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Mission kamikaze !

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C'est vraiment une idée à la con que vient de proposer mon frère. J'ai capté le message dès que James a demandé notre avis sur les desserts. Si Théo pense que je vais accepter de bosser pour son meilleur ami, il se met le doigt dans l'œil et bien profond pour voir s'il va trouver une trace de son cerveau.

J'adore mon frangin, mais, il y a des fois, on dirait qu'il y a deux fils qui se touchent entre les synapses de ses neurones. On n'évolue pas dans un monde de bisounours où il suffit de penser à une idée pour qu'elle se réalise.

De plus, il faudrait que James me le propose, ce qu'il ne fera jamais au vu de nos rapports aussi tendus qu'un string en fin de vie. C'est tout juste s'il arrive à supporter ma présence, alors travailler ensemble ça se révélerait impossible. Genre mission suicidaire même pour un kamikaze.

De mon côté, je bloque sur l'idée de bosser pour lui, d'être à ses ordres. Certes, à l'armée, j'en recevais à longueur de journée, mais le contexte était différent, c'était mes Chefs, il y avait une hiérarchie à respecter. Là, avec la tension sexuelle qu'il y a entre nous, j'aurai l'impression d'être castré si je devais me retrouver sous son autorité. Même si James est le Chef de sa brigade et que forcément ça engendre une hiérarchie similaire.

— Connor pourrait bosser de chez nos parents pour créer tes desserts. Comme ça, le soir quand tu viendras récupérer Mackenzie, tu pourras goûter à ses préparations.

Son idée est débile, comme si j'avais envie de passer mes journées avec les mains dans la farine. Je sais qu'il tient à m'aider pour que je trouve un sens à mon existence maintenant que ma carrière dans l'armée est terminée. Ils ne veulent pas que des mecs comme moi rempilent. Donc je vais devoir me reconstruire à nouveau dans la vie civile.

Je n'ai pas encore réfléchi au sens que je vais lui donner. Pour le moment tout ce qui me préoccupe c'est que ma jambe se porte mieux. Ce matin, j'ai pu marcher sans mes béquilles pour aller de mon lit à mon bureau, ce n'est pas ouf, mais c'est de mieux en mieux chaque jour qui passe.

Je regarde le principal intéressé pour voir ce qu'il en pense.

— C'est un bon compromis, approuve-t-il en croisant mes yeux surpris par sa réponse. Tu bosserais à ton rythme...

J'imaginais qu'il allait émettre une fin de non-recevoir et classer l'affaire. Mais encore une fois, James me surprend et emprunte un chemin auquel je n'aurais pas pensé. Il me déroute, m'oblige à me poser des questions.

— Je vais y réfléchir. Et puis, si l'on trouve un accord, je veux pouvoir apporter mon avis sur le choix des desserts. Franchement, il n'y a pas plus ringard qu'une bûche roulée pour la période de Noël.

Je pousse devant lui ce dessert, qui pour lui représente la tradition de cette fête que je déteste.

— Que lui reproches-tu ?

Tout ! J'ai envie de lui balancer ma réflexion à la tronche, mais je dois mesurer mes mots si je veux que ce début de collaboration ait un jour la chance d'exister. Je ne dois pas froisser son ego, sinon il pourrait en effectuer de même quand il viendra déguster mes créations.

— C'est trop classique pour un établissement comme le tien. Tu ne peux pas proposer un dessert de qualité moindre que tes plats. Le dessert est la touche ultime à un bon repas, mais pour que l'expérience soit complète tout doit se trouver au même niveau.

— Je le sais, c'est pour ça que je dois trouver au plus vite quelqu'un qui sera capable de mettre ce point final.

— Waouh, les gars, vous êtes à nouveau d'accord. Attention que ça ne devienne pas une habitude, nous charrie Théo.

Il a raison. Avec James, nous avons la même vision des choses, reste à trouver un terrain d'entente qui nous conviendra à tous les deux.

— Tu me laisses carte blanche ?

— N'abuse pas, Connor ! Je veux tout superviser !

— Ça m'aurait étonné, je râle. Ça t'arrive de faire confiance à quelqu'un ou de lâcher prise ?

Face à son regard, qui s'illumine, je sais qu'il a capté que je ne parlais pas que de notre future collaboration professionnelle, mais aussi de celle qui est privée.

Est-ce bien raisonnable d'espérer vivre une relation intime qui sera forcément difficile dans l'état des choses ?

James me semble perdu et je le comprends.

— Tu pourrais au moins me laisser te prouver ce dont je suis capable.

— Si au lieu de parler vous alliez en cuisine et que tu lui montrais ce que tu peux réaliser avec sa bûche roulée ?

