#SOLDAT | 17 - CONNOR
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Place à la dégustation !
∞ ∞∞ ∞
Ma mère est passée nous voir avec la princesse de James. S'il y a bien une chose dont je suis sûr à son sujet, c'est qu'il aime sa gamine. C'est la prunelle de ses yeux même si elle partage leur originalité avec sa maman.
Dès qu'il a vu sa fille entrer dans le restaurant, son visage s'est illuminé. Plus rien n'existait. Et, moi, encore moins. C'est normal, mais j'ai tout de même éprouvé un petit pincement au cœur vite oublié grâce au câlin de ma mère. Il n'y a rien de mieux pour panser les blessures même si elles ne sont pas physiques.
— Tu as l'air d'aller mieux, mon garçon.
— Oui, la rassuré-je. Pâtisser m'a fait du bien. Et toi ?
— J'ai passé une bonne journée entre filles. J'ai pu vivre au rythme de la petite sans la contrainte d'être là pour ton père. Alors, arrête de t'inquiéter.
Shannon embrasse ma joue tout en me serrant fort dans ses bras avant de se tourner vers le beau brun rayonnant.
— Bon, James, tu me fais goûter les desserts de Connor ?
Je regarde ce mec, qui n'arrête pas de jouer avec mes nerfs et mes émotions. Il sourit sans que je sache si cette expression, qui étire son visage, me concerne. J'en profite pour relever la présence de ridules aux coins de ses yeux. Puis je me focalise sur cette veine, qui palpite au milieu de son front pourtant détendu. Mon exploration continue sur ses joues, qui se creusent en permettant à ses pommettes de ressortir et à ses dents blanches de se dévoiler derrière cette bouche, sur laquelle je louche. Je le fixe, découvre ses iris rieurs, qui m'envoient un clin d'œil, qui, lui, m'est destiné.
— Tu l'as fait exprès ?
— Je ne sais pas de quoi tu parles, Connor ?
— Mes desserts, que tu ne voulais pas goûter.
— Ça n'aurait pas été poli que je les attaque avant que Shannon soit là. Elle n'aurait pas jugé du visuel.
Je balade mon regard sur la table la plus proche de moi pour voir ce que je pourrais balancer à la tête de James qui ne se départit pas de son sourire.
Le sel et le poivre.
Ils remplissent deux moulins en verre. Ils pourraient devenir une arme plantée dans chaque œil, ça serait pas mal. J'ai dû tellement insister sur ce que je prévoyais de faire dans ma tête, que James m'annonce.
— Avant que tu ne me rendes aveugle avec tes deux projectiles, passons à la cuisine.
Nous le suivons et je reprends ma place sur le tabouret.
— Donne-moi ta fille.
Instinctivement, James resserre son petit corps contre lui.
— C'est bon, je ne vais pas la bouffer ! L'idée, c'était que tu aies les mains libres pour la dégustation, précisé-je. Mackenzie, tu viens voir, Connor ?
Je lui tends les bras et elle avance son corps vers moi en prononçant :
— No... No !
— C'est bien, ma Poupée.
— Ma ? Quoi ?
— Ma poupée.
— À quel moment, as-tu pensé que ce surnom était approprié pour appeler Mackenzie ?
— Tu n'aimes pas ?
— Non pas vraiment.
— Pourtant ta fille adore.
Pour le lui démontrer, je replace Mackenzie bien face à moi.
— Ma poupée, dis à ton paternel que tu apprécies ton surnom.
— Pa... Pa...
Forcément, James craque en entendant Mackenzie l'appeler papa. Il en oublie même le diminutif que je lui ai donné tellement il est gaga devant sa fille.
— Oh, mon cœur.
— Tu vois, elle l'aime, reviens-je à la charge en arborant un grand sourire moqueur. Et puis « ma Poupée » n'est pas pire que « ma Princesse », mimé-je des guillemets imaginaires.
— Bon, les garçons, ça suffit avec vos chamailleries, je voudrais goûter aux desserts.
