#SOLDAT | 19 - Attrape le bout !
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Attrape le bout !
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J'ai tenté de jouer les différents scénarios dans ma tête pour que le jour J, je sois aussitôt opérationnel. Mais on est bien d'accord que l'entraînement ne vaut pas le terrain. Ni la mise en pratique. C'est d'autant plus vrai avec l'arrivée des jumeaux.
— Magne-toi, James.
— Si tu veux, je te laisse la barre et tu amarres le bateau dans la marina à ma place.
Je pars vers la proue pour le guider tout en râlant qu'on n'avance pas assez vite. C'est soi-disant la faute à un manque de vent si l'on se traîne. En temps normal, ça ne m'aurait pas dérangé, j'aurais pu en profiter pour caresser le corps nu de mon homme, jusqu'à ce qu'il me supplie de m'enfoncer dans son cul bombé et musclé. Mais pas là !
Après dix longues minutes, le bateau est enfin sur son emplacement.
— Connor !
Je me tourne vers James, qui me balance le cordage.
— Attrape le bout !
Dans d'autres circonstances, j'aurais rebondi sur sa demande. Mais là, je suis bien trop stressé pour blaguer. Comme quoi tout arrive...
— Attache-le de ton côté comme je te l'ai appris.
— Ok !
Un peu d'action ne me fera pas de mal. Je trépigne depuis que James a reçu l'appel de Hope pour nous annoncer qu'elle se rendait à la clinique pour accoucher.
— Tu crois qu'on va arriver à temps ?
— Je n'en sais rien, Connor, mais ce n'est pas en tapant du pied que la voiture va avancer plus vite.
Je ne m'en étais même pas rendu compte. Je calme ma jambe en coinçant ma main sous ma cuisse et je braque mon regard sur le décor, qui défile lentement.
— Tu es sûr d'avoir choisi le meilleur trajet afin de rejoindre la clinique à temps ?
— Connor !
À la façon dont il vient de prononcer mon prénom, je pense que je ferais mieux de me taire. Mais je n'y arrive pas. J'ai besoin de parler et de râler pour chasser cette putain d'angoisse, qui me noue la gorge.
— Appelle plutôt Shannon pour savoir si tout s'est bien passé à l'école pour Mac.
Ni une ni deux, je sors mon téléphone pour composer son numéro.
— Les bébés sont nés ?
— Non, maman. Enfin, on n'a pas de nouvelles. On est encore sur la route, on avance à la vitesse d'un escargot sous tranquillisants.
— Oh ! Vous êtes dans les embouteillages de fin de journée.
— Voilà. Comment va Mac ?
— Très bien, elle termine son goûter.
— Salut, fiston. Dis-moi où vous vous trouvez pour voir si je peux vous indiquer un nouvel itinéraire.
Je me tourne vers James. C'est maintenant que je réalise à quel point il est lui aussi stressé. Ses jointures sont blanches tant il serre le volant. Sa mâchoire est crispée, sa paupière tressaute et la veine sur sa tempe est bien plus visible.
— Hey, James...
N'obtenant pas de réponse de sa part, je pose ma main sur sa cuisse et la presse pour qu'il sorte de son état de concentration extrême. Comme si je l'avais piqué avec une aiguille, il sursaute alors qu'il vient de s'arrêter au feu.
— Amour, mon père va te donner des indications pour se rendre plus vite à la clinique.
Il ne me répond pas. Il se penche vers moi et ouvre la portière côté passager pour me demander de descendre. Je fronce les sourcils en ne sachant pas où il veut en venir.
— Sors !
Son ordre est percutant et j'en reste sans voix. Sans mouvement. Je le fixe pour tenter de comprendre ce qu'il lui arrive. Il me vire ?
— James...
— Prends le volant, je ne suis plus en état de conduire.
Ses mains tremblent alors qu'il me pousse à sortir du véhicule. J'effectue rapidement le tour pendant qu'il se déplace de son siège vers le mien. Je m'assieds derrière le volant juste au moment où le feu passe au vert.
— Prends à droite fiston.