Aussitôt, je me tourne vers James pour voir sa réaction. Il réfléchit, ce qui n'est pas si mauvais, il n'a pas repoussé l'idée immédiatement.

— Tu te sens d'attaque ?

— Oui ! Pas sûr qu'il en soit de même pour toi après ton service. À ton âge, on récupère moins vite !

— Espèce de petit con !

Je reçois une serviette qu'il a pétrie en boule en plein dans la tête. Je la malaxe avec tout le sérieux dont je sais faire preuve. James est à la limite de s'excuser quand je me mets à rire. Au départ, James ne sait pas si c'est du lard ou du cochon puis il suit l'hilarité collective.

— Bon, on y va ?

James, sans me répondre, se lève et se dirige vers la cuisine. Je le suis de près quand il croise Daly, qui lui demande s'il a encore besoin d'elle.

— Non, c'est bon. Tu peux rentrer !

— Mais vous allez...

— Daly, je t'ai dit de partir, je fais juste visiter la cuisine à Connor !

— La sortie est par là, je lui montre à l'aide de mon index tendu vers la porte. Tu as entendu le Chef. On n'a pas besoin de toi.

Je la toise, je la sens impressionnée et j'aime ça. Je ne me retiens pas avec ce genre de nana. M'avoir poussé à croire qu'elle venait de sucer James me reste encore en travers de la gorge.

— Bouge !

Cette fois-ci, elle se casse tout en râlant.

— Tu devrais te montrer plus cool avec elle. Si tu bosses pour moi, tu vas la côtoyer tous les jours. Dans ma brigade règne une bonne ambiance et l'on ne crie pas non plus. Je tiens à ce que cela reste de la sorte, m'informe-t-il avec un ton posé.

— Bien, Chef !

L'éclat qui scintille dans son regard me donne raison.

— Tu comptes prendre ton pied à chaque fois que je vais t'appeler ainsi ?

— J'avoue que c'est...

La porte s'ouvre sur un mec de la brigade et James en profite pour s'éloigner.

— Alors, frérot, comment trouves-tu ton nouveau lieu de travail ?

— Je ne sais pas, James ne m'a pas encore montré où je pourrais bosser.

— C'est ce que j'allais faire, se dédouane-t-il en me dépassant.

Je le suis vers le fond de la cuisine. Mon futur poste se situe à l'opposé du sien qui doit être devant le passe et le chauffe-plat.

— Voilà l'espace pâtisserie.

Je regarde le plan de travail en inox qui est assez grand. Dessous se trouvent des étagères réfrigérées et derrière moi des rayonnages avec les principaux ingrédients et les ustensiles dont j'aurai besoin. Tout est bien rangé et ordonné comme je l'aime.

— L'aménagement te convient ?

— C'est nickel !

— Tu as la chambre froide là avec tous les éléments frais.

Franchement, je suis agréablement surpris de voir avec quels sérieux et attention cet espace est tenu. C'est propre, rien ne dépasse, tout est à sa place.

— L'endroit est vraiment bien. Bravo, tu as une belle cuisine.

Je le sens gêné, ému et fier à la fois.

— James a bossé dur pour en arriver là, tu sais...

Je détecte une pointe de tristesse dans la voix de mon frère et je décèle la même chose dans le regard de James.

— Je me doute que les sacrifices pour tenir un tel endroit doivent être conséquents.

James se détourne et sort carrément de la cuisine, je suis paumé face à son attitude. Pourtant, je n'ai rien dit de désobligeant, au contraire.

— Tu n'es pour rien dans son comportement.

— Pourquoi a-t-il réagi ainsi ?

— Son investissement lui a coûté son couple.

— Mais, Éva est...

— Oui, elle est décédée en donnant naissance à Mackenzie, mais ils étaient séparés depuis quelques mois.

— À cause des nombreuses heures qu'il a passées ici ?

— Sûrement. Et puis, leurs sentiments n'étaient plus aussi forts et avec l'annonce de la grossesse...

Je pensais qu'ils formaient un couple heureux et uni quand ce terrible accident est survenu. Je ne savais pas qu'ils ne s'aimaient plus. Alor pourquoi a-t-il réagi ainsi ?

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➥ Connor juge les desserts de James et pense qu'il fera mieux. A-t-il raison d'être aussi confiant ?

➥ James et Connor sont d'accord par deux reprises. Tout n'est peut-être pas perdu entre eux ?

➥ La cuisine de James est grande, propre, rangée et à l'air de répondre à tous les critères de Connor. Pourrait-il rejoindre la brigade de James plus tôt que prévu ?

➥ Pensez-vous que cela marque une différence pour Connor de savoir qu'entre James et Éva il n'y avait plus de sentiments ?

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📍 Ce soir, on lira le chapitre de JAMES

🎭 Un rêve au goût amer.

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🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