James se redresse, me contourne pour atteindre le frigo se trouvant en dessous du plan de travail.
Je ne dois pas le regarder. Je vais rester focaliser sur Mackenzie. Pourtant, du coin de l'œil, je le vois s'accroupir à mes pieds et forcément cette position m'envoie une putain d'image. Renforcée par James, qui lève le regard vers moi. Lui aussi a dû y penser. Ses iris pétillants croisent les miens, alors qu'il ébauche un petit sourire en coin.
— Tu as besoin d'aide ? lui demandé-je avec malice.
— Non, répond-il trop vite. Je gère.
Il se redresse aussitôt et dépose les trois assiettes devant nous.
— Waouh ! Le visuel est top, mon fils.
— Content qu'ils te plaisent. Et toi, James, tu en penses quoi ?
— C'est pas mal et en plus ils ont supporté l'attente.
Ok ! J'encaisse.
Je me doutais bien qu'il n'allait pas faire un salto arrière en les voyant, mais juste un pas mal, c'est comme quand tu rends ta copie à ton prof. Tu penses avoir déchiré et obtenir la note de vingt et en fin de compte tu te retrouves avec un pauvre six.
— Celui aux agrumes est le plus réussi.
Il dégaine son téléphone et le prend aussitôt en photos. Il tape un truc sur son écran puis relève sa tête avec un air satisfait.
— Qu'est-ce que tu as de sourire comme un con ?
— Je viens de poster ton dessert sur mon compte Instagram. On va voir s'il plaît à ma communauté.
— À ta... Quoi ?
James me regarde avec attention pour saisir si je ne me fous pas de lui.
— Je te rappelle que je n'ai même pas un téléphone.
— Il va falloir que tu y remédies. Et rapidement.
— Pourquoi ? Pour être aussi obnubilé que vous tous à être spectateur de la vie des autres ? Non, merci.
— Pourtant dans notre monde civilisé, c'est indispensable, enchaîne James déterminé. Ne serait-ce que pour appeler et être joignable. C'est un minimum.
— Si tu le dis.
James pense que j'ai capitulé, mais il me connaît mal, alors.
— Regarde, depuis que je suis de retour parmi vous, vous avez pu me joindre sans problème.
— Parce que tu es en général accompagné de quelqu'un qui en possède un.
— Donc ça fonctionne bien ainsi.
— Mon chéri... Tu sais bien que ça ne sera pas toujours le cas.
— Je me débrouillerai pour trouver une cabine.
— Et si c'est nous qui avons besoin de te joindre ?
— Tu attendras que je sois disponible.
— Impossible !
James tape la paume de sa main sur la surface en inox. Bruit assez imposant qui fait sursauter sa fille. Mackenzie se met aussitôt à pleurer. Je la resserre contre moi pour la calmer en lui parlant doucement. Et le temps que James accomplisse le tour, la petite ne chiale même plus. Il l'embrasse sur le haut de la tête en s'excusant avant de sortir de la cuisine.
— Il était en plein service quand l'accouchement a commencé. Son téléphone était dans son casier...
— C'est bon, j'ai capté.
Je me lève. Je dépose la petite dans les bras de ma mère et je rejoins James, qui fume une cigarette dans la cour à l'arrière du restaurant.
— Je ne savais pas.
— Tu n'y es pour rien...
— Si ça peut te rassurer, j'en prendrai un.
— Merci, Connor.
Son regard est embué quand il le relève vers moi.
— Je suis arrivé trop tard.
— Tu n'es pas obligé de...
Mais je me stoppe en sentant qu'il a besoin d'en parler.
— À mon arrivée, on m'a dirigé vers la salle où la petite était auscultée. J'étais tout à ma joie de la voir en bonne santé. Au premier regard, j'ai senti cette vague de bonheur, de bien-être et d'amour. Alors quand la sage-femme a posé la petite dans mes bras, j'étais l'homme le plus heureux au monde.
