#SOLDAT | 25 - CONNOR
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Ça va chauffer !
∞ ∞∞ ∞
Décidément, cette fin de soirée ne ressemble en rien avec ce que j'avais en tête. Une bière, une discussion au calme avec James en scrutant le ciel étoilé. Peut-être qu'on aurait pu échanger un ou deux baisers en attendant de savoir s'il dormait dans la chambre d'amis... Mais tout ça est tombé à l'eau avec l'arrivée de Théo.
Mon frangin est au plus mal. Il enchaîne les disputes avec sa fiancée à quelques jours de leur mariage et à quatre mois de la naissance de ma nièce ou de mon neveu.
Mais franchement, je le comprends. En tant que futur époux et père, il a son mot à dire sur la cérémonie et la décoration de la chambre du bébé.
Mon frère est un artiste qui exerce son talent sur la peau des autres en la tatouant. Alors forcément, il devait avoir des tas d'idées pour la fresque.
— Théodore Jackson Williams ! Qu'as-tu fait à ta fiancée ?
Quand ma mère nous appelle avec tous nos prénoms suivis de notre nom, ça ne sent jamais bon. Et là, ça va chauffer pour le matricule de mon frère.
— Justement, rien. Maman.
— Ce n'est pas ce que vient de me dire Jess.
— C'est elle qui prépare ses coups en douce et ensuite c'est de ma faute si l'on se prend la tête ?
— Elle t'a expliqué pourquoi elle a engagé cette femme ?
— Ça s'appelle une baby planner, maman. Tu vois, même le nom est compliqué pour nous.
— Elle a voulu bien agir pour le bébé et pour toi.
— Pour moi ? Laisse-moi rire. Je n'existe plus depuis qu'elle sait qu'elle est enceinte. Jess ne parle plus que du fœtus ou du mariage.
— Elle s'inquiète pour toi.
Mon frère marque un temps d'arrêt en relevant juste un sourcil.
— Comment ça ?
— Jess trouve que tu te tues au travail, alors elle a voulu te soulager en confiant la déco à quelqu'un d'autre.
— C'est du grand n'importe quoi. Je bosse pour payer les frais et éviter que son fric vienne recouvrir chaque millimètre de la chambre du bébé.
— Tu es bien le fils de ton père. Aussi fier qu'un paon ! Arrête de déployer ta roue, Léon. Tu verras que la situation est tout autre.
Théo se prend la tête entre les mains et je me rapproche de lui pour glisser ma paume dans son dos.
— Si tu passais moins de temps à tatouer, tu te rendrais compte que ta fiancée a besoin de toi.
— Réajuste tes priorités, Théo, lui conseille James, ne fais pas la même connerie que moi.
— Donc, je dois accepter que son fric paye toutes les dépenses ?
— Théo ! Stop ! Qu'y a-t-il de plus important pour toi ? veut savoir ma mère.
— Jess et le bébé, quelle question !
— Alors, tu fais quoi à te lamenter sur ton sort ? Rentre chez toi et parle avec ta fiancée.
— C'est ce qu'on s'emploie à faire depuis des jours et tu vois le résultat...
— J'ai discuté avec elle, plus calmement que tu ne l'as effectué sans doute. Jess a compris où se situaient ses erreurs. Elle a aussi saisi certaines choses sur le fonctionnement des hommes de cette famille.
— C'est bon, j'ai capté, je me casse. Ciao, la compagnie.
Il embrasse notre mère avant de sortir et cette dernière s'effondre dans un fauteuil.
— Connor, file-moi une clope. Et, toi, James, va me chercher une bière. Je suis exténuée.
— Tu es sûre ?
— Tu crois quoi, Connor ? Que tu es le seul à te laisser aller après une journée marathon ?
— Non, mais je ne t'ai jamais vu fumer.
— Je te rappelle que tu as été absent pendant trois ans.
— Pas faux.
James revient avec trois nouvelles bouteilles et je ne quitte pas son déplacement des yeux. Ce qui ne passe pas inaperçu au regard affûté de ma mère. Elle me sourit avec tout l'amour qu'elle me porte.
— À bien y réfléchir, je vais aller lire un bon livre.
Elle tire sur sa cigarette, l'écrase dans le cendrier, récupère sa bouteille et sort de la véranda sans rien ajouter d'autre qu'un rire face à nos têtes stupéfaites.
— Elle est exceptionnelle !
— La meilleure des mères dont on peut rêver.
James prend place dans le transat à côté du mien et nous buvons tout en scrutant le ciel étoilé.
— Formule un vœu ! me demande James.
— Pourquoi ?
— Tu n'as pas vu l'étoile filante ?
— Si... Mais il y a longtemps que j'ai arrêté de croire à ces conneries.
— Pourquoi es-tu aussi cynique ?
Sa réflexion pourrait me blesser, mais je reconnais que je le suis devenu.
— Parce qu'on ne passe pas trois ans chez les Marines sans en arriver à ce constat.
— C'était si horrible que ça ?