Je confie mon téléphone à James, qui s'y raccroche comme à une bouée.
— Souffle, Amour. Et donne-moi les instructions.
J'aurais pu mettre la communication sur haut-parleur, mais je veux que James accomplisse cette mission pour qu'il se concentre sur sa tâche et qu'il arrête de stresser.
— Dans cinquante mètres, prends à gauche. Puis la première à droite.
— T'es sûr, Pa' ?
— Il te dit de lui faire confiance.
S'il y a bien une personne en qui j'ai confiance, c'est cet homme, qui en trois ans me l'a démontré bien plus d'une fois. Il assume son rôle de père à la perfection et j'espère que je serai à mon tour à la hauteur avec les jumeaux.
Après quelques minutes de copilote assisté, nous arrivons à la clinique.
— C'est qui, le meilleur ?
— Toi !
Dean est fier de nous avoir menés à bon port dans un temps record. Et il peut l'être, il nous a permis de gagner au moins trois quarts d'heure par rapport à l'estimation du GPS.
— T'es le meilleur, Pa' !
— Merci, fiston.
— Allez vite rejoindre Hope et tenez-nous au courant, réclame ma mère.
— Sans faute, embrasse fort Mac pour nous.
— Bisous aux jumeaux, mes Papas.
Entendre la petite voix fine de notre fille nous met les larmes aux yeux
— On le fera dès qu'ils seront nés, ma Poupée.
— On vous laisse. C'est bon ! On est garé.
— On t'aime ma Princesse, on se revoit très vite.
James raccroche et me tend mon portable. Sa main tremble de nouveau.
— Ça va aller, Amour.
— Et si...
— Ne pense pas à ça. On va rejoindre Hope et son mari. Ok ?
Il ne me répond pas et je sais très bien ce qui le préoccupe. La naissance de Mackenzie et la mort tragique d'Eva ne doivent pas quitter ses pensées.
— Nous devons être à ses côtés. Se planquer dans la voiture n'arrange rien.
Je sors de la berline et la contourne en étant persuadé de devoir forcer James à me suivre. Mais il est déjà sur le trottoir et me prend la main pour qu'on avance vers l'entrée de la clinique.
— Dépêchons-nous !
On se présente à l'accueil. On nous indique la salle d'attente où nous devons patienter avant que l'infirmière vienne nous dire quand on pourra rejoindre Hope.
— Ça va être long, encore ?
— Je n'en sais rien, Connor. Assieds-toi, tu me donnes envie de gerber avec tes allers-retours incessants.
— Je n'arrive pas à rester tranquille.
L'infirmière s'approche de nous et James saute sur ses pieds avant même qu'elle ait eu le temps de parler.
— Venez avec moi.
Nous la suivons en nous tenant la main pour nous apporter un soutien mutuel. Mes jambes tremblent comme des feuilles. Elle toque à une porte et le mari de Hope vient nous accueillir.
— Salut les papas, je vous laisse la place.
— Merci, Eston.
On échange une poignée de main et nous entrons dans la pièce aux couleurs douces.
— Hey ! Connor, James. Enfin, vous voilà. Je n'en peux plus de serrer les fesses pour vous attendre.
— Désolé, Hope, on a fait au plus vite. Comment ça va ?
Du temps que James discute avec elle de l'avancée du travail, je regarde le monitoring et vois les deux tracés qui indiquent les battements de cœur de nos jumeaux.
— Ils vont bien, Connor. Tout se passe bien. Ils viennent de mettre en place la péridurale et d'ici quelques heures les bébés seront là.
— Ils arrivent trop tôt, s'inquiète James.
Dans la précipitation de son coup de téléphone, je n'ai même pas pensé à ça.
— C'est risqué pour eux ?
— C'est normal qu'une grossesse gémellaire n'arrive pas à terme. Souvenez-vous, le Docteur Solal nous avait prévenus.
— C'est vrai, mais, trois semaines avant, c'est beaucoup, non ?
