fait éclater leur bulle. Était-ce volontaire ?

➥ La situation de Théo n'est pas simple et Jess ainsi que sa famille lui mettent la pression. Doit-il céder pour assurer un avenir à ce bébé ?

➥ Connor a-t-il parlé trop vite en disant qu'il ne voulait pas d'enfants ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Ce soir, on lira le chapitre de JAMES :

🎭 D'après Connor, ça s'appelle un break !

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🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨

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