Je tourne la tête vers lui pour voir s'il est sérieux.
— On parle de guerre, James ! Alors oui c'est atroce, inqualifiable... Cauchemardesque. Ce monde est cruel, je m'emporte. Je l'ai côtoyé de près. D'un, peu trop près, à mon goût. J'ai passé des nuits entières, en étant allongé sur le sol à contempler les étoiles qui brillent bien plus qu'ici. À en croiser des filantes. À faire des vœux, du moins le premier mois. Car ensuite tu comprends, et ça, très vite, que ça ne sert à rien, que ça ne fonctionne pas. Qu'aucun putain de souhait ne se réalisera. Parce que tu es là en plein milieu de nulle part. Que tu sais qu'à la sortie du lendemain, tu vas encore côtoyer la mort. Celle de tes frères d'armes, mais aussi de ces civils, qui n'ont rien demandé. Chaque seconde, tu risques ta vie. Alors, me préoccuper des étoiles filantes est de le dernier de mes soucis. Alors tu peux te les planter dans le cul et faire l'avion avec.
— Désolé, je n'aurais pas dû te poser la question. C'était très con de ma part.
— Je te le confirme.
Son regard est triste. Perdu. Ne sachant pas comment rétablir le contact, alors que je viens de me montrer odieux avec lui. Mais repenser à ce que j'ai vécu là-bas provoque des secousses irrationnelles dans mes tripes.
— Tu n'as pas à partager cette peine avec moi. C'est mon fardeau, il faut que j'apprenne à vivre avec. Bonne nuit, James.
Je me lève et je vois James en faire autant pour bloquer ma fuite.
— Je suis fatigué, James.
— Oui, bien sûr... À demain.
James me laisse passer et il vaut mieux, car j'avoue, rien ne sort de bon de ma bouche quand je suis dans cet état.
— C'est ça !
J'ai besoin de me replonger dans ma vie de militaire. Dans cette ambiance bizarre, où l'on ne sait pas si l'on peut se détendre ou si l'on doit rester au taquet pour une mission surprise. Je dois voir si mes anciens potes vont bien.
Je m'installe le plus confortablement possible sur mon lit pour ne pas avoir mal à la jambe avant de passer l'appel. C'est le début de matinée, donc il devrait être disponible. Je demande à parler à Phil. C'était le mec avec qui je m'entendais le mieux. En dehors de Brian, bien sûr. Ça va bientôt faire un an qu'il est mort.
— Allo ?
— Phil ? C'est Connor !
— Salut, gros. Comment vas-tu ? Tu te la coules douce au pays ? Il y a longtemps que tu es rentré ?
— Quelques jours seulement. J'ai passé plusieurs semaines dans l'hôpital militaire avant d'être rapatrié.
— Ça va, ta jambe ?
— Ouep, j'arrive à faire quelques pas sans les béquilles.
— C'est royal, mec. Tu vas pouvoir revenir ?
J'aimerais lui dire oui. Ne pas lui enlever cet espoir. Mais je n'ai pas le droit de lui mentir.
— Non... J'ai été déclaré inapte.
— Tant mieux pour toi. Ici, c'est l'enfer. C'est de pire en pire. Le mec qui t'a remplacé est à peine majeur. C'est tout juste s'il sait faire la différence entre le désinfectant et la morphine.
— Vous en avez reçu ? Tant mieux. J'ai essayé de détailler au mieux ce dont on avait besoin à l'ONG qui se trouvait à l'hôpital.
— J'espère que tu mesures ta chance...
Soudain, l'alarme du camp retentit. L'urgence que revêt ce son me colle des frissons. Et une envie de gerber me tord les boyaux en mode puissance maximum.
— Je dois y aller, mec.
— Fais attention à toi.
— Tu me connais, se marre-t-il. Au pire si je reçois une balle, moi aussi, je rentrerai au près des miens pour Noël.
La communication se coupe sans que j'aie pu ajouter quelque chose. Quoi, de toute façon ? Il est au milieu de l'enfer, alors que je suis bien installé dans mon lit à me lamenter sur mes bobos.
Je suis rentré vivant. Brian ne peut pas en dire autant...
Fuck les étoiles filantes et leurs vœux à la con, qui ne se réalisent jamais.
∞ ∞∞ ∞
➥ Connor pensait vivre une soirée tout autre avec James. On est loin de la détente et des câlins espérés, non ?
➥ Shannon arrive à faire entendre raison à son fils. Ce dernier rentre chez lui. Va-t-il pouvoir arranger les choses avec Jess ?
➥ James est maladroit en posant une question à Connor sur ce qu'il a vécu là-bas. Il tenait juste à mieux le connaître, non ?
➥ Connor est en mode bad et ce n'est pas l'appel à son frère d'armes qui va arranger les choses, si ?
∞ ∞∞ ∞
📍 Ce soir, on lira le chapitre de JAMES :
🎭 Serait-ce possible ?
∞ ∞∞ ∞
🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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