— Ils devront passer quelques jours en couveuses sans doute, mais je ne m'inquiète pas pour eux. Vu l'énergie qu'ils déploient pour bouger et donner des coups de pied, je vous assure qu'ils sont en pleine forme. Elle grimace et pose ses paumes à plat sur son ventre avant de souffler comme un buffle.
— Un souci ?
Elle se crispe, fronce les sourcils, serre sa mâchoire et James lui demande aussitôt.
— Je peux ?
Il lui propose sa main. Hope s'en saisit et s'y cramponne fortement. James commence à respirer comme elle. Hope se calque sur les inspirations régulières de James. Je les regarde interagir sans rien dire, me sentant un peu exclu de cette bulle.
— La contraction est passée, merci, James.
— Si je peux aider.
Il se tourne vers moi et ajoute.
— J'ai suivi les cours d'accouchement sans douleur avec Eva. Autant que je m'en serve.
— Donc tu as appris à japper comme un chien, je ne peux m'empêcher de le tacler en souriant.
— C'est grâce à cette technique de respiration que la contraction passe mieux et plus vite, continue de m'expliquer James.
Il a besoin de se sentir utile et je lui laisse ce rôle avec plaisir, il n'est pas question que j'halète comme un clébard. Ma dévotion a des limites tout de même.
— Messieurs, je vais vous demander de sortir, je dois examiner la maman.
Nous retournons en salle d'attente où est assis Eston.
— Hope va bien ?
— Oui, la sage-femme voulait contrôler l'ouverture...
Ils discutent tous les deux et se comprennent, ce qui n'est pas vraiment mon cas. Je regarde ce qui m'entoure et nous sommes envahis de couleurs pastel, d'animaux peints sur les murs, ce qui dirige mes pensées vers Théo. Il ferait un merveilleux boulot sur ces fresques avec ses tags pour chambre d'enfants.
Celle des jumeaux est prête depuis un bon mois déjà. Nous avons eu raison d'être prévoyants. Son imaginaire la conduit à nous créer un monde qui n'existe que dans sa tête ou se mêle la jungle, les elfes dans un endroit alliant la féerie et la savane. Les couleurs sont sublimes ainsi que les dessins. Nos loulous vont être bien dans leur chambre.
— Connor ?
Je relève mon regard vers lui et James me tend la main pour que je me lève.
— Viens ! On va aller boire un café.
— Tu ne veux pas qu'on retourne voir Hope plutôt ?
— Non, les bébés sont en route.
Mes yeux deviennent aussi ronds que des soucoupes. J'ai même du mal à me lever. Mes jambes tremblent et peine à me soutenir. Heureusement que James me retient dans ses bras.
— Elle est en train...
— D'accoucher. Oui, Connor. D'ici une poignée de minutes...
— Les... Bébés... Arrivent...
Je me laisse tomber sur le fauteuil derrière moi. Mes jambes ne me portent plus. Je prends ma tête entre mes mains et ferme les yeux. On va enfin les tenir dans nos bras. Les découvrir, savoir si j'ai un fils ou pas, vu que le deuxième bébé se sera planqué jusqu'à la fin.
— Eston est avec elle ?
— Oui, il est allé soutenir sa femme. Ils nous appelleront dès qu'ils seront nés.
Les minutes s'égrainent. Elles s'étirent dans un espace-temps bien trop long pour moi. J'ai l'impression que nous attendons depuis des heures.
— Combien ?
— Trente et une minutes, Connor.
— Tu es sûr ?
— Oui...
— La dernière fois que je te l'ai demandé, tu m'as répondu qu'on était à vingt-neuf.
— Toujours oui.
Son ton est las. Je l'emmerde à force de lui reposer la même question depuis le début de l'accouchement. Mais je ne sais pas comment gérer cette attente si importante pour notre futur.
— Assieds-toi, Connor.
Dès que mes fesses s'atterrissent sur la galette en plastique, il me tend son téléphone pour que je scrute le chrono qui égraine les secondes.
— Concentre-toi là-dessus. Je vais pisser.
L'envie de l'accompagner m'effleure l'esprit. Mais le regard que me balance James me refroidit.
— Tu effaces tout de suite cet air lubrique.