— Ils ne t'ont rien dit pour Éva ?
— Non... Et je n'ai rien demandé au départ. Toute mon attention était focalisé sur le visage de ce bébé qui venait de changer ma vie. C'est quand j'ai tenu ma fille que j'ai voulu rejoindre Éva pour qu'on partage ce moment tous les trois...
James marque une pause le temps de se reprendre.
— Je ne suis qu'un connard. Elle se battait pour survivre, alors que, moi, je passais l'instant le plus beau de ma vie.
— Tu ne pouvais pas savoir.
— J'aurais dû être là, je le lui avais promis.
Je ne peux m'empêcher de le prendre dans mes bras pour lui apporter mon soutien, alors qu'il pleure à chaudes larmes. James marque un temps d'arrêt avant de se laisser aller à ce contact amical.
Ma main longe son dos pour l'apaiser. Je ne sais pas comment agir. Je n'ai jamais été doué pour consoler. Je n'ai pas les mots pour ça. Alors je reste là en espérant que ma présence se montre suffisante.
James a arrêté de pleurer depuis une ou deux minutes, mais n'a pas quitté pour autant mes bras. Il les a même noués autour de ma taille. Sa tête se dégage du creux de mon épaule et se tourne vers mon visage. Nos regards se rencontrent instantanément. Nos souffles se mélangent. L'air vient de changer d'atmosphère. Il est plus lourd, plus chargé en intensité. Je tente de lire dans ses iris sombres. Je ne sais pas ce qu'il décrypte dans les miens.
Je sens sa main quitter ma taille, remonter le long de mon flanc. Je dois maîtriser les frissons occasionnés par son passage. Mon tee-shirt n'étant pas assez épais pour créer une barrière entre ses doigts et ma peau. Son regard est si profond, si puissant que je suis aspiré par ce surplus d'ardeur.
Sa main progresse dans le creux de mes omoplates et j'arrête de respirer.
Cette force qui émane de lui me submerge. Je tente d'avaler ma salive en attendant son prochain mouvement. Je suis en apnée quand il serre ma nuque de sa paume. Lorsque de ses doigts il traverse mes cheveux en intensifiant son regard.
Je ne sais pas ce qu'il y cherche. Mais si c'est mon approbation, je la lui accorde dans une ébauche de sourire.
— Espèce de petit con...
Sa bouche s'approche de la mienne sans que je lui réponde. Je n'espère qu'une chose, qu'il ne se défile pas. Je ne sens aucune hésitation quand ses lèvres se posent sur les miennes. Au contraire, elles sont déterminées, conquérantes.
James m'embrasse comme si c'était le dernier truc qu'il puisse accomplir. Sa main est redescendue sur ma nuque pour l'emprisonner de ses doigts puissants. Je ne compte pas me reculer pourtant.
James me dévore, me chamboule. Il impose sa langue, son rythme, son envie. Je lâche un gémissement. C'est tellement bon...
Alors pourquoi se crispe-t-il avant de me repousser ?
∞ ∞∞ ∞
➥ Nouvelles joutes verbales entre James et Connor pour le surnom de Mackenzie, pour la présentation des desserts, pour convaincre Connor de prendre un téléphone. On dirait qu'ils ne peuvent pas se parler sans que ça parte en affrontement, non ?
➥ James n'était pas présent pour l'accouchement. Il s'en veut d'avoir failli à sa promesse donnée à Éva et ne se pardonne pas d'avoir été heureux alors qu'elle se mourait à quelques mètres de lui. Doit-il se sentir coupable ?
➥ C'est James qui prend l'initiative d'embrasser Connor. Témoin de l'urgence qui ressort de cet acte. Pourquoi ?
➥ Pourquoi James s'arrête-t-il ? A-t-il changé d'avis ou s'est-il rendu compte qu'il faisait une connerie ?
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📍 Ce soir, on lira le chapitre de JAMES :
🎭 Il m'énerve !
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🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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