— Ce n'est pas ce que tu me dis d'habitude.
Je me lève et me poste devant lui. Nos torses se frôlent à chaque inspiration. Nos parfums se mélangent et chargent notre air. Le sature même. Nos regards se défient, alors que je plaque ma paume à plat sur ses pectoraux. Les booms booms de son cœur sont réguliers, pourtant James est tendu. Tous ses muscles sont crispés, bandés, tant il tente de résister à cette proposition, que je n'ai même pas verbalisée.
— Tu sais pourtant que ça soulagerait toutes nos tensions !
— Certainement...
Ma bouche se rapproche de la sienne tout en vérifiant ses réactions. Mes lèvres effleurent les siennes sans entrer en contact pour le tenter, pour qu'il cède.
— Tu en as tout autant envie que moi.
— Sans doute, mais... Pas ici, et pas maintenant. On doit être sérieux...
— On aura tout le temps de l'être quand les bébés seront là. Laisse-moi au moins t'embrasser.
Ma main se dirige vers son cou et sa pomme d'Adam n'en finit pas de monter et de descendre.
— Tu sais quel sort je lui aurais réservé si nous n'étions pas debout au milieu de cette salle d'attente ?
— J'en ai une petite idée.
— Je t'écoute, Ja... Mes...
Tout son corps tressaille avant que mon mari ne penche la tête en arrière pour m'offrir sa gorge.
— Tu la picorerais.
Je suis ses instructions et ma bouche se plaque contre sa peau tendue. Chaude. Frémissante. J'aspire son pouls, là où tape son sang. Je le mordille tout le long de sa trachée. Je le lèche, il pique et a encore le goût de sel. Les picotements me colonisent alors que je l'embrasse. Ses mains agrippent mes biceps et je sens ses doigts se resserrer sur mes muscles bandés afin de se retenir pour lui éviter de partir en arrière.
— Je ferais quoi d'autre ?
— Tu me chuchoterais des mots crus.
— Comme : je vais te baiser au milieu de cette salle d'attente.
— Tu n'as rien de plus...
— Tu as envie que je te donne plus détails ?
— Hum...
Je sens son érection se tendre de plus en plus sous son chino. Je frotte mon manche raide contre le sien. Nos respirations s'accélèrent. Nos doigts s'impriment au fur et à mesure dans les chairs de l'autre.
— J'ajouterai que : je veux te prendre contre ce mur. Te pénétrer jusqu'à la garde dans une poussée longue, brutale, animale...
— Et ensuite, tu me ferais quoi ?
— D'après toi ?
— Tu me pilonnerais sauvagement sans me ménager.
— Nos corps seraient en fusion. Transpirants. Nos peaux claqueraient l'une contre l'autre à chaque pénétration.
— Nous excitant un peu plus... Viens avec moi, Soldat. Tu as une mission à accomplir.
James avec autorité se saisit de ma main et m'entraîne à sa suite.
— Où nous emmènes-tu ?
— Dans une chambre libre.
— Tu es dingue !
— De toi ? Oui !
James se stoppe dans le couloir et me demande de l'attendre le temps qu'il vérifie quelque chose dans le bureau des infirmières.
Mon homme est devenu totalement fou. Même moi, je ne serais pas allé aussi loin...
∞ ∞∞ ∞
➥ Dean leur indique un chemin à suivre plus rapide, et heureusement, car James n'arrive plus à conduire. Une idée de ce qu'il lui prend ?
➥ Nos deux futurs papas font les cent pas. Les bébés seront bientôt là. Des pronostics ?
➥ Connor et James se chauffent dans la salle d'attente. Il n'y a pas un endroit qui arrive à calmer leurs ardeurs, on dirait, non ?
➥ Que pensez-vous que James cherche dans le bureau des infirmières ?
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📍 Mercredi, on lira le chapitre de James & de Connor. Le dernier de ce mini tome 3 !
🤩 Celle de la 169.
∞ ∞∞ ∞
🥰 Bonne journée, mes Lovely Love, gros bisous 😘
🌈 Kty.Edcall.Romance ✨
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